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sur 1174 notes
Je pense pouvoir dire que c'est un des plus beaux livres que j'ai lus. Pour deux raisons. le sujet d'abord ( la Grande Guerre est une de mes passions) avec cette vision et ce choc de civilisation qu'apporte cette version indienne de l'engagement des troupes du Commonwealth qui donne à ce conflit sa valeur universelle; Ensuite la grandeur de ces hommes magnifiée par une écriture brillante, parfois poétique.
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Deux voix dans ce roman , celle de ' Neveu ' ou Xavier , jeune Amérindien qui s'est enrôlé avec son ami Elijah et celle de Niska , vieille indienne , guérisseuse , un peu sorcière , qui vit encore à l'ancienne , dans les bois , loin de toute civilisation .
C'est l'histoire de leurs retrouvailles , inespérées , chacun croyait l'autre mort .
Niska va raconter sa vie , la vie des Indiens Crees à l'arrivée des ' blancs ' avec tous les bouleversements qui ont suivi , cette histoire , elle la raconte à son neveu , pour qu'il échappe à la mort , en effet il est revenu gravement blessé de la grande guerre , a perdu une jambe et est devenu dépendant de la Morphine , elle va essayer de le faire revenir chez les vivants .Niska a un don , c'est elle qui est chargée de lutter contre les Wendigo ; il s'agit d' Indiens qui ont mangé un être humain , elle tient ce 'don ' de son père et est gardienne des traditions . Elle raconte que c'est elle qui doit donner la mort à ceux qui ont mangé un de leur semblable . Elle va tomber amoureuse d'un homme blanc mais sera trahie .
Elle refusera toute sa vie de vivre parmi les ' blancs ' mais elle sera rejetée aussi par les Indiens qui ont rejoint la civilisation , qui se sont christianisés , pour eux aussi , elle est une sauvage , une barbare .
Elle est objective , montre que les Indiens sont aussi parfois bien cruels .
Son neveu , lui va raconter ' sa ' guerre , les Indiens étaient reconnus pour être des chasseurs experts , ils ont calmes , patients , ont l'habitude de marcher dans la boue pendant les périodes de chasse , à la guerre , ils font des soldats souvent remarqués pour leurs qualités , la seule différence c'est qu'ici le gibier , c'est l'ennemi . C'est ce qui fait froid dans le dos , Elijah , l'ami d'enfance de Xavier sera vite répéré par ses sup"rieurs car il est un tireur d'élite hors-pair , ses qualités d' Amérindien vont faire de lui un soldat exemplaire mais Elijah va malheureusement découvrir la 'Morphine ' et sa dépendance terrible , il va finir par devenir fou , il tuer des Allemands , de plus en plus nombreux , il va les traquer dans leur sommeil , jusqu'à commettre l'irréparable .
Xavier se rend compte de la folie de son ami ,de sa déchéance , il est impuissant devant les actes de plus en plus insensés , barbares de son aami , jamais celui-ci n'aurait dû connaître la guerre , d'abord , il se bat pour être reconnu , pour être célèbre , puis par plaisir , à ce moment , il est pris dans un engrenage terrible , qui rien ne peut endiguer .
Voilà pour moi , où le bât bleses car trop c'est trop , ces pages de violence qui rien ne peut justifier m'ont hantée , pour moi , malgré le talent de conteur indéniable de l'auteur , ce ne sera pas un coup de coeur .
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Ce livre est un livre fracassant. La première Guerre dans lequel l'Occident se fracasse sous les obus et se terre dans la boue glacée des tranchées, la destruction des peuples Indiens d'Amérique fracassés par l'"Occident". Se battre, ou se soumettre. Au sort... A l'anesthésie... A l'espoir...
Deux personnages en concurrence, en amitié plongés dans l'horreur... jusqu'au fracas.
Très violent et très dur, comme on peut le lire dans Erich Maria Remarque, par exemple. Avec de petits pans tissés d'une culture indienne passionnante.
Seule remarque, le narrateur principal s'exprime extrêmement bien or il est censé être assez peu lettré. Pour moi, cette histoire aurait dû être d'abord un film.
Soit, c'est une remarque un peu stupide : le livre est quasi parfait.
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Sur le Chemin des Âmes, les hommes de la Première Guerre Mondiale sont nombreux. Des hommes qui ont combattu pour la liberté, des jeunes, des vieux, des innocents.

