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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alfie a cinq ans lorsque la première Guerre Mondiale éclate et qu'il voit son père partir comme volontaire sur le front. Quatre ans après, la guerre qui devait se terminer avant Noël, dure toujours. Maggie, la mère d'Elfie enchaine les petits travaux pour tenter de survivre et le jeune garçon s'improvise cireur de chaussures après la déportation de ses voisins et amis de toujours, originaires de Prague. Mais rapidement les lettres du soldat changent de ton puis s'arrêtent. D'après Maggie, son père est en mission secrète pour le gouvernement. Mais Alfie a de sérieux doutes, alors que les annonces de soldats morts se succèdent...

Un roman fort qui propose de voir les conséquences de la guerre par les yeux d'un enfant tout à la fois lucide et volontaire. La quête du père absent n'est pas la seule trame de l'histoire qui se plait à les multiplier. L'auteur semble rendre hommage à tous les oubliés : les anglais d'origine étrangères envoyés dans des camps pour la durée de la guerre, les objecteurs de conscience maltraités par leurs voisins, les soldats revenus de guerre sans handicap physique mais avec des traumatismes psychologiques bien souvent irréversibles.... Encore un très beau livre de l'auteur du livre "Le garon en pyjama rayé".

Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Une lecture mitigée si je la retire du contexte de la littérature jeunesse, car il y a quand même des faits et gestes improbables, qu'on a du mal à croire (que je ne peux citer ici au risque de gâcher votre lecture).

Mais pour l'histoire, le courage d'Alfie, c'est un très bon roman pour la jeunesse. Des belles leçons d'un enfant pour les enfants.

Des livres sur la guerre, ce n'est pas cela qui manque, hélas, celui-ci se démarque en nous contant la vie loin des tranchées, puis nous expose les blessures invisibles de la guerre, souvent mal comprises par le public, tant qu'on est pas estropié on peut aller au front ! Les difficultés des familles à survivre sans revenu, chercher de quoi manger etc...

Dans les grandes lignes, ça tient la route, hormis ce que j'ai ressenti cité plus haut. Ça lit bien mais loin des coups de coeur des uns et des autres.
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Après un succès monumental connu grâce au célèbre best-seller le garçon en pyjama rayé parlant de la Seconde Guerre mondiale, John Boyne revient au devant de la scène avec une histoire historique qui reste dans ses codes : celle d'un enfant vivant pleinement les monstruosités de la Guerre des tranchés. Tant de douceur lancé dans un monde dévasté, où l'atmosphère morbide et sordide de la Grande guerre fait rage. Un contraste saisissant, qui rend d'autant plus touchant le récit.

L'histoire se déroule à travers les yeux d'un jeune enfant, Alfie, qui assiste au lancement de la Première Guerre mondiale, la guerre dans les tranchées. Un beau jour, jour mémorable et ineffaçable pour ce petit ange fêtant ces cinq ans, le père d'Alfie s'enrôle dans l'armée, laissant coi non seulement son fils, sa femme, mais aussi sa mère et ses nombreux voisins. Cet acte de bravoure, empli de courage et de dévouement pour sa patrie est un coup dur pour sa famille, hébétée et terrassée par cette nouvelle. Quatre ans plus tard, alors que la guerre fait toujours rage, le père d'Alfie a cessait d'émettre des nouvelles. le jeune garçon de neuf ans découvrira bientôt que son père se trouve dans l'hôpital d'East Suffolk & Ipswich, parmi les hommes souffrants, traumatisés par la violence de la guerre.

Les auteurs prennent un malin plaisir à dérouler les grandes scènes de la guerre avec pour pivot principal de l'histoire un jeune enfant. Précédemment, La chambre d'Hannah traitant de la Seconde Guerre mondiale, racontait ses grandes lignes avec des enfants pour témoins principaux. Ce côté enfantin et naïf dont ils usent permet de donner de la légèreté, un grain de sentimentalisme et une once de pitié, pour les nombreuses enfances que la guerre a détruite.

