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3,84

sur 179 notes
Un abandon pour moi. Je m'attendais à adorer mais non.
Descriptions beaucoup trop longues. L'autrice peut passer plus de 2 pages à décrire un seul personnage et pour moi c'est trop.

Elle prend le temps de décrire avec beaucoup de précisions des protagonistes qu'en fait nous ne reverrons même pas dans la suite de l'ouvrage.

Je tenterai certainement Jane Eyre en espérant que je l'apprécierai plus que Shirley.
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En 1811-1812, le Yorkshire industriel est frappé par une crise économique due à la guerre contre la France et au blocus continental décrété par Napoléon contre l'Angleterre. Les patrons des usines textiles sont contraints de licencier, certains se dotent de métiers mécaniques pour économiser sur la main d'oeuvre mais ces innovations provoquent des manifestations violentes de la part des ouvriers. Robert Moore est l'un de ces entrepreneurs dont le soucis principal est d'éviter la ruine et il ne se pose guère de questions sur les conditions de vie des ouvriers au chômage et de leurs familles. Caroline Helstone, orpheline élevée par son oncle, jeune femme douce et réservée, cousine De Robert, est amoureuse du jeune homme et celui-ci semble apprécier sa compagnie. Cependant Caroline est pauvre, Robert au bord de la faillite et il ne peut envisager un mariage dans ces conditions. Survient Shirley Keevlar, riche héritière, propriétaire des terres sur lesquelles se situe la fabrique De Robert, jeune femme vive et enjouée. Shirley et Caroline deviennent vite d'excellentes amies.

Voici un long roman de plus de 700 pages et dont l'histoire se déroule lentement et sans grande surprise : j'ai deviné au fur et à mesure comment se terminerait chacune des péripéties qui permettent de faire avancer le récit. Aucun ennui à la lecture cependant car l'intérêt réside dans la description d'une vie encore campagnarde malgré un début d'industrialisation et dans les opinions et les commentaires de Charlotte Brontë à qui Shirley sert de tribune. En s'adressant directement au lecteur assez régulièrement, l'autrice prend position sur différents sujets avec parfois un ton critique qui peut être amusant. Il est question notamment de l'Eglise, dans une région où l'anglicanisme fait face à des sectes dissidentes : "Rendons aux prêtres d'Angleterre l'hommage qu'ils méritent. Ils ont leurs défauts : comme nous tous, ils sont des créatures de chair et de sang. Mais, sans eux, le pays souffrirait. La Grande-Bretagne pleurerait son Eglise, si cette Eglise venait à tomber. Que Dieu la sauve ! Et aussi : que Dieu la réforme !"

Si Charlotte Brontë compatit aux malheurs des chômeurs sans ressources, elle ne les soutient pas quand ils se révoltent contre les industriels. Les émeutiers sont présentés comme "des hommes égarés par de mauvais conseils et poussés par les privations". Leurs chefs sont "des étrangers venus des grandes villes. (...) des débauchés, des banqueroutiers toujours endettés, souvent ivres, des hommes n'ayant rien à perdre et tout à apprendre sous le rapport du courage, de la propreté et des moyens matériels".

La solution proposée pour sortir de la misère le brave William Farren ? C'est la charité : Moore intervient secrètement pour lui faire retrouver un emploi et le bon pasteur Hall procure à la femme de William une somme d'argent qui lui permet d'ouvrir un petit commerce. Une solution qui semble demeurer individuelle et qui repose sur la bonne opinion qu'ont les intervenants sur William Farren, pauvre méritant.

Ce que j'apprécie le plus c'est, qu'à travers ses deux héroïnes, Caroline et Shirley, le roman est un plaidoyer pour l'autonomie des filles (même s'il ne s'agit que de celle des filles : une fois qu'une femme est mariée, elle se soumet à son mari). Caroline souhaiterait travailler, elle s'en ouvre à son oncle à plusieurs reprises et apporte des arguments. Shirley, qui porte un prénom de garçon (à l'époque Shirley était un prénom masculin), en adopte les manières : elle mène sa barque comme elle l'entend, discute affaires d'égale à égal avec Robert. Elle fait même des commentaires sur les jeunes filles à marier du secteur, ce que lui reproche sa gouvernante. Enfin, nous croisons une enfant de 12 ans qui veut voyager pour découvrir le monde et échapper à sa condition qui lui enjoint de rester à coudre au foyer : "Mieux vaut essayer de toutes choses et les trouver vides que de rien essayer et mener une vie nulle".

