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Critique de collectifpolar


Voici un titre que j'ai lu il y a près de trente ans au milieu des années 90. Un roman noir américain que la série noire avait fait paraitre dans les année 50 avec ses traductions francisées, ses chapitres coupés et autres paragraphes disparus.
Mais aujourd'hui et depuis quelques année, maintenant, Marie-Caroline Aubert, qui a pris la tête de la série noire en 2018 a décidé de faire retraduire les classique de la littérature noire américaine. j'ai vu passer Raymond Chandler, Shelby Foote, William Riley Burnett et dans un autre genre Horace McCoy. Et avec ses nouvelles traductions, les textes reprennent toute leurs ampleurs !
Mais alors que nous raconte ce « Rien dans les manches«
Dans les années 1920, à Chicago, Ben Reisman, journaliste, apprend que Léon Sollas est le nouveau caïd de la ville et que Harry Radabaugh, élu au Congrès, a dû céder sa place à Thomas Stark. Depuis lors, les bookmakers et proxénètes sont pourchassés. Mais un bruit court qu'un certain Ark officierait encore dans le Coin de la Mort, le quartier le plus malfamé de la ville.
Notre écrivain américain a toujours été inspirés par le monde des truands et des trafics en tout genre. Comme souvent dans son oeuvre, Burnett décrit le monde impitoyable du crime, de la nuit et de la grande ville (New York, ou ici Chicago).
Les bas-fond l'inspire, il aime décrire la corruption qui gangrène toutes les strates de la société au sein duquel la police elle-même est corrompue.
Burnett dresse ici le portrait d'une Amérique corrompue à tous les niveaux.
Il a un faible pour ces personnages tombés dans la criminalité sans que rien ne les y prédestine.
J'ai aimé retrouvé toute la profondeur et tous la complexité des protagonistes de cette histoire obscure et dense à la fois. Drôle aussi parfois… J'ai aimé son sens du dialogue inimitable.
Ce polar frappe par son réalisme et sa violence. Il est pour notre auteur l'occasion de dépeindre de façon magistrale cette faune humaine aux personnalités multiples. Il nous entraine avec lui au beau milieu de tueurs, de gangsters, de bookmakers, de prostitués.
Mais aussi avec des flics ripoux entraînés eux aussi vers une chute inexorable.
Il aime les destinées tragiques. Il adore tous ces hommes pitoyables chez qui la moralité n'est pas forcément l'apanage des gardiens de l'ordre et de la justice, mais plutôt celui des voyous et des criminels.
« Dans les années 1920, dit l'excellent journaliste Ben Reisman, on savait s'amuser : les bootleggers se mitraillaient en plein jour… Il ne se passe donc plus rien, maintenant ? »
Et pourtant, il se passe encore des tas de choses dans cette énorme cité du Midwest…Et qui mieux que William R. Burnett pour nous parler de ce monde là. Car avec son style sans faux semblant et son écriture efficace, il arrive à nous rendre familière cette pègre américaine des année 20. C'est comme si on y était !
Perso, je me demande si je ne vais pas non plus relire l'excellent « Quand la ville dort » de notre auteur qui mérite autant de considération qu'un Dashiell Hammett Raymond Chandler, Howard Fast, Ross Macdonald, Jim Thompson, Chester Himes, ou encore de l'anglais James Hadley Chase. Et aussi d'autres grands du hard boiler américains qui dénonce collusion entre le pouvoir politique et la pègre mais aussi les méfaits du capitalisme effréné et la corruption policière.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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