Laura Broekhuysen écrit bien, voici donc d'un autre beau livre avec un beau language.
Pourtant, il a été moins agréable à lire que le précédent,
Winter-IJsland (Hiver-Islande).
L'une des raisons principales est qu'il se déroule principalement à Reykjavik, et j'aime particulièrement les histoires sur la nature islandaise et leurs fjords, comme dans le livre précédent,
Winter-Ijsland (Hiver-Islande).
Même si ce livre ne parle pas beaucoup de la nature et de la vie dans le fjord, la vie à Reykjavik est intéressante aussi.
Par exemple,
Laura Broekhuysen raconte de belles histoires sur les difficultés d'être un immigrant. Ce n'est pas que les autres familles ne vous aiment pas, c'est juste qu'elles n'ont pas besoin d'un ami en plus. Elles en ont déjà suffisamment.
Ou alors la découverte qu'elle peut se comporter comme elle le fait en tant que Néerlandaise, même si les Islandais ne se comportent pas ainsi. Elle se comporte simplement différemment, et c'est normal.
Ou encore, la découverte qu'il y a différentes sortes d'Islandais. Tout le monde n'est pas aussi taciturne que son mari !
A part le fait qu'il y a moins de nature, une autre raison pour laquelle ce livre m'a semblé moins agréable que le précédent est que pendant de nombreuses pages, il est plutôt sombre. Les phrases, pourtant écrites dans un style assez beau, ont quelque chose d'anguleux. L'atmosphère n'est pas du tout gaie ni dynamique.
Plus loin dans le livre, LB nous raconte quelque chose, dont on se doute que cela pourrait être la cause de cette atmosphère sombre.
Depuis la naissance de sa fille, elle souffre d'insomnies. de vraies insomnies, pas avoir du mal de dormir suffisamment, mais ne quasi PAS dormir, des insomnies chroniques ou un sommeil excessivement court. Cela a fait de sa vie un enfer. La cause se trouve dans son enfance, avec un enfant de sa famille qui est mort-né, ce qu'elle n'avait apparemment jamais pu placer psychologiquement.
Il est frappant de constater qu'à partir du moment où elle a écrit cela, le ton du livre devient plus joyeux. Comme si elle avait pu l'accepter en l'écrivant.
Comme critique finale, je pense que le mot "je" est utilisé très souvent dans ce livre. C'est l'histoire de sa vie, telle qu'elle l'a vécue, mais le fait de toujours utiliser le mot "je" donne l'impression d'un certain égocentrisme.
Laura Broekhuysen est philosophe, et l'on s'attendrait à ce que de telles personnes réfléchissent au soi, à l'ego, qu'elles cherchent des possibilités dans le langage pour éviter le mot "je", qu'elles fassent une introspection qui va beaucoup plus loin et qui arrive à la conscience, humaine et globale.
Bien sûr, les philosophes ne sont pas obligés de faire cela (malheureusement, ils ne le font généralement pas).
Qu'elle ne l'ait pas fait dans une pareille phase de sa vie, se comprend aussi. En écrivant ce livre,
Laura Broekhuysen s'est sans doute sortie de son problème psychologique. Après quoi, autre chose peut commencer.