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3,9

sur 1617 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est par ce livre que je découvre un auteur magicien ! Magicien des mots et d'ambiance. Je vais m'expliquer…
L'auteur a su transformer l'histoire « banale » de deux paysans vivant reculés au milieu de leur bête, en un roman magnifique de part cet environnement naturel très présent et personnifié.
Une plume qui sublimerait n'importe quel thème je pense. La ruralité est à l'honneur et au centre de ce récit frissonnant. D'une part les températures hivernales et les descriptions nous font frissonner et nous glacent. La rudesse des éléments n'épargne pas ces hommes de la terre. Les saisons rythment leur vie, les récoltes, les bêtes et l'hivers semble celle la plus compliquée à traverser, transcendée par les rudiments de leur équipements et confort.
On découvre Gus, sa vie, son enfance emmêlée de drames et de violence au quotidien qui fera de lui cet homme solitaire. Son compagnon de vie, son chien. Il tient un rôle très important entre ce protagoniste et la nature. N'ayant pas eu d'enfants, il se lève le matin et sait qu'il ne sera pas seul de la journée.
Un événement particulier va le rapprocher de son voisin Abel, veuf, plus vieux que lui et tient sa ferme également rustre et ne cherchant pas vraiment la compagnie. Et pourtant depuis la mort des parents de Gus, les deux hommes se sont rapprochés. Enfin à leur échelle, ils s'entraident, partage un verre, enfin plutôt une bouteille.
Pourtant des questions demeurent et grandissent dans la tête de Gus ce qui va mettre à mal son regard vis-à-vis de son « seul ami ».
En refermant ce livre, mes yeux étaient humides, j'étais émue par toutes les émotions que l'auteur m'avait fait ressentir. Grâce à son écriture, tout prend une autre dimension. Les différents éléments de la ruralité et ses difficultés sont bien décrits, à la troublants et touchants. On ne peut rester insensible lorsque défilent sous nos yeux ses descriptions. L'impression d'y être immerge le lecteur, il vit les drames et rancoeurs en même temps qu'ils se déroulent. le poids du passé et l'orgueil, la froideur, la perte de contrôle suite à des événements qui bouleversent leur routine bien huilée. Chaque changement transforme leur quotidien…
Lorsque le doute et la suspicion naissent, il devient très compliqué maintenir des relations normales. Chacun observe l'autre, est à l'affût tel un chasseur et guette…
Lorsque la vérité éclate, plus rien ne sera comme avant. La place et la puissance de la vérité amènent à se demander si finalement l'ignorance n'est pas une si mauvaise affaire. Soulever une pierre ne risque-t-il pas de déclencher la chute d'une montagne ?
Je découvre « tardivement » cet auteur, mais je compte bien rattraper mon retard !
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L'histoire :

Celle de Gus, qui vit au fin fond des Cévennes, dans un lieu-dit appelé Les Doges. Une ferme, des terres cultivées, des bois, des bêtes et un compagnon à quatre pattes du nom de Mars. Une vie rythmée par les saisons et les travaux y afférents.
Gus il est entre deux âges et ne s'est jamais marié. Il aurait bien voulu. Il avait même, une fois été au bal, il y a longtemps. Mais il a compris que ce n'était pas fait pour lui.
Sa vie à Gus elle n'a pas été facile. Elevé par sa grand-mère qui lui a tout appris et a tenté de le protéger de parents peu aimants, voire haineux, et ayant la main leste.
Puis il y a Abel, son voisin. Les familles étaient fâchées depuis longtemps. D'ailleurs Gus ne sait pas pourquoi. Mais la mort de sa mère a balayé les vieilles rancoeurs. La solitude des 2 voisins les a rapprochés. Puis à deux les travaux c'est moins pénible. Un coup de main par-ci par-là, une amitié par défaut et de nombreux verre vidés ensemble.

Puis aux informations Gus apprend la mort de l'Abbé Pierre. C'est pas qu'il ait de religion, puis dans le coin ce sont les protestants qui dominent, mais la nouvelle le remue sans qu'il sache pourquoi.

Extrait P.19 : « Question portefaix, Gus s'y connaissait ; pour les millions, il ne pouvait pas dire. Et après tout, qu'est-ce qu'il aurait fait d'un tas d'argent ? Personne ne peut repeindre un ciel d'hiver avec. Alors, quoi ? »

Mais voilà que le quotidien de Gus va basculer. Une chasse aux grives bizarre, Abel qui change, fait des secrets, devient limite agressif. Des suceurs de bible qui arpentent subitement la campagne. Des traces de pieds nus dans la neige. Gus cogite. Et ça tourne et ça vire dans sa tête. Jour et nuit.

Puis il y a cet arriviste de Jean Paradis qui veut lui racheter sa terre.
La terre c'est sacré. Et tant qu'il sera vivant il fera de son mieux pour protéger et cultiver celle dont il a hérité. C'est sa fierté.


Ce livre est un hommage magnifique au monde paysan et à la nature, c'est aussi l'histoire d'un secret de famille si lourd à porter et qu'il vaudrait mieux ne jamais avoir déterré.
Un livre magnifique. Merci pour cette histoire Franck.

