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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Pour survivre, il ne faut ni obéir, ni désobéir, il faut ruser. »
Un récit, une autofiction, tout en distance, non sans implication mais en retenue, j'ai trouvé, comme si l'exercice de pleinement se livrer avait été compliqué. Pas évident à expliquer, mais c'est un peu comme si on m'avait, oralement, raconté une histoire sans me regarder droit dans les yeux. La technique de narration du double y est certainement pour quelque chose, ce mélange de "je" et de "elle" demande un peu de concentration et je ne l'étais certainement pas assez ;-) Je n'ai pas totalement adhéré à la détresse de Nouk. Je l'ai entraperçue mais je n'y ai pas toujours cru.
Donc j'étais plutôt mitigée en refermant ce livre, mais cette lecture a fait son chemin, et je me dis que c'était plutôt astucieux finalement d' embarquer le lecteur dans ce mélange de "je", de "elle", dans ce tourbillon de la vie , à l'instar des thèmes abordés qui donnent le tournis, d'alléchants sujets qui me parlent et qui peuvent clairement donner le vertige : le féminisme, l'univers misogyne dans certains milieux (ici dans le monde de l'édition avec les trophées de chasse des éditeurs de l'époque, on est en 1970 (et d'aujourd'hui ?)), l'engagement militant pour de nos nobles causes, l'abus de pouvoir, le management du pouvoir en entreprise et ses déceptions, ses désillusions ...
Le fond est intéressant, nécessaire. La forme, pas si mal in fine, avec un peu de recul ;-)
Geneviève Brisac est une auteure prolifique d'après ce que j'ai pu voir ; je me suis notée "Petite" pour poursuivre ma découverte de l'auteure.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Brillante, Nouk milite, réussit l'agrég., fait des enfants, a un Jules et mène de front sa carrière d'éditrice au sein d'un monde machiste. Femme de tête sans vague et sans preuve, elle mène ses projets, sa vie et la suite, toute à la simplicité d'une tache qu'elle remplit avec passion. Mais les chiffres ne sont pas l'humanité ; les rendements, les projets, tous ces trucs qui parasitent et frottent les égos, ces machins qui font courber l'échine et piétiner les voisins. Voilà, on y est, Nouk prend tout dans la face. On la trahit, elle se redresse.
Nouk ne serait-elle pas toutes les femmes dans ce monde où la masculinité tient le haut du panier, s'y roule et s'y accroche ?
Roman aux multiples messages – de la féminité à ne pas enterrer au droit d'être ce que l'on est, aux plis et aux virages, à l'adaptation toute féminine, aux beaux discours et à la réalité, au succès et à la dépréciation, à la mode, aux mensonges – roman actuel et sincère, « Les enchanteurs » secoue l'immuable et percute l'évidence : femme, femme, femme, quelle gageure pour celle « qui en veut sans en être, mais qui en est quand même sans oublier le vrai. »
J'ai aimé cette lecture simple et complexe comme la vie de Nouk – fiction et réalité dans un monde de brutes. Elle se lit vite, se mâche et résonne. le monde est-il différent ? Les consciences évoluent-elles ? On courbe, on assume, on fait face et on sourit ; vous avez dit « rendement » ?
Une lecture très actuelle qui frappe.

Lien : https://aufildeslivresbloget..
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Les Enchanteurs vont vous desanchanter... Vous aimez la lecture, le monde des maisons d'éditions vous fait rêver ? Et bien ici comme ailleurs c'est un monde sans pitié, une entreprise comme les autres où le management, les hommes et les relations humaines, les chiffres mènent les êtres humains comme une matière malléable à souhait. Après le miroir aux alouettes vient le temps des claques..... . Geneviève Brisac dresse le portrait de cette face obscure dont on ne peut s'empêcher de penser qu'elle a puisé dans son expérience personnelle les éléments de ce roman qui pourrait être un témoignage d'une expérience professionnelle que l'on a tous plus ou moins connu. La forme est un peu déroutante au début mais je l'ai lu d'une traite et du coupé je vais reprendre Les filles sur j'avais abandonné il y a quelques jours.
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Si les enchanteurs devaient appartenir à la mouvance me too, ils en seraient une version gentillette. A commencer par le titre. Là où d'autres auraient pu s'en référer à des images porcines, ici nous avons des merlins bis nageant, soit, en eaux troubles, mais enchanteurs quand même.

