C’est un homme de postures, ce qui est courant, paraît-il, chez les intellectuels.
Elle glisse ses bras autour de son cou et ce parfum d'enfant provoque en lui une émotion.
C'est une senteur fraîche, tendre, qui rachète les odeurs de la guerre, poudre, mort et merde.
Quand ils venaient en permission, ce n'était pas le moment de leur refuser quelque chose. Alors, on se ramassait des gosses. En veux-tu, en voilà. Après, on apprenait que le père était mort en héros ou il revenait infirme, et il fallait se coltiner les gosses quand-même! Les gosses de guerre comme on les appelait.
Effet de l'université, à quoi servent les étudiants s'ils ne remettent pas en cause le système en place?
Il convoque ce vieil amant encore jeune, ses meilleurs souvenirs de maîtresses rétives qu’il a fini par combler. Il se sert de son intimité avec la géographie du corps féminin. Il titille, il mordille, suçote et branlote tous les lieux de Carmela susceptibles de s'échauffer. Rien n'y fait. Ce n'est pas qu'elle se refuse, c'est qu'elle ne montre aucune émotion, qu'elle ne consent aucun halètement, même pas un soupir, encore moins un gémissement ou ce râle, même faible, qui annonce le plaisir.
La guerre se raconte entre les hommes qui en reviennent, parce que dans ces moments-là, rien ne peut-être inventé ni enjolivé. Le reste, les histoires qu'on lit dans le journal, c'est pour le public. Ce ne sont pas les mêmes.
Il faut des alcools forts pour les moments forts ...
L'amour au parti, c'est la camaraderie associée à un besoin sexuel.
Le reste, c'est pour les bourgeois.
Et pourtant cet homme fait partie de ceux qui ont juré fidélité à Nino le jour de la mort du Strozzi, et ce jour-là, il était sincère. Mais avec le temps, l'instinct a repris le dessus. Un vrai traître a besoin de trahir pour se sentir en accord avec lui-même. La fidélité est une amertume secrète qui pourrit la vie. La loyauté, c'est du fiel saupoudré de sucre, le jour de sa violation, ce qu'il ressent est un bonheur qui le paie de tout le reste. La trahison c'est intime.
Sur le front de Stalingrad, la température a chuté d'un coup. Il fait moins 15 degrés le jour, moins 25 la nuit. Il faut allumer des foyers sous les tanks pour empêcher le carburant de geler.
Paulus attend pour son offensive de nouveaux renforts qui n'arrivent pas. Les containers de munitions largués par la Luftwaffe, qui ne peut atterrir sur les pistes verglacées, sont tombés côté russe. Paulus enrage.Il est au téléphone avec l'OKH. L'offensive doit être retardée. La réponse d'Hitler tarde à venir. Goering promet de renvoyer des avions dès que le temps le permettra.