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Astro City tome 14 sur 7
EAN : 9781401268299
176 pages
Vertigo (14/03/2017)
4.75/5   2 notes
Résumé :
Kurt Busiek's critically acclaimed series continues here in ASTRO CITY VOL. 14!

In this two-part graphic novel, first a look in at Steeljack--from "The Tarnished Angel," one of ASTRO CITY's most popular stories--and how he's been getting by the last few years. When he's hired by a femme fatale from his past, he'll wind up in deep trouble, with no one to turn to.

Then, a spotlight on three generations of Jack-in-the-Box, as the second ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Astro City, tome 13 : Honor Guard (épisodes 17, 22, 25, 27, 28 et 31) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, mais ce serait idiot de s'en priver. Il contient les épisodes 26, 29, 30, 32 à 34, initialement parus en 2016, écrits par Kurt Busiek, dessinés et encrés par Brent Anderson, avec une mise en couleurs réalisée par Peter Pantazis & Alex Sinclair. Les couvertures sont réalisées par Alex Ross qui a également effectué une partie de la conception graphique des personnages.

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- Épisode 26 - Asa Martin (Samaritan) rêve qu'il vole nu dans le ciel effectuant de gracieuses arabesques. Il y est rejoint par Lauren Freed (Winged Glory) également dans le plus simple appareil. Ils effectuent un ballet aérien gracieux. Mais une noirceur s'immisce dans le ciel, et Asa se réveille en sueur s'envolant au-dessus de son lit, réveillant par ce faire Lauren).

Cet épisode marque l'anniversaire des 20 ans d'existence de la série qui avait débuté par un épisode dans lequel Asa Martin rêvait qu'il volait. Pour autant, cet épisode 26 est également intelligible pour les nouveaux lecteurs, même si ces derniers seraient bien bêtes de ne pas aller découvrir le début de la série. Les rêves de Samaritan sont habités par une noirceur dont il n'arrive pas à déterminer la source, sapant un petit peu sa confiance en lui, le rendant moins parfait, moins efficace, préoccupé sans raison apparente. Comme tout superhéros qui se respecte, il va consulter son collègue superhéros ayant des compétences en médecine et se soumet à ses examens approfondis. Nouveau au pas, le lecteur reconnaît immédiatement en Samaritan une variation sur l'archétype du superhéros qu'est Superman (et accessoirement Wonder Woman dans Winged Glory). Les dessins de Brent Anderson ont un petit côté Neal Adams, en mode réaliste, mais sans l'exagération dramatique par le biais des contreplongées ou des expressions de visages intenses. L'artiste utilise les raccourcis habituels des comics de superhéros, en s'affranchissant de dessiner les arrière-plans, caractéristique que pallient habilement les metteurs en couleurs. Anderson dessine des personnages aux musculatures parfaites, mais pas hypertrophiées, et des corps féminins musclés mais sans hypertrophie non plus. Il s'implique fortement pour dessiner les caractéristiques des nombreux personnages costumés figurant dans cet épisode.

Le lecteur découvre donc un superhéros modèle rongé par le doute, dont les évolutions aériennes ont perdu en saveur du fait de cette inquiétude. Grâce aux dessins, le lecteur est à ses côtés, partageant ses interrogations sur la nature du mal. Il découvre une intrigue classique, où le superhéros finit par découvrir une source de nature surnaturelle à son mal. Comme d'habitude, Busiek et Anderson transforment un récit banal dans l'univers des superhéros en un récit intimiste dans lequel le lecteur s'inquiète pour cet individu. L'histoire agit comme une métaphore sur le doute et l'effritement de la confiance en soi, décrivant un mécanisme psychologique qui peut mener à la déprime, ou pire à la dépression. Sous des dehors basiques, il génère une empathie remarquable par sa chaleur humaine, ses sentiments honnêtes et le caractère sain du personnage principal qui constitue véritablement un modèle, sans être parfait pour autant. 5 étoiles.

