En ouvrant ce roman, je me demandais s'il tiendrait les promesses de son quatrième de couverture. La normande que je suis, grande lectrice de
Maurice Leblanc, ne fut pas déçue. Ma première impression en lisant ce roman est le bonheur. Enfin, un livre qui parle, même fugitivement, d'Ouville l'abbaye.
Passée cette petite note personnelle, je dois dire que Code Lupin est un livre très plaisant.
D'abord, il nous offre le plaisir d'une promenade dans des lieux normands connus (les falaises d'Etretat) ou peu connus, en rendant justice à leur beauté et à leur singularité, que ce soit à l'intérieur des terres ou sur la côte. de manière impartiale, il nous guide vers des merveilles naturelles (les valleuses) et vers celles crées par la main de l'homme (le château de Gueures, celui de Boscol).
Livre très érudit, il connaît sur le bout de la plume toutes les intrigues d'Arsène Lupin. L'auteur n'a pas besoin de me préciser en préface que ces extraits sont authentiques, j'ai lu tous les romans dont Arsène Lupin est le héros, et même quelques romans fantastiques de
Maurice Leblanc – par contre, je ne suis pas d'accord avec ses interprétations de l'oeuvre. J'admire avec quel brio il se sert de chaque parcelle de ces romans pour créer de manière ludique et cohérente sa propre intrigue.
La matière offerte par
Maurice Leblanc est si riche que l'économie de moyen est de mise pour la mettre en valeur. Les personnages sont peu nombreux (le professeur, son étudiante, et un mystérieux opposant), le but poursuivi est clairement énoncé (une chasse aux trésors), l'unité de lieu et de temps est perceptible (vingt-quatre heures en Normandie).
Reste le sous-titre. Da Vinci code normand ? Je serai tentée de dire «pastiche », du nom du héros (Bergton au lieu de Langdon), au passé douloureux de son étudiante, en passant par le déchiffrage du cryptogramme. le ton est léger, et les embûches sur la route des deux héros ne mettent pas leur vie en danger. Je dois avouer que plus j'avançais dans ma lecture, plus je craignais d'être déçu par le dénouement, que j'imaginais sanglant, à l'image de certains romans ayant inspiré des sagas de l'été à la télévision. Heureusement non. La résolution de l'énigme révèle uns histoire tragique, plausible et touchante.
Deux personnages, le maître et la disciple, et un adversaire qui essaie d'empêcher leur quête. le sous-titre donne clairement la source d'inspiration, même si CL est plus un pastiche (voir le nom du professeur, et sa relation si vite nouée avec son étudiante). Puis, la poursuite est plus soft, ils ne sont soupçonnés de rien.