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Naître à Gravesend, c'est piocher le mauvais numéro, The Wrong Number, c'est justement le nom du bar où vadrouillent les différents protagonistes de cette histoire, noire et désespérée. Ce livre est très bien écrit, il est extrêmement touchant. Qu'il est difficile de s'extraire de cette enclave italienne du quartier Brooklyn! ... Une très belle découverte. Même s'il ne révolutionne pas le genre, c'est tout de même un roman noir de grande qualité, qui a été choisi pour être le n°1000 de la collection Rivages/Noir. Assurément un bon numéro.
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J'ai beaucoup apprécié ma lecture de Gravesend, et plus particulièrement la plume de l'auteur qui a su, à travers un roman chorale, me plonger dans la culture d'un quartier et au centre d'une sombre affaire.

L'histoire que raconte William Boyle est très intéressante : à travers les points de vue alternés de trois personnages bien différents, le meurtre du jeune Duncan et surtout le retour de son bourreau vont prendre une tournure assez incroyable. Vengeance, haine, lâcheté et désillusions sont au coeur de la tragédie qui se prépare, dont on sent la gravité et la tension monter au fur et à mesure des pages, nous menant à une fin terrible.

J'ai beaucoup aimé ce principe des points de vue alternés, qui nous permet de nous forger une opinion non manichéenne des personnages, et surtout de découvrir différents aspects du quartier de Gravesend. Car tout est lié à ce quartier, ses habitants, son architecture, sa culture, ses habitudes. Entre Alessandra qui ne souhaite que se sortir de ce quartier qu'elle exècre, Eugene le jeune adolescent qui joue les petites frappes, et Conway qui est tellement aveuglé par son passé et sa frustration que tout devient noir autour de lui, la vision de ce quartier est assez lugubre… Gravesend est réellement un roman d'ambiance, très noir.

Le petit bémol que j'ai rencontré, c'est le parti pris de l'auteur de ne pas nous partager le point de vue de Ray Boy, le meurtrier de Duncan qui sort de prison et revient dans son quartier. J'ai compris pourquoi il ne le faisait pas, mais ce personnage étant le point d'encrage de toute l'histoire et des personnages que nous rencontrons, il m'aurait paru intéressant de vivre l'histoire à travers ses yeux, notamment lors de certaines scènes choc.

Je retiens de Gravesend la lecture d'un roman très noir, parfois lugubre, parfois très choc, mais saisissant de vérité.
Lien : https://matoutepetiteculture..
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A Gravesend rien de nouveau…

Gravesend est le numéro 1000 de la collection Rivages Noir. Un numéro anniversaire digne de ce nom comme l'a déjà relevé Encore du noir dans son article paru récemment.

Gravesend est un quartier de New York, un ghetto plutôt. Nous sommes en 2011. Ray Boy Calabrese sort enfin de prison après 16 ans à y croupir pour avoir provoqué la mort de Duncan, le frère homosexuel de Conway, ce dernier ayant juré la perte de Ray Boy. Eugene, le neveu de Ray Boy, se réjouit du retour de son oncle : il vénère le loubard qu'il était et rêve de le surpasser. Alessandra revient à Gravesend après la mort de sa mère, dont elle a raté la cérémonie, et une carrière avortée d'actrice à Los Angeles. Stephanie végète à Gravesend en vieille fille amoureuse de Conway, bossant dans la même chaîne pharmaceutique que lui.

Si les parents des principaux protagonistes ne quittent Gravesend que les pieds devant, leurs enfants ne valent pas vraiment mieux et tout dans ce quartier et dans le livre de William Boyle sent la naphtaline, le répétitif, le sempiternel recommencement, comme si chaque génération était vouée à reproduire les mêmes schémas que les générations précédentes, sous des formes plus modernes.

Tout le monde de Gravesend tournant en vase clos, le couvercle de la marmite finit forcément par éclater férocement et s'il pète à la gueule de quelqu'un se sera évidemment au détriment de ses habitants, toutes générations confondues.

Encore du noir l'a fort bien souligné dans son billet, je rajouterai simplement que le style de William Boyle colle aussi parfaitement à cette idée d'immobilisme sur plusieurs générations car si l'histoire décrite se passe dans la seconde décennie du XXI° siècle, William Boyle ne fait pas assaut de modernisme ni dans les scènes qu'il décrit (les personnages continuent de fréquenter les mêmes bars, ils ne font pas assaut de surf sur Internet ou sur des téléphones qui ne sont jamais décrits et ne sont pas assimilables à des tablettes ou autres prouesses technologiques contemporaines) ni dans son style, tant est si bien que l'action pourrait aussi bien se dérouler 10, 20 voire 30 ans en arrière.