Dans Mon père est parti à la guerre, l'auteur ne dévoile pas les atrocités de la guerre des tranchés, mais préfère rester dans les rangs civilisées, en déployant les conséquences que subissent indirectement les personnes restées en fond. de sorte que les familles des courageux sont mises en avant : la mère d'Alfie travaillant jour et nuit pour garder son toit, le jeune Alfie, travailler clandestinement pour aider sa mère, tout en évinçant l'école, peu utile à la survie humaine. Dans un autre registre, le portrait de Joe Patience, objecteur de conscience, refusant de s'aligner et de s'engager dans cette sauvage guerre est vu et traité tel un lâche, manquant à l'appel de sa nation, refusant de coopérer et de se battre pour son pays. Une oppressante atmosphère régnait dans le paysage désertique du quartier d'Alfie. A chaque apparition de soldats venus annoncés un nouveau mort, les femmes se pressaient sur leur parvis, à l'affût d'une mauvaise nouvelle, marchant sur des oeufs, la peur au ventre, prêtes à s'écrouler à tout instant.

Une écriture à la portée de tous, qui se laisse facilement déchiffrer, et emporte dans son sillage l'esprit sensible du lecteur. Cent ans après ces avènements, difficile de croire que de telles choses se sont réellement déroulées. le chagrin et la tristesse des populations, la peur de la mort, guettant à chaque coin de rue les uns et les autres. Les précaires conditions de (sur)vie, l'ignorance, la souffrance, les pénuries... des désastres attristants, qui prouvent le courage et la volonté des hommes de cette époque. Si près mais pourtant séparée d'une décennie, cette période de l'histoire ressemble à un monde parallèle, complètement différent du XXIème siècle, égoïste et nihiliste.

Ce roman, accessible à tout type de personne, est un uppercut en pleine face, un coup de poing brutal, entouré d'un gant de velours. La Première Guerre mondiale, une guerre totale, où la condition de vie des civils était égale à celle des belligérants. Je recommande !
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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"Pourquoi est tu venu me chercher?". le livre "Mon père est parti à la guerre", de John Boyne traduit par Catherine Gibert raconte comment Asphie, qui a 4 ans au début de la guerre va retrouver son père. le livre a lieu pendant la guerre de 14-18 juste à coté de Londres. Il commence alors que le père d'Alphie se porte volontaire pour entrer dans l'armée Britannique. Après plusieurs années sans réponses et de multiples sacrifices, Alphie découvre que son père est en vie. J'ai aimé ce livre car il est plein d'amour, de rebondissements, mais témoigne aussi des horreurs de la guerre pour les civiles et les gueules cassés. C'est un bon roman historique, plein d'émotions, mais que je trouve quelque peu trop court. Je le conseille aux amateurs d'histoire, d'émotions... "Pour la meilleur raison du monde,par amour" est ma citation et la réponse à l'accroche.

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Centenaire de la grande guerre oblige, nous voyons fleurir chez les libraires de nombreux romans sur ce thème. Je dois avouer, que la première guerre mondiale est une période de l'histoire que je trouve très intéressante, et je suis donc ravie d'avoir pu découvrir ce roman de John Boyne, auteur que je ne connaissais que de nom.

Au début du roman, Alphie se souvient de ses cinq ans, et il nous raconte son anniversaire quelques peu raté par les annulations successives des invités. En effet, on allait pas faire la fête, un jour comme celui-ci ! C'est le début de la guerre.

Mais le pire est l'ambiance à la maison. Son père parle de s'engager, sa mère, elle, ne veut pas. Quant à sa grand-mère, elle ne cesse de rabâcher, cette fois-ci, c'est la fin, c'est la fin. Malgré le souhait d'Alfie et sa mère, son père s'engagera bel et bien dès le lendemain, de toute façon a guerre ne durera pas, elle sera terminée avant Noël, tout le monde le dit. Il partira quelques jours plus tard, la fleur au fusil, pour le camps d'entrainement, avant de prendre la direction du continent. Si au début les lettres sont très rapprochés et le ton joyeux, elles se font rapidement de plus en plus rare et de plus en plus sombres et incompréhensibles, jusqu'à disparaître totalement.

