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sur 1263 notes
D'Italo Calvino, j'avais apprécié le Baron perché, tant est si bien que j'en ai fait, dans Babelio, l'un des livres à emmener sur une île déserte.

J'avais déjà lu son Vicomte pourfendu que je n'avais pas inscrit dans ma bibliothèque, par oubli. L'erreur est corrigée.

Ce récit court est un joli conte philosophique qui amène à la réflexion sur le bien et le mal qui est en toute chose et notamment en chaque individu. Notre côté mauvais est défini par les valeurs de l'éducation reçue et par la société. Nous savons le définir et c'est en toute connaissance de cause que nous l'appliquons. Seul un mensonge envers nous rassure les pêcheurs que nous sommes. Mais le bien, la bonté, la gentillesse ne peut être que favorable prônent les religions notamment. du moins c'est ce que nous croyons. Ne disons nous pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions. C'est ce que Calvino démontre dans ce conte.

Le monde ne serait pas meilleur si nous étions tous des gentils. le monde est un juste équilibre que nous devons trouver dans toutes les facettes qui nous composent. « En étant un homme entier, ni méchant, ni bon, il [le vicomte] [avait] l'expérience de l'une et de l'autre moitié […] aussi devait-il être sage [p.121] ». Ainsi conclut Calvino.
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Le Vicomte pourfendu est un conte philosophique que mon fils, en classe de seconde générale, doit lire pendant les vacances. Comme d'habitude, je n'ai pas pu m'empêcher de le lui piquer !
La lecture est facile malgré l'écriture soutenue et la richesse du vocabulaire.
Ce conte, original et farfelu, alterne horreur et comique. L'auteur a un humour noir très poussé. le récit est rempli d'ironie et de sous-entendus. Au début de l'histoire, le Vicomte Médard me fait penser à Candide découvrant l'horreur des champs de bataille.
Durant la guerre, Médard a été fendu par un boulet de canon, en un côté mauvais et un côté bon.
De retour à Terralba, chaque moitié du Vicomte prône à sa manière sa philosophie de la vie. L'une, le Mal en pourfendant les choses et les êtres vivants, l'autre le Bien aidant les blessés et les plus démunis. Mais lorsque le Mal et le Bien se rencontrent...c'est le désordre dans l' esprit des habitants !
Le passage sur les lépreux est excellent.
En résumé, le Vicomte pourfendu est un symbole de la double nature de l'être humain, tel le yin et le yang.
La jolie morale que l'on peut en tirer est que l'on a tous deux côtés, un bon et un mauvais, il faut les accepter, vivre avec et apprendre à les maîtriser en trouvant le juste milieu, l'équilibre...
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Le vicomte Médard de Terralba se met à la disposition de l'Empereur pour lutter contre les Turcs. Sa carrière de soldat sera cependant courte, puisqu'à la première bataille, un boulet de canon le découpe proprement en deux. Les médecins, fascinés par ce cas unique, délaissent aussitôt les autres blessés pour sauver ces deux demi-vicomtes.

Une première moitié revient dans son domaine. La mauvaise, se rendent vite compte les habitants. Les exécutions arbitraires se multiplient, les mauvais tours aussi, et les animaux sont retrouvés découpés en deux, le maître des lieux désirant que toute la Création lui ressemble.

Quand la seconde moitié pointe le bout de son nez, elle est accueillie avec joie. Les animaux torturés sont soignés, les dégâts causés par la première réparés, les aumônes abondent. Puis les habitants déchantent : impossible de faire un honnête profit sans recevoir à la figure la liste de tous les pauvres vivants aux alentours, et les sermons moralisateurs interrompent toutes les tentatives de danse, de musique et d'adultère. « Des deux moitiés, la bonne est pire que la mauvaise » finissent par se dire les villageois coincés entre les deux extrêmes.

Ce petit conte philosophique fait mouche : beaucoup d'humour, un brin de cynisme pour une réflexion sur le thème « l'excès nuit en tout ».
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Il visconte dimezzato 1952

Le narrateur évoque l'histoire de son oncle, Medardo di Torralba qui, combattant en Bohême contre les Turcs, fut partagé en deux par un coup de canon.
Les deux moitiés du corps, parfaitement conservées, possèdent deux caractères différents : la première est celle d'une nature cruelle qui sévit sur ses sujets et poursuit la belle Pamela, tandis que l'autre, la bonne, tente de réparer ses méfaits et demande Pamela en mariage.
Les deux moitiés se défieront en duel et..............

Au début, ce n'est que la mauvaise part qui revient chez elle en Italie, celle capable de terrible cruauté.