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- Épisodes 29 & 30 - Sur la planète capitale de l'empire extraterrestre Zirr, Zozat et sa promotion viennent de finir leur cursus scolaire et ont reçu leur carte de résultats qui déterminera leur future affectation. Après avoir joué avec ses camarades, il rentre chez lui où sa grande soeur, elle aussi, a terminé son cycle de formation militaire avec succès et attend également sa future affectation. À la télévision, un journaliste indique que l'empire a capturé Natalie Furst, l'une des ennemies de l'empire, membre de la First Family.

Ce récit commence de manière particulièrement référentielle, même pour une histoire d'Astro City. Il est question d'une créature anthropoïde de sexe mâle, vraisemblablement encore un adolescent sur une planète, dans un empire avec une forte cohésion sociale, et des individus oeuvrant pour le bien commun. le lecteur identifie rapidement la référence interne à la First Family qui est l'équivalent, ou plutôt une version différente des Fantastic Four dans Astro City. À partir là, la civilisation dont fait partie Zozat évoque une race à l'organisation évoquant de loin celle d'insectes, et donc à Annihilus. Ayant capté ça, le lecteur se doute que du fait de ses pouvoirs particuliers Zozat va entrer en contact avec un membre de la famille Furst et devenir l'agent de la compréhension et du rapprochement entre la First Family perçue comme des envahisseurs et son peuple. Effectivement, c''est exactement ça qui se produit, et en même temps pas du tout.

De la même manière sur le plan visuel, le lecteur découvre les habitants de l'empire Zirr. Il voit des créatures anthropoïdes, avec une peau orange boursouflée et des antennes et il pense tout de suite à des dessins de Jack Kirby pour les textures (proche de celle de Ben Grimm dans les tous premiers épisodes) et pour les postures bondissantes. Dans le même temps, ce n'est pas du tout ça parce que les dessins ne tirent pas vers l'expressionnisme et que les quelques aspects de leur technologie restent fonctionnels. Brent Anderson a conçu une apparence particulière pour cette civilisation sur la base d'une demi-douzaine d'éléments caractéristiques. Il s'affranchit de dessiner des décors dans une proportion significative de cases, les metteurs en couleurs faisant le nécessaire pour conserver une densité d'informations visuelles satisfaisantes, en utilisant des nuances pour augmenter le relief des surfaces, en réalisant des camaïeux en fond de case pour établir une ambiance dans chaque séquence.

Comme dans les épisodes précédents, Anderson utilise les conventions des comics de superhéros avec aisance et fluidité, en particulier pour les affrontements physiques. Mais le lecteur se rend compte qu'il est tout autant intéressé par les séquences de vie famille de Zozat, si ce n'est plus. Les dessins transcrivent avec justesse le conformisme des parents installés devant la télé, l'attention que Zozat porte aux membres de sa famille, ou le maintien plus rigide de sa grande soeur, soldat. Il se produit le même glissement d'intérêt quant à l'intrigue. Dans un premier temps, le lecteur a la conviction d'avoir anticipé son déroulement et d'avoir deviné au bout d'une demi-douzaine de pages le rôle de héros conçu sur mesure pour Zozat. Mais le coeur du récit ne se trouve pas dans une sorte de conte de fées où le plus jeune sauve les adultes. le récit aboutit bien à une fin positive mais la complexité de la réalité n'a pas cédé à une solution miracle. Tout n'est pas résolu. Kurt Busiek garde le cap sur la logique interne de la série qui veut que le merveilleux existe mais que tout ne se résout pas par magie. le lecteur reste sous le charme de cette fin pleine de sensibilité et de nuances, marquée par le prix à payer, mais porteuse d'un espoir réaliste.

Kurt Busiek & Brent Anderson continuent de traiter les superhéros comme un genre à part entière, par le biais duquel il est possible de parler de tout. Ils utilisent des éléments narratifs passés dans les conventions du genre (la famille de superhéros, les méchants extraterrestres) citant Jack Kirby. Il s'agit bien d'un hommage facilement reconnaissable, mais il ne s'agit pas d'un plagiat car ils s'approprient les conventions pour les asservir à leur récit, en leur redonnant un sens propre. le lecteur se retrouve à prendre fait et cause pour ce jeune adolescent, à apprécier le fait que le destin lui donne un coup de pouce, en le plaçant au coeur des événements avec des capacités lui permettant d'influer sur leur cours. Il se rend à l'évidence que l'art des auteurs leur permet de faire en sorte qu'une si belle histoire n'exclut pas d'évoquer la complexité du monde. 5étoiles.

