AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,62

sur 90 notes
5
7 avis
4
4 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Impossible d'attribuer un nombre d'étoiles qui corresponde à ce que j'ai ressenti à la lecture de ce roman déjanté, foutraque, terriblement imaginatif et pourtant bien ancré dans un contexte qu'on aimerait imaginer lointain.


Le principal écueil concerne mes difficultés de compréhension : en ce qui concerne le lexique des hackers, c'est un moindre mal (d'ailleurs certains personnages disent ne rien piger également aux propos des génies du web, je devrais dire de la Grille, qui définit ce substitut d'Internet reconstitué après que la population de l'enclave insurgée de Montréal a été privée des flux d'information massifs de la toile mondiale). Par contre s'y ajoute le parler joual branché , en style chat :

J'ai fait un run sur Magnasoft en trois passes avec l'Hermès, j'ai scotché tous murs pis j'ai mis les bouts avec le pactole en découvrant le joker dans la boite à gants, me dis pas que qui que ce soir sur la grille peut faire mieux
ces daemons ont des fragments d'enochéens encodés danseurs routines, on n'arrivera jamais à trouver des failles

Seule solution , parcourir le dialogue passivement en espérant que ça n'est pas fondamental pour l'intrigue. Cela raccourcit le temps de lecture, et évite de rester bloqué en mode perplexe.

L'histoire est complètement folle, l'imagination est au pouvoir. Dans cette ile de Montreal où quelques résistants luttent encore contre la dictature qui contrôle la planète à l'exception de poches de résistance à bout de souffle, trois jeunes femmes tentent de comprendre la stratégie des occupants, soit par l'infiltration des réseaux informatiques, soit en remontant la piste d'un tueur d'écureuils grapheur. Là encore , pas sûre d'avoir tout compris. D'autant que le parcours du combattant hésite entre virtuel et réel, de quoi avoir le vertige. Là aussi, faire comme si on avait tout pigé et avancer. Rendez-vous à la fin!

Malgré toutes ces difficultés , qui s'amenuisent un peu en cours de route , la lecture n'a pas été désagréable et les personnages m'ont séduite. L'imagination foisonnante de l'auteur mérite qu'on s'y arrête. Et bien sûr une foultitude de craintes bien contemporaines raccrochant le récit à une actualité brulante.

A ne pas conseiller à des lecteurs hostiles par principe ou méfiance vis à vis de la science fiction, ce n'est sans doute pas la meilleure façon de débuter avec le genre. Pour les amateurs, ça se tente.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          430
Un « triller proto-cyberpunk ». Voilà comment les éditions La Volte définissent le dernier roman de David Calvo, récompensé il y a quelques mois par le Grand Prix de l'Imaginaire dans la catégorie « meilleur roman francophone ». Sur le coup, ça ne me disait pas grand chose, et c'est finalement après avoir eu l'occasion d'entendre l'auteur en conférence lors du festival des Étonnants Voyageurs que je me suis décidée à sauter le pas. Malheureusement, si l'expérience s'est révélée franchement atypique, je ne peux pas pour autant dire qu'elle m'ait vraiment plu, et ce pour tout un tas de raisons. D'abord, l'auteur ne s'embarrasse pas vraiment de détails concernant le contexte, si bien que j'ai eu un peu de mal à m'imaginer le décor : nous sommes à Montréal, à une période indéterminée mais néanmoins relativement proche de la notre, et l'armée encercle l'île sur laquelle s'est retranchée des anti-systèmes. On a donc affaire à sorte de Commune de Paris version canadienne, avec l'armée sur le point d'entrer dans la ville et provoquer un bain de sang que les habitants ne peuvent que se résoudre à attendre. Seulement tout cela, on met un peu de temps à le comprendre, si bien qu'on ne cerne pas tout de suite très bien les enjeux, d'autant que la situation n'est vraiment exposée qu'à de rares occasions, sous forme de podcast radio.

C'est d'ailleurs un autre élément intéressant mais aussi déstabilisant du roman : le changement fréquent de style. Émissions de radio, vidéo, échanges informatiques... : l'auteur varie souvent de modes de narration, parfois au dépend de la compréhension du lecteur. Je pense notamment aux conversations « internet » entre l'un des personnages et ses compagnons dans lesquelles on retrouve un jargon technologique très pointu auquel je suis restée totalement hermétique. Autre aspect déstabilisant : le caractère burlesque (voire complètement barré) de l'intrigue. On a quand même affaire à une héroïne qui attend la fin du monde en jouant au détective pour animaux, se met à avoir de grandes conversations avec une chaussette/marionnette après s'être découvert des talents de ventriloque, et connaît sur le bout des doigts absolument tous les pires nanars d'horreur de l'histoire du cinéma (si vous êtes fan, prenez de quoi noter parce que les références abondent). Je ne peux pas dire que ça m'ait déplu, en revanche j'ai eu beaucoup de mal à comprendre où voulait nous emmener l'auteur. L'intrigue repose en effet sur un ressort et des rebondissements tous aussi barrés que le reste de l'histoire dont je ne suis toujours pas certaine d'avoir saisi le fin mot.

« Toxoplasma » est donc un roman bourré d'idées intéressantes, qui ose expérimenter pas mal de choses, mais qui m'a déstabilisée plus que séduite. Trop burlesque, trop de références que j'ai pas saisi, trop de jargon... trop barré, tout simplement. Cela dit si tous ces éléments ne vous font pas peur, n'hésitez pas à tenter la découverte, vous devriez apprécier.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
Commenter  J’apprécie          120
Du rétro cyberpunk fantastique, un roman fourre tout bordélique comme cette Commune qui ne veut pas expirer.

