Le Vicomte pourfendu

Premier volet de la trilogie "Nos ancêtres", "Le Vicomte pourfendu" est un conte à la fois extravagant et philosophique.

Médard de Terralba voit son corps coupé en deux dans le sens de la longueur par un boulet de canon lors d'une bataille contre les turcs. Une des deux moitiés a pu être sauvé (ah, la chirurgie en temps de guerre ! ) et rentre au village. Et c'est le mal incarné qui rentre au village, cette moitié de Vicomte dans son manteau noir. Les villageois vont subir sa violence acharnée.

Jusqu'au jour où l'autre moitié du Vicomte apparaît, revenue elle aussi du champs de bataille. Et chaque moitié vit sa vie indépendamment de l'autre. La seconde dispensant le bien et la bonté autour d'elle.

Et là c'est la confrontation entre le bien et le mal. Comme deux facettes de la même personne.

Très bien écrit, ce récit bref (à peine une centaine de pages) met en scène ces deux demi-personnages, dans un décor et une ambiance de conte tout à fait originale et drôle narré par un gamin (le neveu du Vicomte) de façon naïve et profonde à la fois.

Au-delà du texte, Italo Calvino nous pousse à la réflexion, sur nous même sur nos comportements. Et même jusqu'à l'absurde : le bien peut il exister sans le mal ?

Lien : http://animallecteur.canalbl..

Le charme du fabuleux c'est son réalisme.
Éternelle incomplétude de l'être ! Voilà donc le vicomte pourfendu d'un boulet de canon.
Voilà le vicomte : côté pile, côté face. le vicomte blanc, le vicomte noir.
Schéma binaire très simple en apparence,
Difficile de vivre d'une seule moitié ! le mal pour le mal, odieusement inconfortable... le bien pour le bien l'est absolument tout autant. Chère solitude de l'être ! Insupportables moitiés d'hommes !
L'équilibre repose sur le bon dosage de l'homme, de là découlera son meilleur usage!
Il faudra cependant bien se rappeler qu' « il est clair qu'il ne suffit pas d'un vicomte complet pour que le monde entier soit complet... ». le drame du fabuleux, c'est également son réalisme.
Lectures d'Italo Calvino à poursuivre au grand galop !
Le Baron perché et le Chevalier inexistant, la suite de la célèbre trilogie Nos ancêtres
Entre autres...

Astrid Shriqui Garain

Je suis déçue par cette lecture. de part sa réputation, je m'attendais à une histoire rocambolesque. Mais que nenni.
Un conte philosophique sur la dualité entre le bien et le mal, et le fait que ce soit cette mixité qui définisse l'être humain.
L'écriture est plaisante et fluide, l'idée de départ est originale, mais pas assez fouillée, et la moralité est tellement prévisible.
Je me suis profondément ennuyée. Je n'ai adhéré ni au récit, ni aux personnages. Il m'aura fallut quatre jours pour finir cette courte histoire, dont trois à me décider d'en reprendre la lecture.
Je comprend malgré tout que ce livre soit abordé au lycée, ce sujet peut soulever bien des débats...

Le vicomte pourfendu se présente comme un conte philosophique sur le bien et le mal. On y suit les mésaventures d'un jeune vicomte qui part en guerre et manque y laisser la vie. On le renvoie sévèrement estropié chez ses parents. Il lui manque la moitié du corps. L'amertume le ronge et le demi-comte est bientôt considéré comme la terreur de la région. Il pourfend ceux qu'il rencontre – autrement dit les coupe en deux – dans l'espoir qu'ils comprennent sa douleur. Mais l'autre moitié – incarnation du bien - ne tarde pas à réapparaître, semant la confusion dans son entourage. le vicomte pourfendu est une jolie leçon de morale sur l'inextricabilité du bien et du mal, mêlés en chacun de nous, et la nécessité de faire face à ses responsabilités et illusions. Selon les codes du conte, le style est naïf, rappelant fortemant Candide de Voltaire.

Cette première partie de la série Nos Ancêtres use de l'humour , certes grinçant, et de situations complètement alambiquées pour représenter la société du XVIII ème siècle (tout à fait transposable de nos jours). La guerre, les conflits de religions, la vénalité ou la corruption, tout simplement la dualité de l'homme, rien n'est épargné par cette plume acerbe mais tellement drôle. Rien n'est blanc ou noir, tout homme est capable du meilleur comme du pire.
À la fois fable, conte, satire, fantastique et drame ce classique est vraiment un incontournable de la littérature.

Un plaisant conte sur le thème de la dualité du bien et du mal qui se cachent en chacun de nous, un moment divertissant...

Premier volume de la trilogie Nos Ancêtres d'Italo Calvino (les autres étant le Chevalier Inexistant et le Baron Perché), le Vicomte pourfendu est un conte philosophique à la mode voltairienne et s'intéresse notamment au côté ambivalent de la nature humaine et à la relativité finale du bien et du mal qui ne faut à aucun cas voir comme des absolus.
Outre quelques piques sur le corps médical à la manière cette fois d'un Molière, Italo Calvino mélange, avec un plaisir non dissimulé, le fantastique et le commun, pour terminer sur une morale simple : pour vivre heureux, le bien et le mal ne peuvent pas s'opposer et la nature humaine doit dépasser cette dimension manichéenne.
Par des touches subtiles, Calvino est également un fervent critique des idéologies du XXème siècle qui toutes rêvent d'absolu et d'homme nouveau : un homme de bien ou de mal n'est pas un homme parfait mais une moitié d'homme, comme le vicomte.

Il était une fois un jeune vicomte du nom de Médard de Terralba, parti en un seul morceau à la guerre contre les Turcs pour des raisons de croyance religieuse, et qui en revint pas tout à fait entier, après y avoir été pourfendu en deux.

L'homme qui revint, n'était pas la meilleure moitié du vicomte disparu. Il était animé d'une cruauté diabolique. Il mena une vie impossible aux habitants de sa contrée comme à ses proches, dont au narrateur de cette histoire qui n'est autre que son neveu.

Et puis un jour, l'autre moitié du vicomte réapparu à son tour, douée quant à elle d'une infinie bonté.

Italo Calvino nous offre un conte, une fable, une légende fantastique et onirique, parlant de la façon la plus poétique qui soit du Bien et du Mal, de leur lutte éternelle, et de la dualité de l'être humain.

Un conte émouvant et questionnant, qui ne peut laisser indifférent. A lire sans attendre.

Qu'est-ce qu'un être un homme ? Un homme "entier", "complet", "réussi" ? Aux yeux de la société, d'un père, d'un neveu, d'une mère-nourrice, d'une femme ? Au fil de cette fable humoristique et morale, Italo Calvino répond tout en douceur, à travers les réflexions du jeune neveu qui achève son récit en devenant lui aussi incomplet, "pourfendu", à la recherche de sa complétude, en entrant en adolescence...

LE VICOMTE POURFENDU d'ITALO CALVINO
Dans la même veine que le chevalier inexistant dont j'avais fait un retour Calvino délire sur un Vicomte retour de croisade coupé en 2 par un boulet! Drôle improbable décalé tout ce que j'aime avec une chute inattendue. Lisez le c'est court et bien écrit. Quel talent!