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Coup de coeur , vraiment .Mon premier Franck Bouysse et quelle découverte
Des souvenirs sont revenus à la pelle
Ma Dordogne natale , mes grands parents , un de mes oncles et sa ferme ,ses étables , les animaux
Les odeurs , la façon de vivre paysanne
Quand on a côtoyé ces gens on n'oublie jamais , leurs vies rudes et simples
Cette histoire m'a fortement accrochée en me renvoyant à ma grand mère , mon grand père que j'adorais
Un retour dans le passé , la nostalgie de ces moments de bonheur simple , l'absence de mes ancêtres qui me manquent terriblement
L'histoire de Gus et Abel est terrible
Je sentais tout , le bois qui brûle dans la cuisinière , l'odeur des vaches dans l'étable , les champs enneigés .....tout
Je suis bouleversée par ce livre qui m'a atteint en plein coeur
Merci Franck Bouysse
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Ce drame cévenol vous prend aux tripes tellement les personnages de Gus et d'Abel, isolés dans leurs fermes du Pont de Monvert sonnent juste dans leur solitude, leur rudesse comme est rude le pays camisard.
Le dénouement est terrible.
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Grossir le ciel est un livre noir, mais très prenant.
Gus et Abel sont 2 paysans dont les propriétés sont mitoyennes. Ils vivent dans un coin reculé, quasi seuls au monde. Gus n'a pas eu une enfance heureuse, haï par ses parents. Seule sa Mémé lui portait de l'affection. Au cours de la lecture, on en apprendra plus sur le passé d'Abel. Tous les deux se serrent les coudes, s'entraident quand il le faut, et boivent un verre ensemble à l'occasion. Gus se rappelle que du temps de ses parents, ces derniers n'entretenaient aucune relation avec ce voisin. Mais pour quelle raison, il n'en sait rien. Leur existence à tous les deux, très rustique, va se poursuivre jusqu'au décès de l'Abbé Pierre. Et là, tout se dérègle... Des coups de feu inexpliqués, des traces dans la neige, un chien terrorisé... A lire.
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Bonne pioche, pour ceux qui aiment les grands espaces, la solitude, les atmosphères de no man's land, la ruralité.

Çà tombe bien, Bouysse s'y prend à merveille pour nous mettre dans l'ambiance.

Avec son héros taciturne, qui ne manque pas de répartie, j'ai apprécié le personnage.
Une fin un peu intrigante, finalement pas pour me déplaire.
(plus d'avis sur PP)
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Rocailleux, sec et brutal comme la terre que Gus et Abel s'efforcent de continuer à faire vivre, ce roman est à la fois d'une admirable beauté par son écriture et d''une effroyable noirceur par son histoire. Présenté comme un polar par certains, j'y vois plutôt une pénétration du coeur et de l'esprit humain avec ses secrets, ses ombres et ses lumières. Deux solitudes, deux voisins, qui parviennent à surmonter un conflit familial à la Shakespeare pour établir lentement au fil des jours une solidarité de taiseux jusqu'à cet énigmatique coup de feu et ces traces de sang dans la neige un jour d'hiver...... Un roman puissant!
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Un polar rugueux, une plume qui frappe en plein plexus
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Je ne vais faire une énième chronique de ce roman, il y en a déjà tant, je vais simplement partager mon ressenti car je voulais le lire depuis longtemps...

En fait, je ne m'attendais pas du tout à ça : roman noir plus que polar, dans cette campagne reculée, dans les Cévennes, les Doges, où le travail de la terre est dur, où le voisin le plus proche n'est pas très commode. A défaut d'amitié, il existe l'entraide entre les deux hommes, mais les mystères d'Abel sont souvent un frein à la confiance.

Devant son poste de télévision, alors que se déroulent les funérailles de l'Abbé Pierre qu'il aimait beaucoup, Gus se rend quand même compte que les éloges dithyrambiques sonnent parfois faux, et en descendant sa bouteille de prune pour combattre son rhume, car l'hiver est froid aux Doges, il pense à sa propre vie.

Franck Bouysse évoque ici des évènements étranges, mais on est loin du polar, on entre dans le domaine de la souffrance, de l'enfance maltraitée, des parents violents, des taloches pour un oui ou un non, de la haine, à part la tendresse de la grand-mère qui le protège comme elle peut.

Gus n'a jamais compris pourquoi ses parents le haïssaient, se demande ce qu'il a bien pu faire, et les violences et les moqueries continuent à l'école. On devine qu'il y a des secrets de famille lourds derrière tout ceci et cela aboutit un beau roman.

Une scène m'a marquée : la mort de la mère et la manière dont elle est ressentie par Gus et ce qu'il en fait.

Un regard tendre, au passage, au tracteur Massey-Fergusson, qui me rappelle tant de souvenirs : mon grand-père en avait un, c'était son premier tracteur, et il avait remisé le Percheron à l'écurie, ne lui confiant que des efforts pas trop durs pour entretenir sa forme…

J'ai découvert la plume de Franck Bouysse avec ce roman et j'ai vraiment beaucoup aimé l'histoire, les personnages, au caractère bien trempé, comme la nature, qu'il s'agisse de Gus ou de son voisin étrange Abel, ainsi que toute la réflexion sur la dureté de la vie, la solitude, le bon sens de Gus…

Le titre est magnifique, il évoque ces lignées de paysans qui s'éteignent peu à peu et s'en vont « grossir le ciel ».
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Je découvre l'auteur avec ce livre.
Je viens donc de tourner la dernière page et j'en suis encore chamboulée.
L'auteur a une plume d'une beauté folle.
Gus est attachant. Il m'a fait rire alors que je ne m'y attendais pas.
Abel, lui, suscite plutôt ma curiosité.
Le style est unique. À part. Indéfinissable. Mais excellent !
Quel est ce lien invisible mais pourtant si fort qui unit nos 2 paysans ? La solitude, le contexte rural explique tout ? Pas si sûre.
L'auteur manie les mots pour donner au texte une puissance fulgurante. Et j'ai enfin confirmation de ce que signifie "grossir le ciel".
À lire absolument.
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