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« le destin est un danseur étoile qui fait des entrechats sur la pointe des si. »

Et si deux solitudes se rencontraient pour tisser une belle histoire.
C'est ce qui se passe pour Milush et Andres. La différence d'âge apporte de la richesse à leur échange, elle apporte un regard nouveau autant à l'un qu'à l'autre. Leur rencontre leur offre surtout la tendresse et l'écoute dont ils étaient privés.
Andres collectionne les jolis mots, les poèmes, et Milush les utilise pour avancer. Andres profite de l'énergie et de la spontanéité de Milush pour retrouver de l'élan, s'ouvrir. Les pensées secrètes de l'une et le passé douloureux de l'autre éclosent et s'allègent.

Il y a comme une psalmodie, une mélodie de l'ange noir qui les entraîne, faisant tomber d'autres solitudes comme des dominos, d'autres vies qui leur ressemblent, cherchant désespérément une note plus paisible à leur vie.

Passe un ange noir et le destin prend un chemin plus lumineux, et les pièces s'assemblent avec harmonie.

Un court roman sur la solitude, la vieillesse, le manque d'amour, écrit avec délicatesse.
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Rencontres de solitudes, rencontre de désespoirs, rencontre de vies lourdes de secrets : que l'on ait 70 et quelques ou 15 ans, c'est pareil. La vie malmène et c'est difficile de la supporter.

Voilà le propos de ce tout petit roman qui m'a fait penser à « Et puis Paulette » de Barbara Constantine.
Si vous avez déjà lu et apprécié Constantine, alors c'est fait pour vous. Vous vous y sentirez heureux, bien-aimés, consolés.
Par contre, si comme moi vous avez trouvé que Constantine en faisait « trop » dans les bons sentiments, je ne vous conseille pas cette lecture. C'est gentil, ça fait du bien, quelques réflexions profondes sont amorcées, mais ce n'est pas possible. Je n'y crois pas.

Le vieil homme solitaire se prend d'amitié – réciproque – pour une jeune fille en mal de grand-père.
La soeur du vieil homme – décédée – porte en elle un lourd secret datant de la guerre.
La jeune fille vit avec sa mère célibataire, une bonne femme acariâtre et carriériste.
Le chauffeur de bus pète les plombs parce que sa carrière à lui, justement, n'a pas suivi les bonnes voies.
La voisine de la jeune fille grossit, grossit, grossit, pour ne plus avoir à supporter un mari indifférent et un manque d'enfant.

Et tous ces gens finissent par se rencontrer et … bon, si vous avez lu « Et puis Paulette », vous comprendrez.

Je résume : poésie – très belle, d'ailleurs - , philosophie – qu'est-ce que le destin - , psychologie – solitude, mal-être, et compagnie -, en général, j'aime beaucoup.
Mais ici, il y a trop de gens en souffrance pour un si petit roman, donc la psychologie n'est pas assez développée. Ces personnes n'ont pas assez de consistance, de poids.

Et pourtant, j'ai aimé. Quand même. Parce que lues à petite dose, ces pages amorcent une réflexion intéressante. Et puis Anne Bragance écrit bien, sans clichés, sans platitude, avec un soupçon de poésie.

Un regret, encore : l'ange noir croisé à l'arrêt de bus, qui chante si bien, réveille quelque chose dans le coeur du vieil homme. Mais ce quelque chose n'est pas du tout abordé. Dommage…
J'aurais bien voulu que cet ange noir revienne chanter pour moi.
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Lu en juillet 2016

"On ne cesse jamais de se soucier de l'image que l'on offre aux autres."

Désolée de ne pas avoir rédigé aussitôt le ressenti de ma lecture, car c'est un texte qui m'avait émue immensément, entre l'histoire de complicité affectueuse entre un vieil homme qui se sent très seul, au bord de la route... et cette fillette.... Hommage à l'amitié, la tendresse si précieuse intergénérationnelle; des remarques bouleversantes et très justes sur "La vieillesse", l'attention aux autres... l'Amour et la Mémoire de ceux qu'on a aimés !...

