AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,53

sur 864 notes
J'avais adoré "En attendant Bojangles".
J'ai donc été très déçue par "Pactum Salis" qui a clairement été un "produit commercial raté" - écrit dans l'urgence pour surfer sur la vague du succès de "En attendant Bojangles" - dans lequel je n'ai donc rien retrouvé de ce que j'avais aimé de l'écriture d'Olivier Bourdeaut.

J'espérais donc vraiment que le ratage de ce deuxième roman ne serait qu'une passade avant un retour à la qualité littéraire du premier, si un éventuel troisième roman était amené à paraitre un jour.

Visiblement non, car Florida est encore pire, c'est illisible.

Plutôt que de la paraphraser, je préfère citer la justesse de l'avis de MadameTapioca qui elle - contrairement à l'auteur - a su trouver les mots justes :

"Dès les premières pages, j'ai flairé que ça allait être difficile pour moi d'adhérer. Essentiellement à cause de l'écriture. Une écriture au marteau pilon, sans nuance, lourde, saccadée, des répétitions en veux-tu en voilà, des phrases bancales. Un faux style qui se veut sans doute très travaillé pour coller à une certaine oralité mais l'artifice se voit. Ça manque de sobriété et je ne retiens que la pauvreté."
Commenter  J’apprécie          121
Dans son journal, Elizabeth Vernn nous raconte son histoire. Inscrite par sa mère à un concours de mini-miss à 7 ans, elle fait preuve de malchance et gagne. Paradoxal me direz-vous. Pas du tout. Car cette victoire va entretenir une succession de défaites et être vécue comme un échec.

Ce roman retranscrit l'impatience et l'intransigeance d'une mère qui va façonner sa fille, jusqu'à la briser.Dans cette compétition, le problème devient l'enfant et la mère n'a qu'une idée: modifier sa fille pour l'améliorer.
On voit évoluer cette petite fille qui ne va avoir de cesse de martyriser son corps pour punir sa mère. Adolescente, puis adulte, elle va passer de l'extrême esthétique à l'extrême puissance en devenant body bodybuildeuse. Et s'enfermer dans une prison: la vengeance.

J'ai souvent cru que l'héroïne était plus âgée tant son vécu et son phrasé sont intenses et violents. Rédigé comme un témoignage, cette histoire d'auto-destruction dénonce crûment la superficialité et le culte du corps. Mais l'aspect psychologique m'a manqué. Une écriture féroce, souvent agressive. Il faut chercher l'émotion et, plutôt que touchée, j'ai fini ma lecture en colère. J'aurai préféré la première fin proposée par l'auteur, plus cinglante, plus cruelle, plus... Elizabeth quoi!
Commenter  J’apprécie          110
Je n'ai pas gardé un grand souvenir d'En attendant Bojangles du même auteur, cependant ici le sujet des mini-miss m'intéressais tout particulièrement.

Nous suivons donc ici une toute jeune fille du nom d'Elizabeth et de la vie qu'elle mène pour faire des concours de mini-miss, d'un cadeau qui pourrait sembler anodin une robe pour une jeune fille, sa mère décide de l'inscrire à des concours. Elizabeth nous décrit donc ses séances d'autobronzants, de pose de faux cil sans oublier les scèances d'épilation également pour participer à ce genre de concours.

Elle estime encore avoir de la chance car certaines mères n'hésites pas à acheter des oeufs de Tenia qu'elle donne à leur enfant afin que leurs jeunes filles soient le plus minces possible durant le concours.

Le propos est très cynique mais cela colle terriblement bien au milieu et Elizabeth nous raconte aussi le public particulier qui assiste à ce type d'événement.

Puis nous suivons Elizabeth plus adulte avec les troubles que son enfance lui a laissé, trouble alimentaire notamment et autre.

J'ai aimé les points soulevés par l'auteur cependant vu le faible nombre de pages de cette ouvrage, le sujet est évoqué en surface et pas tellement approfondi.

J'ai cependant beaucoup aimé suivre le personnage d'Elizabeth dans ces propos très cyniques au sujet de sa condition de jeune fille effectuant de nombreux concours de mini miss.
Commenter  J’apprécie          110
J'avais adoré "En attendant Bojangles" du même auteur, c'est l'extrême inverse pour celui-ci.