Nouk, le personnage principal.

Recherche internet, il s'agit d'un avatar autobiographique de l'auteur. Anorexique dans un autre ouvrage, Petite, nous la retrouvons ici, 20 ans, concours normal sup, des manifestations anti-Pinochet, l'agrégation et finalement son entrée dans le monde de l'édition avec ses gourous machiavéliques et dictateurs en lettres, j'ai nommé, Olaf, pas plus Olaf que moi, c'est un breton, et Werther, beau jeune et romantique il va de soit, du moins pour ceux qui le regarde avec des lunettes opaques. Ajoutons deux enfants, mais ce n'est pas l'objet du livre.

Revenons à Nouk.

Geneviève Brisac nous décrit le monde de l'Edition qu'elle connaît bien. Cela n'étant pas notre cas, doit on généraliser ou est ce un épiphénomène dont Nouk aurait fait les frais.
Donc, Werther ou Olaf, ce sont les mêmes, charismatiques on ne peut plus, règne sur tout un petit monde qui rampe ou presque à leurs pieds. Côté féminin pour peu que vous en valiez la peine, laiderons et retour d'âge exclus, un détour coucherie s'impose en toute évidence et des luttes intestines entre filles sont les bienvenues à la gloire du père éditeur.
Etc., etc.

Que dire ?

Style. Oui, mais parfois je ne comprends pas. Ainsi et en toute fin :
- Elles sont venues la chercher ?
- oui, elles sont là. Et lui aussi.
Qui sont elles ? Qui est lui ? Compliqué d'être plus clair et de vous donner une impression de limite.
Bref.

Les enchanteurs est un aperçu du monde d'avant.

Je rajoute des questions.

Ce monde existe il toujours ?
N'est ce pas similaire dans d'autres monde, de la finance, politique, médical, commercial, médiatique et dans la boulangerie industrielle du coin.
Est ce une histoire de sales types ou plutôt une histoire d'abus de pouvoir de celui qui en dispose, autre question les femmes lorsqu'elles seront en nombre au pouvoir n'auront elles pas un comportement équivalent ?
Papillons attirés par la lumière où est l'innocence de la chenille ?
Enfin, une phrase ; les écrivains, ils se livrent à des sortes de plaidoiries pour se montrer sous leur meilleur jour, bluffer la postérité, qui s'en fiche d'avance.
N'y a t il que des bons d'un côté et des mauvais de l'autre surtout si on a qu'un côté du point de vue.

Les enchanteurs, à rajouter sur la liste de tout ce qui ne va pas en ce bas monde. Ce qui va bien est moins intéressant et seuls les problèmes sont à régler.
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J'ai toujours voulu savoir comment se passait la vie dans une maison d'édition. Et ça tombe bien, puisque Geneviève Brisac nous le raconte via son personnage récurrent, Nouk.

Nouk, « qui croit intensément au pouvoir des mots », alors toute jeune maman, travaille d'abord pour un éditeur avant d'être licenciée, puis un autre. C'était à une époque, bien avant Me too où le pouvoir s'accompagnait de séduction et de sexe. Geneviève Brisac, de son regard qui ne laisse rien passer raconte la vie de bureau et ses rendez-vous, ses amitiés et ses hostilités. Elle le fait dans de petites scènes drôles et sensibles.

Le temps passe, les livres comme les réussites se succèdent jusqu'à la broyeuse du marketing et des chiffres qui prennent le pouvoir dans l'édition, comme partout ailleurs, jusqu'au licenciement…

La vie de bureau et sa violence tue, du moins psychologiquement, et ça je l'ai vécu. Heureusement qu'il y a toujours des lendemains, à vivre les livres à la main ou sous la plume.
Lien : https://www.instagram.com/bc..
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Le monde "merveilleux" de l'Édition ! Ses coups bas, ses huis clos. Après une trentaine de pages de lecture ahurie devant une écriture déroutante et un méli-mélo de faits, je suis entré pleinement dans ce roman étonnant. L'écriture de Geneviève Brisac est du grand art ; je n'avais pas encore jamais rencontré ce style si particulier et singulier. Une plongée dans un monde.
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