Alfie est persuadé que son père est mort, il a neuf ans aujourd'hui, et ça fait quatre ans que son père est parti. Il y a deux ans qu'ils n'ont plus de nouvelles. Sa mère lui dit que c'est normal parce qu'il est parti en mission secrète pour le gouvernement, mais Alfie n'y croit pas.

Ce livre nous permet de voir la vie durant La Grande guerre à travers les yeux d'un enfant. Plus que les combats, c'est surtout de la vie quotidienne à cette époque, que traite ce roman. La vie est alors difficile, sans les maris pour ramener le salaire à la maison. La mère d'Aphie enchaîne les différents emplois. Alfie l'aide à sa manière. Il est très courageux.

Mais ce roman nous expose également les dénonciations calomnieuse par la peur des gens. En effet, on connait surtout les dénonciations de juifs pendant la seconde guerre mondiale, mais la guerre de 1914 a connu également son lot d'horreur. C'est ainsi qu'Alphie voit sa meilleure amie Kalena et son père M. Janacek déportés sur l'Ile de Man. En effet, ce dernier était originaire de l'empire Austro hongrois, alors ami des Allemands.

John Boyne nous parle également le point de vue des Objecteurs de conscience, alors emprisonné durant cette période, et mis au ban de la société. Il a également choisi de parler des troubles psychiques dont souffrent les soldats. A cette époque, ces souffrances n'étaient pas reconnus, comme une vraie maladie, et les patients atteints étaient considérés comme fou.

En bref, un roman très intéressant pour les enfants à partir de dix ans, pour découvrir sereinement la première guerre mondiale à travers les yeux d'un autre enfant.

Je remercie "On lit plus fort", et Les Editions Gallimard jeunesse, pour m'avoir permis de découvrir ce livre en avant première, et pour leur confiance.

Ce livre sera disponible dès le 25 avril 2014, aux Editions Gallimard jeunesse, dans votre librairie.
Lien : http://milleetunepages.com/2..
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John Boyne est un peu devenu le spécialiste de la guerre vu par les enfants et je m'attendais à la recette habituelle. C'est un peu le cas au début, puisque du haut de ses cinq ans, Alfie ne comprend pas grand chose de ce qui se passe autour de lui, d'autant que les conversations des adultes ont tendance à s'interrompre quand il arrive. La conséquence de la guerre la plus tangible pour lui est la pénurie de nourriture et d'argent, qui conduit sa mère à prendre un poste d'infirmière cumulé avec des travaux de lessive et de couture. Lui-même finit, en cachette, par délaisser l'école au profit d'un petit boulot de cireur de chaussures à la gare. Celui-ci est l'occasion de nombreuses rencontres offrant une galerie de portraits et de discussions variés.

A travers ces échanges se dessinent en filigrane des réflexions pertinentes sur la guerre et c'est là que le roman se démarque des autres récits jeunesse sur le sujet. Ainsi, M. Janacek, le marchand de bonbons qui a émigré de Prague des années auparavant et dont la fille est née à Londres, ne comprend pas qu'on le traite d'espion et qu'on l'emprisonne sur l'île de Man : "L'Angleterre, ce n'est pas chez moi. Cela ne l'a jamais été. Je l'ai cru, mais c'était faux"... le personnage de Joe Patience est aussi très intéressant : en tant qu'objecteur de conscience, il refusera jusqu'au bout d'aller au front, ce qui lui vaudra aussi la prison et surtout le mépris de ses voisins. On apprend en passant qu'à l'époque, les femmes donnaient une plume blanche à ces hommes en signe de lâcheté.