Hormis quelques scènes intéressantes, on s'ennuie. L'héroïne reste très loin de nous et, malgré les thèmes abordés, aucun vrai message n'est transmis.

Ça manque de finesse et d'intimité.
Commenter  J’apprécie          110
Je ne sais plus comment ce roman a atterri dans ma liste de livres à lire. Probablement une recommandation sur Babelio.
Et bien je n'ai pas été déçue.
Un roman bien rythmé et plein d'humour noir.

L'histoire d'une petite fille qui, poussée par sa mère, participe à des concours de mini miss, dont on découvre les abominations : déguiser des fillettes en femmes surmaquillées et aux soutiens-gorges rembourrés (bien qu'inutiles pour elles bien sûr), les strings, le bronzage artificiel... Bref le comble de l'horreur.

Le "comble", mot que la narratrice adulte réalise qu'elle utilise souvent dans son récit car dans sa vie, tout n'est que démesure à partir du moment où elle comprend l'absurdité de ses concours dont elle n'a jamais choisi de participer. 

La suite de la vie de cette femme, je vous laisse la découvrir, dans tous ses excès. Les concours de mini miss n'en sont que le point de départ.

Un livre écrit par un homme qui se met dans la peau d'une femme. Dans cette période où des auteurs et autrices se font vilipender, insulter, voire menacer de mort (par exemple Jeanine Cummins pour "American Dirt" aux USA) pour avoir écrit sur des sujets qu'ils ne sont censés pas connaître ou pour lesquels ils ne sont soi disant pas concernés, c'est une preuve que ces polémiques sont stériles. Elles empêchent toute imagination et création, ce qui est le coeur du métier d'écrivain.
Ou alors chaque auteur ne peut écrire qu'un livre dans sa vie : son autobiographie.

Un(e) écrivain(e) doué(e) peut écrire sur tout et se mettre dans la peau d'une personne totalement différente de lui ou d'elle.
La preuve avec ce livre réussi.

Quant aux mini miss, pour conclure, je dis : vive la petite héroïne de Little Miss Sunshine ! Tellement plus belle et intéressante que ses concurrentes. 

Mais si on allait plus loin et qu'on cessait tout simplement de demander aux petites filles et aux femmes d'être belles ?

Commenter  J’apprécie          100
J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a foutu une claque et m'a complètement secouée.

Enfin un roman qui ne part pas dans le côté neuneu quand il s'agit de ce thème. L'auteur va dans le côté trash de la face cachée des concours de mini miss. Il n'y va pas de main morte et le fait que le récit soit raconter par le personnage principal donne encore plus de profondeur à l'histoire.
On ressent bien toute la haine et la rage d'Élisabeth envers sa mère qui l'a obligée à subir tout ça et son père qu'il n'a rien fait pour l'en empêcher.

Et cette fin, on en parle de cette fin.