En préface j'apprends que Charlotte Brontë a changé la fin qu'elle avait prévue en cours de rédaction. Alors qu'elle en est au chapitre 23 son frère et deux de ses soeurs meurent de tuberculose en peu de temps. Quand elle reprend la plume, elle se dirige vers une fin plus positive, semble-t-il, que celle qu'elle avait envisagée pour donner à ses soeurs défuntes, qui sont le modèle de ses personnages, une destinée heureuse, au moins dans le roman. Cette fragilité de la vie à l'époque -Charlotte avait déjà perdu sa mère et deux autres soeurs- on la retrouve dans la lecture : à un moment ou un autre on craint pour la vie des personnages principaux.

Shirley est un roman riche dont j'ai grandement apprécié la lecture.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Un roman intelligent, plein de suspense, de personnages attachants et complexes et de féminisme. Mais comme j'ai beaucoup de travail ce mois-ci, je n'ai pas le temps de faire une critique, alors j'ai juste choisi quelques passages que j'ai commentés avec le groupe Victorians! sur Goodreads.

Quel plaidoyer en faveur du féminisme dans la discussion des enfants Yorke au chapitre 9 ! Excellent, je voyais Charlotte Bronte s'amuser en l'écrivant !
« - Tous les enfants, surtout nous les filles, doivent se taire en présence de leurs aînés. Pourquoi avons-nous des langues, alors ? demanda Jessy. Et pourquoi surtout les filles, mère ?
- Premièrement, parce que je le dis, et deuxièmement, parce que la discrétion et la réserve sont la meilleure sagesse d'une fille.
- Les gens, poursuivit Jessy, font attention aux garçons. Tous mes oncles et tantes semblent penser que leurs neveux sont meilleurs que leurs nièces, et quand des messieurs viennent ici pour dîner, ce sont toujours mes frères à qui on parle, et jamais Rose et moi... »

Robert Moore, le personnage principal masculin, tente de se remettre de la faillite de sa famille et de garder son entreprise pour continuer à fournir du travail, source d'argent et de vie pour les familles des ouvriers.
Robert Moore a été dur quand il a répondu à l'ouvrier Farren. Mais il s'en est expliqué à M. Yorke. Robert sait qu'il a commis une erreur, mais "Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre."
« Oui, c'est vrai, dit Robert Moore à Yorke. Farren n'a exprimé que la vérité et le bon sens. Je lui ai répondu aussi grossièrement qu'aux autres, qui n'ont fait que jacassé. Je ne pouvais pas faire de distinction. Son apparence racontait ce qu'il avait vécu dernièrement de façon plus claire que ses paroles ; mais à quoi bon expliquer ? Donnons-lui du travail. »
Robert est étranglé. Il se bat pour ne pas perdre son emploi, c'est-à-dire son usine. Il comprend les travailleurs comme Farren, pour qui le travail qu'il leur donne est vital, mais pour l'instant, il n'y peut rien. C'est sans doute en raison de son impuissance face à la crise mondiale et aux crises familiales de ses ouvriers, que Robert Moore a été dur avec Farren. Moore est un homme fort qui réagit avec force. Ce n'est pas contre Farren qu'il s'est fâché, mais contre une situation qui échappe à son contrôle en ce moment. Et dans le dialogue avec Yorke, il explique :
« J'ai reçu ce matin des lettres qui me montrent assez clairement où j'en suis, et ce n'est pas loin de la fin. Mon marché étranger, en tout cas, est englouti. S'il n'y a pas de changement - s'il n'y a aucune perspective de paix - si les décrets du Conseil ne sont pas, au moins, suspendus, afin d'ouvrir notre chemin en Occident - je ne sais pas vers qui me tourner. Je ne vois pas plus de lumière que si j'étais enfermée dans une grotte, de sorte que pour moi prétendre offrir un gagne-pain à un homme serait faire une chose malhonnête. »
Robert Moore est un homme honnête :
« Oui, un deuxième échec - que je peux retarder, mais que je ne vois aucun moyen d'éviter pour l'instant - aurait complètement détruit le nom de Moore ; et vous savez que j'avais de bonnes intentions de rembourser chaque dette et de rétablir l'ancienne société sur ses anciennes bases. »
Je comprends la détresse des travailleurs qui perdent leur emploi à cause des progrès des machines. Mais tel est le progrès. Tôt ou tard, chacun doit s'adapter, et casser des machines qui ne leur appartiennent pas n'est pas la solution.
Dans mon autre travail, non pas celui d'écrivain, mais celui qui nous fait vivre mes enfants et moi, j'ai été confronté à cette situation. J'ai dû m'adapter, et je n'ai pas détruit de machines ni d'hommes pour ça. C'est la vie !
La vie de Farren l'ouvrier n'est pas facile. Mais la vie de Robert Moore le manufacturier ne l'est pas plus. S'il fait faillite, il se retrouvera sans ressources, comme Farren, et en plus, non seulement lui-même, mais aussi ses travailleurs seront au chômage et cela pèsera sur son coeur.

