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Unité (Marion Zimmer Bradley) tome 3 sur 3
EAN : 9782266066037
340 pages
Pocket (18/05/1999)
3.43/5   21 notes
Résumé :
L'Unité choisit un couple d'universitaires (Dal, un archéologue ; Cendri, une ethnologue) pour venir étudier les ruines d'Isis, qui pourraient dater des bâtisseurs légendaires passant pour avoir peuplé la Galaxie.
La planète Isis est peuplée de femmes ; les hommes ne sont conservés que pour la reproduction et les gros travaux. Du coup, l'ethnologue trouve une matière à travailler beaucoup plus riche que l'archéologue, son époux, voué aux ruines par sa spécia... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cendri, ethnologue, et Dal, archéologue, sont envoyés par Unité afin d'étudier les ruines d'isis, situées sur la planète du même nom, une planète peuplée de femmes où les hommes sont réduits à leurs fonctions reproductrices et physiques. la supériorité de la femme est actée jusque dans la religion puisque le Matriarcat d'Isis prétend que la Grande déesse, celle qui les a guidés jusqu'ici, ne parle qu'aux femmes. Ainsi l'homme est inférieur en tout point, et considéré tout juste comme un animal primitif, dont les femmes prennent soin en leur permettant de se défouler, et donc de ne pas déborder de leurs instincts primaires, lors d'occasions très particulières et parfaitement réglementées. Cette infériorité ne souffre aucun débat, aucune remise en question et est établi comme un état de fait dans l'ordre naturel des choses.
C'est dans ce contexte que les deux savants vont être amenés à pousser leurs études, eux qui viennent d'une planète de l'Unité ( c'est ainsi qu'est nommé un ensemble galactique de mondes soumis à des traités communément profitables) où les hommes et les femmes sont égaux en tout, et c'est sur cette base là que l'auteure va construire son intrigue comme sa réflexion sur les différences entre homme et femme. On sent dès le début du récit que celle ci prend position car elle octroie d'emblée à Cendri, une supériorité en inversant les rôles. En effet, celle ci n'est pas encore diplômé alors que son compagnon Dal, lui l'est en tant que maître Savant. Dans une société où les femmes ne comprennent pas et sont même dans l'incapacité d'envisager qu'un homme puisse être intellectuellement aussi élevé qu'elles ( ne parlons même pas du fait qu'il puisse lui être supérieur!), il était nécessaire de fomenter un stratagème afin de faire passer Cendri pour la Savante, et Dal pour son assistant.Ils pourraient ainsi mener chacun leur études sans provoquer de scandale diplomatique.
C'est donc bien les enjeux autour du sexisme qui sont ici explorés. M.Z. Bradley était une féministe engagée mais elle ne tombe pas dans le piège du sexisme inversé dont le seul but serait d'émasculer gratuitement la gente masculine. Bien au contraire, elle en explore tous les pans, y compris les plus radicaux, à travers ses personnages mais aussi et surtout dans les effets que l'exploration ethnologique de Cendri vont causer sur son couple comme sur les femmes d'Isis. La présence de Dal ne passera également pas inaperçu aux yeux des hommes d'Isis...
Les personnages évoluent au fil des événements, rythmés par les caprices de la planète, parcourue par des séismes et des raz de marée face auxquels les habitants sont plus ou moins sans défense quand ils ne sont pas complètement désemparés ou dépassés... Ainsi Cendri découvre peu à peu les moeurs de cette société matriarcale radicale, mais apprend également à apprécier ses femmes à leurs justes valeurs et commencent même à les comprendre, pendant que son compagnon se bat pour se faire reconnaître en tant que savant, tantôt jouant le "jeu de l'infériorité", tantôt se rebellant contre cette condition dégradante et humiliante. D'ailleurs, le couple subira des hauts et des bas, l'auteure interrogeant ainsi la question du véritable amour, ou les notions de propriété ( dans le mariage, Dal fera une scène de jalousie lorsqu'il apprendra que l'une des femmes, la Pro Matriarche, enlacera sa femme de manière très intime qui suggère autre chose qu'une simple accolade. La notion de propriété dans le mariage liée à la jalousie masculine est ici mise à nue...) et de liberté. À ce propos, je vous laisse lire les quelques citations que j'ai retenu de ce récit.
M.Z. Bradley explore également les enjeux géo politiques en faisant intervenir d'autres personnages, et notamment la "consoeur" prétendante au pouvoir de Vaniya. Il est nécessaire de rappeler que l'autorité sur Isis est détenue par une Grande matriarche, laquelle à sa mort désignera celle qui lui succédera dignement, dans un rituel de passation emblématique, symbolique et fortement empreint de mysticisme. Mahala, l'autre prétendante au tire donc, sera présenté au couple et celle ci paraîtra beaucoup plus ouverte que Vaniya. Mais ceci n'est qu'un détail car la rencontre n'est qu'une excuse pour explorer les enjeux politiques et diplomatiques. Cette rencontre aura tout de même son importance dans la résolution finale... On remarquera dans ce contexte la séparation des pouvoirs, fonctions, sacerdotales et administratives, signe d'une volonté de changement.
Un autre enjeu sera exploré en la présence du couple Miranda/Rhu, la première fille, enceinte, de Vaniya, le second "compagnon de joie" de celle ci...! rhu jouit d'une position privilégiée par rapport aux autres hommes, du fait d'une faiblesse physiologique avérée (ce petit détail en apparence se changera en enjeu dramatique par la suite), mais il reste inférieur, exilé du monde des hommes qui s'en méfient comme celui des femmes. L'amour interdit qui naît entre eux et qui est considéré comme impossible et obscène, sera le prélude à un gros bouleversement culturel à venir. Je vous laisse le soin de découvrir le rituel de reproduction, "la visite de la mer", tout ce qu'il implique dans l'intrigue, et la manière dont les femmes s'en servent ainsi que de la religion, qu'elles ont détourné, pour éviter de se regarder dans une glace, et faire passer "la pilule", au figuré, comme au propre...
Vous l'aurez compris, ce livre est d'une densité assez énorme. Bradley y aborde nombre de questions, de notions qu'elle développe à l'extrême et cela en l'espace de seulement 35 pages à peine. Chaque paragraphe, chaque chapitre et même chaque phrase poussera le lecteur à la réflexion, l'auteure faisant en sorte que chaque mot fasse mouche, ait une portée menant au questionnement.
Incidemment, l'intrigue tourne essentiellement autour du travail d'ethnologie de Cendri alors que le côté archéologie ( relatif à son compagnon Dal) est laissé de côté. Mais pas totalement, car quelques chapitres lui font la part belle et permettent au lecteur avide de mythologie et de sf, de comprendre pas mal de choses sur les fameux Bâtisseurs...
Qu'on soit séduit ou pas par son style, on ne pourra nier le talent de M.Z.Bradley. Entre religion, superstition, science, politique et aventure, elle nous emmène dans les profondeurs insondables de la nature humaine, sur la voie de la réflexion sur la complémentarité des deux genres humains, là où, encore aujourd'hui, trop se complaisent, ou s'ignorent, dans un sexisme devenu malheureusement presque une norme dans notre société...
Qui a dit que nous avions évolué....?
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Ce dernier tome de la trilogie Unité met en scène des personnages différents des deux premiers opus : Cendri, jeune anthropologue, mariée à Dal, archéologue. Cendri avait accepté de laisser entre parenthèses sa carrière universitaire l'année suivant son mariage, tandis que Dal avait obtenu le diplôme le plus élevé. Mais jamais le lecteur ne saura pourquoi Cendri a renoncé à sa propre carrière. le couple atterrit sur Isis, planète n'appartenant pas à l'Unité (Fédération de planètes), car pour la première fois la dirigeante d'Isis autorise une mission archéologique sur des ruines qui, dit-on, dateraient d'une très vieille civilisation antérieure aux humains.

