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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour Wang Lung, jeune paysan de la province chinoise d'An-Hoeï, la bonne sueur versée sur son lopin de terre est l'unique moyen de subsistance qu'il trouve honorable. Seule la terre est à même de porter son fruit, de lui fournir nourriture puis argent lorsqu'il peut vendre sa récolte et assurer ainsi sa vie, celle de son vieux père puis celles de ses enfants à venir.
N'ayant aucune fortune pour s'attacher une femme qui demanderait de belles choses afin de consentir à un mariage, Wang Lung se rabat sur une esclave choisie « surtout pas jolie » par le père. Il leur faut une femme travailleuse et capable d'engendrer des fils. Et puis une femme laide n'a pas pu éveiller non plus le désir chez les fils et petits-fils de la grande maison où elle était esclave, ce qui garantit donc sa virginité.
C'est toujours avec horreur que je lis l'absence totale de considération pour la femme dans cette Chine décrite par Pearl Buck et le portrait d'O-len, cette esclave prise pour femme faute de mieux, est déchirant.
O-len nous est décrite laide et hommasse, taciturne, arborant un visage totalement inexpressif et pourtant, dans le devenir de la famille de Wang Lung elle jouera parfaitement le rôle qu'on lui a assigné. Infatigable, elle remplira les multiples tâches de la maison mais aussi le travail aux champs, accouchera seule de fils et de filles et assurera la survie de sa famille lors des terribles moments de misère.
Parfaitement conscient de son absence totale d'amour, Wang Lung sera tout de même souvent pris de honte et de remords vis-à-vis d'O-len, peut-être trop tardivement cependant. Tout au long de la lecture, des traits exaspérants puis des traits plus attendrissants se succèdent chez ce personnage de paysan chinois. le plus marquant pour moi fut sa compassion envers une de ses filles, sa pauvre innocente comme il la nomme. Son souci de ne pas l'abandonner rachète presque tous ses autres penchants horripilants dus essentiellement aux moeurs en cours dans ce milieu rural chinois.

L'amour qui perdurera dans le coeur de Wang Lung, tout au long de sa vie que l'on suit avec passion, sera celui de la terre. Et pourtant, après les premières années favorables, des vents desséchants et n'apportant aucun nuage viendront priver sa famille de toute nourriture. Après avoir mangé jusqu'au buffle qui labourait les champs, jusqu'aux dernières touffes d'herbe, jusqu'aux écorces des arbres, ils n'ont plus qu'à s'exiler vers une ville du midi pour ne pas mourir de faim. Mais le paysan désire coûte que coûte garder les terres acquises dans la ferme intension d'y revenir.
De retour dans sa campagne, Wang Lung continuera à mettre tous ses espoirs dans cette terre. L'imbécilité des riches propriétaires qui se ruinent en opium et en achats de concubines facilitera son ascension comme riche propriétaire terrien. Mais la satisfaction de la richesse sera assombrie par quelques profiteurs et la paix à laquelle Wang Lung aspire reste bien dure à obtenir.

Des expressions vieillottes, un style de narration irréprochable mais légèrement désuet accentuent agréablement le dépaysement total que l'on éprouve en lisant La Terre chinoise.
Bâtonnets d'encens pour honorer les dieux des champs, respect dû aux aînés, préparatifs tout de rouge du Nouvel An pour attirer bonheur et richesse, insignifiance des naissances lorsqu'elles offrent des filles qui n'ont pas d'appartenance à la famille et tant d'autres aspects de cette Chine d'un autre siècle se bousculent tout en rendant grâce à la terre nourricière.
Au-delà des coutumes incompréhensibles qui m'ont heurtée, j'ai beaucoup apprécié de partager ce quotidien rural. Pearl Buck nous offre ici un roman riche d'enseignements.
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« La Terre chinoise » de Pearl Buck. Un roman magnifique qui retrace la vie et les moeurs de la chine rurale du XIX siècle, et ce à travers la vie de Wang Lung agriculteur très attaché à sa terre et très respectueux des liens de famille, sa femme 0-Len jadis esclave dans une grande maison (maison de riche propriétaire de la ville), une femme courageuse travailleuse et surtout entièrement dévouée à sa famille te à ses devoirs. le couple connait la pauvreté, la faim, la misère mais parviens comme même à les surmonter et connaitre ainsi la vie aisée avec tout ce qu'elle rapporte de bien et de mauvais. S'ajoute à cela d'autres personnages tout aussi intrigants tels que l'oncle et sa famille, les enfants avec leurs caractères différents, les belles filles, et les servantes.
Un roman avec des personnages très attachants, des histoires d'amour (amour de la terre, de la femme et de l'argent), et surtout une figure inoubliable.
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Lecture de jeunesse, dans le "livre de poche" et qui m'a bien accompagné.
Il s'agit d'une écriture simple, facile, explicite et qui vous captive, parce qu'en tant qu'occidental, vous entrez dans un monde totalement nouveau.
Ce livre m'avait tellement marqué que j'avais décidé à l'époque de ne lire que cet auteur. (Péché de jeunesse). Heureusement, on ne tiens pas toujours ses promesses....
Je ne l'ai pas relu, et le fait d'écrire ce texte m'en donne l'envie. Mais ne l'ai-je pas un peu idéalisé ? C'est le risque. On verra bien.
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La terre chinoise ou l'épopée d'une famille, celle de Wang Lung.

