Jaume Cabré est un auteur de romans complexes qui m'a époustouflé avec
Confiteor (2011), le roman total par excellence, qui a nécessité 8 années de travail, une grosse pépite littéraire. Aussi, j'ai beaucoup apprécié
L'Ombre de l'eunuque (1996) une réflexion sur la création artistique à la fin du franquisme. Et aussi
Les Voix du Pamano (2004), un livre très fort sur la mémoire historique.
Quand arrive la pénombre (2017) est le premier livre que je lui lis en français et je dois avouer que je n'ai pas reconnu le style de l'auteur, si posé et complexe. Ici c'est une succession de récits (13), en rapport et sans rapport les uns avec les autres, sur des sujets assez marginaux, avec des personnages principaux masculins et des femmes reléguées en toile de fond et pour des choses secondaires.
Il y a quelques histoires imbriquées, d'autres non. Parfois surgissait un personnage et je ne savais pas le situer dans le contexte. Des histoires assez décousues et beaucoup de thèmes délictueux.
J'ai été déçue, et à deux doigts d'abandonner la lecture, puis, au vu de l'admiration que m'ont inspiré les trois romans lus, j'ai persisté et arrivée, essoufflée, à la fin.
Les deux premières histoires m'ont intéressé beaucoup, écrites dans une prose plus que colloquiale (pouvant être grossière), où l'on sent de l'humour sous-jacent avec deux histoires bien menées. La première, "Les hommes ne pleurent pas" est l'histoire triste d'un adolescent abandonné dans un internat par un père qui ne viendra jamais le voir, un enfant qui sera abusé et qui ourdira une vengeance.
La deuxième histoire, "Moyennant finances", est assez cocasse, celle d'un pâtre voleur de moutons qui sera découvert.
A partir de la troisième histoire, l'intérêt s'est complètement gâté pour moi. J'ai éprouvé de la difficulté à suivre des enchaînements en dents de scie et des sujets qui m'ont paru sans grand intérêt.
Première déception de lecture d'un auteur de prédilection.