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- Épisodes 32 à 34 - Dans un quartier huppé d'Astro City, Steeljack (Cark Donewiczà) se tient assis au milieu d'une pile de décombres de ce qui était encore il y a quelques heures une luxueuse demeure particulière. 2 policiers arrivent pour lui passer les menottes. Il leur indique qu'elles ne le retiendront pas, mais qu'il se rend à eux et qu'il les suit de son plein gré. Il y a encore quelques jours, Carl Donewicz était un citoyen bien intégré dans sa communauté, effectuant quelques travaux pour la municipalité (draguer le fond du port), responsable du cimetière de son quartier, propriétaire d'une licence de détective privé, proche de réunir l'argent nécessaire pour racheter la maison de sa défunte mère. Mais un jour en revenant dans le bureau de son agence de détectives, il y a trouvé Cutlass (Ismiri Dvi-Zaralkh), une ancienne supercriminelle avec qui il avait travaillé par le passé, ce qui lui avait valu de finir en taule. Elle lui explique qu'elle souhaite l'embaucher pour enquêter et découvrir qui veut l'incriminer dans un meurtre.

A priori quand le lecteur a découvert le sommaire de ce tome, il a éprouvé une forme de contentement à l'idée de retrouver Steeljack, déjà héros de Astro City : Des ailes de plomb. Après avoir lu l'histoire de Zozat et de la First Family, il doute que les auteurs puissent faire aussi fort. Dès le départ, Kurt Busiek reprend le ton de la première histoire de Steeljack : superhéros + polar avec un détective privé âgé et quelque peu désabusé, certains ne jamais s'élever dans l'échelle sociale, et certains de son manque de compétence en tant que détective privé. le lecteur retrouve ce personnage tel qu'en lui-même, désabusé sans être cynique ou amer, conscient de ses limites, faisant preuve d'une certaine sagesse, pas tant résigné qu'ayant accepté ce qu'il est. Comme dans l'histoire précédente, Busiek & Anderson s'approprient les codes du genre dans lequel leur récit s'inscrit : des combats physiques avec superpouvoirs, et une enquête en bonne et due forme. Dès le début, Carl Donewicz explique sa méthode de détective : aller au-devant des individus qui peuvent être impliqués et attendre qu'ils s'en prennent à lui s'ils sont coupables, car il est capable de résister à tout.

Les auteurs s'amusent bien aussi avec la figure de la femme fatale. Ismiri Dvi-Zaralkh était l'organisatrice de cambriolage qu'elle réalisait avec 2 autres supercriminels dont Steeljack. Brent Anderson la montre comme une femme d'une cinquantaine d'années, bien faite de sa personne, toujours séduisante, à l'allure assurée. Busiek explique qu'après le coup qui a envoyé Steeljack au mitard, elle a fait fructifier l'argent des cambriolages et s'est bâti une situation enviable. le lecteur adulte voit bien le jeu de la dame pour essayer de manipuler Steeljack, pour essayer d'user de ses charmes, et peut-être le faire accuser à sa place. Steeljack n'est pas dupe, mais apprécie de pouvoir retrouver une vieille amie. Les auteurs racontent leur histoire avec une forme de nostalgie sous-jacente, une acceptation apaisée, mais aussi des rebondissements et des scènes d'action bien actuelles, et un futur qui reste à écrire. le lecteur tombe vite sous le charme de de ce récit, éprouvant une forte empathie pour Carl Donewicz, soupesant ses chances de s'en tirer à bon compte ou d'améliorer sa situation, conscient que rien ne garantit une fin heureuse et parfaite. Ils font également preuve de plus d'inventivité pour les éléments relevant d'un récit de superhéros.

Ce dernier récit n'a pas le charme de celui consacré à Zozat, mais il en a la sensibilité et l'intelligence émotionnelle, avec des personnages faillibles et attachants que le lecteur espère bien côtoyer à nouveau dans un proche avenir. 5 étoiles.
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