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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avec « Vie de ma voisine », Geneviève Brisac nous propose un court roman émouvant qui nous fait parcourir les principaux évènements du XXe siècle.

La narratrice qui vient d'emménager dans un nouvel appartement fait la connaissance d'Eugénie Plocki, dite Jenny, sa voisine. Celle-ci lui propose de lui parler de Charlotte Delbo qu'elle a bien connue. Commence alors un long dialogue entre les deux femmes ou Jenny se raconte.
L'histoire de ses parents juifs, polonais et athées, arrivés en France dans les années 20. Sa naissance en 1925, la vie et les petits boulots de ses parents qui vendaient des chaussettes par lots de six paires ou trois sur les marchés.
Les années 30 et le Front Populaire, la trahison de la politique de l'Union Soviétique.
Arrive la guerre, les mesures anti-juives, le recensement des Juifs et l'obligation de porter l'étoile jaune. « Il faut aller chercher les morceaux de tissu imprimés de couleur jaune dans les commissariats et les échanger contre un ticket de vêtements……. Ensuite les découper selon les pointillés. Replier les bords et les coudre sur les vêtements. Il y a trois étoiles obligatoires par personne ». Les rafles. La famille est arrêtée, parquée dans une villa de banlieue, on leur annonce que les enfants Français pouvaient partir : « Mes parents se regardent, ils n'échangent pas un mot, ils décident ensemble que nous allons sortir. Ils sont les seuls à avoir pris cette décision. Les autres parents préfèrent garder leurs enfants avec eux, ils pensent qu'ainsi ils pourront les protéger ». « Les autres enfants sont restés. Et tous sont morts. On peut lire leurs noms sur les plaques des écoles».
Le temps de la survie, la fin de la guerre et ce deuil impossible. Et puis ce message de son père écrit en Yiddish, lancée du train qui les porte à l'abattoir :
« Zayt ruhik kinder - Soyez tranquilles les enfants
Mame un ikh - Maman et moi
Mir forn avekh - Nous partons
Tsuzamen tsu - Ensemble
Papa
Lebt un hoft - Vivez et espérez ».
C'est ce qu'elle fera.

D'une écriture simple, fait de courtes phrases sans fioritures, « Vie de ma voisine » est un témoignage fort sur la Shoah, parfois un peu brouillon, mais bouleversant.
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L'auteur aménage dans un nouvel immeuble et sympathise avec une voisine, Jenny, qui, au fil des jours lui raconte sa vie.
Née en 1926, ses parents étaient des juifs polonais athées, aux idées très larges.
On parcourt ainsi l'Histoire, de 1930 à nos jours.
Jenny a eu une existence très exposée, surtout dans sa jeunesse, mais jamais ne se plaint. C'est une personnalité très attachante.
Certes, tous ces évènements horribles ont déjà été dits et redits, mais en même temps ils ne le seront jamais assez.
Et ils continuent à nous glacer.
Le fait que ce soit un témoignage actuel les rend encore plus poignants.
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Alors qu'elle s'attendait à parler de leur amie commune Charlotte Delbo, Geneviève Brisac va découvrir l'existence et la vie de Rivka et de Nuchim Plocki "deux personnes mortes depuis longtemps, lui durant le mois d'août 1942, et elle je ne sais pas, personne n'en sait le moment exact, à l'âge de quarante-deux ans pour elle, à l'âge de cinquante deux-ans pour lui." de qui s'agit-il ? Des parents de sa voisine Jenny.
Au fil des pages, Geneviève Brisac nous invite à faire leur connaissance et à suivre leur parcours de vie de leur Pologne natale à la banlieue parisienne.
C'est l'occasion de revisiter des faits marquants de notre passé récent : la révolution d'octobre en Russie, la naissance de l'U.R.S.S, le communisme en France, la montée du nazisme, la traque des Juifs, la résistance, la déportation, le féminisme, la naissance des colonies de vacances et des auberges de jeunesse...
J'ai admiré la force de Jenny, la puissance de son amitié avec Monique, ses convictions et ses méthodes, atypiques à l'époque, pour transmettre son savoir à ses élèves. "J'ai étudié et apprécié et adopté et diffusé la méthode globale d'apprentissage de la lecture parce que c'est un ensemble de façons de faire et de façons d'apprendre qui impliquent une vie dans la classe fondée sur le sens, sur la liberté, sur la confiance concrète de l'intelligence des enfants. A la place de la loi du plus fort, j'ai choisi l'apprentissage de la démocratie."
Une bien belle leçon de vie à découvrir en parcourant le roman à la fois très court et très dense de Geneviève Brisac. Si j'ai beaucoup aimé le fond, j'ai parfois été un peu déroutée et gênée par la forme que j'ai trouvé un peu trop décousue à mon goût.
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Ce n'est pas vraiment un roman. C'est le retour sur le passé de la voisine juive Jenny et de son frère qui se sont débrouillés quand leurs parents ont été déportés. Beaucoup d'actualités du siècle passé sont évoquées. Ce qui fait du bien à notre mémoire. Une écriture incisive sans blabla inutiles, parfois pas toujours facile à suivre.
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Pas de gros coup de coeur. Lecture tiède qui m'a laissée un peu sur ma faim. le traitement était pourtant plutôt original : un dialogue qui s'étire entre 2 voisines, apportant le récit de la plus âgée pour nourrir la plus jeune et où la plus jeune accompagne la plus âgée dans une sorte de pèlerinage au fil du siècle de la 2nde guerre mondiale à nos jours, et dans les quartiers qu'elle a fréquentés pour y croiser le silhouettes des fantômes du passé.
Et finalement, on a l'impression que l'auteure s'est éparpillée, entre les différentes époques, les différents choix de vie et/ou politiques de la voisine. Outre ce moment poignant de dialogue avec sa maman (je n'en dirai pas plus pour ne rien dévoiler), le tout est resté trop en surface à mon goût. Je sais, parfois cela peut-être un style, mais le minimalisme en littérature, c'est comme pour les vêtements, la coupe doit être irréprochable et précise.

