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Citations sur Fahrenheit 451 (807)

Extrait de la préface de Jacques Chambon :

Il y est aussi et surtout question de l’impérialisme des médias, du grand décervelage auquel procèdent la publicité, les jeux, les feuilletons, les « informations » télévisés. Car, comme le dit ailleurs Bradbury, « il y a plus d’une façon de brûler un livre », l’une d’elles, peut-être la plus radicale, étant de rendre les gens incapables de lire par atrophie de tout intérêt pour la chose littéraire, paresse mentale ou simple désinformation.
De ce point de vue, rien n’est plus révélateur que la comparaison de la « conférence » du capitaine Beatty à la fin de la première partie de Fahrenheit 451 avec ce qu’écrivait Jean d’Ormesson dans Le Figaro du 10 décembre 1992, au lendemain de la suppression de Caractères, l’émission littéraire animée par Bernard Rapp sur France 3 ; à peu de chose près, les deux discours paraissent contemporains : « On ne brûle pas encore les livres, mais on les étouffe sous le silence. La censure, aujourd’hui, est vomie par tout le monde. Et, en effet, ce ne sont pas les livres d’adversaires, ce ne sont pas les idées séditieuses que l’on condamne au bûcher de l’oubli : ce sont tous les livres et toutes les idées. Et pourquoi les condamne-t-on ? Pour la raison la plus simple : parce qu’ils n’attirent pas assez de public, parce qu’ils n’entraînent pas assez de publicité, parce qu’ils ne rapportent pas assez d’argent. La dictature de l’audimat, c’est la dictature de l’argent. C’est l’argent contre la culture (…) On pouvait croire naïvement que le service public avait une vocation culturelle, éducative, formatrice, quelque chose, peut-être, qui ressemblerait à une mission. Nous nous trompions très fort. Le service public s’aligne sur la vulgarité générale. La République n’a pas besoin d’écrivains. »
Fahrenheit 451 a été écrit pour rappeler à la République (même s’il ne s’agit pas tout à fait de la même) qu’elle a besoin d’écrivains. Et c’est parce que ce besoin est à la fois plus vital et plus négligé que jamais que la fable de Bradbury est un texte d’aujourd’hui pour aujourd’hui et demain.
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Conclusion! Un livre est un fusil chargé dans la maison d'à côté. Brûlons-le. Déchargeons l'arme. Battons en brèche l'esprit humain. Qui sait qui pourrait être la cible de l'homme cultivé?
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Il doit y avoir quelque chose dans les livres, des choses que nous ne pouvons pas imaginer, pour amener une femme à rester dans une maison en flammes ; oui, il doit y avoir quelque chose. On n'agit pas comme ça pour rien.
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Les feuilles de l'automne volaient au ras du trottoir baigné de lune et la jeune fille qui venait vers lui, comme fixée sur un promenoir roulant, semblait se laisser emporter par le mouvement du vent et des feuilles. La tête inclinée en avant, elle regardait ses souliers pris dans les remous circulaires des feuilles. Elle avait un visage menu, d'un blanc laiteux, avec une expression avide et tendre d'insatiable curiosité pour tout ce qui l'environnait. Ses yeux sombres au regard surpris se fixaient sur le monde avec une telle intensité que nul mouvement des choses ne pouvait leur échapper. Elle avait une robe blanche aux plis chuchotants.
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Le temps s'est endormi dans le soleil de l'après-midi.
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La notion la plus importante que nous avons dû nous ancrer dans la cervelle, c’est que nous étions des personnages sans importance, que nous ne devions jamais devenir pédants, nous croire supérieurs à qui que ce fût. Nous ne sommes rien de plus que des couvertures de livres poussiéreuses, sans aucune autre signification.
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« Garde toujours des yeux étonnés, disait-il. Vis comme si tu devais mourir dans dix secondes. Regarde le monde. Il est mille fois plus extraordinaire que tous les rêves qu’on peut fabriquer en série dans les usines. Ni réclame, ni garanties, ni sécurité, jamais un animal de ce nom n’a existé. Et s’il y en avait un, il serait parent de ce paresseux qui reste suspendu à une branche toute la journée, la tête en bas, et consacre toute sa vie à dormir. (...) ».
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Si vous ne voulez pas qu’un homme se pose des problèmes d’ordre politique, ne lui donnez pas deux solutions à choisir ; ne lui en donnez qu’une. Mieux, ne lui en donnez pas du tout. Qu’il oublie jusqu’à l’existence de la guerre. Si le gouvernement est inefficace, tyrannique, vous écrase d’impôts, peu importe tant que les gens n’en savent rien. La paix, Montag. Instituez des concours dont les prix supposent la mémoire des paroles de chansons à la mode, des noms des capitales d’État ou du nombre de quintaux de maïs récoltés dans l’Iowa l’année précédente. Gavez les hommes de données inoffensives, incombustibles, qu’ils se sentent bourrés de « faits » à éclater, renseignés sur tout. Ensuite, ils s’imagineront qu’ils pensent, ils auront le sentiment du mouvement, tout en piétinant. Et ils seront heureux, parce que les connaissances de ce genre sont immuables. Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie à quoi confronter leur expérience. c’est la source de tous les tourments.
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Après "Chroniques martiennes" et "L'homme illustré", "Fahrenheit 451" prouve une fois de plus que, non seulement Ray Bradbury est le plus grand écrivain de SF de notre époque, mais qu'encore c'est un esprit nettement subversif, pour ne pas dire asocial.
N'ose-t-il pas de nouveau s'attaquer aux "digests" de toute sorte, à l'aboutissement systématique, à la civilisation mécanique, aux brûleurs de livres, à ceux qui empêchent les gens de penser, de réfléchir ?
Jamais peut-être critique de l' "american way of life" ne fut plus féroce, plus amère et, en même temps, plus spirituelle.
Le postulat de Bradbury est le suivant : les États-Unis ont déclenché et gagné deux guerres atomiques et, en attendant la prochaine, les pompiers, menacés de chômage (toutes les maisons ont été ignifugées), ont été transformés en corps d'élite (désigné "451") et chargés de dépister et de brûler toute création de l'esprit (y compris son propriétaire à l'occasion).
Mais voilà qu'un pompier, Guy Montag, rencontre une jeune fille Clarisse, qui lui sème le doute dans l'âme.
A-t-il raison d'être fier de son métier ? Est-il heureux ?
Clarisse meurt, hélas ! Mais le mal a germé et, un jour, Montag emporte subrepticement des volumes qu'il était censé détruire.
Dès lors, il sera en butte aux persécutions de la société, une chasse à l'homme télévisée sera organisée, et seule la troisième guerre sonnera l'aube d'une nouvelle époque....
Un des chapitres les plus extraordinaires de ce roman extraordinaire est la rencontre de Montag avec des "hommes-livres", d'anciens savants qui ont chacun appris par cœur un chef d’œuvre de la littérature mondiale pour le transmettre oralement aux futures générations.....
(extrait d'un article de "Ici, on désintègre - la revue des livres" signé Igor B Maslowski et provenant du numéro 20 de "Fiction collection" paru en juillet 1955)
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On ne peut dire à quel moment précis naît l'amitié. Si l'on remplit un récipient goutte à goutte, il finit par y en avoir une qui le fait déborder ; ainsi, lorsque se succèdent les gentillesses, il finit par y en avoir une qui fait déborder le coeur.
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