Maintenant, laissons Shirley se décrire :
« Les affaires ! Vraiment, ce mot me fait prendre conscience que je ne suis plus une fille, mais une vraie femme et plus. Je suis un Esquire ! Shirley Keeldar, Esquire, devrait être mon genre et mon titre. On m'a donné un nom d'homme, j'occupe un poste d'homme, il suffit de m'inspirer d'une touche de virilité, et des gens comme ce Moore me parlent sérieusement des affaires, je me sens vraiment comme un gentleman. »
Qui est-elle ? Nul doute qu'elle est féministe et certainement la femme que Charlotte Brontë aurait aimé être : indépendante, libre pour deux raisons : premièrement, l'argent rend libre, deuxièmement, c'est un esprit libre... et ça, ce n'est pas l'argent qui le donne et pas à tous !
Qui est Shirley ?
À la fin du chapitre 15 : L'Exode de M. Donne, les hommes pourraient vous répondre : c'est un homme, plus encore, c'est un gentleman !
Je réponds : Shirley est une femme, plus encore, une femme courageuse et honnête !
Et Donne, cet arrogant qu'elle met à la porte ? Donne était stupéfait. Les aveugles sont forcément surpris devant des femmes lucides !

Quant à Caroline Helstone, il semble qu'elle n'ait été considérée que par une seule personne : Robert. Ou c'est ce qu'elle croyait...
Sa mère est inexistante, on ne sait pas pourquoi, mais elle n'est pas très bien jugée par ceux qui l'ont connue. Son père était un horrible personnage. Son oncle s'occupe bien d'elle, mais par devoir plutôt que par amour. Hortense, si je me souviens bien, ne lui donne des cours de français que parce que cela la rend personnellement heureuse.
Caroline a donc beaucoup investi dans son amour pour Robert. Plus on croit en une chose, plus on est déçu quand ce n'est pas ce qu'on croyait.

Le féminisme est au chapitre XIV et partout ailleurs dans Shirley !
« Les hommes aiment rarement que leurs semblables lisent leur nature intérieure trop clairement et vraiment. Il est bon pour les femmes, en particulier, d'être dotées d'une cécité douce : avoir des yeux doux et sombres, qui ne pénètrent jamais sous la surface des choses - qui prennent tout pour argent comptant : des milliers, sachant cela, gardent leurs paupières closes par habitude ; mais le regard le plus bas a sa brèche, par laquelle il peut, à l'occasion, faire sa propre enquête sur la vie. »

