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3,74

sur 710 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un été brûlant, qui annonce pour Jo et Céline, deux soeurs adolescentes, des cascades d'événements qui vont bousculer leur vie à jamais. Leur quotidien, dans la campagne urbanisée du pays de Cavaillon, s'étire entre ennui, sorties en bandes et parents étouffants. Entre Jo, atypique et mystérieuse, et Céline, tout en rires et en charme, peu de points communs, mais une solide complicité née de l'adversité. Johanna, jamais loin de son ami Saïd, est pragmatique, déterminée, trouvant dans l'atmosphère du festival d'Avignon et quelques rencontres un début de sortie d'un milieu social trop pesant. L''aînée voit son avenir remis en question par une grossesse précoce, qui met à mal le fragile climat familial.

Au fil du récit, comme une pression atmosphérique alourdie avant l'orage, la tension monte doucement et déploie une galerie de personnages endurcis par les coups durs de la vie.
Entre roman social et thriller, l'auteure dessine d'une plume vive les désillusions d'une génération et les conséquences fatales sur la jeunesse qui lui succède.

Ce livre, je ne l'ai pas lâché. Une déflagration, une tempête sociale dans la chaleur étouffante d'une région aride. Avec un talent certain dans la plume de Marion Brunet.
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Haletant. Bouillonnant. Caniculaire.

L'intrigue est menée avec maîtrise et la tension monte crescendo jusqu'au cataclysme suffoquant et captivant.

Ce que j'ai adoré dans ce polar, c'est la plume expressive et sensorielle au possible de l'autrice. Également, sa capacité à dépeindre les défaillances systémiques avec brio en l'agrémentant d'un suspense insoutenable.

C'est comme voir la tempête arriver et attendre qu'elle nous avale.

Je recommande chaudement !
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Un été chaud comme il sait l'être dans le sud, et l'ennui que l'on traîne. C'est le quotidien de Johanna et de sa soeur Céline qui vivent dans un lotissement de la banlieue populaire de Cavaillon. Ce pourrait être un été comme les autres s'il n'y avait la grossesse de Céline, à peine 16 ans. le père a frappé, la mère la traite de garce, mais la gamine refuse de donner le nom du père.
Toute l'histoire part de là, de cet homme qui a fait un môme à une gamine qui se prend pour une femme. Et si c'était Saïd, le beau gosse serviable qui aime les belles bagnoles ? le racisme ordinaire s'expose sans honte, et en famille on remâche les vieilles idéologies sur les « bougnoules ».
Les personnages sont campés et le lecteur se perd en conjectures tandis que les parents et leurs amis s'inventent des vies heureuses, sans dettes et sans soucis. Mais il faut trimer dans des boulots peu valorisants où l'on vous humilie.
De cette situation sociale Marion Brunet a su tirer un roman noir qui montre les illusions déçues et la pauvreté des relations affectives. Les personnages s'engluent dans leur vie merdique, et plus ils essaient de changer les choses, plus ils s'enfoncent. Heureusement qu'il y a l'alcool pour pailleter un peu la vie.
Le drame couve, c'est sombre et ça ne va pas s'arranger.
Finalement, la naissance de cet enfant illégitime va peut-être laisser la place à un peu d'espoir. Et puis il y a les rêves de Johanna, la seule, peut-être, à se donner les moyens d'éviter cette vie programmée.
L'écriture, sans fioriture, de Marion Brunet, est tendue. Elle sait décrire les relations d'une famille à bout de souffle et cette rage qui monte peu à peu.
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L'été circulaire a reçu le Grand Prix de littérature policière, le livre de poche l'étiquette comme « policier » et sur la quatrième de couverture, une élogieuse critique évoque « un polar tendu et efficace ».
Cette classification peut selon moi induire le lecteur en erreur, le roman répondant davantage aux critères de « littérature blanche », voire du « thriller psychologique », que du « policier » ou du « polar ».

Bon. Après cette petite « mise au point » je vais tenter de trouver les mots pour exprimer mon « emballement » pour ce roman qui m'a fait penser « toutes proportions gardées » à L'éblouissement des petites filles, de Thimotee Stanculescu.

DES PERSONNAGES ATTACHANTS
Au coeur du récit, deux soeurs.
L'aînée, Céline, a 16 ans. Elle est belle et pas farouche, tous les garçons du village lui tournent autour.
Johanna « Jo », 15 ans, « un peu en colère et toujours sur le qui-vive », « plus sauvage que féroce », est moins naïve et moins vulnérable que Céline. Au final c'est plutôt elle, « la grande », même quand Céline se retrouve enceinte.

