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EAN : 9782130366140
124 pages
Presses Universitaires de France (04/11/1992)
2/5   1 notes
Résumé :
La philosophie classique allemande s'est nourrie d'un double héritage, celui de l'intuition allemande et celui de l'entendement classique, en élaborant le rationalisme qui, de Kant à Hegel, accomplit le long effort germanique de réconciliation du Moi et du Tout, de l'existence singulière et de l'être universel, bref : de la liberté et de la vérité.
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Spécialiste de l'histoire de la philosophie allemande moderne, et plus particulièrement de Hegel, Bernard Bourgeois produit là un ouvrage de synthèse (Que Sais-je ?) très documenté, et plutôt difficile d'accès sur le sujet.

Dès le début de l'ouvrage, il délivre sa thèse suivant laquelle, contrairement à ses voisins français et italiens, il n'y eut pas au moyen-âge de philosophie allemande, mais tout au plus des philosophèmes, d'essence religieuse et non organisés, qui peut se résumer en ces mots : "il n'y eut pas de Sorbonne en Allemagne". Il cite pour cette période Eckhart, Nicolas de Cues et Jacob Bhoeme.

Ensuite, une philosophie classique non allemande s'étend peu à peu dans le pays, et c'est alors que l'Allemagne luthérienne, puis post luthérienne, va se doter d'une philosophie classique qui lui soit propre, forme de synchrétisme entre l'universalisme instinctif religieux des premiers temps et le rationalisme qui s'impose au XVIIème siècle en Europe.

C'est Leibniz qui, le premier selon l'auteur, réalise ce syncrétisme, ouvrant la porte à l'aufklarung, ainsi défini par Kant : « L'Aufklärung, c'est la sortie de l'homme hors de l'état de minorité dont il est lui-même responsable. L'état de minorité est l'incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d'un autre. On est soi-même responsable de cet état de minorité quand la cause tient non pas à une insuffisance de l'entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s'en servir sans la conduite d'un autre. Sapere aude ! [Ose savoir !] Aie le courage de te servir de ton propre entendement! .. » Dans cette lignée, Wolff, puis Lessing, en viennent à exalter la souveraineté humaine à travers l'expression du beau.

Enfin, observant les évolutions de cette philosophie de Kant à Hegel, il montre que le postkantisme, dans sa tentative de dépasser la notion kantienne de toute connaissance comme chose "en-soi", va progressivement dériver vers le romantisme, à l'image de Fichte et Schelling,, qui assimilent le moi au tout divin, dans un système d'identité abstraite. En cette fin de XVIIIème siècle, on est alors au coeur de l'idéalisme allemand.

En fidèle de Hegel, c'est évidemment à lui que se réfère Bernard Bourgeois. Chez Hegel, toute distance entre l'objet connu et le sujet connaissant disparaît, au profit d'une continuité : : « l'identité et la différence ne sont plus saisies comme différentes l'une de l'autre en leur contenu propre et réunies simplement de façon extérieure [...] elles sont par elles-mêmes leur passage l'une dans l'autre »

Un instant tenté par une approche politique de cet accomplissement, puis déçu par les suites de la Révolution Française, Hegel se retourne finalement vers une métaphysique religieuse. Dès lors, la porte se trouvait ouverte à la critique de son système au XXème siècle par Marx et Nietsche, le premier au travers du matérialisme historique, le second s'appuyant sur la primauté des volontés pour nier toute vérité absolue et prôner un scepticisme libérateur.

Suivent enfin l'étude la la phénoménologie de Husserl, du positivisme logique et de l'école de Francfort de Adorno et Habermas.

Intéressant dans ses premiers chapitres relatifs à l'émergence de la pensée philosophique allemande jusqu'à Hegel, cet ouvrage de synthèse s'avère très vite très insuffisant pour réellement appréhender les auteurs ultérieurs. Une référence probablement utile pour le doctorant en philo ayant déjà étudié tous ces auteurs, mais abordable -car sous-tendu par un fil directeur voulu par son auteur- seulement dans sa 1ére partie.

Dommage, car il laisse entrevoir au lecteur moyen qui, comme moi, n'a lu que quelques-uns des philosophes allemands et survolé quelques autres, toute la richesse de cette pensée, aussi nationale qu'universelle.

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