Si vous aimez les romans un peu trash et sans langue de bois je vous le recommande.
Commenter  J’apprécie          100
Bonjour amis lecteurs,
Aujourd'hui je vous propose « Florida » d' Olivier Bourdeaut .
J'ai beaucoup aimé ce roman noir qui nous plonge dans le monde terrible des enfants exploités par leurs parents. L'auteur décrit avec réalisme et sensibilité les affres d'une enfance prise en otage par le culte du corps. Cette enfance détruite finit par se muer à l'âge adulte en une quête désespérée du corps parfait. Un livre très dur mais effroyablement réel par les sujets abordés, livre que je n'ai pu lâcher avant le mot fin. J'ai adoré la plume de l'auteur, percutante, acérée et pleine d'humour corrosif.
Une histoire dramatique, cynique à souhait qui m'a captivée !
Commenter  J’apprécie          100
Dans ce roman, nous sommes en Floride, à Miami, Elizabeth Vernn, la vingtaine, nous raconte, à travers son journal intime, la lente destruction qu'a provoquée en elle, l'exhibition de son corps entre sept et douze ans lors de concours de mini-miss aux quels sa mère l'inscrivait pour gagner, ce qui ne fut le cas que la première fois. Elle se rebelle au bout de cinq ans et n'a qu'un but, se venger de ses parents, en détruisant ce corps qu'elle déteste ; elle prend quinze kilos; après un intermède où elle rencontre l'amour et où elle a retrouvé des relations apaisées avec son corps, oubliant presque sa haine à l'égard de ses parents, elle déforme à nouveau son corps par la musculation à outrance. Son corps finit par dire non sous forme d'une rupture d'anévrisme qui la rend dépendante de…. ses parents. le paroxysme de l'ironie.
Elizabeth ne se définit, dans ses rapports aux autres, qu'en terme de corps que les autres utilisent, sculptent, détruisent, exploitent, exposent. Elle en vient à se haïr, à se dégoûter et à se détruire en détruisant son corps. L'auto-destruction qu'elle s'inflige est un moyen de tenir debout, de se structurer.
Le choix d'utiliser le vecteur du journal intime permet de faire cracher au personnage tout ce qui la ronge, sans filtre. le sujet était prometteur, les thèmes évoqués intéressants (le rapport au corps, la merchandisation des enfants, l'image de soi dans le regard des autres), l'émotion aurait pu jaillir de l'enfance volée mais l'exagération du propos m'a vite lassée. le trait est parfois caricatural empêchant toute empathie à l'égard de la narratrice ; autant le roman m'a accrochée jusqu'à la rencontre d'Elizabeth avec Alec, le rasta blanc, grâce au ton sarcastique, à l'ironie mordante, autant je me suis ennuyée à partir de là : nombreuses longueurs (les expositions de photo, les séances de bodybuilding, le régime protéiné…), une image des parents uniquement à charge et un style brut qui finit par lasser.
J'ai eu l'occasion d'écouter Olivier Bourdeaut parler de son roman quelques jours après l'avoir terminé ; il a été invité par la librairie indépendante Dialogues de Brest le 1 juin 2021 ; j'ai donc souhaité attendre cette rencontre avant d'écrire cette chronique pour confronter mon ressenti au message que souhaitait délivrer l'auteur avec ce texte. On comprend mieux cette haine des parents, ce désir inextinguible de vengeance car ce sont des sentiments que l'auteur a lui-même ressentis, à l'adolescence, à l'égard de son père qui lui a imposé un avenir qu'Olivier Bourdeaut n'a pas concrétisé.
Il est à noter que le sujet de la merchandisation des enfants, de leur instrumentalisation au profit du rêve de parents, inconscients des dégâts que cela peut occasionner, est un sujet peu traité en littérature française. Un autre auteur s'est également emparée du sujet en ce début d'année ; il s'agit de Delphine de Vigan avec « Les enfants sont rois » que j'ai prévu de lire prochainement.
Heureusement que la France interdit les concours de mini-miss et a légiféré sur l'utilisation des enfants à des fins commerciales.

Commenter  J’apprécie          102
"En attendant Bojangles", je l'avais acheté sur le seul attrait de sa couverture – c'était le premier roman d'Olivier Bourdeaut – ce fut un coup de foudre. le deuxième, "Pactum salis", il me fallait le lire parce que les marais salants de Guérande… très déçue, je n'avais pas aimé. "Florida", je voulais voir à tout prix. Quelle bonne idée j'ai eue !

D'emblée, j'ai été happée par le regard de la petite fille sur la couverture. Sa robe de satin rose et son diadème emperlé ne peuvent cacher la tristesse, mais aussi la détermination de son regard. Elisabeth Vernn avait certainement ces même yeux graves le jour de ses sept ans. En guise de cadeau, elle reçoit une robe. Mais la vraie surprise est ailleurs…"Une salle polyvalente, une lumière jaune, du carrelage blanc, des fanions multicolores scintillants…" et …"Tu dois seulement marcher délicatement…Tu dois sourire mais pas trop…" Sa mère l'a inscrite à un concours de mini-miss… ce qui fait dire à Elisabeth "Ne trouvez-vous pas cocasse que dans un pays de gagnants, ma malédiction soit d'avoir un jour gagné ?", nous sommes aux Etats-Unis, à Miami plus précisément. On peut dire que ce jour fut le premier d'une longue descente aux enfers.