Et féminisme encore, qui me rappelle l'Indiana de George Sand et qu'on retrouve chez Charlotte Brontë dans le chapitre 21 de Shirley dans le dialogue entre Mme Pryor et Caroline.
La différence est que, dans son observation, Charlotte Brontë me semble triste et désespérée alors que George Sand, qui avait lutté pour se faire une vie libre, ne l'était pas. Quoi qu'il en soit, leur observation est la même. Voici le dialogue de Charlotte Brontë :
« - Dans ce cas, le mariage ne devrait pas exister.
- Il devrait, ma chère, s'il ne s'agissait que de prouver que cette vie n'est qu'une simple mise à l'épreuve, où ni le repos ni la récompense ne doivent être garantis. (...)
Dieu mêle quelque chose du baume de la miséricorde, même dans les fioles des malheurs les plus corrosifs. Il peut ainsi tourner les événements, afin que du même acte aveugle et téméraire jaillisse la malédiction de la moitié de notre vie, puisse couler la bénédiction du reste de l'humanité. Je n'aurais jamais dû me marier : ma nature n'est pas faite pour cela. J'étais tout à fait consciente de mon inéligibilité ; et si je n'avais pas été si malheureuse comme gouvernante, je ne me serais jamais mariée… »

Chapitre 22, extrait :
"Les gens détestent qu'on leur rappelle des maux auxquels ils ne peuvent ou ne veulent pas remédier : un tel rappel, en leur imposant le sentiment de leur propre incapacité, ou le sentiment plus douloureux d'une obligation de faire un effort désagréable, trouble leur aisance et secoue leur complaisance personnelle...".
C'est exactement ce que ma propre expérience m'a fait découvrir il y a quelques années. Quand j'ai finalement dit que j'avais été agressée, les adultes qui auraient dû le voir cela dans mon enfance n'ont toujours pas été capables de l'entendre à l'âge adulte. Ainsi va la vie ! Nous apprenons que certaines questions resteront sans réponse, mais la guérison vient de la capacité à poser la question et à supporter la non-réponse.

Chapitre 22, nouvel extrait :
« Les vieilles servantes, comme les sans-logis et les chômeurs pauvres, ne devraient pas demander une place et une occupation dans le monde : la demande dérange les heureux et les riches... »
Encore une fois, cela m'a rappelé ce que George Sand dans Indiana :
« … la société, organisée comme elle l'était alors, lui était favorable et avantageuse ; elle ne pouvait pas être dérangée sans que la somme de son bien-être fût diminuée, et c'est un merveilleux enseignement à la modération que cette parfaite quiétude de situation qui se communique à la pensée. Quel homme est assez ingrat envers la Providence pour lui reprocher le malheur des autres, si pour lui elle n'a eu que des sourires et des bienfaits ? Comment eût-on pu persuader à ces jeunes appuis de la monarchie constitutionnelle que la constitution était déjà vieille, qu'elle pesait sur le corps social et le fatiguait, lorsqu'ils la trouvaient légère pour eux-mêmes et n'en recueillaient que les avantages ? Qui croit à la misère qu'il ne connaît pas ?... »

Et quel plaidoyer féministe et indépendant Shirley envoie à son oncle à la fin du roman ! Vas-y, Shirley !

Belle phrase de Charlotte Brontë dite par Robert Moore, au chapitre 35 :
« Nous nous souviendrons que nous serons jugés à la mesure dont nous aurons jugé les autres ; c'est pourquoi dans notre coeur régnera l'affection au lieu du mépris. »

Et la dernière phrase du roman :
« L'histoire est finie. Il me semble voir le lecteur judicieux mettre ses lunettes à la recherche de la morale. Ce serait une insulte à sa sagacité que de lui offrir des directives. Je lui dis seulement : que Dieu l'assiste dans sa quête ! »
S'il vous plaît, honorable ProfesseurC. Brontë, puis-je seulement apprécier ce roman, ou dois-je vraiment y réfléchir ? Eh bien ! j'y réfléchirai, ce qui sera un très humble remerciement à vous qui avez écrit ces belles et fortes pages.

