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Les nuits retentissent des cris de douleurs de Cristofaro dans le quartier de Borgo Vecchio, Palerme. le jeune garçon est battu par son père, au point que son meilleur ami, Mimmo, rêve de l'assassiner. Amoureux de Celeste, la fille de la prostituée du coin, réfugiée sur le balcon quand sa mère accueille les clients, Mimmo doit également s'occuper de Nanà, le cheval (mal) acquis par son père. Et puis il y a Totò, le pickpocket aux mains lestes et jambes véloces qui connait tous les coins et recoins de la ville. Un voleur au grand coeur, qui souhaiterait aider sa communauté et que les enfants rêvent d'avoir pour père. Son mariage avec la mère de Celeste pourrait bien changer la face du quartier.
Dans ce roman de Giosuè Calaciura, on navigue entre l'univers du « Voleur de bicyclette » de Vittorio de Sica et la folie communicative d'un Emir Kusturica (on pourrait presque parler de néoréalisme magique !). Notamment avec la scène de l'inondation.
Et puis il y a la langue poétique de l'auteur qui permet d'éviter tout misérabilisme pour décrire Borgo Vecchio. Si l'auteur décrit sans tabou la pauvreté, la violence, les tricheries, la corruption, entre autres, son roman reste avant tout une déclaration d'amour pour ce quartier, et surtout pour ses habitants. Pauvres, mais riches de coeur, de solidarité, d'espoir et de rêves. Et on s'attache à Cristofaro le maltraité, à Celeste avide du savoir des livres, à Mimmo prêt à prendre tous les risques pour sauver son ami, de Carmela, prostituée et mère…
Un roman touchant, émouvant, fin et sensible.
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Au plus profond de l'Italie, se trouve la Sicile, cette région aussi rude que belle.
Au plus profond de la Sicile, se trouve Palerme, sa capitale, aux maisons délabrées et aux odeurs enivrantes.
Au plus profond de Palerme, se trouve Borgo Vecchio, un quartier miséreux aux ruelles étroites.
Et au plus profond de Borgo Vecchio, se trouve une palette de personnages hauts en couleur, à commencer par Mimmo et Cristofaro, deux gamins inséparables.
Ensemble ils partagent tout: les joies et les violences, dont la plus forte est celle que Cristofaro subit chaque soir, lorsque son père a ingurgité suffisamment de litres de bière.
Mimmo, lui, est amoureux de Céleste, une jeune fille dont la mère, Carmela, gagne sa vie en s'offrant aussi bien aux hommes du quartier, qu'aux marins de passage.
Et il y a Toto, bien sûr...Toto le voleur, charismatique, rapide comme l'éclair, qui a toujours un revolver dans sa chaussette, et à qui tous les enfants rêvent de ressembler.

Giosuè Calaciura nous raconte son pays, sa ville dans une langue incroyable. À travers sa plume poétique, c'est toute la chaleur et la rudesse de ce quartier, où se côtoient violence et tendresse, cris et silences qu'il exprime.
C'est plein de sons et d'odeurs (le passage sur les effluves du pain est tout simplement incroyable).
C'est plein de bruit et de fureur.. .
L'écriture est particulière, certaines phrases étant d'une longueur que j'ai rarement rencontrée au cours de mes lectures. Cela peut déstabiliser, mais quelques pages d'adaptation suffisent à apprivoiser le rythme, et le style devient vite chantant.
L'ambiance de ce livre n'a pas été sans me rappeller celle du film "Chronique d'une mort annoncée", tirée de l'oeuvre de Gabriel García Márquez, que je n'ai d'ailleurs jamais lue (une lacune à laquelle il va falloir que je remédie très vite).
Cette histoire, belle et triste à la fois, m'a mis autant d'étoiles que de larmes dans les yeux.
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Je ne sais pas si c'est la traduction, mais je n'ai pas aimé l'écriture de l'auteur que j'ai trouvée sans rythme. Et puis, cette propension à décrire des sévices me gêne énormément, comme une impression de voyeurisme. Ce livre ne restera pas gravé dans ma mémoire.
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Scènes de la vie quotidienne de Mimmo et Cristofaro, Palerme, Sicile, une Palerme contemporaine, pas celle de Don Corleone. Borgo Vecchio, le vieux bourg, quartier pauvre, c'est peu dire. Les deux enfants y traînent beaucoup, l'un battu par son père, l'autre se consumant pour Celeste, fille de Carmela. Celeste est souvent sur son balcon tandis que sa mère reçoit des hommes, c'est son métier qu'elle exerce consciencieusement sous le regard de la Vierge au manteau. Mais il y a un héros, Toto, un peu Robin des Bois d'une métropole sicilienne archaïque. Borgo Vecchio pourrait friser voire respirer le misérabilisme. C'est sans compter la verve et le punch de l'écriture de Giosuè Calaciura.

