AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,23

sur 129 notes
5
5 avis
4
7 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une fabrique d'élevage pour animaux féroces… Un zoo de félins et autres prédateurs en tout genre…

Lorsque l'on jette un coup d'oeil au site de Saint Quentin, pas en Yvelines, il est vrai que l'environnement n'a rien d'accueillant :
- Des quartiers plus ou moins fréquentables selon votre race, votre origine ou votre degré de dangerosité…
-Des cages plus ou moins grandes selon votre statut, plus que moins bondées et mal odorantes, et souvent pas très confortables (évitez plus tout le quartier B)…
- de la nourriture tout juste correcte pour les animaux hormis pour quelques privilégiés…
- Un terrain à l'air libre tout de même pour se dégourdir les pattes pour ceux qui peuvent sortir de leur cage…

En clair, un véritable zoo… humain ! Ou, selon les termes d'Edward Bunker, une usine pour animaux (« Animal Factory » dans le titre original).

Ayant lui-même passé sept années dans cette prison de Californie où il faillit devenir fou (il y a vraiment de quoi !), l'auteur propose de faire découvrir le site et ses codes particuliers à la suite de l'arrivée à St Quentin d'un beau jeune homme blond, Ron Decker.

Autant dans notre société, la beauté s'avère être un énorme avantage, autant en prison, elle devient un fardeau qui peut vous attirer les pires ennuis.

En effet, les obsèdes sexuels, maquereaux ou autres brutes épaisses vont essayer de maître la main sur cette marchandise si convoitée, qu'elle soit consentante ou pas.

Pour échapper à ces prédateurs, Ron décide de rejoindre une des bandes de la prison, la Fraternité, confrérie de prisonniers blancs dirigée par un certain Earl, qui protège ses membres contre les autres clans noirs, mexicains ou Chicanos.

Dans cet univers confèrent à la jungle, Ron va-t-il réussir à sortir indemne de ce cauchemar dans lequel il n'était pas préparé et armé à la base ?

Après avoir lu l'excellent « Aucune bête aussi féroce » du même auteur (1) qui nous dépeint la dure réalité de la sortie de prison, ce second opus de la trilogie Bunker décrit au contraire les conditions de détention dantesques des prisonniers dans les années 60 et 70 aux Etats-Unis.

Avec une écriture toujours aussi aiguisée, maîtrisée et sans aucune concession, Edward Bunker nous fait toucher du doigt les relations des détenus entre eux ou avec les membres influents du milieu (surveillants, médecins ou cadres de la prison). En résumé, un univers à la fois fascinant et impitoyable que j'espère ne jamais côtoyer une seule fois dans ma vie, en dehors des livres évidemment.

A découvrir impérativement pour tous ceux qui ne souffrent pas de claustrophobie…

(1) Pour ceux qui ne connaissent pas Bunker, les deux premiers ouvrages de la trilogie consacrée à la « Bête » sont totalement indépendants et peuvent donc se lire dans n'importe quel ordre contrairement à la trilogie Lemaitre ou Larsson par exemple, « La Bête au ventre » (Little Blue Boy) étant le dernier opus de la série que je ne manquerai sous aucun prétexte.
Commenter  J’apprécie          300
« En quelques semaines, il accumula assez de livres de poche pour en remplir un carton; (…) Ron cessa rapidement d'apprécier la littérature de poubelle; elle ne parvenait pas à lui nouer l'esprit, à la manière de Dostoïevski, Hesse, Camus et Céline, les écrivains préférés d'Earl. Ron s'était toujours persuadé que Jack London n'avait écrit que des livres pour enfants jusqu'à ce qu'Earl vienne lui offrir « le Vagabond des étoiles » et « le Loup des mers ». Il aimait l'écouter parler des livres. Earl changeait alors d'attitude. Il se montrait loquace, en termes grammaticalement justes et précis. Il ne manifestait d'intérêt que pour la littérature comme forme artistique, mais n'aimait pas nécessairement tout ce qui était accepté de fait comme grand. Il n'aimait ni Dickens ni Balzac, et était d'avis que Thomas Wolfe ne devait plus se lire au-delà de vingt et un ans. En trois mois, Ron lut plus qu'il ne l'avait fait de toute son existence. Il sentit son esprit élargir ses horizons, ses perceptions se faire plus précises, car chaque nouveau livre était un prisme qui venait réfléchir la variété infinie des vérités de l'expérience. Certains agissaient comme des télescopes; d'autres, des microscopes. »
« Un livre époustouflant, superbe, terrible. » s'enflamme Bruno Corty en 4° de couverture, et parfois, ça suffit à donner envie. Alors on découvre la plume d'Edward Bunker et on ne referme le roman que des heures après avoir tourné la première page, le coeur tout gonflé d'émotion. Ron s'est fait choper la main dans le sac. Il menait la belle vie, tout jeune encore, dealer, voitures de sport, superbe appartement, n'ayant aucune conscience de mal faire. Il répondait à une demande, c'était du commerce. Il ne faisait de mal à personne, monsieur le juge. Parce qu'il a une bonne tête et est de bonne famille, que sa jeunesse peut lui permettre de prendre la mesure de ses actes et décider de changer, le juge l'envoie en prison pour deux ans, après quoi il le reverra pour décider de sa peine. Alors Ron se retrouve dans la plus terrible des prisons, et va apprendre à la dure ce qu'est le système carcéral américain… Un roman au rythme parfait qui nous parle de l'essence même de l'être humain confronté à la plus brutale des sociétés. Violent et volontiers grossier, cet univers est aussi extrêmement addictif et sa description minutieuse nous le rend (presque) palpable, avec en prime de très beaux personnages. Vraiment superbe !
Commenter  J’apprécie          70
L'oeuvre de Bunker c'est trop peu de livres . Des ouvrages aussi puissants sont tellement rares .... Son propos semble encore une fois largement autobiographique , la question est de savoir qui de Ron le jeune loup qui se retrouve dans le pire péniutencier des USA , ou Earl taulard présent depuis tellement longtemps dérriére les barreaux , est son double littéraire . Cet opus là traite de l'arrivée dans ce monde ou la violence est omiprésente d'un jeune homme qui s'est pris pour un caid de la drogue . Ici pas de romantisme ou d'envolées a la Scarface , mais plutot une charge contre la politique judiciaire américaine qui envoie tout le monde au méme endroit et jette la clé. Les romans de Bunker on une puissance sociologique indéniable , ce qui en fait l'une des plus grandes plumes américaines contemporaines . Ici il n'y a pas de ciel bleu , la copine est une prosituée droguée , le compagnon de cellulle un viel homosexuel gentil , l'éléve du cours ou Ron assiste le professeur est un psychopathe en puissance , et il y a Earl et sa bande , de vieux routiers des prisons méme tout jeunes . La béte dans ce livre c'est l'administration pénitentiaire qui agis à l'aveugle , sans un seul regard humain et qui broie ces hommes qui pour beaucoup d'entre eux n'on pas faient de choses si graves que cela. Un autre ouvrage d'une puissance rare venant d'un homme qui a marqué l'histoire des lettres américaines .
Commenter  J’apprécie          40
Un coup de poing dans l'estomac !!
Ou comment la prison peut transformer un petit délinquant en un criminel lequel devient le protégé d'un vieux de la vielle rompu à la survie en taule.
Une plongée dans l'univers carcéral où se côtoient clans raciaux, dégénérés sexuels, et hommes ayant perdu toute humanité.
Commenter  J’apprécie          10
Une description parfaite du milieu carcéral américain , d'une violence totale à lire absolument.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (320) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2877 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}