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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un hôtel au bord d'un lac, en Suisse. Nous sommes en fin de saison, les brumes envahissent tout, les feuilles des arbres jaunissant, tombent. Cet établissement est tenu par des propriétaires très sourcilleux, soucieux d'accueillir une clientèle d'habitués, gens respectables, rassis, de tout repos, se fondant dans le cadre austère, loin de l'agitation touristique. A y regarder de plus près, il semble que c'est le lieu idéal pour se délester de personnes dont on ne sait plus que faire. Edith, autrice d'oeuvres sentimentales, habile à créer des personnages, mais incapable de déchiffrer le caractère des gens, a été fermement invitée à s'y rendre, pour se faire oublier, après un incident embarrassant dont elle a été la principale protagoniste. En détresse, elle rase un peu les murs, elle veut se faire aussi petite qu'une souris, à telle enseigne que sa discrétion ne passe paradoxalement pas inaperçue, et que les autres pensionnaires y voient une manière de dame de compagnie idéale, la confidente idoine, terne et effacée. Mme de Bonneuil a, quant à elle, été oubliée là par son fils, sous la pression d'une épouse autoritaire. Pour ce qui est de Monica, femme à la langue acérée, qui entretient un rapport complexe à la nourriture, délaissant ce qui remplit son assiette, au profit de son chien, Kiki, qui en dégobille la plus grande part, pour se rattraper sur les pâtisseries, c'est son mari, qui, déplorant sa stérilité, lui a enjoint de se mettre au vert, pour retrouver la santé, afin de lui donner une descendance et éviter ainsi le divorce. Enfin, il y a Mrs Pusey, et sa fille Jennifer, absolument satisfaites de leur sort, ignorant tout du principe de réciprocité dans le domaine de la conversation, et qui pérorent à loisir sur le seul sujet qui les intéresse, elles-mêmes. Arrive sur ces entrefaites, Mr Neville, homme riche, élégant et raffiné, professant assez cyniquement, un égocentrisme totalement décomplexé, et qui va apporter un peu d'animation dans ce microcosme qui sent un tantinet la naphtaline.


Hôtel du Lac est un petit bijou d'humour british, d'analyse psychologique fine et cruelle, dans lequel on devine, d'une certaine façon, que l'autrice y a mis un peu d'elle-même, de sa fragilité. Les personnages, plutôt de la vieille école, confits en manies, sont décrits avec une plume acérée. Cela ravira les lecteurs de romans délicatement méchants.
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C'est vrai que c'est assez lent qu'il ne s'y passe pas grand chose mais que c'est beau ! Je me suis régalée, pour moi ce livre est un vrai petit bijou. Les descriptions permanentes sont d'une redoutable précisions, les personnages nous sont rendus dans leur ambivalence, leurs portraits va s'étaler tout au long du roman.
À ne pas manquer si on aime ce genre de littérature
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Je découvre cette auteure avec étonnement. Elle semble méconnue en France et pourtant son language et ses sujets sont si parfaitement maitrisés qu'on se demande pourquoi tant de silence !

Dans ce roman on sent tout le poids de la société sur Edith, un personnage principal qui semble vivre uniquement pour passer inaperçue. Petit à petit, au fil des rencontres plus ou moins subies avec les autres pensionnaires, on découvre ses "terribles" secrets.
Un beau roman, rempli de jolies phrases et d'images amusantes.

Je compte bien explorer le reste de son oeuvre.
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Quel bonheur de passer du délicieux roman "Mrs Palfrey, Hôtel Claremont", d'Elizabeth Taylor, à cet "Hôtel du Lac" !
Pour, bien sûr, qui apprécie les atmosphères de huis-clos, l'ambiance calme en clair-obscur de ces hôtels où l'on se plaît à observer jour après jour le comportement de ses pairs et le petit théâtre de la comédie humaine qui s'y joue.
Une auteure de romans sentimentaux londonienne, célibataire, d'une quarantaine d'année, Edith Hope (sic), vient se retirer le temps de la saison d'été dans un hôtel situé sur le bord du lac Léman.
On apprendra au fil du récit que c'est sur conseil (ou plutôt injonction) de ses amis qu'elle s'est rendue à cet hôtel. Elle va y croiser les quelques pensionnaires qui y séjournent et on en apprendra peu à peu davantage sur les raisons qui ont conduit Edith à l'hôtel du Lac.
Ce roman est un récit d'atmosphère, habité par une mélancolie particulière, celle d'un lieu, un lac suisse morne et souvent embrumé, face à un paysage clos (un château, une montagne), celle d'une chambre d'hôtel dépouillée, mais une mélancolie avant tout liée à la solitude physique et morale de sa pensionnaire.
Car c'est surtout un roman sur la solitude. D'une enfant, puis d'une adulte, qui ne réussit pas à trouver sa place parmi les hommes : ni maîtresse adulée, ni épouse consacrée, ni veuve entourée. Dans cette précarité sentimentale (et celle sociale qui en découle) qui en font une reléguée.
Dans l'état où elle se trouve, Edith ne peut véritablement communiquer avec les autres pensionnaires de l'hôtel, elle se fait surtout observatrice et réceptacle.
Tout au long du récit, elle s'interroge sur ses choix ou non-choix de femme solitaire, elle questionne le comportement des hommes et des femmes, sans réussir à se positionner, ou bien se tenir à l'écart.
Ce récit d'une retraite introspective se déploie en une construction ciselée, telle celle d'une nouvelle dont le format aurait été élargi au roman.
On goûte page après page à l'écriture littéraire, à l'intelligence vive et à l'humour incisif de l'auteure. Les portraits des pensionnaires de l'hôtel sont l'oeuvre d'un regard aiguisé, parfois drôle ou cruel. A travers Edith, c'est le lecteur qui participe aux rituels de l'hôtel et c'est lui-aussi qui partage la compagnie de ses hôtes.
On ressent de l'empathie pour la narratrice et c'est nous, à travers elle, qui sommes embarqués à l'hôtel du Lac.
A la lecture du roman, j'ai pensé à Jane Austen, pour ses observations fines et sensibles de son entourage et ses questionnements sentimentaux, et aussi à Barbara Pym pour l'existence solitaire frustrée d'Edith, que n'accompagnent que de micro-événements.
On referme ce livre comme le couvercle d'une boîte sur un bijou précieux.
Celui-ci, tout littéraire, étincelle de finesse, de sensibilité et d'intelligence.
Et la préface de Julian Barnes ajoute au bonheur de lecture.
Seule frustration : que la plupart des ouvrages traduits en français de cette grande romancière anglaise soient épuisés ou indisponibles. Mais n'est-ce pas le cas de tant d'autres hélas : Elizabeth Bowen, Elizabeth Taylor, Susan Hill (ses romans fantastiques)… ?
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