C'est dans cette atmosphère volontairement atemporelle que Conway, Ray Boy, Alessandra, Stephanie et Eugene se démènent, assez inutilement il faut bien se l'avouer. Ils représentent tous une facette d'un atavisme certain, appelez-le Gravesend ou comme bon vous semble, dont on ne peut échapper sans se brûler les ailes.

Conway a vécu dans l'idée de la vengeance en opposition à sa lâcheté sans bornes. Ray Boy a baissé les bras et accepter sa culpabilité et, dans sa résignation à en finir une bonne fois pour toute, viendra au secours de la lâcheté de Conway, Eugene ira au bout de son fantasme d'affirmation de soi par la violence en reproduisant, de manière plus radicale encore, l'exemple de son oncle. Stéphanie adule l'image d'émancipation qu'Alessandra projette malgré son retour à Gravesend, « la queue entre les jambes » ; restée coincée à Gravesend entre une vie qui n'a jamais existé et une mère folle qui l'oppresse, Stéphanie me fait penser à Mary Hatch-Bailey, la femme de George Bailey (joué par James Stewart, dans le film de Capra « La vie est belle »), qui serait devenue une bibliothécaire vieille fille aigrie à grosses lunettes si George n'avait, selon son propre souhait, jamais existé, comme le lui montre son ange gardien Clarence : Stéphanie est la Mary qu'aucun George ne serait venue sauver ! Alessandra, toute imparfaite et défaillante qu'elle soit, représente la seule petite (vaine ?) lueur d'espoir tout au long du livre : la seule qui cherche à s'émanciper en allant chercher un job, un appartement ou une aventure à Manhattan.

Un excellent cru Rivages/Noir...

Lien : http://wp.me/p2X8E2-DB
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J'ai été un peu déçue par cette lecture. Finalement j'ai ressenti la même chose qu'en lisant Les Maraudeurs de Tom Cooper, l'histoire n'est pas inintéressante mais je n'ai pas accroché plus que cela.

Je crois que le problème pour celui-ci est venu essentiellement des personnages auxquels il m'a été impossible de m'attacher. On suit leur histoire de loin mais sans s'impliquer réellement pour eux. J'ai souvent du mal avec cet aspect, si je ne ressens pas d'émotion pour les personnages il me sera très difficile d'apprécier le livre.

J'ai tout de même mis trois étoiles car j'ai trouvé l'histoire intéressante et le style de l'auteur plaisant. On retrouve ici aussi une alternance de points de vue à travers les différents personnages et c'est quelque chose que j'apprécie toujours dans mes lectures.
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New York. Brooklyn. Gravesend. Ils sont deux à réintégrer le quartier. Ray Boy Calabrese qui vient de passer seize années en taule et Alessandra qui n'a pas réalisé ses rêves à Los Angeles. Conway attendait ce moment depuis que Duncan, son frère homosexuel, a perdu la vie en tentant de s'échapper des griffes de Ray Boy et sa bande. Il veut le flinguer. Et la vengeance n'attend pas.

Il y aurait mille raisons de lire ce roman. Il y en aurait trente-six mille de ne pas rater le choix judicieux du maître des lieux. Mais il y en a au moins une. Pour ce numéro un peu spécial on pouvait par exemple s'attendre à retrouver le texte inédit d'un auteur renommé mais François Guérif est un explorateur du Noir. Ainsi, c'est avec le premier roman d'un auteur américain que la célèbre collection Rivages/Noir s'inscrit dans la durée en laissant son empreinte avec ce numéro 1000.

