AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,26

sur 1040 notes
5
158 avis
4
90 avis
3
16 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'heure des femmes c'est celle de Menie Gregoire qui tous les jours sur RTL anime une émission où elle donne la parole à ses auditrices. En cette année 1967 où les femmes n'ont encore que très peu voix au chapitre, le procédé est révolutionnaire et malgré son succès fulgurant Ménie ne se fera pas que des amis. Pour Mireille et sa soeur Suzanne, cette émission sera une bouffée d'oxygène qui les amènera à prendre en main leur destin. Et pour Esther qui découvre la vie de Menie 50 ans plus tard, ce sera aussi une prise de conscience de tout ce qui a changé (ou pas) dans la condition féminine.

J'ai choisi L'heure des femmes pour son sujet, n'ayant que peu entendu parler de Menie Grégoire, que je connais de nom, sans plus, et aussi pour son auteure, Adèle Bréau dont j'avais adoré La cour des grandes, une lecture légère mais tellement vraie et pleine d'humour et de peps. Malheureusement il faut avouer que je me suis copieusement ennuyée en lisant ce roman : c'est affreusement lent et sur un sujet qui aurait pu, aurait dû être inspirant, j'ai trouvé ce livre particulièrement fade. L'auteure entremêle 3 histoires, celle de Menie, épouse d'un diplomate et politicien, femme de la bourgeoisie parisienne que rien ne prédestinait à devenir une célébrité radiophonique, celle de Mireille et Suzanne, 2 soeurs symboles du manque total de liberté dans lequel vivaient encore les femmes des années 60 et enfin celle d'Esther, notre contemporaine, qui malgré tous les progrès accomplis souffre elle aussi des violences faites aux femmes. Rien n'est franchement passionnant dans ces 3 destins, surtout qu'on voit venir de très loin les divers rebondissements, l'auteure soulignant à l'envie chaque petit détail au point que j'avais deviné dès les premiers chapitres où tout cela allait nous mener. Chaque femme devient ainsi un symbole et le support de la démonstration faite par l'auteure ce qui empêche le lecteur d'y croire vraiment et de s'attacher (sans parler du suspens inexistant).

Alors que reste-t-il de ce roman qui a bien failli me tomber des mains plusieurs fois tant il ronronnait sans fait marquant de page en page ? J'y ai trouvé un intérêt purement historique, l'auteure reconstituant avec succès la vie des femmes, que ce soit celles de la campagne ou celles plus urbaines ou aisées, dans ces années 60 finissantes. Cette partie est plutôt intéressante, même si on a déjà lu beaucoup sur les combats des femmes pour le droit à l'avortement, à la contraception, la conquête de leurs libertés, on vit ici de l'intérieur ce que signifiait être une femme en 1967. Et quand comme moi on est devenue adulte bien après cette période, il est difficile de ne pas être révoltée par tout ce qui paraissait aller de soi et faire partie de la normalité, les grossesses à répétition, la soumission totale au mari, les difficultés à exercer un travail, etc, etc. Adèle Bréau nous replonge dans cette époque et pour le coup ses descriptions sonnent juste et sont passionnantes avec de nombreux petits détails nous faisant réaliser à quel point la lutte fut difficile pour conquérir petit à petit quelques libertés.

Une lecture finalement plutôt mitigée pour moi, j'ai été heureuse de découvrir l'attachant personnage de Menie dont le portrait est bien rendu par Adèle Bréau, sa petite fille, mais je suis clairement restée sur ma faim pour ce qui est de l'intrigue et du plaisir de lecture. Peut-être l'auteure était-elle trop proche de son sujet et trop impliquée pour arriver à le transcender et à en faire une vraie histoire ?
Commenter  J’apprécie          160
J'ai bien aimé ce roman. Menie Grégoire a été une grande figure du féminisme qui s'intéressait aux vraies femmes et pas à une idée de la femme: aux grossesses, aux violences, à l'inceste... franchement, cet aspect-là est passionnant.
Cependant, j'ai été gênée par le personnage d'Esther, cette femme contemporaine qui a dû travailler sur Menie Grégoire. Je comprends que l'auteure en développant ce personnage a voulu montrer que les femmes tout en ayant obtenu le droit de vote, de travailler, d'accès à la pilule et à l'avortement, ont à nouveau perdu la parole, malgré Facebook, Insta etc. J'ai surtout compris que c'est extrêmement difficile d'écrire sur une personne de sa famille et qu'Adèle Bréau s'est cachée derrière un personnage de fiction. Elle a aussi changé les noms des collègues et employeurs de Menie, ainsi que ceux de ses filles; dans quel but? pourquoi ce roman à clé? pour trouver la bonne distance entre son personnage principal et la petite-fille qu'elle est?
Le sujet est intéressant et je suis heureuse qu'Adèle Bréau attire l'attention des lecteurs et lectrices sur la personne formidable et terriblement humaine, attachante qu'était Menie Grégoire, mais la forme choisie, le roman, ne m'a pas convaincue.
Commenter  J’apprécie          160
Je ne connaissais absolument pas Menie Grégoire alors découvrir son personnage a été un réel plaisir, son histoire est des plus intéressantes. le début est totalement prenant, découvrir les coulisses de la radio et de la vie des femmes à cette époque est incroyable. de plus, le fait d'avoir ajouté des lettres d'auditeurs étaient tout simplement poignants (et j'aurais réellement apprécié plus de lettres). Cependant, j'ai senti un certain essoufflement vers le milieu / fin du livre, certains des passages étaient à mes yeux un peu trop longs et j'admets que l'histoire d'Esther ne m'a pas forcément convaincu. de plus, j'ai trouvé que certaines idées étaient imposées sans nous donner le loisir de réfléchir par nous-mêmes (bien que la plupart des « idées » soient similaires aux miennes je n'ai pas vraiment apprécié la tournure). Toutefois, il y a une remise en question des propos vers la fin, qui m'a beaucoup plu « est ce qu'au final j'ai [Menie] vraiment aidé ces femmes », il s'agit d'un questionnement assez intéressant et toujours actuel, « est ce que certaines causes féministes aideront non pas moi mais, les autres ».

