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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a une quinzaine d'années je m'étais prise de passion pour James Ellroy et j'avais dévoré pas mal de ses romans. Ce que j'appréciais tout particulièrement dans les oeuvres de l'auteur c'était le soin particulier apporté au contexte, à l'arrière-fond de l'intrigue. Bien souvent, cette toile de fond emmenait le lecteur du côté sombre d'Hollywood. Si j'évoque Ellroy et ses évocations des turpitudes du show-business de l'âge d'or d'Hollywood c'est que la lecture de "Fondu au noir" m'a beaucoup fait penser à cet aspect des romans d'Ellroy.

Dans "fondu au noir" c'est comme si l'arrière-fond des romans d'Ellroy prenait ici la place centrale. le monde du cinéma des années 40 n'est pas ici une simple toile de fond mais le coeur du récit. Quand on aime le cinéma américain de cette période, la plongée dans cet univers est passionnante. le contexte est bien rendu, les références nombreuses, l'immersion est vraiment très réussie. En revanche, l'intrigue autour du meurtre d'une jeune actrice qui constitue le coeur du récit m'a moins emballée. Cette histoire est intéressante et on a envie de découvrir la vérité mais j'ai trouvé que l'intrigue n'était pas très bien menée, inutilement alambiquée et ce qui marche en roman chez Ellroy, des intrigues touffues à multiples ramifications, ne fonctionne pas aussi bien en B.D.

J'ai tout de même passé un bon moment de lecture. "Fondu au noir" est un sacré morceau de B.D qui reste agréable à lire et beau visuellement. Même si ce sont les turpitudes du Hollywood de l'âge d'or qui sont ici dépeintes, paradoxalement "fondu au noir" est aussi un bel hommage au cinéma américain des années 40.
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C'est encore à cause du blog "Actu du noir" que j'ai découvert ce comics et une fois de plus, je dois dire merci à Jean-Marc pour le bon tuyau (je vais devoir l'appeler Jean-Marc-Les-Bons-Tuyaux maintenant).

Hollywood, 1948.

L'envers du décor, comme dans "La vallée des poupées"…

Vous imaginez bien qu'on va oublier le strass et les paillettes pour plonger dans les alcools forts, les coups de pute, le chantage et on va même ajouter la chasse aux Rouges.

Pour certains paranos, la chasse aux communistes était l'activité principale, la seule chose qui valait la peine que l'on traque.

Le cinéma et la littérature ont payé un lourd tribu à cette chasse aux sorcières, des acteurs, producteurs, auteurs,… s'étant retrouvé sur la liste noire (pour des rouges… le rouge et le noir ?), bien souvent sur dénonciation.

Ne jugeons pas trop vite les dénonciateurs, ce comics nous démontre (pour ceux qui ne le sauraient pas encore) que l'on n'a pas toujours le choix de fermer sa gueule.

Le corps sans vie d'une star de cinéma est retrouvé, elle a été assassinée mais on fait passer son meurtre pour un suicide et hop, affaire bouclée. Sauf pour Charlie Parrish qui n'y croit pas une seule seconde.

Ce comics noir, c'est une enquête brumeuse, un retour en arrière dans les souvenirs imbibés d'alcool de Charlie, scénariste incapable d'écrire une ligne depuis son retour de la guerre. Charlie, c'est le gars sympa, le copain des filles, celui qui a failli gagner un Oscar pour un de ses scénarios, celui qui est revenu de la guerre avec des horreurs plein la tête.

Charlie n'est pas le seul à être torturé, tout le monde a ses petits secrets, certains ont les moyens de les garder sous une chape de plomb, d'autres non et sont victime de chantage. La chasse aux Rouges se fait à n'importe quel prix et ceux qui chassent les sorcières ne regardent pas à la casse.

Les dessins sont excellents, sombres, réalistes, old school et on se surprend à faire des parallèles entre les vedettes croisées dans les pages et celles de la réalité.