"Comment me voit-elle, la petite mignonne ? Comment me voient-ils, les chauffeurs de bus, que voient-ils ? Un vieux bonhomme si seul, si désaffecté qu'il n'a pas d'autre ressource que de s'asseoir là, sur le banc de l'abribus, et d'attendre celui ou celle qui viendra pour faire un brin de causette. Ils s'en remettent à leurs yeux, ils emportent la vision d'une enveloppe usée, d'un corps qui s'appuie sur une canne pour avancer, ils s'en contentent, ils ne cherchent pas au-delà. Ils se fient à ce qu'ils voient, ils ignorent qu'au-dedans le coeur continue à trépigner dans sa petite cage, qu'il refuse de se laisser museler, qu'il mène sa sarabande et n'accorde jamais de repos. Ils sont jeunes, pas de blâme, ils ne peuvent imaginer que le coeur ne vieillit pas, qu'il exige toujours, s'embrase toujours. "(p.26)

De très belles remarques aussi sur la Lecture...comme celle-ci que j'ai tout particulièrement retenue : "
Un soir, Leonora m'a avoué qu'elle ne craignait pas de mourir, ce qu'elle redoutait, dont elle ne pouvait supporter l'idée, c'était que dans le temps si long de la mort, elle serait privée de lecture. Comment réagir à cette peur, comment la rassurer ? (...)
Je lui ai promis que la mort autoriserait son fantôme à venir lire par-dessus l'épaule des vivants. Mais de vivant, elle ne connaissait que moi. Elle m'a donc pressé de lui jurer que, si elle quittait le monde avant moi, je lirais pour elle. J'ai juré.
Depuis qu'elle s'en est allée, je n'ai pas manqué à ma promesse, je lis tous les jours, j'oriente mes lectures en fonction de ses goûts et je la sens là, penchée derrière moi, heureuse tout le temps que je passe à lire. (Mercure de France, p.63-64, 2008)"

Une relecture s'imposerait, surtout que j'affectionne tout particulièrement le style et la sensibilité de cette auteure. Juste un modeste rattrapage avec ces quelques lignes; du plaisir à mettre en avant cette grande dame des Lettres !
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Quel charmant moment de lecture ! ..... en compagnie des deux principaux personnages, une adolescente et un monsieur de 80 ans dont les solitudes vont s'estomper tout au long de l'ouvrage.

D'une écriture aérienne, poétique et tout en finesse, Anne Bragance illumine son ouvrage "Passe un ange noir" qui aurait pu sombrer dans la tristesse. Mais, non ! L'optimisme et le bonheur vont vaincre !

Ouvrage à découvrir et à recommander !
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C'est l'histoire toute douce d'un petit quartier qui palpite autour d'un petit abribus magique.
Un petit abribus de rien du tout avec un petit banc branlant sur lequel vient tous les jours s'asseoir un vieux monsieur solitaire à la recherche d'un peu de compagnie et d'un ange noir à la voix d'or qui l'a un jour ensorcelé.
Il en intrigue du monde, ce vieux monsieur !
A commencer par les chauffeurs de la ligne 15 qui voudraient bien comprendre pourquoi il ne monte jamais dans le bus...
D'ailleurs, Pierre Thouvenet, il saura lui ! Il va mener son enquête, même si les autres se foutent de lui.
Et puis, il y a Milush, la petite jolie de quinze ans qui, tous les matins, vient s'asseoir à ses côtés pour se rendre au lycée et qui a tant besoin d'un grand-père, même que sa mère en a rien à foutre d'elle.
Milush qui, avec son bon coeur et sa gaieté, illumine la vie de ceux qui la croisent.
Tous ces êtres qui gravitent dans ce petit quartier et dont le coeur pèse et peine.
Un merveilleux petit livre, rempli d'otimisme et de la belle complicité d'un vieux monsieur poète et d'une adolescente tendre et un peu espiègle.
Cinq étoiles sans hésiter que je décerne en remerciement à la petite fée qui m'a fait ce beau cadeau !!
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Ce roman aurait facilement pu devenir un mélodrame. Presque tous les personnages n'ont pas été gâté par la vie. La citation suivante résume assez bien leur réalité: "Il avait, sur un visage de souffrance, l'expression — il faudrait plutôt dire la non-expression — de ceux qui ont encaissé les coups bas, les coups durs de la vie sans jamais pouvoir les rendre."

