La collection Rivages/Noir fête ses 30 ans cette année et publie le numéro 1000 ! Pour cet événement
François Guérif (directeur de la collection depuis sa création) aurait pu éditer un nouveau roman de
James Ellroy ou pourquoi pas un inédit de
Jim Thompson. Non. Il a fait le choix de publier un premier roman d'un auteur américain :
William Boyle. Je vous l'annonce tout de suite, il a eu raison car ce «
Gravesend » colle parfaitement à sa ligne éditoriale.
Gravesend est un quartier au sud de Brooklyn. Un quartier où l'on croise des italiens, des russes, des porto-ricains. Tous les enfants rêvent de quitter ce quartier. Alessandra est partie tenter sa chance à Hollywood mais revient après ses échecs. Ray Boy lui aussi revient dans le quartier après 16 ans de prison. Condamné pour homicide involontaire. Il a harcelé le jeune Duncan, homosexuel, jusqu'au point de non retour. Un soir après une énième correction Duncan tente d'échapper à ses agresseurs en se lançant sur l'autoroute. A sa sortie de prison Ray Boy est attendu par Conway, le frère de Duncan. Il veut venger la mort de son frère, pas si facile de tuer un homme qui a changé. Dans ce quartier il y a aussi Eugène, le neveu de Ray Boy. Eugène est handicapé et rebelle. Il veut devenir un caïd du quartier, tout comme son oncle avant le drame. Eugène voit dans le clan de M. Natale une porte d'entrée dans le banditisme.
Dans ce roman il est question de vengeance et de désenchantement de toute une génération. L'auteur brosse un portrait réaliste d'un quartier ordinaire américain où le rêve américain se brise contre les façades de bars ou sur les trottoirs. Avec ce premier roman
William Boyle se pose comme le digne héritier d'un
Jim Thompson, premier auteur publié dans la collection.
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