Mais avant d'arriver sur ce chemin, Xavier et Elijah vont devoir se battre et combattre l'ennemi. Quitte à perdre leur âme et leur identité.

1919, sur le quai d'une gare au Nord de l'Ontario, Niska, une vieille indienne, croit attendre le meilleur ami de son neveu qui revient d'Europe. Mais c'est bien lui qui descend du train, amputé, blessé de guerre. Pendant le long voyage du retour dans leur contrée, nous remontons le temps. Celui de la tante et son enfance et aussi celui de Xavier et sa vie dans les tranchées.

Dans cette guerre qui déchire toute l'Europe, nombreux sont les jeunes qui ont été enrôlés de gré ou de force, prêts à se battre et forcés de perdre toute humanité. Xavier et Elijah vont vivre à deux cette expérience éprouvante alors que rien ne les destinait à partir sauver l'Europe. Ils ont grandi dans le grand Nord, chez les Indiens, dans les forêts. Ils étaient doués pour chasser les bêtes, ils vont devoir apprendre à chasser les hommes.

Arrivés en Europe, ils découvrent les atrocités des tranchées et la vie des soldats. Rapidement, ces deux Indiens se font remarquer: Elijah, pour ses dons de tirs et Xavier pour son mutisme et ses observations. On comprend rapidement qui a de l'ascendant sur l'autre. Xavier est dans l'ombre de cet ami que tout le monde admire et il commence peu à peu à vouloir s'en distancer, d'autant plus qu'Elijah devient vite accro à la morphine et est pris d'une folie meurtrière.
Par certains moments, les horreurs de la guerre sont mises de côté et on se concentre sur la destinée de la tante, avec son père chamane, la tribu Cree en voie d'extinction, la vie dans la forêt, les prières, les incantations pour la vie de l'Au-delà, les remèdes miracles. Et aussi, son existence en tant que petite fille épileptique, qui reçoit des messages prémonitoires lors de chaque crise, sa vie seule, isolée, mais qui est dotée d'une force incroyable. Sa foi en son neveu, sa volonté à l'extirper de ses souvenirs de guerre et le soulager. Toutes ces caractéristiques en font une femme magnifique.

Ce récit décrit à merveille deux mondes totalement différents, c'est ce qui le rend original. Parce que des histoires de guerres, on en connaît. Des histoires d'Indiens présent lors de la Première Guerre Mondiale, moins.

C'est aussi un roman d'une tristesse infinie. Quelques beaux moments sont partagés mais ils sont vite interrompus par la noirceur des âmes, la souffrance de ces hommes et la barbarie.

