La première étape de l’apprentissage et de la création consiste à se défaire de l’enseignement.
Dans l’histoire, les gens qui se voyaient comme des êtres humains sont probablement ceux qui ont fait le plus de mal. Plus que tous les autres. Je veux dire, éloignons nous du sacré et peut-être qu’avec un peu de chance on accédera au sacré. L’effort et le dévouement, ça ne suffit pas.
Parfois, je tombe sur ces interviews d’écrivains qui parlent de leurs méthodes de travail et j’ai l’impression que ces gens poncent des meubles.
Il n’y a pas d’issue ; il n’y a aucun moyen de gagner cette guerre particulière dans laquelle je me suis embarqué. Chaque pas m’envoie en enfer. J’imagine passer des journées difficiles et c’est alors que vient la nuit. La nuit tombe et les jolies femmes couchent avec d’autres hommes des hommes avec des têtes de rats’ des têtes de crapauds. Je fixe le plafond, j’écoute la pluie ou le son du néant et j’attends ma mort. Ces poèmes viennent de là. Quelque chose comme ça. Je ne serai pas entièrement seul si une personne au monde les comprend. Ces pages sont à vous.
Je pense que la plupart de nos poètes, du moins les plus honnêtes, reconnaîtront n'avoir aucun manifeste. C'est une confession douloureuse mais l'énergie nécessaire à l'écriture poétique ne supporterait pas d'être fragmentée en revendications politiques. Je ne dis pas que la poésie devrait se résumer à des clowns irresponsables et débraillés balançant des mots dans le vide. Mais un poème abouti contient sa propre raison d'être. Je connais les différents courants de pensée critique, [...], mais toutes ces théories traitent de questions de style, de manières, et de méthodes plutôt que de contenu. Et l'Art Primaire se passe de commentaires, soit c'est de l'art, soit c'est autre chose. Soit c'est un poème, soit c'est un bout de fromage.
Si je n'avais pas publié tes livres ici dans un premier temps, alors il n'y a aurait pas de traduction allemande et française." Ça me rappelle une déclaration faite par mon père quand j'ai refusé d'aller faire la seconde guerre mondiale. "Mais, mon fils, si je n'avais pas été à la guerre je n'aurais pas rencontré ta mère et tu ne serais pas né." Ceci, me semble-t-il, n'était pas un très bon argument en faveur de la guerre.
Tu sais, le gros problème, jusqu'à présent, c'est qu'il y a toujours eu d'énormes différences entre la littérature et la vie, et ceux qui font de la littérature n'ont pas intégré la vie à leurs textes, et ceux qui son pleinement dans la vie se sentent exclus de la littérature.
L'écriture, la plupart des écrivains l'abordent comme une partie de jambes en l'air : juste quand ils commencent à penser qu'ils maîtrisent plutôt bien leur affaire ils se rangent des voitures.
J'aperçois par la fenêtre une moitié de colline et la glacière compte encore 7 canettes de bière. La vie est belle.
Mon dieu, les alcooliques, les poètes, les suicidés, les toxicos, les cinglés tout ça me file la gerbe! Je comprends pas pourquoi on doit vivre de manière aussi horrible, monotone et clairement abjecte dans un siècle où une civilisation a déployé toute son énergie pour mettre au point la force assez grande pour tous nous tuer.