Les romans d'
Anita Brookner, c'est toujours pareil. C'est une plongée dans l'ennui, dans la solitude, la frustration des vies qu'on n'a pas connues et qu'on ne connaîtra pas, des vies qu'on a ratées, en quelque sorte, parce qu'on n'a pas eu de chance, parce qu'on n'a pas eu la volonté de s'en sortir, parce qu'on fait partie de ceux laissés sur le carreau. Des femmes pas vraiment belles, des hommes on ne peut plus neutres de ceux que personne ne remarque jamais - peu d'hommes en fait parmi ses héros, surtout des femmes.
Et on sait dès les premières lignes qu'il n'y a pas de solution pour le héros ou l'héroïne, et que quoi qu'il se passe dans le roman, il ou elle retombera toujours dans sa petite vie minable et sans surprise.
Bref, c'est toujours pareil. Toujours les mêmes histoires à ne surtout pas lire un jour de déprime par temps de pluie.
Et pourtant, par quel miracle de son écriture, on revient toujours à
Anita Brookner et on en redemande, et on attend avec impatience son prochain roman.