Mon cher Théophile Gautier a écrit :
« Qu'importe que ce soit un sabre, un goupillon ou un parapluie qui vous gouverne ! C'est toujours un bâton, et je m'étonne que des hommes de progrès en soient à disputer sur le choix du gourdin qui leur doit chatouiller l'épaule, tandis qu'il serait beaucoup plus progressif et moins dispendieux de le casser et d'en jeter les morceaux à tous les diables. » (L'épée étant le symbole de la force armée, le goupillon celui du clergé et le parapluie celui de l'autorité séculière.)
Dans Shirley, tous les personnages sont soumis à une ou plusieurs autorités : le lointain et étranger Napoléon, Lord Wellington l'Anglais, les hommes d'Église, l'oncle..., dont les décisions ont un impact direct sur leur vie.
Question : Avons-nous encore vraiment besoin de tous ces soi-disant chefs ou directeurs de conscience ? Les humains ne sont pas encore assez sages, me répondrez-vous, donc ils ont encore besoin de chefs. Mais les les chefs qu'ils se choisissent sont-ils des sages, eux ?

Quoi, Mlle Brontë ? Ce n'est pas assez ? Ok, voyons voir....
D'une part, Robert Moore, bien qu'il ait du coeur, dirige son usine d'une main de fer. Il la défend fusil contre fusil. Il en résulte des morts, des blessés et de la vengeance, et qu'à la fin, c'est Robert Moore qui se sent mal et qui est seul.
D'un autre côté, Shirley, comme Moore, gère son domaine et ses gens. Elle aussi a du coeur, mais elle est sans violence : elle ne réprimande pas sa cuisinière qui la vole ouvertement. La cuisinière a finalement été conquise par ce bon coeur : elle n'a plus volé sa maîtresse et l'a même défendue. Shirley n'est pas isolée comme Moore, elle se fait des amis : Mme Pryor, Caroline, M. Hall, Henry, etc..... Avec des moyens différents de ceux de Moore, elle parvient à gérer son domaine.
Robert Moore agit d'abord conformément à l'éducation qu'il a reçu de la société et l'époque dans laquelle il vit : il agit comme un homme. Mais, heureusement, il est l'un des héros du roman et, seul, il apprendra à changer pour son propre bien et celui des autres.
Shirley, elle, agit avec les qualités d'une femme de son époque : gentillesse, compréhension, etc..... bien que son caractère soit aussi impétueux que celui de Robert Moore, il est atténué par son éducation. Elle a de la chance, parce que, prenons l'exemple de la cuisinière : Mme Gil, c'est son nom, je crois ? Mme Gil aurait pu être une personne sans coeur et continuer à voler Shirley, auquel cas Shirley aurait dû agir.
Deux leaders, deux façons différentes de diriger.

Toujours pas assez ? Au sujet du féminisme, Mlle Brontë ?
Eh bien ! il y a eu des progrès, mais il reste encore beaucoup à faire ! Merci pour ce beau roman, Charlotte Brontë !
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Je n'ai quasiment rien à reprocher à ce livre, tant je trouve que les oeuvres des soeurs Brontë sont des valeurs sûres.
On parle bien souvent de "Jane Eyre" mais quasiment jamais de "Shirley". C'est plutôt dommage car, ce livre, bien que radicalement différent, est tout aussi bon.
Il y a dans Shirley une dimension de "roman social" avec la Révolution Industrielle en Grande-Bretagne et les manifestations ouvrières par exemple qui est très appréciable. Charlotte Brontë a su dépeindre les problèmes liés à cette époque tout en créant un personnage au fort caractère.
Un excellent roman à découvrir !
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mon résumé :
Angleterre, années 1810. Caroline Helstone, jeune orpheline sans fortune est élevée par son oncle, pasteur (et recteur) du village de Briarfield. Elle est secrètement amoureuse de son cousin par alliance Robert Moore, propriétaire d'une fabrique de tissus mais qui, à cause des guerres napoléoniennes de ce début du XIXème siècle qui rendent le commerce au point mort, se débat dans des dettes qui lui semblent inextricables. Par conséquent, il repousse l'idée d'un mariage avec Caroline qu'il aime pourtant et tourne son intéressement vers la jeune Shirley Keeldar, l'héritière de la région qui vient juste de revenir habiter "Fieldhead", le manoir de sa famille, accompagnée de Mistress Pryor sa gouvernante. Après bien des tourments, bien des coeurs brisés, Caroline aura son Robert et Shirley succombera au charme du seul homme qui puisse la dominer : Louis Moore, frère de Robert, son ancien précepteur et amoureux secret.