Mais le vrai point fort de ce livre, c'est d'évoquer les traumatismes des soldats, sujet demeuré longtemps tabou. L'enquête d'Alfie le mènera à faire des découvertes terribles. Malgré tout il poursuivra sa "mission secrète" à lui, en petit garçon courageux et volontaire. Son "Où est papa ?" inlassable sonne autant comme le leitmotiv d'un garçonnet entêté qu'un cri de ralliement dicté par le coeur. Car tout ce que souhaite le petit Alfie, c'est "revenir à la vie d'avant"... Espoir illusoire, cependant grâce à lui, après la guerre, ses proches s'évertueront, tous ensemble, à ce que "la vie soit revenue à la normale, du moins à un nouveau genre de normalité".
Lien : https://www.takalirsa.fr/mon..
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Une aventure bouleversante. C'est l'histoire d'un enfant qui nous raconte comment il vit la première guerre mondiale. Tout d'abord, nous découvrons le départ du papa au front, puis nous vivons aux côtés d'Alfie, le jeune héros qui a 5 ans au début de l'histoire, et de sa mère qui enchâine les petits boulots pour survivre. Alfie va même l'aider en cachette en devenant cireur de chaussures. Les premiers dégâts de la guerre se font sur ceux qui « restent ». Alfie perd sa meilleure amie d'origine tchèque - déportée sur une île avec son père; la nourriture manque; le quotidien devient morose, à la maison comme à l'école. Alfie grandit, la guerre touche à sa fin, mais il n'a plus de nouvelles de son père et décide de le retrouver, ce qui se passe effectivement... mais seulement au milieu du roman. J'ai trouvé que c'était un peu long. Enfin, à partir de ce moment, cela devient plus intéressant mais aussi encore plus choquant et douloureux. En effet, le jeune garçon retrouve son père, dans un hôpital, non pas blessé physiquement mais psychologiquement et c'est dur, pour les personnages du roman mais aussi pour le lecteur. L'auteur aborde ce thème avec justesse et émotion ces dégâts psychiques - très peu reconnus à l'époque - des soldats souffrant d'un syndrome post-traumatique. J'ai trouvé néanmoins que le jeune garçon est trop mature pour son âge et fait preuve de beaucoup de courage pour retrouver son père et affronter cette réalité. La fin est positive, le roman bouleversant. L'éditeur conseille le livre à partir de 10 ans, c'est trop tôt : le livre est long (272 pages), le vocabulaire difficile et le contexte historique également, les thèmes abordés le sont aussi (devoir patriotique, objecteur de conscience, psychose traumatique) et certains passages sont très choquants.
Lien : http://capocapesdoc.over-blo..
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À l'occasion de la commémoration du centenaire de la guerre 14-18, les éditions Gallimard jeunesse publient le roman bouleversant de John Boyne, l'auteur du Garçon en pyjama rayé. Mon père est parti à la guerre raconte l'aventure à la fois dure et émouvante d'un jeune garçon de neuf ans, déterminé à retrouver son père.

Alfie Summerfield vient d'avoir cinq ans le jour où la Grande Guerre éclate. Son père a promis qu'il ne partirait pas mais s'engage dès le lendemain, persuadé que "tout sera fini à Noël". Quatre ans plus tard, la guerre fait rage et le jeune garçon ignore si son père est vraiment parti en mission ou s'il a disparu à jamais. Tout le monde semble savoir ce qui lui est arrivé mais le secret reste bien gardé. Devenu cireur de chaussures à la gare de King's Cross de Londres, Alfie va enfin découvrir la vérité au hasard d'une de ses rencontres et partir pour la mission la plus importante de sa vie...

Quelle épopée singulière et troublante que celle du jeune Alfie ! On en a les larmes aux yeux ! John Boyne a donné tellement de présence, de force et de consistance, insufflé tant de vie à ses personnages que son roman en devient tout simplement inoubliable ! Mon père est parti à la guerre fait partie de ces romans qui, immédiatement après leur sortie, s'imposent comme de grands classiques.

Parce que John Boyne choisit de raconter la Grande Guerre à travers le regard d'un jeune garçon, ce chapitre de l'Histoire, à la fois si proche et si lointain, résonne d'une tout autre façon, se fait plus vivant, plus émouvant. L'histoire d'Alfie nous aide à mieux comprendre et surtout à ne pas oublier que la guerre est partout, sur le front bien entendu, mais aussi à l'arrière, bouleversant la vie quotidienne de millions de familles.

