Le "très singulier" Vallotton. C'est ainsi que l'éditeur de "La Revue blanche", Thadée Natanson, désigne son ami d'enfance. Dans le milieu artistique parisien auquel l'un et l'autre appartenaient, il y avait nombre de personnalités très riches, mais même parmi elles, Vallotton constituait un cas à part. Les causes en étaient non pas tant son caractère, plein de ressorts inattendus, que dans la physionomie de son oeuvre. Amoureux de la peinture, Vallotton l'abandonna subitement au tout début de sa carrière pour devenir l'un des plus grands graveurs européens du tournant du siècle.
Homme d'une culture raffinée, reçu dans le cénacle symboliste, il créa néanmoins des oeuvres accessibles à l'homme de la rue. En peinture, il mérita le titre de conservateur et de néo-classique alors même qu'il s'ingéniait à se tenir au niveau des courants les plus modernes de la conception la plus avancée de la couleur.