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3,89

sur 1017 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
C'est l'histoire d'un Lecteur qui commence à lire le dernier roman d'Italo Calvino, intitulé « Si par une nuit d'hiver un voyageur », mais qui réalise, au bout du premier chapitre, que son exemplaire souffre d'un problème d'édition. Il retourne à la librairie pour se plaindre, choisit un autre livre en échange, et rencontre une Lectrice qui a eu le même problème que lui. Chacun de son côté entame ce deuxième roman et, rebelote, à nouveau un problème d'impression, etc etc...

Au total, on découvre ainsi dix récits, ou plutôt dix débuts de romans qui s'arrêtent chaque fois abruptement. Entre chacun d'eux, douze chapitres « fil rouge » dans lesquels on suit Lecteur et Lectrice, qui vont de découvertes en péripéties entre maison d'édition et séminaire universitaire, et rencontrent des professeurs, des traducteurs, des plagiaires et des faussaires aux quatre coins du monde.

« Si par une nuit d'hiver un voyageur » n'est donc pas un roman, mais un livre fait de fragments de romans, mais aussi de mises en abyme vertigineuses, d'imaginaire kaléidoscopique et de réflexions parfois visionnaires sur tous les plaisirs, métiers et dérives liés au livre : lecture, écriture, traduction, inspiration, plagiat, censure.

Un livre de livres, un méta-livre, une démonstration de style virtuose, à laquelle Italo Calvino a manifestement pris du plaisir, s'amusant à balader le Lecteur et la Lectrice, mais aussi les lecteurs et lectrices qui ne se trouvent pas entre les pages de son livre mais le tiennent dans leurs mains.

La question fondamentale : le lecteur, en l'occurrence la lectrice que je suis, a-t-elle pris autant de plaisir à cette lecture que l'auteur ?

La réponse, vaguement honteuse vu l'engouement majoritaire : non, ou très peu. le début était emballant, mais mon enthousiasme s'est très vite éteint pour se transformer en ennui profond. J'ai tout lu, jusqu'au bout, même si je me demandais à quoi bon lire ces débuts de récits dont je ne connaîtrais jamais la fin.

Trop intellectuel et cérébral pour moi (et pourtant c'est ce que je cherche dans mes lectures : nourrir mon cerveau), ce livre est certes un tour de force, mais il n'a suscité chez moi que des émotions négatives, entre ennui et frustration. Un exercice de style dont le sens et l'intérêt m'ont échappé, brillant mais pas séduisant.
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Oserais-je avouer que c'est avec un soupir de soulagement que j'ai refermé Si par une nuit d'hiver un voyageur d' Italo Calvino? Que j'ai souffert à cette lecture ! Un enchevêtrement de débuts de romans, un Lecteur qui cherche leurs suites , une Lectrice qui ne lui est pas indifférente ... de magnifiques pages sur l'écriture, le livre,le lecteur, l'édition, le monde en général et en particulier et en même temps un sentiment de pesanteur, l'envie irrésistible de tout laisser en plan - troisième essai de lecture quand même!- et n'aurait été le défi à relever je ne serai pas allée au bout . En résumé une lecture difficile, un exercice de style dans le plus strict respect de l'Oulipo , un livre surprenant, dérangeant qui en tous cas ne peut laisser indifférent ...
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Alors oui, j'admets sans difficultés que c'est un roman d'une grande richesse et qualité, mais qu'est-ce que je me suis ennuyée...
Pour tout vous dire, je le connaissais déjà, pour avoir dû le lire à la fac et il fait partie des rares livres que je n'avais pas fini à l'époque, frustrée que j'étais de ce livre dans lequel de nouveaux récits commençaient dont on n'avait jamais la fin.

