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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman fantastique sur fond de naturalisme et de théorie de l'évolution.

C'est la superbe couverture et mon admiration pour les papillons qui m'ont convaincue de lire ce livre et je ne suis pas déçue ! J'ai amplement aimé et partagé le message de l'auteure : l'homme se croit et se veut supérieur mais détruit tout autour de lui, aveugle aux bienfaits et à l'équilibre de la nature.
Cela étant dit, le ton n'est absolument pas moralisateur et chacun reste libre de penser comme il veut. Voilà le talent d'Alice Brière-Haquet de développer ses idées sans les imposer. C'est appréciable !
Je ne ferai pas de résumé meilleur que la 4e de couverture à laquelle je vous renvoie.
Manon, le personnage principal, est très attachante et touchante. L'écriture nous permet de connaitre ses pensées malgré le fait qu'elle soit muette. Personnage très énigmatique pendant une grande partie du livre même si l'on entrevoit parfois ses possibilités sans jamais en être certain. Une façon de maintenir l'attention du lecteur dans un récit où les interrogations sont nombreuses, les points de vue nombreux avant le dénouement. C'est un peu le risque pour les jeunes lecteurs de se perdre dans ces propos explicatifs et cette écriture plus descriptive qu'en action.
J'ai néanmoins aimé le style de l'auteure qui parvient à donner un ton ou une voix singulière à chacun des protagonistes.
Un roman rare, particulier.
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1881, dans la campagne anglaise, la gamine apparaît, elle ne parle pas, elle observe de ses yeux rouges le monde hostile. Albert, le brave paysan qui la recueille, se rend bien vite compte qu'il ne pourra pas s'occuper de l'étrange petite fille et doit, à contre-coeur, la laisser à l'orphelinat. Heureusement pour lui, car des hommes sont aux trousses de celle qu'on appelle désormais Manon. Quelle est leur motivation ? Et surtout quel est le lien entre Manon et la Fondation Humphrey ?

Les éditions du Rouergue proposent à nouveau dans leur collection Epik un roman aux frontières du réel. Un roman intrigant, dérangeant où il est question de nature, de sciences, d'ambition et d'humanité. Alice Brière-Haquet signe un titre exigeant mais palpitant qui ne vous laissera pas indifférent.
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Phalaina est un roman très étrange, avec une héroïne encore plus étrange. On dit qu'elle a les yeux rouges et qu'elle pourrait être fille du Malin, que sa peau est pâle et ses cheveux encore plus. On dit que le jour où elle ressortit d'un accident de voiture, elle en ressortit sans une égratignure, suivant joyeusement des papillons dans leur sillage. On dit que les hommes qui la suivirent n'aperçurent pas la chrysalide qui s'était formée dans un buisson. Ce sont les premières pages du roman et on dit déjà beaucoup de choses, comme si c'était l'héroïne d'un conte fantastique dont on devrait craindre la suite, à l'instar d'un petit chaperon rouge trop curieux. L'héroïne a désormais un nom, elle s'appelle Manon, parce qu'elle aura le pouvoir de dire « non ».

Son point de vue n'est pas le seul auquel nous devrons faire face. A celui-ci s'ajoute celui de Jalibert, enquêteur émérite qui semble cacher son dessein, Miss Humphrey, soeur du défunt Monsieur Humphrey qui n'a pour elle que son embonpoint et sa détermination à s'élever, John, ancien assistant de Monsieur Humphrey dont les rêves de grandeur sont insatiables, Llbn, personnage aussi étrange que Manon au nom imprononçable, et enfin Molly, extravagante et enthousiaste, un personnage plein de douceur qui recueillera notre petite Manon avec beaucoup de tendresse. A cette multiplicité, s'ajoutent également des lettres de feu Mr Humphrey envoyées à son « cher Charles » dont nous ne comprendrons l'identité que plus tard. C'est à travers son point de vue surtout que nous commençons à percer le mystère de Manon, ses origines, et les étranges pouvoirs ou phénomènes qui gravitent autour d'elle.

Prenant place en pleine révolution industrielle en Angleterre, c'est une réflexion sur l'évolution des phalènes de bouleau (papillon à l'origine clair puis devenant de plus en plus foncés pour se fondre dans leur environnement pollué) qui m'a véritablement fait comprendre à quelle époque on se situait. Ça plus le fait que Darwin soit un contemporain de nos personnages. J'ai beaucoup apprécié comment l'autrice avait abordé cette période historique, à travers le prisme de la science et du progrès ainsi que leur dangerosité. D'ailleurs ce n'est pas tant les personnages, auxquels on ne s'attache guère à part celui de Molly, qui fait la richesse de cette histoire mais bien toutes les leçons que l'on peut y puiser, les morales à en tirer, à l'instar des contes d'autrefois qui se faisaient figures d'apprentissage.