Mais Isis est une société matriarcale, fondée par des femmes fuyant une planète patriarcale : Dal ne peut pas y gérer une équipe, et Cendri joue le rôle de chef. L'auteure décrit non seulement un déséquilibre marqué entre les sexes, mais aussi un profond mépris des hommes qui sont mis à l'écart, dans une société où la technologie a peu de place, l'organisation du pouvoir sommaire, les croyances et les tabous très puissants.

Dal, venant d'une planète qui a un passé patriarcal, vit mal de n'être officiellement qu'un assistant déconsidéré par ses hôtesses sur Isis. Inévitablement, des conflits éclatent avec Cendri, qui de son côté explore et se lie d'amitié avec les femmes d'Isis. Anthropologue, elle découvre avec fascination une société jusque-là fermée à l'Unité et qui va ébranler ses certitudes.

Je regrette particulièrement le caractère de Dal, trop caricatural dans sa misogynie qui ressort lors de ses humiliations sur Isis, conduisant à des rapports peu nuancés avec les autres personnages. Quant à Cendri, on retrouve une des habitudes de MZB : une femme intelligente qui, malgré tout, subit l'influence de son compagnon.

Ce roman se lit sans déplaisir, car l'auteure a un talent de conteuse, mais l'intrigue est cousue de fil blanc. Même les retournements de situation ne changent pas fondamentalement la trame, et c'est bien dommage.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les hommes sont assez bons pour le travail manuel, pourvu qu'ils soient étroitement supervisés par des femmes compétentes. Bien sûr, ils ne savent pas concentrer leur attention très longtemps, et il ne faut pas lésiner sur les distractions et les récompenses, mais ça leur donne l'occasion de se servir de leurs muscles, et c'est ce qu'ils font de mieux; ils ont un instinct naturel pour le travail manuel, comme l'attestent leur don pour les sports. Ils ne sont pas aussi gracieux que les femmes, mais ils compensent ce défaut par leur force. Et ils adorent le supplément de confiserie, et les nombreuses occasions de chasser quand ils sont en dehors de la ville.
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Cendri se demanda si ce n'était pas la différence fondamentale distinguant les sociétés d'hommes des sociétés de femmes, à savoir que dans les sociétés fondées par les hommes un être suprême est un être de Pouvoir, tandis que dans une société de femmes, il est un être d'Amour...
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On ne peut guère parler d'égalité pour les femmes si elles sont simplement libres de vivre en égales des hommes dans une culture faite par des hommes, pour des hommes.
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Ce jour là, j'ai appris que toutes les différences entre les femmes ne viennent pas de l'éducation et de l'entraînement, mais que certains dons sont innés, et que la compétition est inutile, que c'est un jeu juste bon pour les hommes.
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Un monde où les femmes fixent les priorités n'ira jamais très loin et n'accomplira jamais grand chose.
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Fille de Ygerne et de Gorlois, Duc de Cornouailles, je suis l'enseignement des prêtresses de l'Ile Sacrée d'Avalon pour succéder à ma tante Viviane, la Dame du Lac, je suis (la Fée):

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