"Venant de loin, le vent apporte à la ville des cadeaux insolites que remarquent seuls des êtres sensibles, ainsi en est-il de ceux que le pollen des fleurs de contrées lointaines fait éternuer."
Marcovaldo a l'art de repérer l'inattendu, des bribes de nature en milieu urbain. Par exemple des champignons gentiment partagés mais pas comestibles. Il écoute les oiseaux, entend les troupeaux de vaches remonter vers les alpages, enlève un lapin de laboratoire, et, suivant un chat, découvre la ville autrement, dont un carré nature préservé.
Cet homme, manoeuvre à petit salaire, habite avec femme et enfants d'abord dans un sous-sol, puis sous les toits. Il n'est pas riche, et sa visite au supermarché ne peut que le frustrer. "A 6 heures du soir, la ville tombait aux mains des consommateurs. Durant toute la journée, le gros travail de la population active était la production : elle produisait des biens de consommation. A une heure donnée, comme si on avait abaissé un interrupteur, tout le monde laissait tomber la production et, hop! se ruait vers la consommation." On apprendra comment fait sa famille pour ne pas utiliser un chariot quasiment vide.
Parfois ses
aventures le conduisent loin, comme quand il s'étend dans le chargement de sable d'une péniche, ou, l'une des plus belles, quand il se trompe d 'arrêt et erre dans le brouillard dense.
Sans doute aurais-je du commencer ainsi, mais il s'agit de 20 textes dédiés aux saisons, tout simplement, écrivant un monde urbain pas tellement adapté à la nature (et à
Marcovaldo?). Tout en suivant le sympathique et courageux
Marcovaldo, au fil de textes pleins de charme, de poésie souvent, et non dénués d'humour gentil.
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