Les passagers du vent, tome 6.2 : La petite fille Bois-Caïman

Ce volume constitue la suite directe du dernier tome des Passagers du Vent qui a été découpé en deux livres pour des questions probablement économiques. Il n'y a pas de temps mort par rapport à la fin du livre précédent.

Mon ressenti d'alors est également valable ici, peu ou prou. J'ai aimé ce tome mais un peu moins que la série principale. L'érudition des participants me paraît un peu artificielle et surtout là pour expliquer le contexte historique et les seconds rôles sont moins marqués. Mais j'ai préféré cette fin au début du livre 6 car je me suis attaché à cette petite fille Bois-caïman qui apporte la fraîcheur et cette sensation de renouveau que les enfants amènent avec eux. La fin m'a bouleversé. de plus les paysages du bayou sont fantastiques.

Je ne regrette pas de l'avoir lu. Non.

Suite, et malheureusement fin, de la formidable épopée des "Passagers du vent".
L'histoire continue en 1863, avec une Zabo quelque peu perdue, sans famille à part son petit frère et son aïeule Isabeau, traumatisée par les épreuves traversées et notamment celle d'avoir eu à tuer un soldat pour sauver la vie de Quentin et sans doute aussi la sienne : "La vie se venge quand on y touche. Assez injustement, elle épargne les brutes, mais laisse aux autres des fantômes qui s'apprivoisent plus ou moins ! Ton soldat te suivra longtemps, mais il ne mérite pas de t'empêcher de vivre.", qui trouve refuge à Lananette auprès de son aïeule dont elle partage le prénom et va désormais partager l'histoire.
Entre les deux femmes il y a certes plusieurs générations, mais la connexion est forte et l'une va transmettre à l'autre son passé, son histoire, sa vérité, ses secrets, et lui laisser un domaine où elle pourra vivre et continuer sa vie, dans un monde où, Isabeau l'espère, tous les Hommes seront enfin égaux : "Lananette est à toi ! Ah ! ... Je ne t'ai pas dit ? ... Je n'ai plus toute ma tête !".
Isabeau, à presque cent ans, a toujours autant de verve, d'ironie et de mordant lorsqu'elle parle, toujours autant de passion pour les gens qu'elle a aimés et autant de blessures qui ont eu du mal à cicatriser voire ne se sont jamais refermées.
Si j'avais trouvé son vécu touchant dans les précédents tomes, c'est encore plus vrai dans celui-ci tant son histoire avec sa petite fille Bois-Caïman est aussi belle que tragique.
Difficile d'en dire plus sous peine de dévoiler l'histoire, mais celle-ci est extrêmement émouvante et belle, tant de perfection est rare pour être soulignée.

C'est en 1782 que le lecteur avait laissé Isa, sur les rives d'Haïti, c'est finalement en Louisiane qu'elle trouvera une forme de paix et de bonheur : "Au coeur de nulle part, loin des fureurs des hommes et de leurs préjugés, les méandres du grand delta offrent une intense solitude.", c'est dans la solitude des bayous et de sa cabane des Maringouins qu'elle s'est construit sa part de bonheur et son plus grand secret connu de quelques personne seulement.
Aujourd'hui, elle transmet le flambeau à Zabo, sa digne héritière même si l'opinion des deux femmes a pu diverger par moment.
Au fil de l'histoire et des secrets dévoilés, c'est Zabo qui grandit et qui mûrit pour devenir une jeune femme aussi intéressante que l'était son aïeule.
J'ai beaucoup aimé ce parti pris de l'auteur de transmission du passé entre deux femmes de générations différentes, c'est une belle façon de conclure sa série et de lever le voile sur le passé d'Isabeau qui demeurait encore trop un mystère pour le lecteur.
C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai lu cet ultime tome des "Passagers du vent" tant l'histoire est belle et porteuse de sentiments justes et nobles, d'une morale qui, si elle peut être cruelle sur certains aspects, est aussi un message de paix universelle qui trouve encore un écho aujourd'hui.
Et puis, il y a les dessins de François Bourgeon, absolument magnifiques, avec des personnages croqués à la perfection, aux expressions vivantes; et surtout la beauté des paysages à couper le souffle, avec un bayou extrêmement bien représenté, un territoire qui fait à la fois rêver et peur, dans tous les cas une invitation au voyage à travers une histoire particulièrement bien documentée.

François Bourgeon est un magicien des mots et des images, sa série "Les passagers du vent" m'a à la fois fait voyager dans le temps et dans les pays, rêver, pleurer, en un mot m'a profondément émue et fait à ce titre partie des plus belles bandes dessinées qu'il m'ait été donné de lire jusqu'à présent.
Elle restera longtemps gravée dans ma mémoire et j'espère qu'un jour les aventures d'Isabeau verront le jour sur un écran car cette bande dessinée est tout à fait adaptable, d'autant plus que cela serait amplement justifié et mérité.
Pour conclure, je ne peux que vous inviter à découvrir cette formidable épopée qu'est la série "Les passagers du vent" signée par François Bourgeon, un auteur de grande qualité au talent immense.
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Ma critique sera brève, ayant publié il y a quelque jour mon avis de lecture sur le premier volet de cette suite des "Passagers du vent". C'est un tome de dénouement même si je sais qu'une autre suite sera donnée avec "Le temps des cerises", simplement parce que nous quittons pour de bon le personnage clé de la série, je n'en dirai pas plus.

Mes commentaires sur le dessin et sur le style sont conformes aux impressions exprimées pour le tome précédent.

Dans le tome précédent; Isa est enceinte. Elle a été violée... nait donc une petite fille, magnifique mais métisse. Les convenances de l'époque tolère le métissage chez les hommes blancs mais pas chez les femmes... Isa fait donc passer sa fille pour sa nièce.

Un tome émouvant ou isa fini de nous raconter sa vie... de belles surprises. la violence est toujours bien présente, mais surtout une belle philosophie se dégage de ce tome. ... de la douceur, de la mélancolie.. et un zest de mystère font vraiment de cette série une magnifique épopée.

Que dire de plus a part que je conseille plus que vivement cette BD

Nous continuons de découvrir les aventures de Isa en Louisiane. C'est fascinant à lire et les pages se tournent à une vitesse folle. Trop vite, l'ouvrage est terminé alors qu'on adorerait en avoir encore et encore.
Je suis vraiment admirative du travail de Bourgeon quant à sa précision et à l'aspect quasi documentaire de ses dessins. Tout est précis et juste, il n'y a pas un bouton de trop ni un mécanisme qui ne soit exact. Je trouve même que parfois il va trop loin dans les détails (dans les chevelures et les expressions par exemple).
De même Bourgeon ne s'embarrasse pas de gants pour raconter une histoire, elle est dure et cruelle, à la hauteur d'époques qui l'étaient tout autant et que le romantisme à tendance à nous aplanir.
Quelle belle suite, à la hauteur de la première saga…ça valait presque la peine d'attendre 30 ans…