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EAN : 9782010008252
197 pages
Hachette (30/11/-1)
5/5   1 notes
Résumé :
Il existe mille romans d'amour contre un seul sur l'amitié, et encore! à écrit Georges Duhamel dans"Travail, ô mon seul repos"

Ce livre est un hommage à l'amitié.
C'est l'aventure prodigieuse d'un manuscrit orné de riches enluminures, rédigé au début du XVeme siécle par la "1ere femme de lettres française",Christine de Pisan,à l'intention d'une grande dame, Valentine Visconti, fiĺle du duc de Milan, veuve comme elle avant la 30eme année.>Voir plus
Que lire après Le journal d'une antiquaire : Le manuscrit enchantéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ayant lu il y a plus d'une dizaine d'années la majeure partie des 20 tomes du Journal de la célèbre antiquaire parisienne, Yvonne de Bremond d'Ars, qui a inventé un genre nouveau : le « roman policier » à partir de ses aventures d'experte en ancien, et « curiosités » mais pas que… , j'en ai décidé la "RELECTURE". Dans celui-ci il s'agira des aventures d'un manuscrit enluminé de Christine de Pisan….

Ces romans sont d'une fluidité incroyable, des intrigues bien ficelées, des aventures, du suspens, et dans un même temps, une mine d'informations incroyable pour tous les amateurs d'Art !

Je suis tristement surprise de constater qu'aucun éditeur n'ait eu l'idée de rééditer ces « romans vécus » d'une antiquaire de talent … Une personnalité féminine hors du commun, douée, respectée de la profession, qui, à l'époque, il faut le rappeler, était quasi exclusivement masculine !!!

Antiquaire, romancière, décoratrice recherchée, elle fréquenta les puissants de ce monde, tous les univers mélangés, dont les milieux artistiques. Elle fut peinte par son ami, Foujita, Kes van Dongen, Marie Laurencin

Je reviens , déterminée, à un projet bien modeste qui date d'un long moment : Faire redécouvrir cette auteure, en faisant une relecture très attentive de ses récits d'antiquaire, ce qui signifie la « Relecture » de vingt volumes aux aventures dans le milieu des Antiquités et les secrets de famille, souvent des plus étonnants, parfois extravagants…
Pour cela , j'ai choisi de passer par la Réserve centrale des Bibliothèques de la Ville de Paris, comme je l'avais déjà fait pour d'autres textes tombés dans l'oubli (plus jamais demandés , ni empruntés… Ils sont donc , pour leur éviter le pilon, mis dans un entrepôt hors les murs… qu'on doit demander et faire venir)…

Dans cette aventure du « Manuscrit enchanté », on plonge dans les manuscrits médiévaux, celui en question, concerne Christine de Pisan et les raretés enluminées… Trésor unique ayant atterri chez une petite fille, Rolande, herboriste, ayant repris l'affaire d'élagage de son père . Trésor légué pour ses 18 ans , par un grand-père, jamais connu [celui-ci ayant refusé la « mésalliance « de sa fille, la mère de Rolande],Expert et libraire de renom…ayant fini ruiné, désirant laisser un cadeau significatif à son unique petite-fille délaissée.

Un mélange de milieux sociaux, professionnels, amours et reniements familiaux mélangés. Dans cette aventure peu banale, nous passons des quartiers chics, de l'environnement de notre antiquaire, à un de ses collègues, libraire-expert en livres rares et précieux du Moyen-Age aux métiers de la nature, avec Rolande, vrai garçon manqué, dirigeant une équipe d'hommes , qui entretiennent « parcs et jardins »…Il lui arrive moult mésaventures et lourdes difficultés après la mort de son père, devra faire face à des « grands méchants » !!…
Elle s'adressera à notre antiquaire… et ce manuscrit rarissime offert par un grand-père inconnu… lui sauvera « littéralement la vie ainsi que l'entreprise créée par son père !