Car Borgo Vecchio est un roman délicieux, bref, c'est souvent une qualité, mais qui explore l'humanité palermitaine avec la tendresse d'un film néoréaliste (à cette référence ceux qui me lisent depuis longtemps savent que je fonds), l'humour en plus, un peu désespéré, l'humour. Souvent brutal, le propos de l'auteur ne s'embarrasse pas d'un exotisme rédempteur, ni de facilités descriptives. Mais qu'est-ce qu'on les aime ces figures d'un Mezzogiorno toujours englué dans une misère endémique et une délinquance précoce inextinguible. Carmela, la sainte putain, la petite Celeste, rêveuse et décidée. Mimmo, relativement privilégié et Cristofaro, dans cette chronique d'un martyre annoncé, et Nana, cheval de son état, à la fois déifié pour ses performances en course et maltraité comme une bête de somme.

de belles et longues phrases, d'une grande poésie, traversent, fulgurantes, ce Borgo Vecchio, sorte de chorégraphie de rêves et de violence, parfois drôles, avec par exemple le curé, receleur au tabernacle, souvent émouvantes, je pense à l'ode au pain et aux scènes de marché. A ce beau ballet ne manque même pas la trajectoire fantastique d'une balle dans la cité sur les traces de Toto. du grand baroque, de l'opéra, grandiose et pouilleux. Un déluge d'images, envoûtant, ce déluge étant à prendre au sens propre durant tout le troisième chapitre, impressionnante symphonie pour navires en folie et flux punitif sur le peuple des ruelles.

Aux premières lumières du jour, on découvrit que la mer avait brisé toures les digues et avait pénétré dans la ville par la porte du Quartier. Il régnait un calme de déluge universel. Ceux qui dormaient encore furent réveillés par les sirènes des bateaux qui ne trouvaient plus le port et s'enfonçaient versl'intérieur car ils voyaient encore de la mer à l'horizon alors que les instruments indiquaient la fin de la navigation.

La Sicile a ses grands, très grands romanciers. le Lampedusa du Guépard, le Sciascia des pamphlets politiques,le Pirandello des Nouvelles Sicilennes, et aussi Brancati (Le bel Antonio), Vittorini, Camilleri et son commissaire Montalbano. de toute évidence Giosuè Calaciura, né en 1960 à Palerme, ne dépare pas.

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Palerme, pleine de violence et de poésie. Borgo Vecchio, Le Quartier, face au port, à la fois sombre et tendre.

Un quartier populaire et pauvre, rempli de senteurs, où trafics, prostitution, violences...désespoir, sont le lot quotidien de ses habitants.

L'histoire bouleversante de deux jeunes garçons Mimmo et Cristofaro, liés par une forte amitié, leurs parents, leur camarade Céleste et sa mère Carmela, le voleur Toto, le cheval Nana, monsieur le curé... toute une galerie haute en couleurs et en odeurs, celles du bon pain frais, du sang, de la viande chez le charcutier, du poisson, de l'iode, la puanteur des égouts débordants et de la brutalité.

Et ces gamins du Quartier qui jouent à l'art de s'enfuir en courant !
Piégés dans cet engrenage, ils rêvent d'évasion en observant l'horizon...respirant le parfum de la mer...

"Le perroquet sortit sa tête de dessous son aile, regarda fixement d'un côté, puis de l'autre, et claironna : Flics à l'orient ! Flics à l'orient ! Le Quartier se réveilla comme un seul homme et chacun prit ses précautions."

Ambiance teintée de glauque, tristesse de désespérance et lueurs d'espoir.