Autant le dire tout de suite, j'ai beaucoup aimé ce roman et l'ai lu d'une traite. L'auteur a ce talent de se renouveler à chaque ouvrage et d'adapter son écriture, toujours différente. Celle-ci est sèche, taillée à la serpe et sans apprêt, sans circonvolutions, sans emphase. Les phrases sont courtes, ponctuées même de mots isolés, sans verbe. Il entre avec brio dans la tête de son héroïne et lui donne la parole, une parole vive et incisive allant parfois même jusqu'à la logorrhée. La liberté de ton, le vocabulaire cru imprime au récit un rythme particulièrement acide. Tout cela traduit à merveille la dérive de cette petite fille devenue grande mais toujours blessée. Cette histoire d'une vengeance annoncée est brillamment rendue. L'auteur en fait une véritable tragédie, réquisitoire à l'encontre des parents : un père faible qui se contente de regarder, une mère dominatrice. Réquisitoire aussi contre le paraître au détriment de l'être.

Dans le domaine de la documentation, pas un faux pas en ce qui concerne le monde du body-building qu'il décrit parfaitement. Il a visiblement "infiltré" le milieu pour en connaître jusqu'aux menus dévorés par les compétiteurs en période de concours : blancs d'oeuf et de poulet accompagnés de salade verte souvent mangée – je l'ai vu – au sortir du sachet. Rien ne manque des produits absorbés, histoire de faire gonfler les muscles et dessécher la peau. Ce sont sans doute des détails mais qui parviennent à installer l'ambiance et préparer une fin, véritable retour en arrière.

Avec "Florida", Olivier Bourdeaut signe un roman captivant et, je trouve, d'un grand intérêt.

Lien : https://memo-emoi.fr
Commenter  J’apprécie          100
Après avoir beaucoup aimé En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut, ce titre qui a connu un succès retentissant et mérité, j'avais fait l'impasse sur le deuxième roman de l'auteur, Pactum Salis, de peur sans doute de ne pas retrouver la ferveur de son premier. Aujourd'hui sort son Florida, dont j'avais l'intuition qu'il serait à la hauteur de mes attentes, et je n'ai pas été déçue… bien au contraire. Par contre, les amoureux de feel good devront passer leur tour. Florida est un roman qui dérange et qui gratte, et qui sous ses faux airs du Lolita de Nabokov explore jusqu'au bout les facettes et les dérives de la représentation du corps féminin. Tout commence bien (si l'on veut). le jour de ses sept ans, Elizabeth est entrainée par sa mère à un concours de mini-miss, qu'elle gagne miraculeusement. Sa mère, enchantée, veut renouveler l'exploit. Commencent alors des années de préparations et de compétitions. L'enfer pour Elizabeth et une raison de vivre pour sa mère qui devait sans doute s'ennuyer ferme à la maison auprès de son mari. Les week-ends sont remplis, le corps de la petite fille exposé, photographié, mais le premier miracle ne se reproduira jamais plus. Au mieux, Elisabeth parvient-elle à la seconde place. Comment se rebeller ? Comment exister alors hors du regard de sa mère, du jury, des autres parents ? En prenant du poids à l'adolescence, en devenant laide, en redevenant belle plus tard et en sculptant son corps ? Mais à quel prix ? Elisabeth tente de s'approprier une enveloppe corporelle, que l'on a exposée trop tôt comme un objet sexuel juvénile, victime d'une ambition par procuration, victime de parents toxiques. Et j'ai été complètement bluffée par ce personnage, happée par son histoire, avide d'être à ses côtés, et intriguée par la force d'écriture d'Olivier Bourdeaut qui a écrit ici un roman ambitieux, passionnant et réussi.
Lien : https://leslecturesdantigone..
Commenter  J’apprécie          100





Lecteurs (1680) Voir plus



Quiz Voir plus

En attendant Bojangles

Qui a écrit la chanson Mr Bojangles ?

Whitney Houston
Nina Simone
Amy Winehouse
Edith Piaf

12 questions
580 lecteurs ont répondu
Thème : En attendant Bojangles de Olivier BourdeautCréer un quiz sur ce livre

{* *}