Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un Bukowski, et Pulp, le dernier que j'avais lu, ne m'avait pas amusé du tout. Je me suis donc attaqué à Factotum. Les premières pages ne parvenaient pas toutefois à me donner les mêmes sensations pour lesquelles je plaçais très haut cet auteur. La profondeur n'y était plus, cela ressemblait à de la littérature d'adolescent.
Une fois le 1/3 du livre atteint je retrouvais néanmoins ce qui faisait la patte particulière de Bukowski, un «je-m'en-foutisme» à toute épreuve. C'est de l'existentialisme puissance 10. Quoi faire lorsque l'on a plus aucune prise sur la vie? Et surtout, sur sa vie en particulier? Bukowski brise le mystère et montre que toute emprise n'est qu'illusoire, celle-là n'est qu'une construction qui permet de vivre misérablement. La misère, la dèche, la saleté sont peut-être le prix à payer si l'on souhaite vivre sans rendre de compte à personne. Ces complications cachent néanmoins une sorte d'honnêteté: une déchéance pleine de dignité.
Pour Bukowski, il n'est pas nécessaire d'attendre quelque chose de la vie pour que celle-ci vous montre qu'elle en vaut tout de même la peine. Évidemment, si l'on ne fait pas le tri, il peut arriver plusieurs emmerdes, mais malgré tout, il y a de ces moments, presque merveilleux, qui vous font endurer tout ça. Comme par exemple le moment où il se trouve sur un bateau, où il «profite» de 3 femmes à la suite et cela pas parce qu'il le mérite, mais parce qu'elles veulent en emmerder un autre. La chance sourit à celui qui se trouve où il ne devrait pas.
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