Ainsi ici, Alice Brière-Hacquet pose la question du progrès face à l'éthique : faut-il continuer à torturer, épingler, défigurer, des animaux au profit de la science ? faut-il continuer de croire qu'ils ne ressentent rien, n'ont aucune conscience et aucune intelligence ? A travers le laboratoire des Humphrey c'est une véritable extrapolation à l'échelle planétaire qui s'opère. Elle pose aussi la question de nos connaissances, la façon dont nous pensons avec une certitude inébranlable tout connaître alors que tous les jours l'homme découvre ou redécouvre la vie sur Terre. A travers l'idée d'une branche voisine mais oubliée et invisible aux hommes, elle revient aussi sur les mythes et légendes qui ont toujours habité notre monde et lui rend un peu de sa magie.

La plume est parfois franchement anachronique, le « parlons franco » de Jalibert m'ayant fortement surprise p. 152, tantôt poétique, tantôt révoltée comme à travers les lettres de Mr. Humphrey. Mais aussi bourrée d'humour surtout avec Manon qui semble poser un regard totalement neuf sur le monde ce qui nous le rend franchement ahurissant et tordant (parfois de façon critique, parfois de façon purement humoristique).

J'ai donc aimé énormément de choses dans ce roman même si je reste sur ma faim, m'attendant à l'apprécier davantage et à trouver en Manon une héroïne un peu plus intéressante. A l'instar d'Arthur de @ladoaccroauxlivres avec qui j'ai fait cette lecture, je pense que ce roman aura du mal à trouver son public si on ne l'y aide pas. Alors, bibliothécaires, professeurs, j'espère que vous saurez vous en emparer pour en faire profiter les adolescents !

EN RESUME

Phalaina est un conte moderne, qui, sous ses couvert de fantastique, propose une critique délicieuse et vive de la soi disant suprématie des hommes sur la nature qui l'entoure. Prenant place dans une Angleterre en pleine industrialisation on y croise progrès, science et un certain Darwin. Un roman étrange et surprenant que j'ai pris grand plaisir à découvrir malgré des personnages auxquels je n'ai pas réussi à m'attacher.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce livre ! Sans même parler du fait que j'ai une totale confiance dans la collection Epik de Rouergue Jeunesse, j'ai été hyper intrigué par la couverture et le résumé de ce livre et je me suis donc rapidement jeté dessus.

Du départ, j'ai beaucoup aimé l'ambiance un peu pesante et sombre (même si on reste quand même dans de la jeunesse, entendons-nous bien). le début est assez lent finalement mais c'est aussi ce qui contribue à l'ambiance générale. Malgré tout, l'histoire est pas mal rythmée par les chapitres assez courts qu'on nous propose.

C'est vrai qu'on a un peu de mal à voir où on va de prime abord : on suit beaucoup de personnages, on ne sait pas trop qui/ce qu'est Manon (le personnage principal) et on n'arrive pas toujours à identifier les intentions de certains personnages. Pas mal de mystère donc, ce qui est plutôt cool !

Ce qui a un peu péché pour moi c'est plutôt la résolution. La véritable nature de Manon ne m'a pas plus emballé que ça (même s'il y avait des choses intéressantes) et j'ai trouvé la fin un peu facile quand même. Un autre petit point qui m'a gêné était les pensées qu'on prêtait aux animaux (notamment à Giulio le chien) qui étaient un peu trop articulées, un peu trop humaines. Encore une fois, on est sur de la jeunesse donc ça s'explique, mais ça m'a quand même un peu embêté.

Ceci étant dit, j'ai quand même bien aimé cette lecture qui a été très rapide et divertissante. Je pense que ça peut être très sympa pour les jeunes (et les moins jeunes) à cette période de l'année.
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Dans ce récit, on découvre le destin de Manon, une jeune orpheline au teint pâle et aux yeux rouges. Ce récit polyphonique nous dévoile les origines mystérieuses de la jeune fille, dans une Angleterre en phase d'industrialisation où les scientifiques effectuent de nombreuses expérimentations sur la nature. Là où il n'y a pas d'éthique, on touche parfois au pire. Un roman sombre et inquiétant qui illustre bien la citation: "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme"
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Un roman qui fascine comme un cabinet de curiosités !
Récit particulièrement intrigant, on se délecte de son ambiance "cabinet de curiosités" et de son décor victorien. On picore avec avidité les informations que confie le professeur Humphrey (lequel succombe à un "accident" dès les premières pages) dans ses lettres à un certain Charles Darwin. On suit avec appréhension le parcours de l'enfant qu'il a laissée derrière lui. Jeune fille sans voix, à l'intense regard rouge et rejetée de tous.tes, elle a parfaitement compris qu'il lui faudrait découvrir la vérité sur son passé avant que ce ne soit celui-ci qui la rattrape. Et les différentes rencontres qui la guident nous sont aussi fructueuses qu'à elle ....
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Nous sommes en 1881. Une petite fille apparaît soudain dans la campagne anglaise, à la lisière d'une forêt. Nul ne sait qui elle est, ni d'où elle vient. Elle ne parle pas, et possède de mystérieux yeux rouges. C'est Albert qui la recueille et la prénomme Manon. Mais sa femme n'en veut pas, alors Manon est envoyée à l'orphelinat. Heureusement pour elle, car d'étranges hommes sont à sa recherche. Qui est Manon, et quel est cet organisme qui envoie des tueurs à ses trousses ?

