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Critique de tienstiensolivier


Je n'avais pas entendu parler de ce livre jusqu'à ce que mon fils qui n'est vraiment pas un grand lecteur (mais qui faisait cependant l'effort de lire les livres obligatoires) me dise qu'il y avait trois livres qui l'avaient marqué et qu'il avait apprécié.

1- "Le garçon qui volait des avions" d'Elise Fontenaille
Celui-ci, je le recommande, il est vraiment top. Basé sur une histoire vraie.
2- "Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers" de Benjamin Alire Sàenz.
Je ne peux rien en dire, je ne l'ai pas lu.
3- "Le garçon en pyjama rayé " de John Boyne.

Nous sommes prévenus dès le début, John Boyne a écrit une fable. Acceptons-le.
On peut légitimement supposer que l'auteur nous parle de Rudolf Höss, commandant du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau mais ne cherchons pas de vérité historique dans la proposition de John Boyne.
Les enfants de Rudolf Höss sont au nombre de cinq et ils ne s'appellent pas Bruno. ni Gretel.

La question qui mérite d'être posée selon moi est la suivante : Faut-il encore parler de ce devoir de mémoire à nos enfants et dans l'affirmative, comment le faire à nos enfants nés aux XXIème siècle ?

J'ai lu le livre de Rachel Corenblit "146298" qui est une approche intéressante. Il y a les témoignages évidemment. Je pense à celui de Ginette Kolinka mais il y en a bien d'autres. Anne Frank...

Je n'imagine pas un seul instant leur faire lire Primo Levi, Imre Kertész ou Robert Merle.

Tout ça pour dire que l'approche de John Boyne, même si elle n'est pas parfaite me semble plutôt originale. Bien sûr, un travail par la suite avec les plus jeunes lecteurs est indispensable.

C'est vrai que ce livre est truffé d'invraisemblances et d'incohérences mais l'histoire est franchement bien amenée. Et en plus, je trouve que le style d'écriture est plutôt réussi pour une lecture dite "jeunesse".
J'avoue que le personnage de Bruno est d'une innocence et d'une naïveté affolante mais je suis parvenu à passer au-dessus.

Et cette lecture m'a amené à une autre interrogation.

Que sont-ils devenus ces enfants de?

Et en fouillant un peu, j'ai découvert que Tania Crasnianski a écrit à ce sujet "Enfants de nazis", livre que j'ajoute à ma PAL.

Je retranscris ici un extrait d'une interview qui date de février 2023.

Le fils de Rudolf Höss (dauphin de Hitler et troisième homme du Reich) est né en 1937. Wolf Rüdiger Höss prend aussi fait et cause pour son père, incarcéré à vie. Il lui rendra visite cent deux fois durant son incarcération à Spandau.
Le fils n'a jamais accepté la condamnation de son père et nie la solution finale.

Un bon père de famille lisant des contes à ses enfants et un serviteur zélé veillant à ce que des millions de personnes soient exécutées. Rudolf Höss, affecté à Dachau, à Sachsenhausen, à Auschwitz, a été un père exemplaire. Sa ligne de conduite lui semble irréprochable. Il obéit aux ordres. Il veut exécuter et non pas décider. Il espère ainsi fuir toute responsabilité. La famille vit à Auschwitz. Les enfants du commandant d'Auschwitz grandissent à proximité de la mort. Rudolf Höss sera pendu, en 1947, devant le camp d'Auschwitz.
Le futur mannequin Brigitte Höss, troisième des cinq enfants, a nié puis a minoré le rôle de son père.

À lire donc même si je comprends bien les avis divergents.



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