UN CERTAIN SUSPENSE
Les chapitres courts, rythmés, dévoilent l'intimité, les aspirations éventées, la rancoeur sourde des uns et des autres, adolescents, parents, collègues, voisins, alors qu'une (hideuse) intrigue se développe au fil des pages.
On est loin du « feel good ».

UNE PLUME ÂPRE ET SENSUELLE
qui retranscrit avec justesse l'ambiance tonitruante de la fête foraine, l'atmosphère plus feutrée mais malsaine d'une soirée de « bourges », le désir des corps, la volupté d'une pluie d'orage.

J'ai ADORÉ !
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Ce roman est-il un policier ? Je ne pense pas, malgré le prix reçu. C'est plutôt le roman d'un fait divers, d'une famille déclassée dans la France contemporaine. Pas de grand éclat, pas de retournement de situation dans ce roman malgré une importante révélation que je n'avais devinée qu'à une page près. Un grand roman qui ne sublime pas l'ordinaire.
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Qu'il s'agisse de ses romans adolescents ou de ses titres plus sombres et adultes, Marion Brunet semble remporter tous les suffrages ces dernières années. Je n'avais jusque là pas eu l'occasion de découvrir son style et son imaginaire… quelle erreur !
Lauréat du Grand prix de littérature policière en 2018, L'été circulaire a marqué les esprits. Mais attention, la récompense est trompeuse. Non pas qu'elle ne soit pas méritée – loin de là ! – mais elle peut laisser penser que le roman que vous allez lire est un pur polar français… ce qu'il n'est pas, à mon avis et ce qui peut donc décevoir les lecteurs qui cherchaient un livre du genre.
Pas d'enquête policière ici mais un drame dans un huis clos oppressant. Hyper percutant mais aussi très démoralisant. Ce n'est pas la lecture légère pour l'été. Pas du tout.

L'été circulaire est un roman sombre, un drame social qui met en avant les classes populaires d'une petite ville du sud de la France et notamment une famille dans laquelle évoluent deux soeurs adolescentes de 15 et 16 ans, Jo et Céline.
L'été commence et tout pourrait être comme toutes les autres années : la belle Céline userait de ses charmes pour séduire tous les adolescents à proximité et Jo la rebelle jetterait des regards mi-hargneux mi-envieux de ses yeux vairons énigmatiques… Oui mais voilà, cet été, tout est différent, plus rien ne sera comme avant.

Céline 16 ans, s'évanouit sur une attraction à la fête foraine et le couperet tombe… elle est enceinte. Mais qui est celui qui a osé toucher l'adolescente ? le père – futur grand-père – est hors de lui. Et malgré les négations de sa fille, il est sûr, il sait qui est le coupable.
Jo 15 ans, trace son chemin hors du quotidien, elle veut s'extirper de cette famille qu'elle déteste mais qu'elle ne peut s'empêcher de défendre malgré tous ses défauts.
La mère enfin, ferme les yeux sur la violence, sur ses rêves enfuis, sur ce quotidien qu'elle fait semblant de ne plus voir et qui la grignote chaque jour un peu plus.

Marion Brunet sait planter le décor et instiller l'ambiance, la tension qui monte au fil des jours et des pages qui se tournent. Dans cette France du Sud, où les plus modestes travailleurs qui peinent à joindre les deux bouts – souvent descendants d'immigrés – travaillent pour de riches propriétaires aux villas démesurées, où la jalousie, l'envie et le racisme ordinaire le disputent à la misère intellectuelle, aux violences familiales et aux comportements sexistes…
Quelle noirceur ! C'est le pire de l'être humain qui rejaillit des mots de l'autrice. Quelle déprime mais aussi quelle efficacité ! Attention, certaines scènes sont brutales voire crues ; les descriptions sont incisives, elles touchent juste à chaque fois. J'ai été percutée de plein fouet, j'y ai cru.

Première incursion dans un roman de Marion Brunet et c'est une réussite totale ! Si tous ses titres sont aussi efficaces que ce drame familial et social, je pense que l'autrice va vite grimper sur mon podium des écrivains indispensables. Je ne manquerai pas de vérifier cette théorie avec un autre livre, affaire à suivre…
Lien : https://bazardelalitterature..
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Malgré la catégorisation sur la couverture, ce n'est pas un roman policier et encore moins un polar! Il me semble plus indiqué d'affirmer que c'est un roman sociologique … Mais bon, je laisse les experts en débattre!

C'est un magnifique roman sur la bêtise humaine, la pauvreté morale et le racisme. Au final une histoire assez banale mais racontée avec beaucoup de talent, avec une écriture vivante, prenante et acérée.