***

Un roman ado qui avait tout pour me plaire : l'époque, le côté scientifique, le mystère... mais des chapitres très courts m'ont un peu gênée pour entrer dans le récit et m'attacher aux personnages. Il m'a fallu une cinquantaine de pages pour apprécier à sa juste valeur ce récit très intéressant.

Au final, j'ai beaucoup aimé cet univers sombre, froid, légèrement surnaturel, qui pose de nombreuses réflexions éthiques et écologiques. Les lettres qui sont insérées dans le récit forment un magnifique réquisitoire contre la souffrance animale. À travers elles, l'autrice critique la société de consommation, la cruauté des expériences scientifiques, l'égoïsme de l'homme face à la nature...

L'enquête et le suspense sont habilement menés, notamment grâce à l'alternance des chapitres et des points de vue. Les révélations sont savamment distillées, au fur et à mesure on découvre le passé des personnages et les liens qui les relient. Passées les 50 premières pages, j'ai littéralement dévoré le roman pour savoir comment il se terminait !

En bref, une jolie découverte !
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Un accident de la route, un abandon, des meurtres, une disparition... Beaucoup de mystères entourent Manon, une petite fille à l'allure jugée démoniaque par les autres filles de l'orphelinat Saint-Agnès à cause de ses yeux rouges et de son mutisme. Traquée de tous les côtés, elle trouve refuge chez Molly et son chien, mais la police, le père bertrand et Lbn, ainsi que John et la fondation Humphrey vont finir par la retrouver. Elle doit choisir son camp pour se protéger et protéger ses origines extraordinaires.

Mon avis : une histoire très bien écrite, un mystère qui tient en haleine jusqu'à la fin, des personnages intéressants et attachants, et un aspect plus scientifique bien amené et qui ne complique en rien la compréhension du récit.
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Si on vous demandait d'écrire un livre où se rencontrent Darwin, Jack l'éventreur, Saint-Augustin et l'écologie moderne, vous seriez bien embêté.e... ou alors, ça donnerait Phalaina.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire, malgré ses chapitres courts et le mystère de l'enfant aux yeux rouges qu'on devine presque tout de suite mais qu'on garde quand même l'envie de percer. Quand tous les personnages ont été posés, Darwin, Jalibert, Molly et le mystérieux Lbn, j'ai été happée et n'ai plus pu lâcher le livre.
Cette jolie histoire écrite avec talent et construite d'une architecture délicate nous entraîne dans l'Angleterre du XIXe siècle pour interroger notre rapport à la nature et en particulier, au règne animal. Si la dimension fantastique du roman m'a assez peu convaincue, j'ai trouvé les personnages touchants (à l'exception peut-être de Manon qui reste si étrange qu'il est difficile de s'y attacher) et l'intrigue efficace dans sa simplicité.
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En découvrant ce roman, j'ai tout de suite été séduite par la couverture mystérieuse et les thèmes annoncés : "Angleterre, XIXème, fantastique"... Il n'en fallait pas beaucoup plus pour me convaincre ! Et effectivement, j'ai beaucoup aimé Phalaina.

La plus grande particularité de ce roman est, selon moi, sa construction : il est découpé en 8 parties (+ un épilogue), elles-même découpées en très courts chapitres. Parfois, entre deux parties, il se sera écoulé des années, parfois une minute. Une temporalité assez trouble mêlée à des personnages qui le sont tout autant, c'est intrigant.

Dès le début du roman, on est plongés dans une atmosphère inquiétante, entre horreur et mystère. Une véritable tension s'installe dès les premières pages, les identités des personnages et leurs motivations secrètes ne se révélant que très progressivement. le suspense est entretenu grâce à des lettres qui viennent éclairer peu à peu la situation.

Et quelle situation ! Parce que si la tension et le mystère restent les ingrédients principaux de l'intrigue, Alice Brière-Haquet ne pose pas moins un regard critique sur l'humanité et ses dérives, sur la destruction de la nature et de l'empathie. J'ai aimé cette critique acerbe (mais pas moralisante) de l'homme qui se croit et se veut supérieur en détruisant tout autour de lui, aveugle aux bienfaits et à l'équilibre de la nature.

Un roman très particulier qui nous emmène dans des territoires étranges, tant dans l'histoire que dans l'écriture et qui mêle humour, poésie et horreur. Je ne peux que vous inviter à le découvrir !
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