Concernant les personnages, bien qu'Esther rajoute une certaine modernité (étant donné que c'est une femme de notre époque) je n'ai pas spécialement accroché à son histoire et c'est seulement à la fin du livre quand elle commence à « avancer » que son personnage devient plus intéressant. Pour ce qui est de Menie, contrairement à toutes les biographies que j'ai pu lire (sur d'autres personnages), celle-ci est très nuancée et c'est vraiment ce que j'ai apprécié. Elle conseille des femmes et parfois des hommes mais, sa vie à elle n'est pas forcément parfaite et comme tout le monde les conseils qu'elle applique pour les autres ne sont pas forcément suivi par la personne qui les prodigue.

Pour conclure, un très bel hommage de la petite fille de Menie ! Un livre assez nuancé et très bien écrit.
Lien : https://internal-knave-815.n..
Commenter  J’apprécie          80
Comme toutes (ou presque) les femmes de plus de cinquante ans, je connaissais Ménie Grégoire, même si je ne l'ai jamais écoutée personnellement.
Découvrir son histoire, personnelle et professionnelle à travers ce roman, écrit par une de ses petites filles, m'a beaucoup intéressée. Son parcours, entamé à plus de cinquante ans, et à une époque où c'était atypique, est particulièrement remarquable. Même si on a l'impression, selon ce roman, que cela lui a été relativement facile grâce à sa position sociale et à ses relations, je suppose qu'il lui a fallu un certain courage pour affronter une opinion publique toujours prompte à au lynchage des frondeurs, surtout si ce sont des frondeuses !
La partie « romanesque », prétexte au déroulement de sa biographie, avec l'histoire de la narratrice, m'a moins convaincue. Je vois bien le parallèle voulu par l'autrice, pour montrer la lutte toujours en cours des femmes contre un patriarcat abusif. Mais parfois, j'ai trouvé que cela frôlait l'artificiel. Dommage… une simple biographie, même romancée, m'aurait suffit.
J'ai écouté la version audio du roman, et l'une des narratrices avait une voix moins convaincante également, forcée lorsqu'elle interprétait des hommes, par exemple… dommage, mais c'est un simple avis personnel.
Je garde cependant un bon souvenir de cette écoute et de ce roman, que je conseillerai avec plaisir.
Merci à l'éditeur Audiolib et à NetGalley pour cette découverte.
Commenter  J’apprécie          70
Figure médiatique des années 1970, grâce à son émission " Allo, Ménie" sur RTL, Ménie Grégoire était la grand-mère de l'autrice.
Après la déferlante "metoo", Adèle Bréau parcours sur cinq décennies la condition féminine d'une société en pleine mutation ,portée par son aïeule entre documents historiques, que sont les lettres de ses auditrices et fiction avec l'histoire de deux soeurs qui croiseront chacune Ménie.
Je connaissais seulement le nom et la renommée de l'émission, j'ai découvert une véritable féministe, une femme libre et inspirante.
Cette partie est prenante , véritable ode aux femmes.
Par contre, je n'ai pas accroché à la partie contemporaine qui raconte l'histoire de cette documentaliste, Esther qui va faire le travail de recherche sur Ménie.
Commenter  J’apprécie          60
Intéressante lecture sur les conditions de vie des femmes de la fin des années 1950 au 1980. Leur envie d'émancipation par le travail, la contraception, la prise de parole, la sororité au travers de cette femme issue de la bourgeoisie qui a osé prendre le micro pour le tendre à toutes celles à qui ont ne donnait pas la parole à cette époque. Qui a osé abordé à la radio les problème de sexualité, de violences faites aux femmes à l'heure où le patriarcat était encore bien ancré dans les moeurs et les relations de couple. Cette biographie romancée est toute de même jalonnée de lettres et témoignages envoyés à Ménie Grégoire pour la préparation de ses émissions et qu'elle a tenu à archivé. Belles sources d'études à caractère historique et sociologique.
Commenter  J’apprécie          60
Je ne connaissais Ménie Grégoire que de nom puisque je suis née peu après ses débuts. Néanmoins, ce livre dispo à ma médiathèque a suscité ma curiosité.
J'ai un avis mitigé après lecture. J'ai trouvé les descriptions de la vie personnelle de M.? Grégoire bien trop longues: ses dîners, ses réceptions estivales, ses tenues...