Comment, avec cette réalité aussi difficile, l'auteur a-t-il réussi à faire un roman aussi touchant ? En pointant la caméra sur Andres Soriano qui, malgré son arthrose et les malheurs qu'il a vécu a conservé un coeur ouvert aux autres. Sa relation avec sa soeur, avec ces vieux qui se plaignaient constamment, avec ce chauffeur d'autobus déchu mais surtout avec Miloush.

Sa rencontre, avec Miloush est un véritable conte de fée. Miloush, après s'être laissée apprivoiser, lui a un jour demandé : "Veux-tu être mon grand-papa?" Andres à accepté comme si c'était la chose la plus naturelle à faire. le miracle s'est alors produit. Pas besoin de liens biologiques pour créer cette relation. Tous les parents qui adoptent un enfant le savent. Vous n'avez pas senti la tendresse de Miloush quand elle lui demandait : "Grand-papa..."

Il y a aussi cette rencontre avec cet ange noir à la voix céleste. D'autres belles histoires ont aussi agrémenté ce roman mais par respect pour le lecteur, je ne vendrai pas la mèche.

Je ne parlerai pas du style littéraire qui a amplifié cette tendresse. D'autres l'ont fait mieux que je ne le pourrais"
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Passe un moment de grande douceur, un petit ilôt d'humanité dans le flux accéléré de violences, d'acharnement médiatique et de gens pressés qui ne se regardent plus et ne se parlent pas .

Pause !

Comme sur un vieux magnétophone , pause lorsque la musique déborde d'émotion et qu'il faut calmer son coeur .

Une histoire simple, une rencontre comme on ne l'imagine plus à un arrêt de bus, entre Andres, un vieil homme seul qui cherche l'homme noir au chant qui l'a envouté et Minush, 15 ans qui prend le bus tous les matins et qui , en manque d'attention et d'affection , adopte ce grand-père .

Chacun raconte à tour de rôle ces rencontres , petits chapitres entrecoupés de la voix de ceux qui les entourent et observent ce drôle de duo . Pas besoin de nommer le narrateur, Anne Bragance parvient à typer suffisamment chaque personnage .

Cette belle amitié intrigue puis rayonne finalement sur le destin de chacun .
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Ce magnifique roman polyphone, qui m'a beaucoup touchée, par l'émotion, l'humanité, qu'il dégage s'ouvre ainsi: " Tous les jours, je vais m'asseoir sur le banc qu'ils ont installé dans l'abribus, où les usagers de la ligne 15 viennent attendre le bus.Je ne fais pas partie de ces usagers car je n'ai nulle part où aller et donc aucune raison de prendre le bus.Pour ce qui me concerne,disons plutôt que je suis quelque peu usagé, un vieux loup solitaire qui n'a désormais d'autre distraction que de se poser là et d'espérer échanger quelques mots avec celle ou celui qui viendra prendre place près de lui sur le banc."

Toute la force et la beauté poignante de l'histoire sont déjà là, dans ces quelques phrases.Elles nous présentent un être souffrant de solitude,un vieil homme comme on en rencontre beaucoup, aussi bien en ville qu'à la campagne, se contentant de quelques mots échangés avec des inconnus pour se donner l'illusion d'exister pour les autres.Il s'appelle Andres, et à travers son aveu criant d'isolement, il pratique aussi l'auto-dérision et s'exprime avec verve, poésie.Certains de ses poèmes sont d'ailleurs retranscrits.