la suite sur site :
Lien : http://lecturesencontrepoint..
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“Si vous croyez, ami lecteur, découvrir dans cette introduction le prélude à une sorte de roman, vous ne vous serez jamais aussi lourdement trompé. Vous attendez-vous à du sentiment, de la poésie ou du rêve ? Espérez-vous de la passion, du mouvement, du mélodrame ? Ne vous emballez pas trop vite. Quelque chose de réel, de froid, de solide se présente à vous, quelque chose d'aussi peu romanesque qu'un lundi matin, lorsqu'on s'éveille avec la conscience qu'il va falloir reprendre le collier.”

Shirley” est en effet la participation de Charlotte Brontë au courant des romans industriels de l'époque victorienne. le roman s'ouvre sur la lutte qui oppose Robert Moore aux ouvriers de sa filature. Ces derniers refusent les machines modernes qui, forcément, vont les mettre au chômage. Les ouvriers veulent détruire toutes les machines arrivant dans les usines. le roman de Charlotte Brontë se situe en 1811-1812 au moment des violentes révoltes ouvrières, mouvement appelé luddisme, du nom de John Ludd ouvrier ayant détruit des métiers à tisser en 1780. S'inspirant de ce personnage, les ouvriers sabotent les tentatives de “modernisation” des usines. Robert Moore voit ses machines détruites par des hommes du village qui craignent la misère. Notre héros est détesté de tous à cause de ses machines mais également car il est étranger. Venant des Flandres, Robert veut à tout prix réussir et effacer la honte de la ruine familiale. Cette idée l'obsède, le préoccupe à tel point qu'il ne se rend pas compte de la pauvreté qui l'entoure. Il est hautain avec les ouvriers, ne comprend rien à leur révolte. Mais fort heureusement Robert Moore est un coeur honnête qui ne demande qu'à s'ouvrir aux autres. Car, malgré son désir de s'éloigner du romantisme avec “Shirley”, Charlotte n'est pas une Brontë pour rien et le romantisme prend rapidement le pas sur le roman industriel. C'est donc l'amour qui va rendre meilleur Robert Moore et qui est le centre du roman.

L'histoire se concentre sur deux jeunes filles : Caroline Helstone et Shirley Keedar. La première est la nièce du pasteur Helstone, elle est orpheline et ne possède aucun bien. Caroline est éperdument amoureuse de Robert Moore qui est trop occupé par sa filature pour s'en apercevoir. Elle incarne totalement l'héroïne romantique puisqu'elle se meurt littéralement d'amour. “Elle dépérissait, perdait sa gaieté et pâlissait de jour en jour. le nom de Robert Moore l'obsédait comme une mélopée. Sans trêve, l'élégie du passé chantait à ses oreilles : les débris de son rêve détruit passaient, de plus en plus lourds, sur sa jeunesse ardente qui se pétrifiait lentement, comme si l'hiver envahissait peu à peu son printemps et enserrait dans la stagnation stérile de ses glaces, ses trésors les plus purs qu'elle recelait en elle. ” Mais Caroline n'est pas qu'un coeur en souffrance, elle est aussi une jeune femme moderne. Elle soutient et comprend les ouvriers. Elle tente tout le long du roman d'adoucir les positions de Robert envers les pauvres. Sa condition sociale l'aide probablement à se sentir proche des démunis. Caroline est très consciente de sa position et elle compte y remédier en devenant préceptrice. Tout son entourage rejette cette idée mais la jeune femme souhaite devenir maîtresse de son destin.