Alors, faut-il le lire ? Non. Je ne le recommande pas particulièrement. Il y a mieux. Même si la voisine est quelqu'un de bien et que je nous souhaite à tous d'en avoir de telles.
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La rencontre entre deux voisines est un prétexte à évoquer la vie de l'une d'entre elles, Jenny Plocki, française d'origine polonaise, née en 1925. Echappant de peu à la déportation, elle construira seule sa vie de femme.
Cela commence comme un roman, mais Jenny Plocki existe. C'est donc une biographie, mais non mentionnée comme telle. L'incertitude sur la réalité des personnages et des faits grève le plaisir de la lecture. Il faut alors s'en remettre à wikipedia (un comble) pour reprendre le cours de la vie de Jenny Plocki avec en perspective l'Histoire de France.
Ce fut une enfant apeurée, une jeune femme politisée, mais aussi une institutrice audacieuse.
Dommage que le style soit si bref, déroulant à coup de paragraphes courts une vie qui se devine passionnante.
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Un témoignage recueilli avec empathie par Geneviève Brisac; du dialogue, elle sort un récit sobre de la vie de Eugénie Plocki;. le sujet est rebattu mais pourtant original car il s'agit d'une vraie vie avec ses surprises. Juste avant de permettre à ses enfants de rester libres alors qu'elle sent qu'elle ne les reverra plus, la mère transmet en deux heures tout ce que sa fille doit savoir de la vie.
C'est émouvant mais je suis un peu frustrée car je pensais qu'il serait davantage question de Charlotte Delbo or il n'y a presque rien
Une certaine admiration pour celle qui fut une grande institutrice et une femme engagée.
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Geneviève Brisac fait la connaissance de sa voisine d'immeuble, qui habite quelques étages au-dessus du sien : Eugénie Plocki. Celle qui se fait plus communément appeler Jenny aborde l'écrivaine en lui expliquant qu'elle a connu Charlotte Delbo. A partir de cette confidence, Jenny livre toute sa vie à sa voisine.

Fille d'immigrés juifs polonais, Jenny grandit à Paris et se révèle être une petite fille douée pour l'école. Geneviève Brisac raconte ses relations avec ses parents et son petit frère, dont elle est proche. On sent un véritable amour dans cette famille. Son père aime particulièrement partager des discussions politiques avec elle. Jenny est très proche de Monique, une jeune fille de sa classe. Jenny, ses parents et son frère sont raflés le 16 juillet 1942. La police française proposant aux enfants d'être libérés, Monique et Maurice font leurs adieux à leurs parents en deux heures. Ils ne les ont ensuite jamais revus. C'est la mère de Monique qui leur permit de se cacher et de survivre jusqu'à la fin de la guerre. Cette expérience, ainsi que son éducation, fit de Jenny une femme libre, indépendante et une militante.

J'ai été surprise par la capacité de Geneviève Brisac à synthétiser une vie aussi riche et intense en l'espace de si peu de pages. Son écriture a quelque chose de doux, de profondément respectueux à l'égard de Jenny. Contrairement à La marche du cavalier, que je venais tout juste de lire, tout est facile et fluide dans ce récit.
Lien : https://leselucubrationsdefl..
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Vie de ma voisine porte bien son nom : aucune surprise derrière, c'est bien la vie de la voisine de Geneviève Brisac que le lecteur va découvrir. Une vie qu'il est intéressant de lire même si ce récit n'a pas à mon avis la puissance d'un Et tu n'es pas revenu. Néanmoins, voilà un nouveau texte à ajouter à la liste de ceux qu'il est indispensable de lire en ces périodes troubles où les extrêmes se font la part belle dans les médias et où la division guette. Aux côtés de Geneviève Brisac et de Jenny, c'est tout le vingtième siècle qui est passé en revue, la guerre évidemment, mais aussi l'engagement politique de ses parents, sa vie d'adulte et d'enseignante, et sa vie de couple.

Car Jenny est fille d'immigrés polonais. Des Polonais qui se disent eux-mêmes à la fois juifs et athées. Un seul de ces adjectif suffit à vous faire comprendre que Jenny va évoquer la folie nazie. Mais pas que. Car les camps, Jenny ne les a pas directement connus : raflée avec ses parents le 16 juillet 1942, elle sera libérée avec son frère. Mais cette libération sonne aussi l'adieu à ses parents qui mourront entre Drancy et Auschwitz tandis qu'elle et son frère survivront grâce à la bienveillance de quelques amis.

A deux voix, Geneviève Brisac et Jenny font revivre ces deux travailleurs qui ont voulu faire de les enfants des âmes libres dotées de libre arbitre. le "Je" est double : celui de l'écrivain qui raconte la rencontre et les temps de partage, et celui de la voisine qui, de temps en temps, semble prendre le stylo de la main de l'auteur pour ponctuer le récit de tel ou tel souvenir.

En parcourant le vingtième siècle aux côtés de ces deux femmes, on plonge dans le nazisme, dans le communisme, dans la passion de l'enseignement qui anima Jenny pendant sa vie professionnelle. On découvre le portrait d'une vieille femme encore debout, le témoignage d'un destin à conserver avant qu'il ne soit trop tard.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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