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Des citations éclairantes :
Ce temps de cerveau, nous pouvons aussi bien en user pour apprendre la physique quantique que pour regarder des vidéos de chats. (p.21)
Une anecdote tirée de mon expérience d'enseignant (:) lors d'un cours (…) j'ai introduit cette notion d'effet cocktail. Comme toujours, quand je parle, certains de mes étudiants ont le nez plongé sur leur téléphone portable. Ce jour-là, une étudiante qui avait pris soin de se placer tout en haut de l'amphithéâtre ne paraissait pas écouter un traître mot de ce que je racontais. Vint le moment de la description de l'effet pop-up que provoquent certains mots et c'est alors que j'ai prononcé le mot « sexe » : cette étudiante a instantanément levé les yeux de son téléphone, un peu éberlué, comme si elle avait raté quelque chose d'essentiel. (p.95)
Cette tendance de l'esprit humain à surestimer l'importance d'une information qu'il rencontre pour la première fois. (p.226-7)
A propos des supercheries : assurons-nous bien du fait avant que de nous inquiéter de la cause. (p.238)
Les grandes firmes ne répondent pas tant aux demandes des individus qu'elles ne les fabriquent. (p.247)
Le désir de trouver des réponses : Ce désir est tout simplement enfoui dans notre cerveau, de même que le désir de distinction, l'appétence pour la conflictualité et la sexualité. (p.250)
A propos du Top 50 (Alain de Greef) : Pendant les années que cette émission allait durer, le goût de chiotte de nos compatriotes en matière de chanson fut largement mis en valeur. (…) J'ai tiré de cette aventure qu'il ne fallait jamais prendre le pari sur le goût du plus grand nombre. (p.253)
Ce n'est pas la qualité de l'information qui lui assure une bonne diffusion mais plutôt la satisfaction cognitive qu'elle procure. (p.261)
A propos de l'effet Streisand : il arrive que les efforts fait pour empêcher la diffusion d'une information y contribuent. (p.273)
Il n'y a pas de groupe humain sans relation de pouvoir. (p.281)
Le réel suffit rarement pour défaire la croyance. (p.284)
Une telle désintermédiation est patente chez (Donald Trump) : l'idée est de se servir des réseaux sociaux pour parler directement au peuple et enjamber les intermédiaires traditionnels qu'étaient les partis, les syndicats ou encore les médias. (p.302)
La vie politique, partout, fourmille d'effet cobra. En raison du caractère court-termiste des décisions qui sont prises, on se fonde trop souvent sur des intuitions ne tenant compte que des effets primaires, et non secondaires, des initiatives politiques. (p.352)
Lien : https://alexmotamots.fr/apoc..
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Un ouvrage d'une densité et d'un intérêt rares, extrêmement puissant, totalement documenté. Un ouvrage absolument NÉCESSAIRE. Je ne suis pas tenté de le classer comme un essai, car je n'y vois pas une thèse particulière. Il présente objectivement sur des données scientifiques des observations, des faits, des analyses, avec une optique pluridisciplinaire qui fait plaisir. On pourra en ce sens trouver l'ouvrage pessimiste : personnellement, optimiste de nature, je considère au contraire qu'il livre des clés qui sont aussi exploitables dans une optique constructive. La tâche est sans doute ardue, mais certainement pas impossible. de même que politiques, entreprises de la toile, complotistes et communiquants en tous genres exploitent ce qui paraît extrêmement démoralisant pour la nature humaine, de même je formule le voeu que génie humain saura aussi dénicher les talents aptes à de nouvelles stratégies humanistes.
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Quelle lecture éclairante et enrichissante! C'est un livre que je vais offrir et inciter le plus de personnes de mon entourage à le découvrir. Une pensée fluide et rigoureuse, une analyse brillante de nos mécanismes mentaux et des enjeux civilisationnels auxquels nous sommes confrontés.
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Résumer un bouquin n'est jamais chose facile, mais résumer un livre d'une telle densité est mission impossible.
Gérald Bronner postule de l'augmentation tendancielle de notre temps de cerveau disponible du fait notamment de la mécanisation de tâches quotidiennes, de la diminution du temps de travail, de l'apport du numérique, etc … Nous avons plus de temps que nous pourrions mettre à profit pour penser et pour dépasser ce qu'il appelle le « plafond civilisationnel ». Toutes les sociétés (Rome, Grèce…) ont atteint ce plafond sans parvenir à le dépasser car elles n'ont pas su s'adapter à de nouveaux défis et n'ont pas pu puiser dans les ressources de la collectivité les moyens de s'en affranchir. Or, il théorise que nous avons ces moyens mais nous les dilapidons à tout autre chose qu'à ce dépassement.
Une grande partie du livre est consacrée à tordre le cou à la théorie de l'homme « dénaturé par la modernité ». Pour de nombreux auteurs, la technique détournerait l'homme de sa nature coopérative, sociale ; l'homme serait dénaturé par la volonté de certains de l'asservir par la télévision, internet, la publicité.
Le point plus intéressant (enfin tout le livre l'est) est sa longue théorie sur la peur. J'en ai déjà parlé, la peur est consubstantielle de l'homme, car elle lui a permis de survivre à travers le temps. Sauf que désormais elle est un moyen de tenir en haleine les citoyens. A cela s'ajoute, l'idée d'une éditorialisation du monde, c'est à dire le fait de focaliser son attention sur tel élément du réel plutôt que tel autre. Mais il développe le fait que d'une éditorialisation par des professionnels (journalistes, spécialistes, politiques) on est passé au même processus mais par n'importe-qui, au travers notamment des réseaux sociaux. Avec les effets pervers que l'on connait, sachant de surcroit que plus nous rencontrons la même idée, le même argument, plus nous finissons par croire qu'il est vrai, d'autant plus s'il s'extrait de la pensée « dominante » qui veut dire la pensée issue de la réflexion. Et plus la pensée est iconoclaste plus elle nous parait crédible parce que justement elle nous donne la sensation de surprise, de découverte et donc elle nous attire. On comprend mieux les ressorts du complotisme. A cela s'ajoute qu'il faut plus d'énergie pour démonter une théorie fausse que pour en développer une sensée.
Ce livre n'est pas désespéré mais il invite à se regarder autrement face à tous ses outils et surtout il nous invite à cesser de nous penser comme des victimes de puissances supposées supérieures qui nous manipuleraient. Nous sommes manipulées si nous y consentons. Nous sommes encore des êtres doués de raison et nous avons tendanciellement plus de temps pour penser le monde autrement. Utilisons-le !
Lien : https://www.delitt.fr
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« Que faisons nous de notre temps libre ? Vers quoi tournons-nous notre regard ? »
Gérald Bronner s'inquiète à une tendance de fond, celle de la dérégulation massive du marché cognitif depuis le début du 21e siècle. Il apporte dans son ouvrage une forme analytique et d'espoir face à notre situation actuelle si l'on veut bien tourner notre regard vers plus d'humanité. Il parle ici d'un temps de disponibilité mentale qui ne cesse d'augmenter, un temps qui peut nous servir à élargir notre domaine de connaissance, penser le monde, un temps qu'il nomme : « le trésor le plus précieux de l'humanité ». Car il y a en effet dans ce temps de cerveau disponible, toute l'histoire de l'humanité qui est possible : le pire comme le meilleur.
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Les critiques du livre sur Babelio sont toutes de bonne tenue et les arguments en faveur du discours de l'auteur sur la notion de « temps de cerveau disponible » et son accaparement par les écrans cathodiques en lien avec nos ressorts profonds d'humain (connaitre tout, tout de suite, par exemple le moindre pet de la personne connue, s'émouvoir de la chasse à la baleine, haïr les chinois).
Le commentaire de la personne « Subtropiko » est celui qui s'approche le plus de mes impressions de lecture.
Cet essai est remarquable par le ton employé, le langage accessible à tous, par la construction des phrases qui n'ennuient jamais son lecteur, et aussi par la construction des chapitres et sa conclusion.
Si bien que j'ai décidé de l'adresser à mes 3 enfants pour qu'il s'interroge sur leurs pratiques et le devenir de nos civilisations.
Le façonnage de notre cerveau en cours est bien réel, le contenu des plus grandes chaines d'information (y compris les réseaux sociaux qui en sont les caisses de résonnance) y contribue de manière certaine et ne fait que confirmer la citation de Steinbeck que j'aime employer pour caractériser l'évolution de notre civilisation.