Une plongée épique sicilienne, pittoresque, baroque, intense, dramatique et poétique.
Beauté et violence d'une tragédie méditerranéenne.
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Ce livre court mais dense nous offre une immersion dans le Borgo Vecchio, quartier de Palerme, chef-lieu de la Sicile. Un quartier populaire, où chacun vivote comme il peut. Nous y faisons la connaissance de Mimmo et Cristofaro, deux ados inséparables. le père de Mimmo est boucher et truande ses clients sur le poids de la mortadelle. Celui de Cristofaro est un ivrogne qui bat son fils tous les soirs au vu et au su de tous, chacun s'enfermant chez soi pour éviter d'entendre les râles de souffrance du gamin. Il y a aussi Carmela, la pute du Quartier qui se sent protégée par la Vierge Marie et sa fille Céleste qui patiente sur le balcon pendant que sa mère travaille. Et enfin, Toto, le pique-pocket qui aimerait bien sauver tout ce petit monde de la misère.
🇮
Ce roman pourrait être sordide mais il est raconté d'une plume si belle et poétique qu'il en devient presque lumineux. Une très belle découverte pour moi.
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Je tenais tout d'abord à remercier Babelio et Folio pour l'envoi du livre dans le cadre de la masse critique.

Borgo Vecchio n'est pas un simple roman, c'est une histoire. L'histoire d'un quartier mais surtout l'histoire de deux garçons qui vont tout faire pour sauveur l'un des deux des coups que lui infligent son père. C'est une belle histoire d'amitié au sein d'un quartier de Palerme.

J'ai beaucoup apprécié ma lecture. Elle m'a fait découvrir un quartier typiquement sicilien, avec ses personnages hauts en couleurs, ses histoires de quartier que l'on ne trouve que là-bas et aussi une histoire d'amitié extraordinaire. Je compte faire découvrir ce livre à mon père car il est originaire de Palerme et je pense que cela lui donnera des souvenirs d'enfance.

Je finirais cette chronique en disant que je garderais longtemps un très beau souvenir de cette lecture.
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La première fois, Giosuè Calaciura m'avais fait vaciller.
Aujourd'hui, il m'a mise par terre. J'ai bien pris les coups, j'ai mordu la poussière.
"Borgo Vecchio": quelle claque!

Le roman est court, mais heureusement qu'il n'est pas plus long. Il est déjà presque insoutenable comme ça. Sa lecture est douloureuse, elle fait mal, elle déchire.
Court, mais intense, sublime.

"Borgo Vecchio", c'est un quartier de Palerme qui sent la viande, le pain chaud et le sang. C'est le quartier des oubliés, des invisibles, de la violence et de ceux qui n'ont rien et plus rien à perdre.
Théâtre d'une tragédie antique, le sang et la misère en plus, le blanc des palais en moins.

Ici vivent Mimmo, dont le père, boucher, triche et trafique, et son meilleur ami, son presque frère à la vie à la mort -mais à la vie ce serait mieux-Cristofaro, battu tous les soirs comme plâtre par son père, battu par son père qui le tuera un jour. Et tout le monde le sait -Cristofaro aussi- et personne ne fait rien, comme toujours. Il n'y a que Mimmo qui voudrait sauver son ami et qui s'en inquiète, mais il est trop petit... Alors il confie ses peurs et ses colères à Nanà, son cheval, son autre ami.
Dans le borgo, on croise aussi Celeste, souvent perchée -comme Juliette en son temps- sur son balcon, que le soleil morde ou que la pluie ruisselle, enfermée et à peine abritée, quand sa mère travaille à satisfaire les marins de passage ou les hommes du quartier. Celeste, dont Mimmo est fou amoureux.
Et il y a Toto, le voleur, le héros. Mais cette fois, c'en est fini de ses belles heures: la police est bien décidée à avoir sa peau.

Dans une langue âpre et poétique, un style baroque -absolument magnifique où se rencontrent dans un corps à corps éprouvant un réalisme brut, brutale même et un lyrisme à vous faire trouver des étoiles dans le sang et la boue, Giosuè Calaciura nous raconte une histoire extrêmement poignante, triste et d'une intensité à couper le souffle. Un récit violent, incandescent et presque sans lumière. Celle-là, elle affleure parfois dans l'amitié de Mimmo et Cristofaro, dans la soif d'amour des personnages.