J'ai pris mon temps avec ce livre, quitte à ne lire que quelques pages par jour mais je ne pouvais pas plus, parce qu'il était si dense et si éprouvant qu'il fallait que je reprenne mon souffle pour continuer.
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Que dire de ce livre? Qu'il est magnifique? Eclatant serait plutôt le mot juste! Eclatant car il met en lumière des faits peu connus de cette guerre de 14-18 et cet engagement des peuples "lointains" dans ce conflit sur le sol européen. Eclatant car il décrit pudiquement mais sans fausse honte les terribles moments vécus par ces hommes. Eclatant car la poésie de la langue magnifie l'humanité toujours présente, même au plus sauvage des moments. J'ai adoré.
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Le livre d'après… Celui qui suit « Le jour d'avant »… Il est assez rare d'enchaîner deux ouvrages certes fort différents pour leurs thèmes mais tout aussi puissants… de ces livres qui vous accompagnent longtemps… La chose est faite grâce au « Le Chemin des âmes ». En moins de 50 signes : une immersion âpre dans l'enfer des tranchées.
Du déjà lu ? du déjà vu ? Tout semble avoir été écrit sur l'expérience combattante et sur l'absurdité de cette « Der des ders »… A l'Ouest, rien de nouveau ? Cet Ouest précisément est nouveau… L'Ouest canadien, plus précisément. Pour les historiens amateurs européens, l'engagement canadien est lié à l'empire britannique et apparaît, à tort, comme une variante de nos troupes « coloniales ». En fait, le statut de Dominion du pays impliquait une gouvernance militaire très différente. Pourtant, avec ce livre, le néophyte découvre que les forces canadiennes comptaient dans ses rangs l'équivalent de « nos » tirailleurs.
« Le chemin des âmes » raconte le destin de deux « autochtones » plongés dans l'horreur des tranchées. Ce terme d'autochtone est désormais utilisé au Québec à la place de l'inexact « amérindien » que l'on retrouve encore trop souvent dans beaucoup de publications francophones hexagonales. La lecture récente de « Payer la terre » de Joe Sacco m'avait permis de mesurer les discriminations qui pesaient sur les « peuples natifs ». Cette forme masquée de colonialisme est soulignée par l'écriture précise et passionnante de Boyden. En effet, l'autre intérêt de cet immense ouvrage est d'aborder les coutumes des Crees. L'une des deux narratrices de ce roman est une vieille dame qui, tout en se souvenant de son enfance marquée par des rites ancestraux, s'efforce de prendre en charge son neveu, l'autre narrateur, qui revient de la guerre amputé mais aussi blessé psychologiquement. Au bout d'un voyage, de cette errance à la fois physique et intérieure, parviendra-t-elle, en le raccompagnant vers ses racines à le guérir de ses traumatismes ?
La Guerre de 14 est désormais analysée par la communauté historique comme le suicide de l'Europe… En partageant la trajectoire de ces soldats « exotiques », on s'aperçoit que le « Nouveau Monde » n'est pas sorti indemne de cette boucherie. La magnifique conclusion du livre est suffisamment éliptique pour que le lecteur, suivant son moral, ses convictions ou les contingences climatiques, reste sur une impression optimiste. Au contraire, à l'instar de certains protagonistes, il est possible qu'il n'en soit réduit à penser que sans le support de la chimie ou d'autres paradis artificiels, il soit décidément difficile de supporter l'incommensurable étendue de la connerie humaine.
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L'aventure de ce livre commence par sa couverture, spirituelle et somptueuse, qui invite à la purification de tous les maux du monde.
Elle se poursuit par la rencontre de la tribu des Obidjwé, au sein de laquelle la vieille Niksa tend ses dernières forces à perpétuer la lignée des élus désignés par les dieux pour protéger les hommes de leurs éléments que la folie a transformé en monstrueux mangeurs d'hommes.
Elle trace son sillon de malheur dans les tranchées françaises dans lesquelles sont embourbées parmi d'autres des compagnies canadiennes, et parmi eux Xavier et Eilijah, dont la guerre, ses horreurs et son absurdité révéleront la profondeur de leurs racines indiennes et leur rôles prédestinés dans la grande cosmogonie de la souffrance.
C'est une aventure qui secoue son lecteur durablement et très en profondeur, lui fera longtemps sentir au fond de lui la chaleur prophétique des pierres de divination, la pesanteur du destin sur les épaules de Xavier et le rire solaire et terrifiant d'Eilijah. Une aventure troublante et édifiante, en ce sens qu'elle apporte une singulière lecture du monde.
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Un récit très fort, un conteur de talent. L'histoire de deux "frères de sang" indien Cree. Ces hommes habitués à vivre au contact de la nature, la trouve labourée, calcinée sur les terres de Flandres durant la première guerre.
Un récit "poignant", agréablement structuré et raconté, du "grand oeuvre".
Une dure et belle histoire...une histoire d'indien.
A découvrir.
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J'avais de grandes attentes pour ce livre qui semblait réunir une période historique (la Première Guerre Mondiale) et une culture (amérindienne) qui m'intéressent grandement, voire me fascinent . le chemin des âmes est allé bien au-delà. Je ne savais pas dans quoi je m'embarquais.