L'auteur se penche notamment sur le quotidien des femmes de l'époque. Alors que les hommes quittent les villes et les villages, celles-ci se retrouvent seules à devoir assumer le travail parallèlement à leur vie de mère, de soeur, etc... On assiste aux balbutiements de leur émancipation.

John Boyne rend aussi un bel hommage aux objecteurs de conscience qui ont dû faire face à l'incompréhension (et à l'intolérance) de tout un peuple uni par l'effort de guerre. Racisme, déportation, misogynie, psychose traumatique des soldats blessés sur le front, John Boyne n'en finit pas de pointer du doigt les aspect méconnus et pourtant dévastateurs engendrés par la guerre. Sans aucune censure, il aborde l'horreur de la guerre et en étudie les conséquences sur les soldats autant que sur les civils. le lecteur, médusé, comprend alors que plus rien ne sera jamais comme avant...

John Boyne signe un récit pudique et émouvant sur la Grande Guerre et tous ses héros de l'ombre. Aussi puissant et marquant que le journal d'Anne Frank, Mon père est parti à la guerre est un roman remarquable, qui entremêle histoire personnelle, familiale et collective et dénonce les horreurs de la guerre à travers les souffrances et les drames individuels. Une lecture aussi indispensable que magnifique !

Mon père est parti à la guerre a été nominé pour le prix du meilleur livre jeunesse 2013 en Irlande (Irish Book Award Children's Book of the Year).
Lien : http://histoiredusoir.canalb..
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Je remercie les éditions Gallimard Jeunesse pour ce nouvel envoi. C'est un ouvrage intéressant et touchant, personnellement, je l'ai bien apprécié, mais ce n'est pas un coup de coeur.

L'histoire se situe durant la guerre de 14-18, l'histoire du XX° ne m'a jamais passionnée, excepté la guerre froide peut-être. du coup, j'étais mitigée tout le long du récit, parce que j'aime être touchée naturellement et parce que le sujet l'impose. C'est vrai qu'on ne peut pas rester de marbre devant cette période de l'Histoire et forcément, j'ai toujours l'impression de me sentir obligée d'adhérer. C'est rare quand les romans évoquant ces deux guerres mondiales me font vraiment l'effet d'un coup de coeur comme Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre. Même Max ou La vague noire me plaisent sans pour autant être géniaux.

Ce que j'ai surtout adoré dans ce roman c'est le choix de l'intrigue. Pas de front, pas de bataille, ici, on s'intéresse plus à Alfie et son ressenti devant la guerre, à Alfie et sa mère travaillant dur, à Alfie qui recherche son père, enfermé dans un hôpital pour une psychose traumatique. J'ai beaucoup aimé les descriptions de l'hôpital, très bouleversantes, tous ces soldats traumatisés psychologiquement, que l'on traité de fous. C'est très fort et intéressant, c'est rare d'en parler. J'aurais aimé qu'on lise plus de passages autour du travail de la mère d'Alfie, les hommes étant sur le front, pour faire tourner économiquement le pays, ce sont les femmes qui travaillaient et ça m'a un peu manquée.

Cela dit, j'applaudis l'auteur pour son originalité et pour sa qualité à retranscrire une époque, un pays. le style m'a – au début du récit – laissé de côté pour peu à peu parvenir à me prendre. Après un début où je me suis un brin perdue, j'ai apprécié le soin apporté aux descriptions, aux sentiments des personnages, aux répliques. J'ai bien aimé ce subtil mélange entre poésie et innocence d'un côté, et de l'autre, la réalité. La plume de John Boyne est soignée et permet de conter une histoire différente autour de 14-18.

Le défi de l'auteur est réussi. Il a su parler de la Première Guerre mondiale à travers Alfie sans tomber dans le mélodrame, mais en conférant à son récit une force incroyable. Ce qui donne au roman une valeur de témoignage presque, puisque les personnages mis en avant sont loin d'être des soldats. L'intrigue est simple, et pourtant, l'auteur parvint à convaincre les lecteurs, en tout cas, malgré les ficelles un peu trop grosses, j'ai fini par adhérer à la mission secrète d'Alfie, celle de retrouver son père et de le sauver.