Et un jour, il y aura la rencontre avec Milush, au prénom curieux.Elle a 15 ans, vive, impertinente mais aussi très sensible, elle ne reçoit aucune affection de sa mère et elle est en quête de son père disparu.Au fur et à mesure de leurs échanges dans l'abribus va se nouer une belle relation, une affinité élective lumineuse.

Andres deviendra son grand-père , il l'emmènera chez lui et lui fera part de ses secrets douloureux, notamment concernant sa soeur Leonora.Quant à Milush, elle se confiera également, chacun étant un baume au coeur pour l'autre.

Autour de ces deux personnages centraux gravitent d'autres voix: celle par exemple du proviseur de l'école de Milush, celle d'un chauffeur de bus qui aura son importance dans l'histoire, celle aussi de Mathilde et Pierre, qui vont se rencontrer...Et surtout, il y a ce chant entendu par Andres seul , au départ, que les autres finiront par écouter aussi, celui de ce jeune homme, l'ange noir : " Non, ce n'était pas un rêve.Le chant m'a empli de joie pure.Il s'est fiché en moi comme une sagaie et il continue à vibrer dans ma tête."

C'est le chant chaleureux, vibrant et si mélodieux de l'auteur qui s'est ancré en moi.Il continue à résonner dans les fibres de mon coeur.
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Un vieil homme s'assoit chaque jour sur le banc d'un abribus.
Il y est souvent rejoint par une jeune adolescente et entre eux de forts liens vont se créer.
L'histoire est racontée par tous les personnages du roman.
Que dire ?
C'est gentillet.
Une histoire que j'ai lue sans déplaisir mais sans enthousiasme non plus.
C'est plein de bons sentiments, mais un peu convenu.
Le rôle de l'adolescente, Milush (j'ai bien aimé le prénom) manque un peu de crédibilité.
J'imagine mal une fille de quinze, presque seize ans, se comportant dans la vraie fille comme Milush le fait.
L'écriture et le style sont de plus assez ordinaires, pas de révélation de ce côté-là non plus.
J'ai lu d'autres livres d'Anne Bragance nettement plus convaincants.
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Destins croisés de solitaires en manque affectif!
Il y a le vieux Andres Soriano, habité par l'or du chant a cappella d'un garçon noir inconnu, qui s'assied chaque matin sur le banc de l'abribus pour parler, juste parler, car depuis que sa soeur Léonora l'a quitté sa maison sonne creux. Et puis, sait-on jamais l'enchanteur pourrait revenir.
Il y a la "petite mignonne", 15 ans à peine, Milush, une asociale, en manque de père et en vide de mère, qui emprunte la ligne 15 quotidiennement pour se rendre au lycée et va se prendre d'amitié pour ce charmant grand-père jardinier-poète.
Il y a Thouvenet, le chauffeur de bus, curieux comme une fouine, qui voudrait bien connaître le secret du "vieux loup solitaire".
Il y a Géraldine, la voisine de Milush, qui en fait s'appelle Mathilde, une boulimique en mal d'enfant.
Ces quatre là vont se rencontrer et prendre la parole à tour de rôle.
La mère et sa froideur, le voisin et son incompréhension, le proviseur et ses inquiétudes parlent aussi, mais dans le vent, un vent d'adultes bornés.
Passe un ange noir est un roman qui touche car il évoque le mal être, le bonheur, le désir d'enfant, le désespoir, le hasard, les coïncidences,le poids du passé, l'amour, l'indifférence,le désamour, les relations conflictuelles et l'amitié, il chante l' espoir d' une même longueur d'onde entre différentes générations. Il est la vie malgré tout.
Anne Bragance,auteur française contemporaine, qui a écrit de nombreux essais, nouvelles et une vingtaine de romans (dont Une enfance marocaine et L'heure magique de la fiancée du pickpocket), sait à travers des personnages simples manier les émotions lumineuse pour mettre en valeur la part positive qui existe en tout un chacun.
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