La nuit du Jabberwock (Drôle de Sabbat)

Brown Fredric (1906-1972) – "La nuit du Jabberwock" – Payot / Rivages, noir, 2020
– Titre original "Night of the Jabberwock", traduit par France-Marie Watkins ; avait été publié dans une autre traduction en 1951 sous le titre "Drôle de Sabbat".

Une fois de plus, je me suis laissé avoir sottement. Alors que je n'achète que rarissimement des romans états-unisiens, je me suis laissé influencer d'une part par la signature de l'éditeur Rivages/Noir (sensé publier des bons polars) d'autre part par l'allusion – en quatrième de couverture – à Lewis Carroll.
Mal m'en a pris : il ne s'agit ici que d'un roman de énième zone, se voulant drôle. L'auteur abuse de la référence à l'oeuvre phare de Carroll "Alice au pays des merveilles", malheureusement, cela ne fait que refléter sa propre médiocrité. Bien entendu, il nous inflige ce personnage d'enquêteur états-unisien standard qui ne dort ni ne mange, mais avale des hectolitres de whisky, ce qui ne l'empêche nullement de se tirer de situations abracadabrantesques en galopant comme un lapin (au pays d'Alice). C'est vraiment mauvais, avec des longueurs indigestes, un sermon moralisateur insipide (pp. 105-107) et des questions rhétoriques lourdingues.

La page de présentation nous apprend que Fredric Brown était considéré comme un maître d'une part de la nouvelle courte et percutante, d'autre part du récit de science-fiction parodique. Pourquoi alors rééditer ce piètre roman qui ne donne vraiment pas envie de découvrir d'autres textes de cet auteur ?