La Porte d'Ivoire et la Porte de Corne sont des lieux issus de la mythologie grecque. La première donne à voir aux mortels les rêves trompeurs, quand la seconde révèle les rêves véridiques ou prémonitoires. Vérité et illusion donc...
C'est un peu, comme souvent dans les thrillers de Mr
Brussolo, le crédo de cette histoire (le récent "
Cendres Vives" ou encore "
les Enfants du Crépuscule" fonctionnent de la sorte). Au passage, plus on explore l'oeuvre de l'auteur, plus on réalise que les mythes et/ou légendes urbaines donne souvent la coloration mystérieuse, voire fantastique à ses histoires.
Cette Porte d'Ivoire prend place en Afrique. Tracy (ancienne infirmière militaire) et Russel (chasseur blanc, guide de safari pour personnes fortunés, allure à la Clark Gable) sont chargés, par la fille d'un magnat de l'aéronautique, de retrouver son père dont l'avion s'est écrasé en pleine jungle congolaise, alors qu'il était à la recherche d'une base nazie secrète, qui aurait servit de refuge à Hitler, à la fin de la guerre.
Un pitch alléchant, bien déjanté, comme seul sait en imaginer Mr
Brussolo. Pour autant, même si les pages se tournent rapidement et qu'on ne s'ennuie pas une minute, des facilités dans la construction de la narration et un manque de caractérisation des personnages (qui ne sont ici que des rouages au service de l'histoire) font qu'on n'est clairement pas dans le "haut du panier brussolien". Par ailleurs, je m'attendais à une atmosphère africaine plus présente. Néanmoins, l'ensemble est rythmé et les retournements de perspective (jusqu'à la fin de l'histoire) font de l'alternance entre vérité et illusion le véritable moteur de ce thriller assaisonné à la sauce Bob Morane.
Au final, un sympathique moment de lecture, mais
Brussolo sait faire mieux.