Shirley Keedar est également un personnage très moderne. Elle est propriétaire terrienne et la filature de Robert Moore se trouve sur ses terres. Shirley est une jeune femme riche mais elle ne se contente pas du revenu de ses terres, elle aide Moore à gérer la filature. C'est un personnage extrêmement énergique, entier et attirant le respect par son charisme et son courage physique. Elle agit de même dans sa vie privée puisqu'elle refuse tous les riches prétendants proposés par son oncle. Shirley choisira son mari selon son coeur et non selon les diktats de la société. Il est bien entendu plus facile pour Shirley d'être indépendante puisqu'elle jouit de hauts revenus. La timide et discrète Caroline n'en est que plus méritante dans son envie d'indépendance.

Shirley” n'est sans doute pas le meilleur des romans industriels, j'ai préféré celui de Elizabeth Gaskell qui d'ailleurs sera la biographe de Charlotte Brontë. Il n'en reste pas moins que ce roman est fort plaisant. Il dresse le portrait de deux jeunes femmes voulant suivre leurs aspirations, leurs désirs sans se plier aux volontés de leurs proches. Cette modernité des personnages m'a séduite et j'y retrouve un des thèmes privilégiés des soeurs Brontë. Contrairement à l'avertissement de départ, Charlotte a bien écrit un roman d'amour mais ce sont les femmes qui y mènent la danse et qui choisissent leurs maris ! La force du désir triomphe pour notre plus grand plaisir.
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Shirley et Caroline sont amis. La première est une héritière fière sans être arrogante, la seconde nièce d'un pasteur plutôt rigide. Chacune aime un homme qui selon les règles sociales de ce début de XIXème siècle n'étaient pas pour elles.
Pour tout dire, lors des cent premières pages, je me suis dit que j'avais bien fait de m'y prendre un mois à l'avance pour cette lecture, tant l'intrigue se trainait en longueur, et surtout Shirley, qui donne donc son titre au roman, n'avait toujours pa spointé le bout de son nez! Puis, l'histoire décolle, tout en restant un peu trop dans le cliché de la jeune femme qui dépérit d'amour. Cela dit, lorsqu'enfin le lecteur peut s'intéresser aux personnages, il retrouve la patte de Charlotte Bronte, sa capacité à décrire en quelques lignes un personnage, une situation.
La suite sur mon blog! :)
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Ma relation avec les écrits des soeurs Brontë est en demi-teinte. Il y a certains romans que j'adore: Jane Eyre, Les Hauts de Hurlevent et d'autres que j'aime moins comme La recluse de Wildfell Hall. Shirley, à mon grand regret fait partie de la deuxième catégorie.

Vu la description, je m'attendais à un roman social dans la veine de Nord et Sud d'Elizabeth Gaskell, mais je suis loin d'y trouver mon compte. Ce roman est plutôt une chronique de la vie quotidienne plutôt ennuyeuse d'un petit cercle de personnes évoluant dans le Nord industrieux du Yorkshire. On parle bien de Napoléon, de son embargo contre l'Angleterre et de l'avancée de l'industrialisation, mais je trouve Elizabeth Gaskell meilleure dans ce registre.

Les personnages de ce roman ne sont pas aussi charismatiques et inoubliables que le sont Jane Eyre, Rochester ou Heathcliff.
Shirley n'apparaît qu'au bout de 200 pages, Caroline est assez insipide malgré toute la bonne volonté de Charlotte Brontë pour me la faire apprécier. Les personnages secondaires sont très (trop) nombreux, entre les ouvriers, domestiques, vicaires, pasteurs, recteurs, industriels, vieilles filles, gouvernantes que j'ai passé mon temps à tous les mélanger. On s'attarde sur certains personnages pendant des chapitres entiers avant de ne plus les revoir pendant des centaines des pages. J'avoue avoir été souvent perdue.

Je déplore aussi beaucoup de longueurs, avec des chapitres où il ne se passe rien à part des personnages qui ressassent leurs sentiments ou ont des échanges vraiment ennuyeux qui ne font pas beaucoup avancer l'histoire.
J'ai très souvent décroché de ma lecture, mon esprit partant vagabonder loin du Yorkshire et m'obligeant à relire plusieurs fois le même passage.