Mais que peut l'amour face à la violence et à la brutalité des hommes?
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Un conte italien foisonnant où le mysticisme se mêle à la violence, où Judas, Marie-Madeleine et le déluge prennent vie, où l'odeur du pain chaud et les habitudes de quartier créent un lien fort, où un cheval parle, où l'innocence s'est depuis bien longtemps envolée, où la mort frappe sans concession. Giosuè Calaciura nous emmène dans ce roman dense et effréné, quelque peu désordonné, à travers les rues de Palerme, pour vivre intensément cette vie du Borgo Vecchio sans scrupule, dont le salut dépend de ses enfants qui ont peut-être perdu toute candeur, mais ont fait une force de leur sincérité et de leur courage.
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Dans son roman « Les enfants de Borgo Vecchio », Giosuè Calaciura dépeint la cruauté du monde sur 160 pages en utilisant l'exemple de l'ancien quartier de Palerme « Borgo Vecchio ».
Un livre qui est paru chez Folio en version poche, auparavant en grand format chez Notabilia.
J'ai vu, en effectuant des recherches, qu'un autre de ses romans a été publié récemment, toujours chez Notabilia : le tram de Noël. Et un autre chez Folio : passes noires

Je le relirai, car je vous l'annonce avec ce poste, mais vous en saurez davantage ces prochains jours en story et en post je me lance dans un challenge de littérature italienne. Les auteurs italiens, peu importe le genre, arrivent toujours à me faire ressentir beaucoup d'émotion j'ai donc décidé d'en découvrir toujours plus et quoi de mieux que de partager ça ensemble ? Un challenge illimité dans le temps.

Est-ce que vous êtes partants ?
Je lance aussi un challenge « Nos régions », qu'elles soient françaises ou belges

Pour les 2, je vais ouvrir un groupe Facebook privé, plus d'infos suivront

Revenons au livre

Les gens qui vivent à Borgo Vecchio ont du mal dans la vie.

Mimmo dont le père, escroc bouleverse l'équilibre de la boutique et martyrise la jument Nana dans des courses clandestines.
Cristofaro l'ami régulièrement battu par son père, l'ivrogne dont les cris traversent la ruelle où tout le monde coupe le souffle en attendant que cela passe.
Céleste, la fille de Carmela, la prostituée qui a un portrait de la Madone au-dessus de son lit, Céleste n'a d'autre univers que la terrasse devant la chambre de sa mère où elle doit attendre que sa maman ait fini son travail
Nicola faible d'esprit qui vit avec des moutons et des agneaux décorés comme des arbres de Noël.

Ces enfants secoués par la vie à un jeune âge, battus et négligés par leurs parents sont les héros de ce court récit.

Malgré tout, malgré toute la noirceur des adultes qui les entourent ils rêvent d'un avenir meilleur et espèrent l'aide de Totò, le demi-dieu criminel supposé du quartier.

Le Borgo Vecchio lui-même est décrit comme la Mecque du mal et de la cruauté : les petites rues sinueuses offrent un refuge aux criminels.

Les habitants ferment les yeux sur la brutalité du père de Cristofaro et ne se regroupent que lorsque les forces de l'ordre tentent de maîtriser le chaos.
Les personnes handicapées sont gardées comme du bétail, et même le curé du quartier, forcé ou non, fait cause commune avec les escrocs.

Grandir dans ce monde exige beaucoup des jeunes, mais ils prennent de petites attractions comme une opportunité d'échapper au monde, par exemple l'apparition du cheval Nanà.

Le langage est pictural et poétique, l'auteur l'utilise, par exemple lorsqu'il laisse flotter l'odeur du pain dans le quartier, cela contraste fortement avec ce qu'il décrit d'autre ; beauté et laideur se côtoient, cela constitue une grande partie de l'attrait de cette oeuvre et rend la brutalité d'autant plus hideuse.

Fantaisie, rêve, réalité, flashbacks et éléments fantastiques, qui doivent être compris comme des métaphores, alternent et demandent beaucoup de concentration de la part de toi, lecteur afin de pouvoir suivre l'action.

Les nombreux motifs et symboles qui traversent tout le roman sont frappants et aussi un défi pour moi très réussi.

L'auteur réussit de manière très impressionnante à faire réfléchir à la perversité dans le monde et espérer à nouveau.

Ce Palerme ressemble presque à un conte de fées, où l'odeur du pain réveille un plaisir prodigieux chez les gens et le déluge est un événement biblique.
Les protagonistes sont des enfants, des animaux et des rêveurs.

Un réel coup de coeur.
Lien : http://unesourisetdeslivres...
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