Des chats, des ratons laveurs, des VHS qui combattent des Betamax, une marionnette chien, des mots québécois au parler hacker, des anti-spécistes, des punks, un crapaud-garou, une possible conspiration, du vaudoue, des films de série Z, (liste non exhaustive), le tout dans un Montréal communard.

On commence par des animaux décapités pour finir par une course poursuite contre un drone militaire, en passant par une vision des lol-cats qui envahissent le réseau en lui refourguant la toxoplasmose. Sabrina Calvo nous entraîne dans un drôle de périple autour de la nature de la réalité, un cyberpunk analogique halluciné dans un futur très années 80.

Vous dire que j'ai compris - ou aimé - ce roman serait mentir. Il faut sûrement être atteint de toxoplamose pour tenter une totale compréhension de ce roman non identifié. Sabrina Calvo réinvente le cyberpunk, plus analogique que digital, plus poétique que métaphorique, plus militant que politique. C'est un rêve étrange auquel il faut se raccrocher à quelques items pour y déceler un sens. Bourré de références à la contre culture, ce roman est un peu trop alternatif pour moi, je m'y suis perdu, sans repères pour me raccrocher. Une herméneutique radicale pour une expérience littéraire vraiment autre. Au final, je ne savais plus reconnaitre si j'étais face à une critique sous-jacente ou à un hymne d'amour lancée pêle-mêle aux années 80, aux hipsters, aux hackers, aux punks, à l'anarchie.

Ce que l'on ne peut reprocher à l'auteure, c'est d'avoir son propre imaginaire, et un sens de la formule qui fait mouche :

"La vie est trop courte pour s'épiler la chatte, soeurette."

"Dans une litière, le chat d'Ichi se lèche l'anus sans se soucier du monde autour de lui."

"Le jour où le nazisme sera rentable, tous les capitalistes seront nazis. "

Cependant, pas sûr après ce voyage d'aller voir Sous la colline ce qui s'y passe.
Commenter  J’apprécie          110
Je ne suis pas, loin s'en faut, ce que l'on appelle un geek. L'informatique reste pour moi une terra incognita sur laquelle je m'aventure avec beaucoup de prudence et les mots joystick, Game-Boy ou Play-Station ne m'évoquent aucun souvenirs. J'ai donc éprouvé quelques difficultés à m'immerger dans ce roman cyber punk où les nouvelles technologies tiennent une place importante. Les très nombreux passages consacré aux « runs » de Kim et de ses amis sur la toile (la grille) m'ont ainsi parus bien abscons et les nombreuses références aux films d'horreurs qui parsèment le roman ne m'ont pas toutes parlées. Je manque d'une certaine culture underground et il est très vraisemblable que certaines explications, certaines clés m'aient échappées. Pour autant, je n'ai pas été insensible à cet univers décalé, à l'ambiance générale du récit et à son ton si particulier.
Le cadre est en effet plaisant. Ce Montréal d'après-demain peuplée de hippies et de milices populaires fait penser à une nouvelle commune. Dans cette ville en état de siège qui ressemble à une cocotte-minute où mijotent les idées les plus folles, où l'on troque et où l'on s'autogère, chacun projette ses désirs et ses rêves les plus fous dans une utopie anarchisante, s'octroyant une petite parenthèse d'espoir avant la répression et le clap de fin.
Même constat côté style. L'écriture de David Calvo est novatrice. Abrupte, changeante avec un recours intéressant à différentes techniques de langages - les « clavardages » de Meï, la ventriloquie de Nikki – elle est en parfaite concordance avec l'ambiance. L'auteur innove, essaye, ose. Il donne à son roman un rythme trépidant, très visuel malgré quelques passages un peu chiants dont le long chapitre central qui alterne à chaque paragraphe les aventures de Kim et celles de Nikki nous imposant des aller/retours un peu fastidieux. Les conversations techniques entre Meï et Kim m'ont également un peu lassé mais elles étaient sans doute nécessaires compte tenu du sujet.
Heureusement, le trio d'héroïnes évite, lui, tout ennui. Entre le sale caractère de Meï, le culte que Nikki voue à l'informatique et la culture vidéo de Nikki on a largement de quoi faire. Elles ne sont pas forcément sympathiques ces trois nanas mais elles sont entières et sans tabous, décidées à tirer leur épingle du jeu dans un monde bien pourri qui ressemble un peu au notre, juste un peu plus libéral, un peu plus égoïste, un peu plus dangereux. Elles n'ont pas totalement abdiqué leur joie de vivre et conservent l'espoir d'un avenir meilleur dans une Islande fantasmée où vivre libre et heureux est paraît-il encore possible…
Auparavant, il leur faudra résoudre une énigme tortueuse où il question d'expériences sur les rêves, de meurtres d'animaux et des sombres visées d'une multinationale. Une intrigue assez touffue qui met longtemps à se dessiner mais qui est joliement portée par l'atmosphère d'urgence et de no future qui imprègne tout le récit. le tout se conclue sur une fin ouverte qui nous laisse libre de choisir la chute qui nous arrange même si on sait bien tout au fond de nous que ce sont toujours les méchants qui ont le dernier mot.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
Commenter  J’apprécie          50



Lecteurs (299) Voir plus



Quiz Voir plus

Wonderful

Le personnage principal est un médecin qui est ...

Boiteux
Asmathique
Borgne
Manchot

12 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Wonderful de Sabrina CalvoCréer un quiz sur ce livre

{* *}