« Lorsque notre nourriture, nos vêtements, nos toits ne seront plus que le fruit exclusif de la production standardisée, ce sera le tour de notre pensée. Toute idée non conforme au gabarit devra être éliminée. »

L'auteur conclut son essai en exaltant la capacité de l'esprit humain à trouver en lui-même les ressources pour éviter de tomber dans ce tourbillon de l'éditorialisation du monde cognitif, en cultivant son jardin artistique et poétique. Seulement cela me semble insuffisant comme perspective et l'histoire de l'instruction de notre population, mis en place tardivement par les Républiques (100 ans après 89) bien que bâtie sur l'esprit des Lumières, montre que si au début de la mise en place de l'école obligatoire, les progrès de notre civilisation ont été indéniables et ont contribué à créer ce fameux marché de la connaissance(en un siècle) auquel il est fait référence dans le livre, il marque le pas aujourd'hui et devient même problématique devant l'ignorance ou l'absence d'intelligence qui caractérise la jeune génération.
Je trouve qu'il manque ainsi dans la conclusion de l'ouvrage la référence à l'action concrète et non plus seulement intellectuelle pour combattre cet enlisement dans la médiocrité due aux informations surabondantes ; une action forte aux niveaux des groupes d'intellectuels qui à l'image des Sartre, des Fanon, ont su lier l'avancée de la connaissance à l'action de terrain.
La lutte pour conserver une capacité individuelle à la réflexion s'annonce difficile et cet essai tombe à point pour comprendre les enjeux et amorcer une nouvelle voie, ce que rappelle à juste titre Edgar Morin dans son livre « La voie » dans lequel il énonce des principes qui ne peuvent se mettre en place que collectivement : sens de la responsabilité de son groupe d'appartenance, respect de l'autre. L'action collective me semble plus appropriée pour endiguer l'enlisement de nos cerveaux dans les eaux nauséabondes de l'extrême droite, xénophobe (blanche) et raciste, ces eaux tumultueuses emmenés par le défilé continuel de petites informations, à petites doses sans douleur anesthésiant nos capacités propres à nous forger une opinion sur le sens de la vie sur terre, en harmonie avec la Nature et ses autres habitants. Marchons, marchons dit notre hymne national, mais maintenant allongeons nous et écoutons avec nos oreilles le bruit de la terre, regardons le ciel et son immensité pour sentir notre faiblesse et petitesse….face à l'univers……
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Un roman très riche en informations, chiffres et graphiques.
J'ai lu des chapitres un peu tous les jours pour ne pas être submergée.
C'est extrêmement intéressant (et quelque peu effrayant..). Je conseille d'écouter l'auteur dans les interviews qu'il a fait à la radio, car il est passionnant.
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Voilà une lecture qui rempli bien le cerveau et qui le rempli intelligemment.