Aventure … qui se déroulera sur près de huit années…Le Temps, en Antiquariat, a une autre dimension…

Un étonnement personnel que je m'étais formulée lors de mes années auprès d'un célèbre libraire-expert, en haute-bibliophilie…la Perception du temps est fort différente de celle de tout un chacun ; étant une « impatiente chronique », j'avoue qu' à mes débuts j'ai eu beaucoup de mal… Nous rédigions des catalogues de vente, thématiques très élaborées et fouillées, quant aux recherches… pour des expositions-vente à la Librairie ou dans des ventes aux enchères, à Drouot et Artcurial… Un projet pouvait prendre plusieurs années… l'interrompant, le reprenant, avec d'autres projets simultanés…Les projets, les échanges, négociations, recherches, rédaction, peuvent s'étendre sur des années…De quoi trépigner sans fin … lorsqu' on a l'impatience chevillée au corps !...Une autre manière d'appréhender la vie…

Des métiers , comme si le temps était aboli !! Sensation des plus étranges….

De belles descriptions des métiers de libraire-expert, antiquaire et des professions liées aux « parcs et jardins » où l'Histoire et l'Art sont aussi nécessaires et bénéfiques , que dans les deux précédents, différemment ! J'achève ces lignes par deux extraits liés à cela !

« C'est que M.Godefroy n'était pas un libraire comme les autres. Nul n'aurait eu l'idée de demander à ses commis le dernier Prix Goncourt. mais ceux-ci n'auraient pas été étonnés si on leur avait manifesté le désir d'acheter un La Fontaine des Fermiers Généraux ou l'édition hollandaise des Maximes de la Rochefoucauld, de 1664. (...)
J'éprouvai de la sympathie pour M. Godefroy. Non seulement à cause de son abord affable et de sa culture, mais aussi en raison de la parenté évidente entre son métier et le mien. Comme moi, il avait été mêlé , indirectement à d'étranges aventures, car les beaux livres anciens, comme les meubles, sont étroitement liés à la vie secrète des familles. (p. 136)”