J'ai enfin osé le racheter et le recommencer ce mois-ci, curieuse, et j'ai adoré les premières pages. Puis... de nouveau, l'ennui s'est installé. Mais c'est simplement que je n'ai pas cet esprit cartésien, logique, qui correspond à ce style de roman comme je m'ennuie en lisant Borges ou Kafka ( et j'ai honte...)
Ce roman est pourtant foisonnant de thèmes intéressants autour de la littérature, il est également plein d'humour, de suspense, d'amour et de philosophie.
Un roman complet, où le narrateur, tu ou je, parti à la recherche du roman qu'il est en train de lire, s'enfonce petit-à-petit dans les méandres de l'édition et du plagiat, se perdant d'un récit à un autre jusqu'à ne plus savoir distinguer la réalité de la fiction.
L'auteur, membre de l'Oulipo, flirte avec les mises en abymes, récits dans le récit, personnages devenus personnages des livres qu'ils lisent, jeu des miroirs à la Citizen Kane,... et l'absurde lors de ce passage sans aucun doute bidonnant pour de nombreux lecteurs lorsque le narrateur se retrouve prisonnier de militaires faussement contre-révolutionnaires mais en fait révolutionnaires et l'emprisonnant pour le sauver des vrais contre-révolutionnaires qui se cachent sous des identités de révolutionnaires (ou quelque chose comme ça).
Outre la superficialité des relations entre les individus, l'autre raison pour laquelle je n'ai pas vraiment apprécié la lecture vient du fait, je pense, que je n'avais pas l'esprit assez disponible pour ce genre de roman complexe. Je vous conseille donc de le lire, mais en prenant le temps et en acceptant de revenir régulièrement en arrière pour l'apprécier à sa juste valeur, car ce roman est vraiment déroutant.
Pour ma part, j'ai largement préféré d'autres livres du même auteur...
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J'aime beaucoup Italo Calvino
Le prologue de ce roman m'a bien plu. L'auteur s'adresse au lecteur qui vient d'acheter le dernier Calvino et lui donne des conseils.
Sauf que, cette manière de faire continue de chapitre en chapitre et devient lassante. D'autant que des tas de livres différents viennent se mêler à cette histoire, chez le libraire, chez le traducteur, chez l'éditeur…. Et tout ça s'emmêle et rend la lecture malaisée.
C'est dommage, parce que c'est très bien écrit, c'est intelligent, c'est plein d'humour, mais j'ai capitulé avant la moitié, trop embrouillée, trop lassée, plus motivée.
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Il faut certainement savoir se laisser porter comme une feuille par le vent pour pouvoir apprécier ce livre.
Malheureusement, le « lâcher prise » n'est pas vraiment une de mes spécialités.
J'ai donc lutté tout au long de la lecture de cet ouvrage : lutté pour ne pas perdre pied, lutté pour savoir où voulait nous emmener l'auteur, lutté pour essayer de me souvenir de chaque nouveau roman abandonné en cours de route, avec l'espoir de trouver peut-être toutes les suites à la fin (mais non …), en bref, lutté comme le Lecteur dont on suit les aventures.
C'est sans doute là l'objet de ce livre … ou pas …
Mais ce livre aura au moins eu le mérite de me faire découvrir l'oulipo.
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Disons le tout net, j'ai renoncé à poursuivre ma lecture au bout de deux trois chapitres. C'est bien écrit, mais je n'accroche pas. Les chapitres n'ont pas de lien entre eux sans pour autant constituer des nouvelles à part entière. Je sais bien qu'il s'agit d'un OVNI littéraire mais est-ce encore de la littérature, je n'en suis pas convaincu. Cela se lit plus par curiosité que par plaisir. Et puis il y a tant d'autres bons livres à lire avant que ne surgisse la nuit.
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Je laisse le soin à Italo Calvino d'expliquer son roman, étant moi-même dans l'embarras pour trouver les mots justes pour présenter cette oeuvre unique, originale et complètement barrée :

« Ce livre est né du désir de lecture. Je me suis mis à l'écrire en pensant aux livres que j'aimerais lire. Je me suis dit alors : la meilleure façon d'avoir ces livres c'est de les écrire. Pas un livre, mais dix, l'un après l'autre, et tous à l'intérieur du même livre. (...) J'ai toujours voulu faire le livre du lecteur. Pas seulement parce que le lecteur est le seul véritable héros de ce livre, mais aussi parce que c'est son désir de lecture qui dicte les différents livres ». Voilà voilà.

À travers un collage de dix incipits d'histoires dans dix univers différents, l'auteur nous embarque dans une aventure incroyable, où le Lecteur (le héros du roman) frustré par ces histoires toujours commencées et anxieux de connaître la suite, part en quête du livre qu'il veut finir et qui toujours lui échappe.
C'est rocambolesque, surprenant, savant voire carrément intellectuel. J'ai été souvent perdue, perplexe ou désarçonnée. C'est un livre auquel on ne s'attend pas. Un livre qui marque, qui questionne, qui résonne longtemps en soi. Qui dénote. C'est un roman « hors-norme ».