Au travers des événements de la vie d'un paysan chinois, Pearl Buck nous emmène à la découverte de la Chine rurale de la fin du 19ᵉ siècle, de ses us et coutumes, de ses moeurs. Ce roman dit historique a eu un grand succès au moment de sa sortie et lui a valu le prix Pulitzer.

Wang Lung, que nous allons suivre depuis son mariage et jusqu'au terme de sa vie, est avant tout un homme viscéralement attaché à sa terre. Elle le nourrit dans tous les sens du terme, donne sens à sa vie. Propriétaire de quelques lopins tout d'abord, puis étendant son domaine à force de ténacité, c'est un homme courageux et empli de bon sens, d'une grande droiture. Grâce à sa femme O-Len, il deviendra père de cinq enfants dont trois garçons, qui feront sa fierté mais aussi ses tracas.

Peu d'expression de sentiments filiaux ou d'amour affleurent dans la description de ce quotidien. Il y est beaucoup plus affaire de traditions, de doctrines ancestrales. le sort dévolu aux femmes dans cette société était terrible, O-Len fuit par exemple sa condition d'esclave pour devenir femme et mère. Mais cette revanche méritait-elle tous les sacrifices consentis ? La situation de la seconde épouse n'est guère plus enviable, cette dernière quittant son état de prostituée pour se trouver comme enfermée dans l'espace qui lui est alloué...

Peu d'expression de compassion ou de solidarité également dans le récit de ces vies ou chacun se trouve seul à ses difficultés. Lorsque l'on naît pauvre, charge à soi de s'en sortir. Pas plus de place dans cette société pour les personnes handicapée, comme la fille aînée de Wang Lung. Un être humain est avant tout une bouche de plus à nourrir.

Contrairement à mon souvenir d'anciennes lectures, l'écriture de Pearl Buck est loin d'être tiède ou mièvre. C'est au contraire une écriture d'une grande efficacité, claire et limpide, d'une capacité analytique fine pour ce qui concerne le personnage principal. Je regrette simplement que celui d'O-Len soit beaucoup moins développé, alors que sa force de caractère et son abnégation aurait mérité plus d'attention.

J'ai appris tout récemment que ce livre était le 1er d'une trilogie. Je lirai la suite avec curiosité.
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Avec La terre chinoise, j'ai renoué avec mes souvenirs d'adolescente, lorsque je dévorais les Pearl Buck de la bibliothèque de mes parents, dans leurs belles éditions de poche kitsch et colorées (mais Pavillon de femmes quoi 😍). Et je crois bien que mes premières connaissances relatives à la culture chinoise viennent de cette autrice (ça n'écoute rien en histoire-géo mais ça lit des bouquins).
Toutefois celui-ci avait échappé à mon appétit de jeune lectrice.

L'histoire débute au moment où Wang Lung, un paysan, vient chercher son épouse, O-Len, une ancienne esclave qu'il a achetée.
Suivent des années d'une vie de labeur, parfois récompensé et d'autres fois beaucoup moins. La sécheresse, les inondations, la guerre, sont autant d'obstacles à une vie qui se déroule tel un long fleuve tranquille.

J'ai retrouvé mes sensations de lectrice adolescente, totalement immergée dans l'histoire de cette famille paysanne, j'ai ressenti cet attachement viscéral à la terre. La terre : seul bien qui ne fera jamais défaut, seul objectif ; la richesse, l'apparat, l'amour, tout cela importe peu si on a de la terre.

Si la tournure est parfois un peu lourde (peut-être en raison de la traduction datée -mais couronnée par L Académie Française, mesdames, Messieurs-), j'ai tout de même pris grand plaisir à ma lecture.
Et elle m'a donné envie d'exhumer de ma PAL d'autres romans de Pearl Buck.
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Retour de lecture sur "La terre chinoise" écrit par Pearl Buck et publié en 1931. Ce très beau livre raconte l'histoire d'un paysan chinois de la fin du XIXe siècle, qui, parti de rien, a peu à peu fait prospérer sa terre pour finir en homme riche. le livre est écrit par une américaine ayant vécu en Chine, et tout est décrit de manière très réaliste. Malgré l'énorme décalage culturel, on n'a aucun mal a s'immerger dans cette chine rurale, encore féodale, très pauvre, et suivre les aventures de ce paysan Wang Lung et de sa famille. L'écriture est assez particulière, très basique, avec beaucoup de répétitions et de "et" mais elle colle parfaitement avec cet univers, cette pensée chinoise, et cet homme illettré. C'est la vie complète de ce paysan qui est racontée, avec des épisodes de réussites mais également des plus difficiles avec de grandes famines, l'exode. On pense à Zola, Steinbeck, par moments. Même si le contexte est totalement différent ce sont les mêmes combats pour tout simplement survivre. Ce livre est à la limite du documentaire, tant tout est détaillé avec précision, les traditions pesantes, le mode de vie au quotidien, les rapports humains, l'attachement viscéral à la terre, cette terre chinoise. le dépaysement est total et garanti. On a aussi dans ce roman une peinture de la condition féminine dans cette société qui est hallucinante, puisque les femmes étaient très souvent considérées et traitées tout simplement comme des esclaves. Ce livre est un grand classique, d'abord par sa place dans la littérature américaine, et ensuite et surtout par sa forme, sa construction, et la manière dont tout est raconté. C'est une véritable prouesse de la part de Pearl Buck d'arriver à nous rendre accessible cet univers, à travers une lecture passionnante et très instructive.
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Roman phare de Pearl Buck, prix Nobel de littérature 1938. C'est le premier volume d'une saga familiale chinoise découpée en trois volumes.