Néanmoins, j'aurais aimé une fin plus complète, Alfie a pour ma part fait une énorme bourde, et rien n'est évoqué sur une quelconque sanction. Je suis d'accord avec lui pour dire que cet hôpital est horrible, je suis touchée par sa détermination, mais quand même, il y avait un juste milieu. La fin est pour moi, un brin rapide, mais elle n'enlève rien au charme du roman.

L'autre force du roman, ce sont ses personnages. Alfie est un garçon très atypique, curieux, perspicace, très attachant, on se prend très vite d'amitié pour lui et l'on se laisse bercer par ses réflexions qui nous font réfléchir à notre tour. J'ai adoré sa personnalité, son innocence non dénuée d'intelligence, ses répliques m'ont souvent amusée, c'est un petit garçon très difficile à oublier. Son père a lui aussi une charge émotionnelle forte, son histoire m'a énormément intéressée et ce qui lui est arrivé est très touchant. J'ai beaucoup d'affection pour Joe Patience, dont les idées étaient mal comprises à l'époque, toutefois, j'adore son combat, ce qu'il fait. La mère d'Alfie est un protagoniste très sympathique, comme la grand-mère aussi forte que drôle, quelles femmes incroyablement captivantes. Même les Janàcek, peu présent dans le récit, ont une importance, une force a apporter. Les protagonistes de ce roman sont humains, attachants et ils sont intéressants à suivre.

En conclusion, c'est un bon roman pour ma part. J'avais beaucoup de mal au début, mais j'ai persévéré et j'ai découvert un récit humain, poignant et prenant. C'est un bon roman autour des personnes qui n'ont pas pris part au front, les femmes et les enfants, ou ceux qui optaient pour une voie plus pacifiste refusant d'aller se battre. La plume de l'auteur rend le récit captivant chapitre après chapitre, les personnages sont passionnants à suivre, notamment Alfie. Même si ce n'est pas un coup de coeur, il est à lire, parce que le sujet est original et parce qu'il est touchant à partir du moment où l'on s'intéresse au cas de Georgie Summerfield.
Lien : http://la-citadelle-des-livr..
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Résumé : Londres, juillet 1914. Alfie a 5 ans quand son père décide de s'enrôler dans l'armée pour participer à la guerre. A partir de ce moment, rien ne sera plus comme avant : sa meilleure amie va partir, sa mère va être obligée de travailler longtemps, et lui-même va aller plusieurs jours par semaine à la gare comme cireur de chaussures au lieu d'aller à l'école… Au début, la famille reçoit des lettres du papa, puis progressivement celles-ci se font plus embrouillées et finalement plus de nouvelles. Alfie pense que son papa est mort, même si sa mère lui dit qu'il en mission secrète…

Mon avis : Ce livre fait immédiatement penser à « Oliver Twist » de Charles Dickens. Alfie, le petit garçon, va grandir sans son papa, et très vite, il va contribuer discrètement à la vie de la famille : en aidant sa mère pour entretenir la maison, mais aussi en prenant l'initiative de devenir cireur dans une gare de Londres pour ramener un peu d'argent.

La Première Guerre Mondiale est ici vue à hauteur d'enfant, qui écoute les conversations des adultes, sans forcément tout comprendre, et qui se heurte à la difficile réalité de la vie en tant de guerre.

Il va enfin découvrir ce qui est arrivé à son père et qui lui est caché depuis un moment : celui-ci est revenu du front traumatisé et développe un syndrome post-traumatique, l'empêchant de reprendre une vie normale et étant soigné à l'hôpital.

Alfie décide alors, avec sa candeur d'enfant et sa débrouillardise, d'aller le voir à l'hôpital, et même de le ramener à la maison, car il pense que ce serait mieux pour son père.

Une belle histoire, qui montre un aspect longtemps caché de la guerre, celui des traumatismes psychologiques subis par les soldats. Avec une belle couverture, où un petit garçon attend son papa dans un champ de coquelicots, symbolisant les morts et les blessés anglais de la Première Guerre Mondiale.
Lien : http://docbird.over-blog.com..
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