Ce comics, c'est aussi de la politique avec le maccartysme et de l'intrigue avec Hollywood et mes magouilles de producteurs pour tenir leurs vedettes, faire le ménage quand ça dérape…

C'est intriguant, mystérieux et glaçant de regarder derrière le décor pour y voir les coulisses. On devrait fermer les yeux mais c'est plus fort que nous, on zieute et on les ouvre bien grand.

Hollywood ne sort pas grandi de ces pages, mais nous savions depuis longtemps que ce n'était pas le monde des Bisounours caracolant sur des arc-en-ciel, bouffant des papillons et chiant des petits poneys. Ou était-ce le contraire ?

Anybref, toi qui pousses la porte des studios de cinéma, respire un grand coup, rase les murs, ne cherche pas à devenir une vedette et si tu peux, fuis, pauvre fou (folle).

Mais avant de foutre ton camp avec tes jambes à ton cou, prends la peine d'ouvrir et de lire ce comics qui t'en donnera pour ton argent niveau enquête alambiquée où tu ne sauras plus très bien qui est coupable, qui est innocent et si les hypothèses sont bien les bonnes… Dans la vraie vie, il reste toujours des zones d'ombre, des non-dits, des mystères pas tout à fait résolus.

Un comics épais comme un café noir et lourd, mais il vaut bien une luxation du poignet !

PS : les personnages de « La vallée des poupées » sont des anges à côté de ceux qui gravitent dans ce comics…

PS 2 : Merci à Jean-Marc de m'avoir donné envie de découvrir ce comics (ce n'est pas le premier, j'ai une ardoise chez lui comme c'est pas possible !!).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Hollywood, 1948, quelques mois après la Commission des Activités anti-américaines qui condamna dix personnalités soupçonnées de sympathies communistes. Un scénariste, Charlie Parish, se réveille d'une nuit mouvementée et très arrosée dans la même maison que la future star de cinéma Valeria Sommers. Mais Valeria est morte, étranglée. Charlie, torturé par ses démons issus de la guerre, ne parvient plus à écrire. Il va tenter de faire la lumière sur l'assassinat de son amie Valeria.

Revoilà Ed Brubaker récemment découvert dans la série Velvet. le scénario est toujours bourré d'allers-retours dans le temps, de détails qui vont devenir importants. Il est parfois un peu complexe et long à suivre : ce roman graphique fait quand même 336 pages (sans compter le superbe cahier final avec les illustrations en grand de Sean Phillips). Je dois avouer que l'ensemble est parfois bavard, mais néanmoins passionnant. Un vrai roman noir avec un contexte particulièrement bien rendu, les dessins y sont aussi pour beaucoup. Hollywood au temps de la chasse aux sorcières et les dessous du cinéma qui commence à devenir une vraie industrie avec son lot de bassesses, de jalousies, de débauches sexuelles et d'alcool, d'espionnage par le FBI des activités de ce monde particulier, de dénonciation, ... Bref, un contexte qui vit également la naissance de vraies stars et de grands films devenus des références (notez la critique à peine dissimulée au cinéma actuel qui court tout au long de l'album). Un contexte idéal pour un bon roman noir !
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Les vacances, ça permet aussi d'avaler des pavés de 336 pages et celui-là a bien besoin d'un peu de whisky pour passer. Charlie Parish en boit pas mal… ça l'aide à avaler des couleuvres… Scénariste dépassé, il sait bien que Valeria Sommers, la star de son film, ne s'est pas suicidée… il essaie d'y voir clair dans ce Hollywood sale d'après guerre. Tous les travers humains sont là… C'est un tourbillon noir dans lequel s'enfonce Charlie, et nous avec….

Le récit est riche et complexe, les personnages nombreux et j'ai eu parfois du mal à m'y retrouver. Mais quelle ambiance ! le dessin précis, les couleurs, les dialogues ciselés … on est bien dans un film noir américain des années 40.

Au final une re-découverte pour moi que l'univers Brubaker-Phillips ( j'ai lu Fatale mais il y a longtemps !) et je sens tout un univers noir qui me tend les bras… Si vous aimez ces ambiances, n'ayez pas peur de plonger !
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