Fiche de lecture - La fabrique du crétin :
La principale critique de l'auteur est la suivante : la réduction du niveau général de l'écoles. :
Elle trouve selon lui son origine dans la construction coloniale de l'école confrontée aux idéaux égalitaires et libertaires de la révolution des années 68.
Cette schizophrénie de permettre à tous d'accéder à une éducation minimale, permettant de tenir des postes de subalternes, tout en valorisant « l'auto-apprentissage », serait les causes principales de ce nivellement par le bas.
Ainsi, cette constitution serait un avantage pour le système qui produit ce dont il a besoin : des travailleurs peu éduqués, peu exigeants, corvéables à merci, qui oscilleront entre le pôle emploi et des CDD de quelques mois.
On ne cherche plus à donner un accès à une culture de qualité, mais on réduit la qualité pour qu'elle soit accessible à tous : restrictions d'heures de cours, réduction de la qualité de l'étude des sujet, intégration d'activités dites « annexes » comme les sorties, l'entrée de l'entreprise à l'école …
On conditionne les enfants à s'intégrer encore plus à un milieu culturel et économique défavorisé dans lequel ils évoluent déjà, par une valorisation de la culture de la rue, au détriment de la culture classique
Et ce, sous prétexte que les enfants issus des milieux défavorisés ne sont pas aptes à comprendre et à intérioriser la beauté de la culture classique. On les encourage donc à rester dans leur zone de confort en leur proposant d'étudier des sujets qui se rapprochent de ce qu'ils connaissent. On ne leur ouvre pas l'esprit, on ne leur permet pas de confronter leurs idées, d'élever et de confronter des réflexions construites. On les conforte dans leur propre ignorance en leur assurant que leur avis vaut tout aussi bien qu'un autre.
L'auteur est très critique vis-à-vis des pédagogies dites « nouvelles » qui selon lui une forme d'agitation et de stimulation inutile, d'autant plus qu'elles ont tendance celui lui à être dénuées de fond. Est-ce vraiment le cas ? A creuser …
Très avant-gardiste en ce qui concerne l'évolution de la société. Ce livre écrit en 2005 prévoit d'ores et déjà l'irruption d'un sursaut religieux qui viendrait combler l'absence de valeurs et de projet laissé par l'Institution, ainsi que le rôle des médias qui présentent aux élèves des modèles issus de leur milieux. Ils s'y identifient et considèrent que s'élever peut donc se faire sans réel effort intellectuel ou stratégique. La seule ressource digne de ce nom est la beauté physique, qui permet d'être repéré pour telle ou telle émission de téléréalité, ou alors la vulgarité dans la musique, avec des écrits peu travaillés dans les textes de rap, ou encore le sport.
Enfin, il critique d'une manière très juste la diminution de la qualité des temps d'enseignement de l'Histoire , créant un séquençage des événements par la technique « d'objet d'étude » aussi bien dans le domaine de la littérature, que des langues ou de l'histoire-géographie.
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