Tu reviendras
à l’endroit exact
où le hasard chevauche l’absolu
te poser sur moi et cueillir dans mon ventre
les racines du jour
comme une terre défrichée de main d’homme
j’accueillerai l’éclaircie
et quand tes gestes patients trouveront la source
je m’élèverai
tel un saule dansant
L’éternité tient sur ta langue
lorsqu’elle ouvre mon désir
comme un chemin sur terre
l’éternité tient dans un souffle
tu ne l’as pas encore rendu
je le tiendrai longtemps
dans la balance des couleurs
De ce monde
on n’a pas encore découvert les limites
il n’a pas été cartographié
les carrefours s’y dévoilent au passage
où nous marchons
main dans la main comme on ne le dit plis
à la rencontre
des mots où l’on se perd des mots
qui ont la légèreté de l’espoir
et le poids de la beauté
Plongés dans l’ignorance
nous attendons
la foudre mais il suffit
de ta nuit sur mon visage
et pleine pluie mon corps
s’arrache à la tourmente
Il y avait trois mondes entre nous
nous en avons fait le tour
nous sommes rués l’un vers l’autre
ignorant l’espace et les repaires de l’ombre
une caresse érigée contre la peur
deux mondes se sont perdus
un seul demeure
qui nous habite