Gotama le Bouddha : sa vie d'après les écritures palies

L'AUXILLIAIRE DE L'INDIVIDU (MAJJHIMANIKAYA, II, p. 197) traduction de Mme Rhys Davids

Alors, le jeune brahmane Soubha alla rendre visite au Bienheureux. Il lui présenta ses compliments, et prit place à ses côtés et lui dit: "Les brahmanes, Maître Gotama, déclarent ceci: "l'homme qui vit dans le monde peut mener un vie toute de droiture, de justice et de moralité; l'homme qui renonce au monde ne le peut pas. Qu'en pense le Maître Gotama?"
"Je fais ici une distinction, jeune brahmane: je ne généralise pas. Que les mauvaises habitudes soient celles d'un laïque ou d'un solitaire, je ne les loue pas. Ni le laïque ni le solitaire s'ils ont une mauvaise conduite ne peuvent vivre selon la droiture, selon la justice, selon la morale, par suite de leurs mauvaises habitudes. Que les bonnes habitudes soient celles d'un laïque ou d'un solitaire, je les loue. Si le laïque et le solitaire ont une bonne conduite, tous deux peuvent vivre selon la droiture, selon la justice, selon la morale."
"Les brahamnes, Maître Gotama, déclarent ceci: "La vie domestique, qui est absorbante, laborieuse, remplie de soucis et de fatigues, rapporte de grands profits. La vie hors du monde (vie religieuse) qui est facile comporte peu de labeurs, de soucis et de fatigues, rapporte peu de fruits. Qu'en pensez-vous maître Gotama?"
'Ici encore, jeune brahmane, je ferai des distinctions, je ne généraliserai pas. Il est une occupation de l'homme, absorbante, laborieuse, remplie de soucis et de fatigues, qui (en cas d'insuccès) rapporte peu de fruits, mais qui (en cas de réussite) rapporte de grands profits. Il est une (autre) occupation de l'homme qui est facile, comporte peu de labeurs, de soucis et de fatigues et qui (en cas de réussite) rapporte de grands profits. La première est l'agriculture, la seconde est le commerce. La vie domestique est comparable à l'agriculture; la vie religieuse est comparable au commerce.