Roman palpitant dans lequel nous suivons la vie de Wang Lung, un paysan chinois qui se bat pour faire vivre sa famille au début du 20è siècle. Petit à petit la famille va prospérer, malgré les famines, les attaques de sauterelles et les inondations dévastatrices, et la famille va devenir riche. Riche au point de racheter la terre des autres et de s'installer dans la maison des anciens seigneurs qui ont fait faillite. Quelle revanche sur le destin ! Et pourtant, Wang Lun ayant atteint l'âge de la vieillesse n'est pas en paix dans cette maison, ses fils ne s'entendent pas, aucun ne veut reprendre les terres, ses belles-filles se chamaillent et, côté coeur, sa femme est décédée depuis bien longtemps, sa concubine est devenue grasse et vieille, et sa virilité est en déclin malgré la petite esclave à peine nubile qu'il accepte dans son lit.

L'auteur écrit avec beaucoup de finesse. Ayant grandi et vécu elle-même en Chine, elle connaît chaque coutume et chaque objet du quotidien. Elle a également une très bonne connaissance de l'âme humaine et des relations hommes-femmes.

Cependant, cela n'a pas été une lecture facile, car tout au long du livre on ne peut que se désoler de voir combien les femmes sont mal traitées : soit elles travaillent comme des buffles et sont esclaves de chaque personne de la famille, travaillant dès l'aube jusqu'au soir au service de chacun. Soit, elles sont achetées et abusées pour leurs corps et sont traitées comme des objets sexuels. Quelle horrible époque.


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Il s'agit d'un roman Publié en 1931, récompensé par le Prix Pulitzer de la fiction en 1932 et par le prix Langlois de l'Académie française en 1933. Il s'agit du roman le plus vendu aux États-unis en 1931 et 1932. Il a été un facteur important pour l'attribution à Pearl Buck du Prix Nobel de littérature en 1938. C'est le premier livre d'une trilogie qui comprend Les Fils de Wang Lung (1932) et La Famille dispersée (1935). Un roman qui retrace la vie et les moeurs de la chine rurale du XIX siècle, et ce à travers la vie de Wang Lung agriculteur très attaché à sa terre.


📍Je ressors de la lecture de ce premier opus avec enthousiasme ! Quelle écriture…incroyable…Moi qui suis attaché à Zola et à sa saga « les Rougon- Macquart » j'avais l'impression de revivre cette immersion mais en Chine. L'écriture est travaillée, précise, permettant aux lecteurs dés les premières lignes de partir en compagnie dans sa vie et la rudesse qu'elle lui réserve. L'histoire est poignante mais terrible qui reflète les conditions de vie de cette époque. A lire absolument ! J'entame donc avec grand plaisir la lecture du deuxième tome.
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Pulitzer de la fiction en 1932 ce roman a contribué à l'attribution du Nobel de la littérature de 1938 à Pearl Sydenstricker (épouse Buck).
L'histoire relate en premier lieu le mariage de Wang Lung avec la jeune O-Len. Leur vie de misérables paysans dans la Chine d' avant la première guerre mondiale. La terrible famine qui obligea la famille à se déporter. Grâce à un heureux coup de sort et à une gestion rigoureuse ils parviendront à amasser une fortune considérable.

L'auteure, enfant d'un couple de missionnaires presbytériens a passé toute son enfance en Chine. C'est sur ce sujet qu'elle bâtira son énorme succès. Une production littéraire époustouflante : 34 romans, 11 recueils de nouvelles, 16 biographies et oeuvres diverses. Un succès retentissant aux États-Unis et en Europe.

Premier tome de la trilogie, ce roman mérite sa lecture.

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Roman sur le monde rural chinois et surtout sur l'attachement indéfectible de ce paysan pour sa terre, seul bien, seul rapport, seul attache, seule raison d'être, d'exister.... L'histoire d'un homme, de sa femme, son esclave dévouée, sa famille, son ascension sociale, toujours appuyée sur la Terre. On imagine cette vie, on vit ces vies, cette rudesse, la volonté incroyable de cet homme, le dévouement de cette femme, ses malheurs, c'est prenant.
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