J'avais du temps de cerveau disponible et je ne l'ai pas donné à une boisson gazeuse où à une chaîne de télé qui est souvent en tête des audiences.

Oui, cet essai est copieux mais sans jamais devenir indigeste. Malgré tout, je l'ai lu sans me presser afin de tout bien digérer (et en allant vérifier des mots au dico).

L'Homme n'a jamais eu autant de temps de cerveau disponible. Mais qu'en fait-il ? le remplit-il de manière intelligente ou pas ?

Le consacre-t-on aux sacro saints écrans (et réseaux sociaux) ou à autre chose qui va nous élever ? Je vous le donne en mille, on se consacre tellement aux écrans que notre temps de sommeil a diminué.

Rassurez-vous, ceux ou celles qui ont le nez sur leurs écrans non stop ne sont pas responsables à 100%, les entreprises qui ont fait de nous leur produit savent ce qu'il faut faire pour monopoliser notre attention.

Grâce à nous, ils gagnent un pognon de dingue (mais moins que le groupe Carrefour, tout de même), pompent nos données, que nous leur avons données sans sourciller alors que nous nous hurlions si le Gouvernement nous en demande le quart de la moitié du tiers. Hors nos Gouvernements ne sont pas des entreprises…

Il serait difficile de résumer cet essai, j'aurais l'impression d'oublier des tas de trucs importants. Déjà rien qu'en écoutant son auteur en parler à "La Grande Librairie", mon cerveau avait déjà doublé de volume et j'avais été me coucher moins bête. La lecture me l'a rempli encore plus et je me dois de digérer tout ça à mon aise.

J'ai beau apprécier les lectures instructives et les études du comportement humain (qui n'hésite pas à se contredire), mais je ne voudrais pas lire ce genre d'essai tous les jours, car je pense que mes cellules grises surchaufferaient devant tant de données instructives. En fait, c'est épuisant, mentalement parlant, j'ose le dire.

Un essai qui associe la sociologie à la neurobiologie, qui parle des contradictions humaines (on veut des programmes instructifs, mais on regarde TF1), de ce que nous faisons de notre temps de cerveau disponible et qui est sans concession, car nous ne sortirons pas grandi de cette étude au scalpel.

Un essai copieux, un menu 5 étoiles, avec entrée, plat et dessert, une lecture hautement nourrissante pour mon petit cerveau et qui me donnera matière à réfléchir, car j'ai envie d'en parler autour de moi et d'expliquer aux gens pourquoi malgré notre désir de regarder ARTE, nous allons sur TF1…

PS : Étymologiquement parlant, le mot "apocalypse" n'a rien à voir avec la signification qu'on lui donne de nos jours…

Il faut lire ce livre pour le savoir ou alors, demander à Wiki…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Difficile d'ajouter quelque chose d'intelligent à toutes ces critiques brillantes.
Je ne m'y risquerai donc pas.
Livre passionnant, très accessible même s'il demande un brin de concentration.
Il nous oblige à nous secouer les méninges quand on se surprend à scroller en pilotage automatique.
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C'est un essai absolument passionnant qui s'articule autour de plusieurs axes.
D'abord notre génération dispose de bien plus de temps libre que nos predecesseurs. L'auteur appelle cela le temps de cerveau disponible. Et la question qui se pose est : qu'en faisons-nous? Comment le met-on à profit?
D'autre part c'est une analyse de notre comportement, de nos tendances, et de comment de nombreuses personnes tentent d'en tirer profit, souvent avec des intentions peu louables.
Et sur ces bases comment se dessine notre évolution?
Ça nous interroge. C'est très documenté, pas toujours très optimiste sans pour autant verser dans le fatalisme. En tous cas un excellent moyen d'occuper notre temps de cerveau disponible.
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