Quand la bêtise s'ajoute à l'inconscience … Excellent roman. Bravo à Marion Brunet.
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Dans le Vaucluse, deux adolescentes, Céline et Johanna. Céline est enceinte mais ne l'a dit à personne. le géniteur n'est pas français de souche et le père de Céline n'est pas connu pour ses sympathies d'extrême-gauche. Cela finit tout de même par se savoir et l'histoire bascule dans la tragédie. Ce roman dresse avec brio le portrait d'un couple plus ou moins conscient d'avoir raté leur vie et qui rêve de voir leurs enfants réussir mieux qu'eux. Alors, quand Céline est enceinte à 16 ans, tout s'écroule. Un portrait de cette France qui a peur du déclassement et vote pour l'extrême-droite, servi par une plume efficace et adroite.
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Le truc avec ce livre, c'est qu'il ne se passe rien et qu'avec ce rien, Marion Brunet construit une histoire, une vie qui m'a suivi pendant plusieurs mois.
Dès les premières pages, avec un style impeccable, Marion Brunet nous entraine immédiatement et même si encore une fois, les événements qui suivent ne feront jamais se soulever les foules et que jamais l'auteure n'essaye de créer le moindre suspense, je n'ai pas réussi à reposer ce livre jusqu'à la dernière goutte amère et triste.
Roman de la vie ordinaire, l'été circulaire mérite sans doute cette catégorisation, mais Marion Brunet signe là une oeuvre que j'ai trouvé pas ordinaire du tout.
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T'as déjà vu ces cartes postales délicatement glissées dans les présentoirs de nos gentils revendeurs de souvenirs ?
T'en as envoyé de ces jolis paysages, de ces jolis marchés provençaux, de ces jolis groupes d'humains habillés comme des santons, à tes amis qui sont pas partis en vacances parce qu'ils avaient peut-être pas assez de thune pour aller au bord de la mer ?
T'as écrit quoi derrière ?
Pourquoi je te demande ça ?
Parce que Marion Brunet aurait pu écrire, elle aussi, une carte postale. Des jolis mots sur du joli papier, avec de jolies images dedans. Bon, on va pas se mentir, je l'aurais sans doute pas lu en deux jours. Je l'aurais d'ailleurs sans doute pas lu du tout.
Jean-Patrick Manchette, le mec qui a écrit, sans doute (c'est moi qui décide alors je dis ce que je veux) les plus belles chroniques de l'histoire de la chronique de polars, disait justement du polar qu'il était un roman « social ». Après avoir longuement débattu avec moi, je suis tout à fait d'accord avec Monsieur Manchette. Pour qu'un roman me bouscule, il doit être social, c'est-à-dire me parler de ce qui se passe aujourd'hui, ou de ce qui s'est passé hier, sans fioriture, mais avec des mots qui disent la vraie vie. Tout le monde ne sait pas faire ça.
Forcément.
Sinon, la rentrée littéraire ne serait qu'une immense fête au lieu de ce galimatias monstrueux d'arrachage d'arbres pour en faire du papier chiotte.
Je parle pas du dernier rouleau de PQ de Zemmour, Ghislaine, j'explique.
Donc pas de carte postale pour ce roman, mais une description « à l'os » de cette France que tu croises au milieu des gens quand tu vas te promener à la campagne. Cette campagne que tu imagines peut-être bucolique, avec ces gens souriants, ces gamines en shorts au ras des fesses qu'aucun pervers ne convoite, ces papas débonnaires et ces mamans souriantes.
Bien sûr que tu les as vus.
Peut-être que tu les as même enviés ces habitants de nos fières campagnes productrices de bonheur et de joie de vivre.
Marion Brunet nous raconte ces gens normaux, ces habitants du Vaucluse, même si l'histoire aurait pu se dérouler n'importe où, pourvu qu'il y ait des pères autoritaires, des mères frileuses, des mômes souriantes et pleines de vie.
Une histoire de vie, toute simple, de ces vies qui basculent un jour parce que quelque chose a grippé les rouages du quotidien.
Une petite fille, sans doute séduite parce qu'elle est trop petite pour être elle-même la séductrice, une petite fille qui porte soudain en elle l'avenir de l'humanité et que son père refuse de voir comme une femme, sa soeur, différente parce qu'elle a les yeux de David Bowie, finalement la véritable héroïne de cette histoire, la mère, qui se cache derrière son passé et qui s'invente un présent, le père…
Le père, dont la violence exacerbée par la peur de l'autre n'attend qu'une excuse pour exploser au visage de sa fille, celle qu'il aime d'amour, celle qu'il n'a pas vu grandir…
Ce père qui devient, par le jeu de l'écriture, un salaud ordinaire. le même que celui que tu croises sur ces marchés où les touristes reluquent le cul des petites filles, « sans penser à mal » comme ils disent après.
La suite :
Lien : https://leslivresdelie.net/l..
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