Je pense qu'il mérite une seconde lecture (voire une troisième) où, passée la première surprise de ce roman incomparable, je me laisserai immerger par les réflexions intellectuelles et existentielles qui y foisonnent, sur le livre, la lecture, l'écrivain et le Lecteur, mais aussi le monde en général et celui de l'édition en particulier. Peut-être même les comprendrais-je. Mais je n'en suis pas si sûre.
Lien : https://brontedivine.com/201..
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Soyons honnêtes, ce livre sur la lecture m'a profondément ennuyée. Il avait tout pour me plaire, un début génial où le lecteur est directement interpellé par un "tu", le thème de la lecture, de l'écriture, du roman mais voilà... Trop intellectuel, trop abstrait, trop décousu (la construction est très savante mais les incipits interrompus donnent cette impression).
Un roman cadre narrant la rencontre entre le lecteur-narrateur et une lectrice est emboîté dans dix débuts de romans interrompus au bout de quelques pages et qui représentent différents genres romanesques : policier, fantastique, réaliste, érotique, psychologique...
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Italo Calvino, né en 1923 à Santiago de Las Vegas (Cuba) et mort en 1985 à Sienne (Italie), est un écrivain italien et un philosophe. Calvino est à la fois un théoricien de la littérature, un écrivain réaliste, mais aussi et surtout, pour le grand public, un fabuliste plein d'humour dont la production très riche fait de lui l'un des plus grands écrivains italiens de la période moderne. Parallèlement à l'écriture littéraire, Italo Calvino a collaboré à divers scénarios pour le cinéma. Paru en 1979, Si une nuit d'hiver un voyageur a été réédité il y a quelques mois en poche.
Attention, si vous ne supportez que les romans à la narration classique, fuyez ! D'ailleurs, je ne sais même pas comment je vais pouvoir relater cet ouvrage qui sort des normes traditionnelles ni comment en parler, ne sachant pas vraiment si j'ai aimé ou détesté ! Tant pis, je me lance et je vous donne ma version de « l'affaire »…
Le roman (ou les romans) résulte d'une réflexion de l'écrivain sur les livres qu'il aimerait lire. de cette base il en tire ce livre qui recèle le début de dix romans qui par miracle sont reliés les uns aux autres par des astuces du type « poupées russes ». Honnêtement, si je m'en tenais au simple angle narratif, j'aurais abandonné l'ouvrage avant la fin. Cet aspect du bouquin m'a plutôt ennuyé, car finalement sans queue ni tête et relevant de l'Oulipo, dont Calvino était membre.
Par contre, si on oublie le roman pour ne s'attacher qu'aux nombreux passages ayant trait à la littérature proprement dite et qu'on les isole pour en faire une sorte d'essai inclus dans ce gloubi-boulga, là on se régale. le texte est une mise en abîme où le narrateur, le lecteur et l'écrivain se renvoient la balle. L'écrivant abordant toutes les situations rencontrées par les lecteurs : les livres mal imprimés avec pages blanches ou extrait d'un roman glissé dans un autre, les pages qu'il faut séparer avec un coupe-papier, la bonne position à adopter pour lire, etc. J'ai adoré voir écrit noir sur blanc, tous ces petits détails qui sont notre lot quotidien à nous autres au pays des lecteurs et les dix premières pages du bouquin sont particulièrement jouissives.
Sinon, j'ai été subjugué par des fulgurances de raisonnements ou de théories tout au long de ma lecture. En danger perpétuellement car au bord de la non-compréhension, le lecteur est intellectuellement stimulé et c'est étourdissant, au risque que cet étourdissement ne devienne soûlant…
Alors, bon bouquin ou bouquin à éviter, je ne sais pas vraiment, en tout cas je ne dirai pas « à éviter » car il y a de très bonnes choses là-dedans, mais il faut faire l'effort de les chercher. On ne peut pas avoir toujours un avis tranché.
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Quel est le point commun entre un polar belge, un roman polonais, un livre japonais, un roman sud-américain à la " Pedro Paramo " ? Ce roman. Où il est question d'un complot d'apocryphes, de vrais auteurs rêvant de l'anonymat des " ghost writer ", de faux traducteurs escrocs, d'éditeur débordé, de régimes pratiquant la censure, d'une machine à lire, etc… et surtout de toi, Lecteur et de toi, Lectrice auxquels l'auteur s'adresse à la deuxième personne. Un roman ludique sur l'activité du lecteur de roman et les passerelles multiples existant entre vie de fiction et vie réelle. Ma " sensibilité féministe " me fait cependant m'insurger contre le fait que la Lectrice (dont nous dit pourtant qu'elle a plus lu et plus retenu de ses lectures que son équivalent masculin) soit réduite au statut d'objet de fantasme à la fois du Lecteur, de l'Auteur et de l'Editeur. D'autre part, la fin est un peu décevante : dommage, très dommage; C'est ce qu'on appelle un livre "déceptif".
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