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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Chinaski, homme à tout faire (factotum) ou bon à rien ?
Bien plus que de répondre à cette question, Bukowski nous fait explorer les tribulations d'un homme primitif. Un homme pour qui les symboles du patron, du travail, de l'argent et du statut social ne sont réservés qu'aux masses, engluées dans d'obscures contraintes capitalistes.
Hank est un affranchi, un instable, un vagabond, un alcoolique et un écrivain. Si vous cherchez une pointe d'élitisme dans ces pages, tournez les talons. Si la bienséance puritaine et catholique vous débecte, le bon vieux Charles a ce qu'il vous faut : des litres de vinasse, des péripatéticiennes, des maîtresses diverses et variées, des galères de bar mais surtout, un indéfectible et insatiable appétit pour la liberté !
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Un autre roman à saveur autobiographique où l'on suit l'alter-ego de Bukowski, Henri Chinaski, à travers les États-Unis, où il essaye de se trouver une place (même s'il préfère la vie nomade).

Comme dans le Postier, il s'agit d'un roman sans réel début ni fin; l'important, c'est le trajet emprunté par le protagoniste. On le suit dans ces nombreux emplois, dans ces multiples souleries et dans ces incalculables parties de jambe en l'air.

Une écriture poétique et crue, des réflexions anti-capitalistes et anti patronats, des anecdotes humiliantes; voici ce que vous réserve ce roman.

Très bonne traduction aussi!
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Du Bukowski, du Chinaski pur jus !
Le vocabulaire vert, cru, direct, réjouissant.
L'errance déjantée, misérable et même minable de ville en ville, de fille en fille, de chambre de location en chambre d'hôtel miteux, de boulot merdique en job cradingue,
Buk dans toute sa gloire, émergent chaque matin terrassé par l'alcool, écrasé par la plus pétrifiante gueule de bois pour aller travailler certains jours. Et oui, ça lui arrive. Il cherche souvent du travail, n'importe quoi. Il exerce mille métiers mais jamais longtemps : 6 semaines paraît un maximum ! Comment faire plus dans les postes occupés ?
Ensuite, place à la vraie vie, boire, boire et boire encore, traîner au lit avec l'une ou l'autre ou seul et puis aller au courses perdre et gagner.
Buk ou Chinaski est une sorte de vainqueur. Il arrive à vivre la vie telle qu'il l'entend à tort et à travers. Un modèle en somme !
Ces aventures, ce style littéraire à part me fait bien rire.
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C'est l'errance d'un résigné, qui va de petits boulots en petits boulots, et a tendance à se saborder dans chacun de ses jobs: libre, il ne respecte rien ni personne. Inadapté par conséquent au monde du travail et à ses exigences, il ne s'en approche que pour survivre, sans jamais s'impliquer, tout en s'alcoolisant et en s'adonnant au sexe sans trop regarder avec qui. Cet Henri fait, à tout instant, un bras d'honneur à la société, qu'il voit coincée, hypocrite et inégalitaire.
Cela donne un flot continu d'anecdotes savoureuses, de réflexions cyniques, pour notre plus grand bonheur, et un livre unique et spirituel: un bon moment de plaisir.


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Henry Chinaski, pendant la Seconde Guerre Mondiale, traîne de ville en ville aux États-Unis. de la Nouvelle-Orléans à New York, en passant par Philadelphie, Miami, jusqu'à Los Angeles. A chaque fois, il cherche une piaule, un petit boulot pas trop fatigant. Puis il écume les bars, dragouille et revient avec des filles, fait de drôles de rencontres qui le mènent une fois sur un yacht. Il parie aux courses, picole, erre dans les rues, picole encore...

Henri Chinaski dit Hank, l'alter ego de l'auteur bâtit ainsi sa légende qu'il se plaira à confirmer sur certains plateaux de télé.

Mon dernier Bukowski date de mes années de jeune adulte. Je l'ai beaucoup lu, je trouvais cela transgressif, violent, décadent, dans les années 1980/1990. Et puis, je me suis lassé, parce que je trouvais qu'il tournait en rond, que ses délires d'alcoolique queutard, vaguement écrivain, ça ne m'apportait pas grand chose. J'avais surtout l'impression de toujours lire le même livre, qu'il n'y avait que le titre qui changeait. Dans le genre, je préférais Henry Miller.

Et voilà-t-y-pas qu'en allant acheter un dictionnaire anti faute d'orthographe -si si ça existe-, je déambulais dans les travées de la librairie et je tombai sur cette réédition avec cette couverture très réussie. Bon, me dis-je in petto, c'est peut-être le moment de relire Bukowski ? Je relis donc, trouve quelques phrases pas mal du tout : "Le boulot était simple et crétin, mais les employés trouvaient toujours un sujet d'agitation. Ils s'en faisaient pour leur boulot. [...] C'est là que j'appris pour la première fois qu'il ne suffisait pas de faire son boulot, mais qu'il fallait aussi y trouver de l'intérêt, voire une passion." (p.12/13) Et d'autres disséminées ici et là, entre les beuveries, les coucheries, le travail alimentaire en attendant que la littérature paie.