Ce quartier où la communauté italienne a élu domicile ainsi que des russes est la pièce maîtresse de ce roman. La famiglia y tient une place importante et la quitter est souvent un déchirement. On constatera un peu plus loin que cette emprise est au coeur du récit. Force est de constater que les traditions populaires n'ont rien perdu de leur essence. Malgré ses graves déboires Ray Boy réintègre le giron familial. Ses potes ne le reconnaissent pas. Il n'est plus le petit voyou qui semait le désordre et ne cherche même pas à panser ses plaies. C'est désormais une loque qui aspire à la pénitence, ses années d'enfermement n'ont pas suffi à expurger sa peine et il n'attend qu'une chose : l'ultime punition. Conway, qui ne se remet de la perte de son frère Duncan, sera son bourreau. Mais tuer n'est pas jouer et la situation va devenir surprenante. Les autres personnages qui gravitent autour de cette dégringolade vers la violence sont tout autant perturbés. Surpris, Eugène, le neveu de Rayboy, va l'être en découvrant que son parangon est devenu un moins que rien. Et, comme un gamin a qui l'on vole son jouet, il va se vexer le vilain. Pas besoin de modèle, l'élève boiteux va devenir le maître. Mais un caïd clopinant. La malheureuse Stephanie se trouve moche, vit chez une mère ultra protectrice, n'a jamais eu d'amoureux et trouve pour seule bouée de survie une Alessandra totalement paumée avec un père anxieux, seulement anxieux. Les pérégrinations de chacun vont se rejoindre et il sera temps de passer à l'action.
La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/06/boyle-tape-dans-le-mille-gravesend-william-boyle.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Gravesend est le premier livre de William Boyle, grand maître du roman noir. Dans ce quartier éponyme de Brooklyn, Ray Boy sort de prison après avoir purgé sa peine pour l'homicide de Duncan seize ans plus tôt. Conway , le jeune frère de la victime attend ce jour pour se venger, car la prison ne suffit pas, mais cette vengeance va prendre une tournure inattendue.
Comme toujours chez William Boyle, les personnages sont très attachants et tout n'est pas blanc ou noir. Chacun doit vivre avec son destin dans ce quartier plein de vie mais où la mort est omniprésente et dont il est difficile de s'échapper.
Comme souvent le passé rattrape les protagonistes et leurs vies vont se croiser non sans une certaine violence.
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L'Émission « La Grande Librairie » du 15/09/2021 se déroulait à New York et François Busnel y interviewait notamment William Boyle.
D'où mon envie de découvrir son oeuvre avec son premier roman, Gravesend, se déroulant dans un quartier de Brooklyn que l'auteur connaît bien puisqu'il y a passé une bonne partie de sa vie.

Ce roman noir nous parle d'Alessandra, revenue dans son quartier après avoir échoué dans son désir de devenir actrice ; de Stéphanie, l'amie d'enfance au physique ingrat qui vit encore chez sa mère et est secrètement amoureuse de Conway; de ce dernier qui ne rêve qu'à venger la mort de son frère, victime d'un crime homophobe 16 ans plus tôt; d'Eugène, le neveu admiratif de Ray Boy, l'assassin fraîchement sorti de prison qui n'arrive pas à se pardonner son geste… Ici, chaque personnage traine son ennui et son mal-être dans le quartier de déshérités de Brooklyn qu'est Gravesend.

Les losers caricaturaux, l'ambiance très pesante et la lenteur du récit ont fait que ce roman m'est tombé des mains à plusieurs reprises.
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une sorte de road movie mafioso ; c'est bien écrit il aurait mérité d'être plus long mais bon livre !
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William Boyle nous livre ici une belle galerie de portraits de gueules cassées.
Conway, son père Pop, Stéphanie, Eugène et Sweat survivent quelque peu dans la banlieue de Brooklyn.
Même ceux qui arrivent à s'échapper de Gravesend finissent malgré tout par y revenir…
Ici, nous ne croiserons pas beaucoup de policiers, pas d'enquêtes à élucider, car les affaires se règlent très vite et parfois, souvent même, brutalement.
Ce roman noir, très juste critique sociale est un vrai bon moment de lecture et « The Wrong Number » figurant en première page s'avère être le « bon numéro » pour figurer le millième de la série « Rivages Noir »
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Une plongée au coeur de Gravesend !

Gravesend, quartier pauvre de Brooklyn, vit à son rythme. Ses habitants ont chacun leurs blessures, leurs histoires et vivent avec comme ils le peuvent.
Conway rêve chaque jour à sa vengeance, au jour où l'assassin de son frère aîné, lâchement tué parce qu'il était homosexuel, sortira de prison.
Ray Boy retrouve sa liberté après plus de quinze ans derrière les barreaux pour l'assassinat de Conrad, frère de Conway.
Eugene est un ado paumé qui est attiré par la violence et souhaite reprendre le flambeau de son oncle, Ray Boy qui a régné sur le quartier avant d'être enfermé pour meurtre.
Alessandra est de retour suite au décès de sa mère. Elle vient épauler Pop, son père, alors que sa carrière d'actrice est au plus bas.
Stéphanie vit toujours chez ses parents et n'a jamais connu l'amour.

Tous ces personnages ont un destin mêlé, associé à leur quartier Gravesend.
Rédemption, amour, destin, vengeance, violence, mafia, délinquance sont les mots clés de ce roman noir.

Ce roman est divisé en 2 parties : la première est plus psychologique, focus sur les personnages, leurs histoires et leurs sentiments, la seconde est noire, semant les cadavres dans son sillage.

Une belle découverte...

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