Dès les premières lignes, la narration m'a happé, serpentant lentement même s'il se passe toujours quelque chose, dense, immersive, créant un véritable envoûtement. Je me suis retrouve plongé dedans, corps et âme. Dans la boue des tranchées ou sur le canoë glissant le long d'une rivière dans la forêt canadienne, à quelques jours de la première ville.
Cette narration alternée est faite avec intelligence, laissant à chacun sa voix, laissant à chacun de l'espace pour se raconter, ces voix chargées d'un lourd passif, qu'on découvre au fur et à mesure.
Les personnages principaux, qu'il s'agisse de Niska, Xavier, ou même Elijah, sont fouillés, creusés dans leur intériorité jusqu'à la moelle, si bien qu'à la fin, tels des windigos, nous savons le goût qu'ils ont. Celui de personnages denses, travaillés, crédibles, touchants, et profondément humains.
Les personnages secondaires arrivent également à prendre vie en seulement quelques lignes, certains immédiatement sympathiques, d'autres détestables, mais tous ayant ce reflet de l'humanité.
L'écriture se révèle travaillée mais fluide, intense, profondément immersive, fouillant avec justesse les tréfonds de l'âme humaine et les liens d'amitié complexes, approfondis, creusés entre Xavier et Elijah, qui se nouent et dénouent, se raccommodent et se déchirent au fil du temps.

On a également l'impression de voir un peu toutes les situations possibles de la Première Guerre Mondiale, très bien dépeinte, on est dans les tranchées avec eux sous le bombardement incessant, embusqués à attendre toute la journée sans bouger jusqu'à ce que la cible se dévoile et qu'une balle l'emporte, on est là pendant les assauts hors des tranchées, ou à l'arrière au repos. Mais on reste toujours centré, collé à l'humain.
De même qu'on découvre avec fascination les pans de vie et de culture d'une tribu cree sur le déclin, entre chasse et survie dans le froid des forêts canadiennes, presque reclus mais avec l'homme blanc toujours présent et jamais assez loin, et les rituels et le chamanisme omniprésents et à l'importance capitale.
Mais n'oubliez pas, méfiez-vous des windigos, qu'on retrouve dans les vastes et hivernales forêts canadiennes aussi bien que sur les champs de bataille dévastés de France.

A chaque instant, le récit se fait immersif, prenant, saisissant. Les bons esprits ont été convoqués sur cette histoire qui résonne encore en moi.
Le chemin des âmes porte bien son nom. Autant pour son vrai sens que pour le cheminement que fait l'âme du lecteur aux côtés de ces personnages. Même maintenant, ceux-ci et ce qu'ils ont vécu m'habitent encore.
Parler d'un coup de coeur serait un euphémisme. Qu'il soit du mois ou de l'année. Un des meilleurs livres que j'ai pu lire de ma vie, point.
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Combien de héros non reconnus ont perdu la vie lors des batailles sanglantes de la première guerre mondiale?
Combien de soldats courageux ont affronté vaillamment l'ennemi, surmonté leur peur et combattu avec bravoure sans que personne n'en ait jamais rien su, faute de témoins?
La guerre est aussi intérieure: un combat contre la peur de mourir et de donner la mort.
Ce roman est un chef d'oeuvre car il mêle des histoires personnelles à la grande Histoire dans un récit poignant et cru, servi par une écriture superbe qui nous transporte immédiatement au coeur de l'action et nous fait partager magnifiquement les émotions des personnages dont le croisement des destins tisse un canevas captivant.
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