Citations sur Les enchanteurs (59)
– Comment que tu as fait pour te retrouver dans cet état-là, tu as bien joui, salope.J’aimerais vraiment savoir ce que l’on doit répondre à ça.Trop jouir, ne pas jouir sont les deux faces d’une même médaille patriarcale, et, dans les deux cas, il y aurait tant à dire sur ces questions impitoyables. Et sur la difficulté qu’il y a à tenter d’y répondre.
La pauvre, tous les surnoms qu’elle doit supporter, de cot cot cot, le chant de la poule en fuite, à kaï kaï kaï, le cri du chien qui souffre, me dis-je.La compassion est souvent un système de défense.
Les pays où les femmes ne travaillent pas sont bien moins contaminés que le nôtre. Les Français adorent se passer leurs microbes, c’est quelque chose que je ne comprends pas, répète plusieurs fois Céleste – c’est le prénom de cette dame, la gardienne des lieux. Vous avez un rhume, vous restez chez vous, c’est mieux pour tout le monde.
Si on accepte de ne se vexer jamais, de se passionner pour le livre qu’il est en train de lire et qu’il doit raconter toutes affaires cessantes. Un livre en anglais ou en allemand, écrit obligatoirement par un homme, un document sérieux sur la lutte des sexes, les animaux, la domination masculine chez les animaux, la sagesse, la nature.
La grossesse est une faute professionnelle, tout le monde le sait. Je ne montre pas de photos de mon aînée, mon Iris adorée, ce serait une erreur. Mais je songe : Comme c’est étrange une société où l’on affiche une telle hostilité et un tel mépris collectif pour les femmes et leurs bébés.
C’est ça, les filles de luxe, les jewish princesses, on est aux petits soins et elles se plaignent, c’est ce qu’on m’avait dit à ton sujet, mais je ne voulais pas le croire. Une bourge. La question s’est encore coincée dans ma gorge, qui, on ? Je m’accroche à cette fichue branche : la positive attitude.
Je me suis recroquevillée, terrorisée à l’idée d’être décevante. D’être chassée illico du paradis pour un mot de travers, une question de trop.
Le haut et le bas, l’ombre et la lumière, le chaud et le froid, le ciel et l’enfer. Les bons et les méchantes. Les gentilles et les salauds. Le monde se divise en deux.
Il aime parler, pas écouter, il trouve la plupart des gens ennuyeux. Tous les hommes et la plupart des femmes.L’écouter, c’est comme visiter un monde nouveau. Une planète. La sienne. La mieux. Le meilleur des mondes. Le sien. Long à installer, apparemment, mais solide et incontestable.
La prudence est la mère de tous les avenirs, comme l’oisiveté est celle de tous les vices.