Je ne remets pas en cause le talent d'écriture de Charlotte Brontë, c'est d'ailleurs pour elle que je mets 3 étoiles, mais je pense simplement que ce roman n'est pas fait pour moi. Je sais que je passe sans doute à côté de quelque chose, mais voilà je suis déçue.
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J'étais vraiment curieuse de découvrir Shirley dont je n'avais jusqu'à aujourd'hui, jamais entendu parlé. Pourtant, les soeurs Bronte sont tout de même assez connues pour leurs romans. Shirley allait donc être une totale découverte pour moi.

Nous allons suivre principalement trois personnages. Robert Moore, Caroline et la fameuse Shirley. Mais autant vous prévenir tout de suite, Shirley n'est - à mon sens - pas le personnage principal de cette histoire, comme pourrait le laisser penser son titre. Ce n'est pas la première fois que des auteurs font cela, et pour tout vous dire, je trouve que cela dessert plus qu'autre chose le roman... mais passons.

Moi qui avait beaucoup aimé Jane Eyre, de l'autrice, j'avais hâte de faire la connaissance de Caroline, et Shirley. Je m'attendais à m'attacher à elle aisément et suivre leurs péripéties avec intérêt. Malheureusement, je n'ai fais que déchanter durant ma lecture...

Pour le coup, je pense que cela vient de plusieurs éléments. D'abord, si habituellement j'accroche bien aux styles des soeurs Bronte, ici, je n'ai pas tellement apprécier le fait que l'autrice s'adresse directement au lecteur. Pour le coup, j'ai trouvé que cela cassait un peu le rythme qui n'était pas tellement entrainant, avouons-le.

Mais en plus, le récit m'a paru assez lourd. Certes, les affaires de l'époques sont intéressantes mais le tout m'a paru assez pompeux, les descriptions sont nombreuses, Robert Moore étant dans l'industriel et je dois dire que j'étais vraiment ennuyée et plus les chapitres passaient, plus je trouvais cela interminable. Ajouté à cela de nombreux personnages qui gravitent autour de notre trio et les descriptions en veux tu en voilà... Non franchement, je pense qu'arrive un moment où il faut se contenter d'un certains nombre de personnages pour ne pas perdre le lecteur en court de route. Enfin, le côté religieux était un peu trop présent à mon goût, même si c'est l'époque qui veut ça...

Du côté des héroïnes, Caroline et Shirley sont assez opposées. Si Caroline est sensible, amoureuse De Robert depuis toujours et généreuse comme jamais, Shirley (qui arrive tardivement, environ 200 pages après) est aussi indépendante que fougueuse. Elle n'a pas peur de dire ce qu'elle pense et est déterminée à faire son bout de chemin. Si j'ai aimé le côté féminisme de ces deux personnages, je n'ai en revanche pas réussi à m'attacher ni à l'une, ni à l'autre.

Arrivée à la moitié du roman, je commençais à me demander si j'allais arriver au bout de ma lecture. Honnêtement je pense que Shirley n'était finalement pas pour moi, car habituellement, j'accroche tellement plus aux classiques et notamment aux soeurs Bronte... J'ai tout de même persévéré une bonne centaine de pages plus loin avant de finalement lâcher l'affaire...

En conclusion, cette belle brique qu'est Shirley ne m'aura pas du tout emballée. J'en attendais un peu plus de l'histoire et des personnages et ai finalement été déçue par les longueurs du récit et des personnages. C'est dommage car celui-ci avait tout pour me plaire - sur le papier - mais n'a pas réussi à me tenir en haleine jusqu'au bout. Je ne doute pas qu'il plaira à d'autres, si le lecteur s'accroche durant ses presque 900 pages.
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Dans ce roman, Charlotte Brontë la vie du nord du Yorkshire, un lieu qu'elle connait bien puisqu'elle y vit. Elle dénonce les difficultés de vivre pour les petits chefs d'entreprises et les paysans, car leur voix n'est pas écoutée en haut lieu.
Elle décrit les paysages et la vie des jeunes femmes et des jeunes hommes qui espèrent des jours meilleurs pour faire des projets plus personnels.
Un grand roman de la littérature anglaise.
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