Après quatre ans d'attente, je parviens enfin à lire la suite des aventures de Mercy Thompson ! Et quelle suite… Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de tomes !
Donc, j'ai ouvert ce livre avec une délectation fébrile et… pendant quatre pages, on a une redite de la dernière scène du troisième volume ! Ce n'est pas du copier/coller,
Patricia Briggs redit tout de manière différente… Mais était-ce nécessaire ? Cette entrée en matière m'a refroidie et j'ai survolée les pages en attendant d'arriver à la vraie suite.
Je suis heureuse de savoir enfin ce qu'il se passe après le Baiser du fer. le personnage de Mercy change complètement de tonalité et passe d'une bonne humeur à toute épreuve et d'un sens de l'humour mordant aux crises d'angoisses à répétition. le mal qu'elle a subi l'a profondément marquée et l'auteur le souligne plus dans le tome 4 (tant mieux, parce que je trouvais que Mercy s'en tirait presque trop bien à la fin du 3). Mais rassurez-vous, ce n'est pas dans la nature de Mercy de s'apitoyer sur son sort, et elle finira par remonter la pente !
Après ces quelques pages de mise en place, l'action s'installe immédiatement, comme il en est coutume chez Briggs et j'ai vite réussi à passer au-dessus de ce défaut d'entrée. Personnellement, j'ai trouvé que l'écriture s'améliorait au fil des livres. Dans le 1, j'avais l'envie compulsive de remanier les phrases les plus maladroites (ex : « D'après moi, Adam était un peu trop énervé par la présence de Samuel à mon goût. »). Petit à petit, ces accros qui m'agaçaient ont fini par devenir beaucoup moins nombreux. J'en croise encore quelques fois, mais rien de bien méchant.
Et comme dans tous les autres volumes de la série, j'ai trouvé pleeiiins d'incohérences qui m'ont tapé sur les nerfs :
- Auriele continue de se faire épeler Aurielle (peut-être qu'elle a changé son état civil ?) ;
- Dans le tome 2, Patricia Briggs explique que Marsilia a été exilée pour s'être nourrie d'une louve-garou, la favorite du maître de Milan (et accessoirement, son maître à elle). Mais dans le tome 4, c'est écrit noir sur blanc : « Marsilia avait été exilée là parce qu'elle avait couché avec le favori d'un autre vampire » ;
- Quelques pages plus loin, Mercy se rappelle l'incroyable pouvoir de Marsilia, qui a réussi à mettre Samuel sous sa coupe, le deuxième loup de toute l'Amérique du Nord. Deuxième ? Mais le deuxième, c'était pas Charles, le seul homme né loup ? ;
- D'ailleurs, Charles n'est-il pas censé être le cadet ? Nan, parce que, soudain, je découvre qu'en fait c'est l'aîné (p. 135, deuxième ligne avant la fin dans la version poche, pour la référence). Alors j'ai eu un doute. Peut-être que je me suis trompée et qu'effectivement, c'est le grand frère de Sam. Mais Wikipédia donne raison à mon intuition première ;
- Dans une scène, Mercy doit ouvrit quatre malles. Elle ouvre la première, puis la deuxième, puis la dernière… Je me passe de commentaires sur la méthode de calcul ;
- Lily devient brusquement Lilly pendant tout une page (265 pour l'édition de poche), puis l'auteure (ou la traductrice ?) se rend compte de son erreur et réorthographie Lily.
Je pinaille. Mais plus on voit d'incohérences, plus elles sont agaçantes. J'aime beaucoup cette série, mais ces erreurs commencent sérieusement à plomber ma lecture (et c'est un euphémisme). J'ai l'impression que l'auteure ne connaît même pas sa propre histoire, ou que la traductrice bâcle son travail.
Malgré tout, plus l'histoire avance, plus elle prend en force et captive. Les événements accélèrent progressivement, notamment dans les quatre derniers chapitres. Je n'ai pas pu lâcher le livre, happée par le suspense. Briggs fait plusieurs allusions aux capacités de Mercy, et on se rend compte que, finalement, elle est pas si faiblarde que ça, notre coyote. Ce que j'apprécie tout particulièrement, c'est que le personnage se dévoile très progressivement. Rendez-vous compte que ce n'est qu'au tome 4 qu'on commence à aborder les pouvoirs de Mercy ! Il me tarde d'en savoir un peu plus... Je crois que je ne vais pas tarder à lire le 5.
Par ailleurs, on en apprend plus sur Stefan et Marsilia.
Tous deux semblent avoir une relation très… privilégiée. Mais Briggs nous révèle en même temps l'étendue de son attachement à Mercy, et les choses deviennent compliquées. On ne connaît pas vraiment la valeur de Mercedes pour Stefan, et plusieurs indices tendent à nous faire croire qu'il est amoureux d'elle, mais… Mais, car il y a un « mais », c'est la compagne d'Adam et, visiblement, il est trop attaché à Marsilia pour lui faire une infidélité. Enfin, SI JAMAIS il est amoureux de Mercy et que lui et sa maîtresse ont eu une relation, ce dont on ne peut être sûrs.
Les relations et les personnages sont donc complexes et travaillées, du bon boulot ! Selon moi, c'est la grande force de la série, avec l'humour piquant, les répliques acerbes de Mercy et la maîtrise du suspense. Et malgré ses défauts, si vous ne la connaissez pas, je vous engage à la découvrir !