« - L'art ne vous intéresse pas ?
-Bien sûr que si ! André Mathias m'a fait visiter quelques beaux châteaux, des musées, des expositions aussi. Mais André est un esprit systématique et ces visites constituaient en quelque sorte des travaux pratiques , étayant mes autres connaissances. Sa théorie est qu'il est impossible de composer un jardin ou un parc d'une certaine qualité sans avoir étudié, dans les grandes lignes, l'histoire en général et celle de l'art plus particulièrement. Il me répète volontiers "qu'on ne peut pas comprendre l'art du véritable "paysagiste"- à ne pas confondre avec le jardinier "en tablier bleu- si l'on n'a aucune lumière sur "ce siècle de Louis XIV ou de Louis XV, l'architecture de Versailles ou de Saint-Germain, la peinture du Lorrain ou d'Hubert Robert, ou la composition d'un Gobelins ou d'un tapis d'Orient..." (p. 51)
Des romans à suspens… regorgeant de détails sur l'histoire de l'Art et l'amour du Beau…Plaisir multiplié !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- (...) Je ne me doutais guère qu'il s'agissait d'un manuscrit aussi précieux. ensuite, je trouve que ces petits cahiers ne sont guère présentables sous cette forme. Je rêve d'une belle reliure en cuir, avec de beaux dessins. Là encore, ne pourriez-vous me conseiller ?
-Je suis très touchée, M. Tanguy, de cette marque de confiance. Je n'ai pu vous renseigner qu'imparfaitement. Je voudrais d'abord, puisque vous me demandez mon avis, vous faire une recommandation. Une recommandation d'antiquaire. Je vous ai expliqué que ce manuscrit fut autrefois habillé d'une riche reliure de soie dont il ne reste qu'un vestige. Mais il faut lui conserver cette parure qui est vraisemblablement d'époque. Une reliure moderne, même exécutée d'après des modèles du temps, on peut en admirer dans les collections de la Bibliothèque Nationale, de l'Arsenal ou de l'Institut de France, lui ôterait une partie de son inestimable cachet d'authenticité. Je sais bien qu'on ne s'est guère privé au XVIIIe siècle de relier dans le goût du temps des ouvrages du Moyen-Age. Mais, bien que la reliure fût alors un art qui n'a pas été égalé depuis, cela me paraît regrettable. Savez-vous ce qu'il faut faire ? A votre place, pour protéger et conserver cet ouvrage en parfait état, je ferais confectionner à la mesure, par un bon ébéniste, une de ces petites caissettes en bois, comme il en existait d'ailleurs pour cet office depuis le Moyen Age et que l'on nommait des "layettes". C'est pourquoi, de nos jours, les emballages de qualité mentionnent encore le titre de layetiers sur leurs factures. (p. 40)
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[Rolande, horticultrice et "cliente" de notre
antiquaire ]
Moi aussi, j'aime Versailles. Mais j'ai une tendresse particulière pour -mes- bois de Meudon. Je suis née au milieu d'eux. Je connais chaque arbre, et chaque arbre m'est un ami sûr, indéfectible, je puis le retrouver quand j'ai besoin de lui. Sa permanence fait sa supériorité sur les hommes qui fuient toujours devant quelque chose, même devant leur ombre. Je comprends le philosophe qui a dit : "J'aime mieux "un arbre qu'un homme". Cependant je ne vais pas aussi loin dans le pessimisme ! rectifia-t-elle. Je laisse cela à André Mathias qui,
pourtant est pour moi, une espèce d'arbre. (p. 192)
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C'est que M.Godefroy n'était pas un libraire comme les autres. Nul n'aurait eu l'idée de demander à ses commis le dernier Prix Goncourt. mais ceux-ci n'auraient pas été étonnés si on leur avait manifesté le désir d'acheter un La Fontaine des Fermiers Généraux ou l'édition hollandaise des Maximes de La Rochefoucauld, de 1664. (...)
J'éprouvai de la sympathie pour M. Godefroy. Non seulement à cause de son abord affable et de sa culture, mais aussi en raison de la parenté évidente entre son métier et le mien. Comme moi, il avait été mêlé , indirectement à d'étranges aventures, car les beaux livres anciens, comme les meubles, sont étroitement liés à la vie secrète des familles. (p. 136)
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- Je ne pensais pas, intervint André, qu'un ouvrage de caractère profane pût être aussi recherché.
-Et pourquoi donc ? L'art de l'enluminure a été longtemps confiné dans les monastères, ce qui explique l'abondance-relative évidemment- des manuscrits d'inspiration religieuse, dont la qualité est d'ailleurs inégale; Mais, vers le milieu du XIIIe siècle, l'essor naissant de la littérature française a inspiré des écoles d'enlumineurs qui ont exécuté des travaux profanes réservés à des amateurs princiers et dont les moines hésitaient souvent à se charger. Les miniatures du manuscrit que voici sont probablement l'oeuvre d'un des ateliers de Paris que Christine de Pisan faisait travailler. L'un de ses collaborateurs favoris était une femme, Anastaise, dont elle payait fort cher ce qu'elle désigne sous le nom de "vignateures d'enluminure" ou de "champaignes d'ystoires" (p. 139)
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1er octobre 1958

Mais les dernières fusées se sont éteintes. Me voici de nouveau dans mon magasin du Faubourg Saint-Honoré. Je vais reprendre la quête des belles choses anciennes, la partie la plus passionnante du métier d'antiquaire. La plus difficile également, car elle met en jeu davantage de connaissances historiques, et techniques que la vente.
Par un curieux paradoxe, cette activité, si étroitement liée au passé, est d'une extrême sensibilité aux événements de l'heure. Ce fut particulièrement vrai dans une période comme celle que nous traversions en 1958 et qui a mérité le nom "d'années des troubles" [Le lendemain du referendum] (p. 177)
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