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Citations sur Les enchanteurs (59)

- Et le soir, tu fais quoi ? Tu vas à des réunions encore ?
- Oui, mais les temps ont changé. C'est le temps des réunions de femmes. Le temps des combats pour l'avortement libre et gratuit. Le temps de la lutte contre le viol. Viol de nuit, terre des hommes.
- Alors, le soir, Nous se rend discrètement, non sans timidité, à des réunions féministes, au lieu de réviser ses poèmes ?
- Oui, et elle rédige des tracts qui disent "notre corps nous appartient".
- Permets-moi de sourire. Elle se rend donc dans une tour de la faculté de Jussieu où se tient le comité de soutien au peuple chilien ?
Oui. Ampoules qui pendent de plafonds aux coffrages démolis. Chaises précaires. Je vais à mes réunions, mes réunions, mes réunions. Pompidou meurt. Je prends des notes. Giscard est élu. Je prends des notes, assises sur un radiateur éteint. Je lis, je lis, je lis le tendre Antonio Gramsci. Je prends des notes. L'indifférence est le pire des crimes/ J'étudie. Je travaille probablement cent fois moins que les autres. Mais comment comparer ma vie et celles des autres. Celles que je vois par la fenêtre ouverte ne sont que des destins imaginés.
Ce qui est sûr : je sais désormais prendre des notes ( du moins on peut l'espérer).
En mai, le concours de l'agrégation. Vingt-deux ans. On m'agrège. J'attends. Mais quoi ? Que la vie commence !
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Qui ne pense qu'à l'avenir est moins prévoyant que celui qui ne pense qu'à l'instant présent, car il ne prévoit même pas l'instant, seulement sa durée, me dis-je, or seul l'instant est vérité.
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Il y a dans le bruit des pas ou le crissement des pneus sur le gravier une solennité, quelque chose d'officiel.
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Dehors, les feuilles des peupliers clignotent dans la lumière du soir. Il fait doux. Le vent est tombé. Un ciel bleu layette. Les tilleuls en fleur parfument le boulevard.
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Je reconnais à cent mètres les gens qui aiment sortir des sentiers battus, se griffer les mollets aux ronces des chemins creux.
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- Il ne l'aime plus ?
- Peut-être ne l'a-t-il jamais aimée. Peut-être. Comment savoir ? Voici ce qui s'est passé : ils vivaient tous les deux dans une bergerie en pierres sèches, sans eau courante, sans électricité, elle à écrire, lui à rêver. C'était bien. C'était l'été. Cigales, tomates en terrasse, odeurs de prunes, vols de moustiques. Le soir, la lampe à pétrole se balançait au vent. Il y avait, inoubliables, les odeurs d'eucalyptus. Et Consuelo les a rejoints. Elle travaillait avec Nouk.
- Consuelo ?
- Une camarade chilienne.
- Une rescapée du coup d'Etat ?
- Oui. Ce soir-là, Nouk les a vus. Il caressait les cheveux lisses et doux de Consuelo. Il avait passé une veste sur des épaules nues, car elle frissonnait dans la nuit. Toutes les deux regardaient la mer, au loin.
- Et alors ?
- Je ne sais pas, c'était limpide. Ils s'aimaient. Le mot prenait enfin sens. Nouk était enceinte, Berg l'abandonnait. OK.
- Elle n'a rien dit ?
- Chacun est libre, non ? Qu'aurait-elle dit ? Elle est partie pleurer comme une idiote dans la garrigue. Elle s'est mise, bizarrement, à cracher un peu de sang. Et puis voilà.
- Et elle est restée ?
- Oui, elle est restée, mais , par un mécanisme étrange, c'est elle qui est devenue la prisonnière. Plus elle luttait pour les droits et la liberté des femmes, plus le filet qui l'étranglait déjà se resserrait. Parce qu'il l'avait abandonnée, Berg avait peur désormais de la perdre.
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Les allées des cimetières n'apportent pas forcément de réconfort, ce que les morts font aux vivants n'est pas toujours plaisant.
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Il y a quelque chose d'érotique à assister au départ d'un proche en serrant la main, la taille ou l'épaule de son amour.
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Werther avait raison, l'imprévu nous ramène à l'essentiel.
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J'aime réciter les longs monologues brûlants de Jean Racine.
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