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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ma troisième lecture d'Andrea Camilleri m'a emmené chez Montalbano, mais sans Montalbano.
... Toujours dans l'excellente traduction de Serge Quadruppani qui s'efforce et réussi à nous faire partager ce parler si spécial à la Sicile.
La pension Eva n'est pas sans me rappeler l' Amarcord de Fédérico Fellini et sa profonde nostalgie. Un rêve latin.
Il y a cette ambiance particulière de l'enfance qui s'achève et de l'adolescence avec ses brulures et impatiences.
Il y a ce monde féminin, comme une terre promise dont l'épicentre est ce bordel. Un bordel, comme paradis aux codes et tarifs établis. C'est un temple, avec ses prêtresses qui ne manquent ni de courage , ni de foi ni de bienveillance.
Camilleri nous régale d'insolites portraits de clients et de filles de la Pension.
D' histoires d'amour, aussi, tragiques ou cocasses.
Nené va faire son apprentissage d'homme à la pension Eva.
Bien sûr, c'est la guerre, et les bombes pleuvent. le monde de Nené s'écroule en décombres... Les américains vont débarquer, la vie repartira.
La Pension Eva survivra-t-elle?
Et Camilleri n'oublie jamais de nous faire partager, humer, la savoureuse cuisine sicilienne. Car manger fait partie de la vie.
Décidément, je n'ai pas fini de déguster l'oeuvre d'Andrea Camilleri.
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Ce "bonheur" .."qui me conduisit pour la première fois dans une maison de passe", celui que relate Marcel Proust (dans Autour de madame Swann), Andrea Camilleri le met en tête de chapitre et en fait le sujet de son roman La pension Eva, un "burdellu" dans lequel le jeune Néné va connaitre, avec gourmandise, ses presque premières fois; un "burdellu" qui tient du couvent, car entre deux passes, religion oblige on y prie beaucoup; un "burdellu" comme un abri hors du temps (où se croisent Italiens,Allemands et Américains sans signe distinctif) dont l'insouciance fait oublier les bombardements de la deuxième guerre qui angoissent, blessent,séparent et tuent.
C'est avec beaucoup d'humour et une verve, parsemée de mots italiens succulents(comme "les pâtes ncasciata"), qui frise la naïveté (la langue est volontairement estropiée: "acomença","lémentaire","ezemple") que le narrateur omniscient relate la jeunesse de Néné du moment où sa caressante cousine Angela le plombe en lui révélant qu'il l'a "pitchounette" ("Sainte mère, quel malheur!") jusqu'à la fin de la guerre et perte de l'enfance. Emaillé d'anecdotes truculentes, on rit beaucoup....pour faire passer les larmes.
On apprend avec joie comment le copain Jacolino devient par "miracle" calé en grec et latin grâce à la "Signora Flora", comment la "camarade"Tania au grand coeur transmet des renseignements à un chaste avocat, comment la pieuse Nadia se croit victime hallucinations face à un moine défroqué, comment une femme jalouse stoppe le bégaiement de son coureur de mari,pourquoi l' ange américain tombé du ciel a"une faim de loup,que l'amour peut naître entre des êtres que tout sépare,....mais on apprend aussi que seules la rage et le désespoir poussent aux paris stupides ou aux fantasmes les plus fous pour dire stop à la guerre...car dénonce Andrea Camilleri la guerre est folie!
Petit rappel: Andrea Camilleri, metteur en scène et écrivain italien,n'est venu à l'écriture que sur le tard.
Il a obtenu le prestidigieux prix de poésie Libera Stampa ainsi qu'un prix pour une pièce de théâtre.
Son roman La pension Eva est un pur bonheur, malgré son lourd fond historique, car il montre que l'homme doit avancer, prendre conscience de sa propre violence et essayer de survivre ou de vivre tout simplement en savourant les instants de joie qui lui sont donnés comme celui de retrouver un ami perdu de vue.
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Néné a douze ans et le mystère de la pension Eva le fascine depuis qu'on lui en a interdit l'entrée au prétexte qu'il était trop petit. La cousine Angela ,avec laquelle il joue au docteur… lui révèle le pot aux roses. Avec humour et tendresse Camilleri se remémore à travers son personnage l'éveil de la chair et des fantasmes érotiques avec en toile de fond lla montée vers la guerre.
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J'ai la chance de l'avoir lu en langue originale, de loin préférable à la traduction qui infantilise le narrateur en voulant "reproduire" le sicilien... Si vous le pouvez aussi, je vous le conseille !
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Voilà un petit livre absolument délicieux avec lequel j'ai un moment très agréable. le héros : Nenè, un adolescent . le lieu : un village sicilien. L'époque : les années quarante. Et le sujet central :.... la pension Eva, mystérieuse bâtisse à l'entrée du village où les hommes vont passer un moment.....Nenè essaie parfois de voir l'intérieur, mais il est trop jeune pour y entrer.

Lui ce qu'il aime c'est jouer au docteur avec sa cousine, et aussi suivre du doigt les contours des dessins de femmes de Gustave Doré dans le "Roland furieux" de l'Arioste ! Et, moment magique, suivre les contours de sa cousine dont les formes, plus rondes maintenant, le font frémir ! Mais le temps viendra de visiter le pension Eva et ses pensionnaires, de gentilles filles de la campagne qui, en plus de leur travail quotidien à la pension, vont initier Nenè et ses camarades aux joies de la chair. Mais la guerre arrive et vient tout bouleverser. Des flots de militaires se déversent à la pension, les filles ne peuvent plus changer toutes les quinzaines comme avant et elles commencent à se sentir chez elle dans cette pension, des liaisons se nouent, les chagrins commencent....Il grandit bien vite, le héros, entre les femmes de la pension et la guerre, mais le charme des premières lui fait un peu oublier la dureté de la seconde.

Avec cet argot inimitable qui fait le charme de Camilleri, ce roman d'apprentissage fait l'effet d'un bonbon, tantôt sucré, tantôt piquant, que l'on n'a pas envie de quitter. Les descriptions coquines sont charmantes et les personnages très attachants. Voilà un petit plaisir à s'offrir ou à offrir :-)
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J'ai adoré l'histoire de ces gamins qui découvrent l'amour dans un bordel pendant la seconde guerre mondiale en Italie. Dommage que la traduction est complètement ratée.
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