J'y retrouve les travers ci-dessus énoncés : l'auteur tourne un peu en rond : errances, picoles, baisouilles, fuites de ville en ville... Ça peut sembler répétitif, long et inutile, ça l'est parfois.

Nonobstant ces remarques, il est intéressant de (re)lire Bukowski maintenant. A l'heure où nos sociétés se puritanisent, s'offusquent du moindre débordement, ça dépote et ça va à contre-courant de ce que l'on veut nous proposer comme modèle. Ce serait un livre de la rentrée littéraire de 2022, il faudrait sans doute y mettre des avertissements en pagaille : "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé", sur l'addiction au jeu, sur les violences faites aux femmes... Tout, il dézingue tout Bukowski, il ne passerait pas les fourches caudines de la bien-pensance actuelle.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Alors que les combats font encore rage en Europe, Hank Chinaski, le double de l'écrivain vivote de petits boulots aux Etats-Unis, notamment à Los Angeles et sinue entre conquêtes de bar, alcoolisme, tiercé et bagarres de rue.

Toujours aussi braillarde, la bohème de cet inadapté social est toujours aussi plaisante à lire. Contrairement à une présentation de phallocrate et de pornographe de l'auteur, ce faux récit biographique est revigorant et parfois drolatique.

Il tient sur un fil mais ne sombre pas dans le misérabilisme, et évoque un homme au naturel refusant la conformité à la recherche, dans les liens humains, de bonté et d'amour.


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Le meilleur de Buko...il sublime la déchéance pour en faire une aventure lumineuse !
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Là où Bukowski se révèle génial, c'est qu'il arrive, avec son écriture directe, argotique voir vulgaire (ce qui ne s'oppose nullement au talent) à faire ce que des tripotées d'écrivains, avec une écriture recherchée et soignée, des phrases alambiquées, n'ont que très rarement réussi : décrire au plus proche la vie crasse, misérable, faite de combines et de beuveries des petites gens, des paumés et des poivrots.

On suit les pérégrinations de Hank Chinaski, alter-ego non dissimulé de l'écrivain et c'est parfois glauque, triste, par moment poétique et très souvent drôle. Ce mec est attachant, on aimerait le connaitre mais on ne voudrait surtout pas de sa vie de chien. Quiconque a déjà du accepter un boulot de larbin ne peut que s'incliner devant la justesse de la retranscription qu'il en fait ici, de ces jobs dont tous ceux qui ont encore le choix ne veulent pas.

Alors, oui, c'est peut-être vulgaire, ça parle fréquemment (mais moins souvent que ce à quoi je m'attendais) de cul et de picole, mais pu...rée : c'est si rare de trouver quelqu'un qui écrit avec ses tripes, avec cette énergie... !
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Factotum est l'histoire d'un pochard qui vit de boulots minables qu'il perd à répétition en raison de son mode de vie basé sur l'alcool et la dépravation. C'est aussi sa rencontre avec des âmes égarées avec lesquelles il partage son morne quotidien. Et c'est finalement un portrait éminemment réussi d'une Amérique de perdants.

Bukowski est un des meilleurs écrivains des bas-fonds car il est un de ceux qui maîtrisent le mieux la scène —un mode d'écriture basé sur la description d'une action et le dialogue. C'est ce qui rend sa lecture si captivante. Bukowski possède du génie pour faire ressentir les odeurs, les ambiances loufoques, la saleté et transmettre la psychologie tronquée d'individus sous l'influence d'alcool.

Beaucoup de gens rejettent Bukowski en raison de son univers glauque, de son infecte machisme et des thèmes rébarbatifs qu'il aborde de façon crue. C'est dommage car c'est sans doute l'écrivain qui réussit le mieux à transcender le chaos pour en faire quelque chose de grandiose. J'avoue que tous ne seront pas d'accord avec moi, et ce, pour une raison bien simple : «C'est le regardeur qui fait le tableau» [Marcel Duchamp]
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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Henry Chinaski enchaîne les pires jobs des États-Unis. Mais tant que cela lui donne un toit sur la tête, une bouteille de vin le soir, de quoi payer des verres aux femmes dans les bars ou bien une prostituée ou deux...

Solitaire et misanthrope, bagarreur, turfiste, amoureux des femmes et de leurs longues jambes, fidèle, ainsi est l'alter ego de Bukowski. Et il nous conte tout cela avec ses mots à lui, sincères, accrocheurs et provocants.
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