Tout de suite l'histoire truculente , est une fable cadencée comme un ballet.
Autour du demi-vicomte se meuvent et s'affairent ses sujets, plus partagés en deux que lui.
Cette fable peut se lire à plusieurs nivaux. Peut-être comme une allégorie de la condition de l'homme contemporain, "aliéné", mutilé, subissant l'impossibilité de rejoindre l'intégralité, l'achèvement.
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Un conte peu banal qui allie cynisme et humour avec le récit d'une bataille entre un chevalier génois et l'armée turque.
Après une blessure qui le pourfend en deux, le Vicomte de Terralba ne perd pas contenance et poursuit sa vie et ses rêves dans une ambiance Dr Jekyll et Mr Hyde tant ses deux parties sont à l'opposé l'une de l'autre.
Un homme tantôt drôle et sympathique , Tantôt cruel et vindicatif, qui laisse son entourage pantois .
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Retour de lecture sur un très court livre d'Italo Calvino, "Le vicomte pourfendu", paru en 1952 dans sa version originale en Italien. Ce livre est le récit d'une histoire totalement exubérante et farfelue à propos d'un vicomte, le vicomte Medard de Terralba, dont l'action a lieu au XVIIIe siècle. Celui-ci a été coupé en deux à la guerre, et les deux moitiés continuent de vivre de manière indépendante, l'une étant le bon côté du personnage, l'autre étant son mauvais côté. le style d'écriture, qui est un des points positifs, est léger et surtout très ironique, que ce soit dans sa manière de raconter l'histoire, avec de nombreux détails comiques, ou dans le choix des noms de lieux ou des personnages. L'univers médiéval et fantasmagorique créé par Calvino et qui tient lieu de décor pour cette fable, est particulièrement bien réussi. Les personnages s'intègrent parfaitement dans cet univers, l'ensemble définit un monde imaginaire très cohérent. le récit s'apparente à un conte philosophique, avec en plus une dimension d'apprentissage, vu que le narrateur, neveu de ce vicomte, est proche d'être adulte. C'est plutôt amusant et agréable à lire, mais l'intérêt se limite pratiquement à cela, cela ne va pas forcément très loin dans la réflexion. L'histoire évoque la dualité entre le bien et le mal dans une même personne, et peut aussi être vue comme une critique du manichéisme, chaque demi-vicomte représentant le bien et le mal. Tout cela reste assez caricatural, et l'histoire, même si elle est très originale, reste un peu simpliste. D'un autre côté, vu le format du livre, qui est très court, il est difficile de s'attendre à quelque chose de beaucoup plus profond. Au final, c'est une lecture de divertissement, très amusante, qui sous ses airs légers, nous pousse quand même à nous interroger sur notre manière de fonctionner, entre ce que nous estimons être le bon et le mauvais.
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Ce livre est une petite merveille ! Italo Calvino nous propose un conte savoureux qu'il est difficile de quitter. Médard de Terralba est un chevalier génois. Accompagné par l'écuyer Kurt, il traverse les plaines de Bohême afin de rejoindre le camp des chrétiens. Nous sommes dans le contexte de la guerre contre les Turcs au XVIIIème siècle. Pendant la guerre, il est littéralement coupé en deux par un boulet de canon. de retour sur ses terres, cette sombre moitié de Médard sème la terreur auprès des habitants.

L'histoire est racontée par un enfant qui n'est autre que son neveu. On y croise des personnages variés : l'excentrique Docteur Trelawney, la nourrice Sébastienne,
les lépreux de Préchampignon, la petite bergère Paméla, les huguenots... mais aussi l'Infortuné et le Bon. J'ai vraiment adoré ce livre. La manière d'écrire et l'histoire en elle-même m'ont procuré un bel instant d'évasion. Vivement une nouvelle lecture de cet auteur !
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J'ai savouré ce petit conte de la même façon délicieuse que les deux autres volets de la série Nos ancêtres de Calvino. Voilà un conte ancestral et moral. Une morale qui ne se prend pas la tête, mais une morale tout de même. Un conte sur les deux faces de l'être. Un conte sur les parties et le tout qui se porte mieux que l'ensemble de ses parties. [Septembre 1992]

Si, à ma première lecture, en 1992, je considérais le vicomte pourfendu telle une oeuvre morale, je pourrais dire aujourd'hui qu'il s'agit d'un conte philosophique à la manière De Voltaire que je n'avais pas lu à l'époque. Ce vicomte, séparé en ses deux moitiés par un acte de guerre, nous expose sa double nature, son ambivalence envers le bien et le mal et les excès de l'un comme de l'autre, et cela est fait avec une plume parfois cynique parfois ironique, mais toujours merveilleusement tenue par Calvino.

Il s'agit ici d'une nouvelle traduction de cette oeuvre maintenant classique. Toutefois, il y a un tel écart de temps entre mes deux lectures que je ne peux dire en quoi la nouvelle traduction diffère de la première.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Le vicomte Médard de Terralba part sur son fier destrier faire la guerre aux Turcs. Mais, au cours d'une bataille acharnée, un boulet le coupe littéralement en deux. Des médecins usent de toute leur science pour lui sauver la vie et c'est une moitié d'homme gravement mutilé qui est ramenée dans son fief sur une civière. Bientôt tout le monde découvre ce qu'est devenu le vicomte : un être mauvais, haineux et qui ne pense qu'à faire du mal à tout ce qui l'entoure. Mais un jour, l'autre moitié du vicomte réapparaît sous la forme d'une moitié d'homme ressemblante, mais totalement différente. Elle s'évertue à toujours faire le bien autour d'elle...
Ce conte philosophique fait partie avec « Le baron perché » et « Le Chevalier inexistant » de la trilogie « Nos ancêtres ». Magnifiquement écrite, cette histoire totalement improbable permet à Calvino de poser le problème du mal et surtout celui de la dualité toujours active en chacun de nous. Un livre qui fait réfléchir à l'aide d'une petite histoire légère et amusante en apparence. Et bien plus profonde en réalité. « Le Vicomte pourfendu » est également un des réquisitoires les plus convaincants sur l'absurdité de la guerre. Une sorte de démonstration par l'absurde. Spirituel, humoristique et plein de trouvailles poétiques, ce livre est à classer parmi les plus grands textes de la littérature italienne du XXème siècle.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Le vicomte Médard de Terralba va combattre les Turcs en cette période de guerre sainte. Mais ce n'est qu'une moitié de lui qui revient du champ de bataille, une moitié mauvaise, qui coupe tout ce qu'elle voit en deux, qui essaie d'empoisonner son neveu en lui offrant un panier de champignons vénéneux, de se faire épouser par la belle Paméla en faisant pression sur ses parents influençables...
Heureusement, un jour , la bonne moitié revient: mais ce n'est pas forcément que du bon qu'elle amène.
Un conte amusant et plein d'inventions sur la notion de bien et de mal, facile à lire et léger.
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