En revanche, j'ai été vivement intéressée par les courriers des auditrices et par la vie de Mireille et Suzanne, très révélatrice d'une époque compliquée pour les femmes., l'époque de ma mère, en fait. J'ai fini par sauté des pages pour ne suivre que ce qui les concernait.
Quant à la forme, je n'ai pas du tout adhéré au récit fait par Esther, je n'adhère pas du tout au personnage que je trouve sans émotion.
Bref, vraiment pas de coup de coeur même si le vrai coeur du sujet m'intéresse!
Commenter  J’apprécie          60
L'auteure raconte la vie de sa grand mère par la voix d'Ester, documentariste, chargée de faire un roman sur cette femme qui a marqué L Histoire. En effet Menie deviendra la première femme a animer une émission de radio laissant la place aux témoignages de femme : grossesse, viol, vie conjugale, avortement... plein de sujets y seront abordés. A travers des archives, on s'attarde sur la vie de deux soeurs qui seront impactés par cette émissions.
Un roman intéressant mais j'ai été déçu par l'écriture très scolaire.
Commenter  J’apprécie          60
Une plongée en nostalgie avec ce livre. J'avais une dizaine d'années, maman écoutait RTL l'après-midi et quand j'étais à la maison, j'écoutais avec elle. Je me souviens très bien de la voix de Ménie Grégoire, des thèmes traités et des termes que je ne comprenais pas ... mais je comprenais qu'il s'agissait de termes peu utilisés et je sentais, par l'attitude de ma maman, que cette émission était différente.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire le texte fictionnel largement inspiré de la grand-mère de l'autrice.
Par contre j'ai trouvé tout à fait insupportable l'histoire de la narratrice avec Pietro. Pourquoi insérer dans cette fiction biographique un sujet certes pas banal mais qui à mon sens n'avait absolument rien à faire là.
Commenter  J’apprécie          50
Un livre d'hommage à une grand mère célèbre par sa petite fille. Un roman récit pour nous raconter la vie et la "carrière" de Ménie Grégoire, qui a révolutionné les émissions de radio et qui dans les années 60-70-80 a fait entendre la voix des femmes et des hommes sur les ondes de RTL.
Ce texte est touchant car "il "relate le destin d'une bourgeoise, miraculeusement lancée dans une autre vie à l'aube de la cinquantaine, qui a rencontré un mouvement de société inédit et libéré la voix des femmes de toute une génération" (p91)
J'ai beaucoup apprécié comment l'auteure nous raconte la vie de plusieurs femmes, bien sûr, sa grand mère, sa vie personnelle (sa relation avec son mari, ses filles) et professionnelle (le monde de la radio, les équipes qu'elle a crée pour ses émissions), la vie d'une de ses "collaboratrices" de Ménie, puis celle plus contemporaine d'une écrivaine chargée d'écrire un livre sur Ménie Grégoire (auto portrait de la petite fille).
Ce texte permet d'aborder la vie, les évolutions de la société face aux conditions des femmes, que ce soit dans les années 60,70 jusqu'à aujourd'hui.
La lecture est plaisante, touchante, révoltante face à certaines situations et le fait d'alterner les époques, les situations permet de s'attacher à ces différentes femmes, issues de milieux différents : la société bourgeoise parisienne de Ménie Grégoire et surtout de son mari, la vie de femmes au foyer en province et une jeune femme de nos jours. le romanesque permet d'aborder des sujets difficiles et toujours malheureusement présents aujourd'hui (le droit à l'accès à l'avortement, aux études et travail pour les femmes, le rapport des femmes à leurs corps, des relations toxiques, la gestion par la police, la justice des violences faites aux femmes.
Ce livre donne aussi envie d'écouter les émissions de Ménie Grégoire (un texte hommage aux premières radios dites privées et à leur façon d'inventer de nouveaux rapports à l'auditeur ou auditrice (des radios en direct, avec intervention des auditeur(e)s, insertion des publicités dans les émissions (lues pendant les émissions et certaines fois, les "douces voix" se retenaient de ne pas rire (!!) et de lire aussi les textes qu'elle a publié. Un panorama aussi des années 60 et en particulier les années 67 et 68 avec le début de l'émancipation des femmes.
#Lheuredesfemmes #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          50





Lecteurs (2512) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1719 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..